La Nouvelle Hypnose : le livre ! (Episode 1/5)

Résumé : où l’on pose les bases de ce qu’est la Nouvelle Hypnose et où l’on apprend que Rossi, lui-même, le bras droit d’Erickson, considère ses années avec le sage de Phoenix comme “une route personnelle vers la Nouvelle Hypnose”…

Daniel Araoz en 1982, conseiller familial et sexothérapeute

Daniel Araoz (1930-), Doctorate in Education (EdD, Columbia University, 1969), Licensed Psychologist (Illinois, 1972) est l’inventeur du terme “New Hypnosis”, aux USA, en 1985.

L’idée de départ était bonne, et nous allons la détailler plus loin, mais Araoz n’en a malheureusement pas fait grand chose. Et c’est curieusement en Europe que cette approche douce et participative de l’Hypnose va se développer.
Pour preuve, Google ne montre comme seul résultat de recherche à “New Hypnosis” (mis à part les livres d’Araoz) qu’un institut d’hypnose, actif entre 2002 et 2013, qui faisait un mélange de chamanisme et de PNL – donc, rien à voir avec la “New Hypnosis” d’Araoz… perdue dans les limbes de l’oubli, aux USA.

Lorsque naquit la “Nouvelle Hypnose”, Erickson venant de mourir (1981). Ce dernier devint alors une sortie d’icone fantasmée, dotée de tous les “super-pouvoirs” et de toutes les qualités. André Weitzenhoffer, proche d’Erickson et que j’ai bien connu, racontait qu’il ne reconnaissait pas dans la “légende” créée sur Erickson l’homme avec lequel il avait travaillé.
Il faut des “modèles” pour inspirer les jeunes générations, et Erickson en était devenu un… Au détriment de la toute jeune “New Hypnosis” qui s’était faite avaler toute crue par la mode déferlante de l’Hypnose Ericksonienne.

Le Dr Jean Godin introduisit l’Hypnose Ericksonienne en France, également au début des années 80… Et lorsqu’en 1992, il publia un livre intitulé “La nouvelle hypnose” pour parler de l’Hypnose d’Erickson (!??)… il finit d’enterrer la pauvre “Nouvelle Hypnose” d’Araoz… Pourtant, Le livre montre que Godin connaissait l’approche d’Araoz. Avait-il bien lu son livre ? Car Araoz précise très clairement dans l’introduction de son livre que la “Nouvelle Hypnose” n’est PAS de l’Hypnose Ericksonienne ! (Lire article suivant)…

Alors, pourquoi avoir créé cette confusion avec le titre de ce livre français, qui ne parle pas du tout de “nouvelle hypnose”, l’originale, celle d’Araoz, que vous découvrirez dans cette série d’article ?

Depuis, l’erreur d’attribution se répète régulièrement en France, où l’on qualifie volontiers l’Hypnose Ericksonienne de “nouvelle hypnose”… ce qui n’est pas le cas, par exemple, chez nos voisins de Belgique qui, eux, ont les bonnes définitions !

Cela ne porterait pas à conséquence si la Nouvelle Hypnose, la vraie, n’avait pas entre-temps traversé l’Atlantique pour transformer radicalement la pratique de l’Hypnose chez nous, en France !

LE LIVRE FONDATEUR

Publié en 1985

“The New Hypnosis”, le livre à l’origine de la Nouvelle Hypnose, publié en 1985, est depuis longtemps épuisé. Cet article n’a donc pas pour but de vous présenter la Nouvelle Hypnose telle qu’on la pratique aujourd’hui (j’en ai déjà donné des exemples sur ce site) mais de vous faire plonger dans les pages de ce livre fondateur, introuvable.

Avant cela, je laisse le Dr Mairlot, qui dirige l’Institut de Nouvelle Hypnose à Bruxelles, vous résumer cette Nouvelle Hypnose (et donc, en quelques sortes, le livre)…

Extrait de son site internet :

“La Nouvelle Hypnose est une pratique visant à :

  • Collaborer avec le patient expert de son problème et propriétaire de ses capacités de changement. La nouvelle hypnose s’oppose donc complètement à l’hypnotiseur autoritaire qui produit le changement ainsi qu’au côté “je sais tout et je peux vous faire changer à votre insu” d’une partie du travail de Milton Erickson.
  • Intégrer les idées et les stratégies des hypnothérapeutes qui continuent de faire évoluer l’hypnose depuis la mort de Milton Erickson en 1980.
  • Utiliser certaines stratégies des TCC (thérapies cognitivo-comportementales), principalement celles qui travaillent avec les idées négatives et les fausses croyances, source d’auto-suggestions négatives (ASN).
  • Intégrer l’auto-hypnose négative (AHN) dans le processus de construction de certains problèmes ou maladies.
  • Apprendre l’auto-hypnose au patient pour qu’il soit autonome dès que possible.”

Le premier point est essentiel, car la collaboration hypnothérapeute-patient est emblématique de la scission qui apparut à cette époque entre les anciennes formes d’hypnose (classique, éricksonienne) et celles qui se développeront à l’avenir (nouvelle, humaniste).
Avant la Nouvelle Hypnose, le thérapeute “faisait” la thérapie “sur” le patient, même avec les techniques éricksoniennes, qui utilisaient les flux psychologiques de la personne, mais sans qu’elle en soit consciente…
Avec l’apparition de la Nouvelle Hypnose, l’hypnothérapie devient collaborative : “Pensez à un souvenir agréable” (phrase qu’Erickson n’aurait jamais prononcé, car il préférait induire ce souvenir à la personne). S’il n’y avait qu’un point à retenir, ce serait celui-ci, car il représente la différence principale et la plus reconnaissable entre l’hypnose d’Erickson et la Nouvelle Hypnose.

L’autre apport de la Nouvelle Hypnose est son aspect “intégratif”, au sens où le mélange de différentes approches, complémentaires à l’Hypnose, sont utilisées pendant la séance… On ira même plus loin, avec l’évolution de la Nouvelle Hypnose en France, au début des années 1990, en modifiant les protocoles issus d’autres approches thérapeutiques afin qu’ils soient pratiqués en Etat Modifié de Conscience
C’est ce que présentera mon livre “Hypnose”, publié en 2000, et qui permettra à l’Hypnose thérapeutique de gagner le succès que l’on sait auprès du grand public et de se répandre jusqu’à aujourd’hui.

Araoz intégrera à sa Nouvelle Hypnose les techniques connues dans le milieu universitaire (TCC) ainsi que des bases de PNL. C’est ce dernier aspect que j’ai optimisé en langue française et qui a donné les protocoles hypnotiques utilisés par la majorité des hypnothérapeutes francophones actuels…
Aux USA, on trouve intégrés à la Nouvelle Hypnose de l’EFT ou de l’EMDR, de l’énergétique, des protocoles issus du chamanisme ou des thérapies transpersonnelles… Bref, des pratiques aussi variées qu’hétéroclites ! Le point commun de tout cela étant l’état d’hypnose (dissociant, bien sûr, donc “traditionnel”, puisqu’il faut des techniques d’inductions spéciales pour atteindre un état d’hypnose associant, comme en Hypnose Humaniste)…

Enfin, dernière caractéristique de la Nouvelle Hypnose d’Araoz : l’idée d’auto-hypnose négative (AHN), qu’il utilisera de temps à autre pour distinguer sa pratique : comme si la personne, par ses pensées inconscientes, maintenait involontairement son état pathologique. Araoz proposera une méthode très simple et directe pour annuler cette AHN : en hypnose, après avoir repéré la structure des pensées négatives de la personne, et puisque cette dernière en EMC confond ses pensées et les paroles de l’hypnothérapeute (comme pendant un rêve, lorsqu’on confond un bruit extérieur avec un bruit survenir dans notre rêve), Araoz remplaçait lui-même les pensées par leur équivalent positif : “Je ne suis qu’un idiot” devenant “je suis quelqu’un de bien”…
Disons que c’était quelque peu intrusif et pas très subtil. On ne pratique plus du tout cela de nos jours !

AVANT-PROPOS D’ERNEST ROSSI

Découvrons ensemble ce que fut cette première “Nouvelle Hypnose”, qui posa les fondations de notre pratique francophone.

Le livre s’ouvre sur la page de titre : “The New Hypnosis, by Daniel L. Araoz, Ed.D.” Le livre est publié, comme bien d’autres livres américains de référence en Hypnose, par Brunner/Mazel, Publishers, New York. (Cliquez ici pour voir la page)
Au dos, comme dans chaque livre, la page de copyright indique le nom de l’auteur (Araoz), rappelle le titre du livre “The New Hypnosis” et la date de copyright (1985), ce qui nous donne une “date de naissance” pour cette approche, même si on se doute bien que l’auteur la pratiquait depuis plusieurs années (il indique “7 ans” dans la conclusion du livre), tout comme James Braid, de son temps, n’a pas inventé l’Hypnose (et son nom) au moment de l’écriture du livre de 1843 : il pratiquait bien avant ! (Cliquez ici pour voir la page)

Puis vient le sommaire, que vous trouverez ici en PDF… Et enfin, le livre commence !

C’est Ernest L. Rossi lui-même qui écrit l’avant-propos : le bras droit d’Erickson, celui qui a co-écrit tous les livres d’Erickson (puisque ce dernier n’a écrit en solo que des articles). Autant dire une sommité, que l’on qualifierait volontiers d’ericksonien, étant donné son expérience auprès d’Erickson… Pourtant, les historiens de l’Hypnose l’indiquent comme “grand-père” de la Nouvelle Hypnose ! Pourquoi ? Parce que c’est chez lui que l’on trouve les premiers protocoles hypnotiques (petit 1, petit 2, petit 3) qui n’existaient pas chez Erickson (“pas de théorie, tout est improvisé”) ni en Hypnose Classique (que des scripts, au mieux, mais pas de directives fixes)…
Et c’est chez Rossi aussi que l’on trouve les premières références à une collaboration “conscient-inconscient”, chose impossible chez Erickson qui, bien au contraire, faisait son possible pour “dépotentialiser le conscient”, pour montrer à la personne que le conscient était faible et, paradoxalement, pour Erickson, également source de tous ses ennuis !… Bref, pas de collaboration “conscient-inconscient” chez Erickson (et les Classiques ne se préoccupaient pas vraiment de l’Inconscient !)…

(Cliquez ici pour voir la première page de l’avant-propos) On découvre donc une facette inédite d’Ernest Rossi (du moins en France).
Celui-ci débute son avant-propos en expliquant que la Nouvelle Hypnose est l’union (“tapestry”) des formes d’hypnose classique et moderne, qu’elle intègre autant les apports d’Erickson que ceux des experts classiques comme Barber ou Hilgard, “d’une manière surprenante”, en allant de la psycho-neuro-immunologie (chère à Rossi, auteur du livre “Psychobiologie”) à la thérapie familiale (formation initiale d’Araoz).

Rossi explique aussi que la Nouvelle Hypnose se distingue de la “programmation” (clin d’oeil aux anciennes suggestions directes et à la PNL, toute nouvelle à l’époque) et “utilise les processus mentaux individuels et naturels de la personne afin d’activer ses propres et uniques ressources et potentiels, pour résoudre ses problèmes à sa manière personnelle !”
Cela ne vous dit rien, ça ? On dirait la description actuelle de… l’Hypnose Ericksonienne… Et c’est Ernest Rossi, plus proche collaborateur d’Erickson, donc quelqu’un qui sait parfaitement ce qu’est l’Hypnose Ericksonienne, qui vous parle d’une “nouvelle manière de faire de l’hypnose” (donc différente de celle d’Erickson) qui donne cette définition de la Nouvelle Hypnose.

Commencez-vous à percevoir que ce que l’on appelle souvent “Hypnose Ericksonienne” en France n’est qu’une appellation à la mode mais erronée (car l’Hypnose Ericksonienne est très différente) de la Nouvelle Hypnose ? Ce qu’aiment les gens, c’est cette nouvelle façon de “faire de l’hypnose”, plus douce et moins médicale : la Nouvelle Hypnose… Mais attendez un peu, d’autres que moi vous le confirmeront !

La page 2, l’avant-propos de Rossi se poursuit alors qu’il explique que “la Nouvelle Hypnose embrasse toutes les approches qui font glisser le contenu de la conscience hors de son conditionnement ordinaire et des limites de ses cadres de référence” (toujours dans le cadre des seules pratiques connues à l’époque, donc dissociantes). Il précise alors la descendance de nombreuses formes de psychothérapie : des pratiques de Freud et Jung, formés à l’origine en Hypnose, jusqu’aux nombreuses formes de psychothérapies existants aujourdhui (il cite la thérapie centrée sur la personne, la Gestalt, l’analyse transactionnelle, etc.) et conclue en disant que c’était “comme si la Nouvelle Hypnose était une mère éperdue qui rappelait à elle ses enfants-psychothérapies perdus, errants dans un monde sauvage et incompréhensible, luttant pour s’unir dans une famille grincheuse mais féconde”… ce qui pointe bien l’essence intégrative de la Nouvelle Hypnose !

Rossi poursuit en indiquant que “les fondements de la Nouvelle Hypnose se retrouvent dans les nouvelles visions et les savoir-faire qu’elle requière des hypnothérapeutes” : des compétences en observation et en communication, à un niveau supérieur à ce qui était exigé dans l’ancienne pratique de l’Hypnose.
“Le challenge d’apprendre la Nouvelle Hypnose nécessitera d’augmenter le niveau de conscience et la compétence de tous les thérapeutes, quel que soit leur niveau d’entraînement ou leur école de pensée”. Et c’est le meilleur éricksonien vivant à l’époque qui vous dit ça !… Avant d’ajouter que la difficulté principale sera “de ne pas se faire déborder par cette explosion d’innovations, qui pourrait nous tenter de prendre la voie facile: celle de rester dans le dogme des quelques approches que l’on connait déjà et de faire taire le reste avant d’avoir profondément compris le nouveau champ…”

Ce qui est, pourtant, ce qui s’est malheureusement fait, où la plupart des gens (praticiens ou non de l’Hypnose) en sont restés soit à l’ancienne Hypnose Classique ou à la réputation de l’Hypnose Ericksonienne, juste pour le nom… en s’appropriant un peu des nouveautés de la Nouvelle Hypnose, mais sans la déclarer comme telle, donc sans l’approfondir vraiment.

Rossi conclut son avant-propos en racontant son expérience, et c’est là le plus édifiant :
“Il s’est passé exactement 12 ans depuis que j’ai commencé mes études avec Milton H. Erickson, comme une route personnelle vers la Nouvelle Hypnose. Ces années n’ont pas été faciles. Abandonner les hypothèses profondément ancrées par ma formation académique initiale (théorie et béhaviorisme), puis par mes formations suivantes en analyse freudienne et jungienne, a été continuellement perturbant et à certains moments décourageant.
Apprendre à utiliser une approche aussi radicalement différente (…) m’a tenu dans un vertige pour une assez longue période. Encore et encore, j’ai été forcé d’éliminer les racines profondes de mes apprentissages d’hier. Et même aujourd’hui, je lutte pour passer outre les limites de mes apprentissages, pour atteindre un meilleur niveau de compréhension thérapeutique et de fonctionnement.
Ainsi, bien que la présentation d’Araoz de la Nouvelle Hypnose soit exaltante, nous devons reconnaître qu’elle demandera un sérieux effort de notre part pour l’intégrer avec intégrité. A un niveau personnel, cela demandera une reconnaissance croissante de votre besoin de continuellement devoir vous re-éveiller, pour grandir encore en compréhension et en savoir-faire. Et à un niveau professionnel, cela vous demandera l’humilité de reconnaître l’horizon encore limité de vos connaissances et le besoin de soutenir et d’étendre les recherches empiriques et expérimentales nécessaires.”

Rossi lui-même considère donc son expérience avec Erickson comme un chemin qui l’a mené à la Nouvelle Hypnose, qui serait ainsi la suite et l’évolution de l’Hypnose Ericksonienne – ce que nous confirmera Araoz lui-même, dans son introduction.

~oOo~

Nous continuerons cette plongée dans le livre fondateur de la Nouvelle Hypnose, dans le deuxième épisode de cet article un peu spécial, avec la préface que Theodore Barber, prestigieux nom de l’Hypnose Classique, a écrit pour le livre !

A suivre (Episode 2/5)

L’Hypnose Conversationnelle : qu’est-ce que c’est ?

Je prends le temps de préciser ici ce qu’est l’Hypnose Conversationnelle, car cette pratique se perd de plus en plus, noyée dans la confusion… ce qui est dommage.

Un de mes étudiants en Hypnose me reposait encore la question ce matin, perturbé par ce qu’il trouvait sur le sujet, sur Internet. Je vais donc rappeler ce que vous trouverez dans les livres de référence en Hypnose (les “anciens livres” 😉 )…

Outre les “formes d’Hypnose” (classique, éricksonienne, nouvelle, humaniste), il y a :

  • L’Hypnose Formelle : c’est l’utilisation habituelle de l’Hypnose, quand la personne sait que l’on va procéder à l’induction hypnotique (la technique qui permet à la personne d’entrer en état d’hypnose ou “état modifié de conscience”). Les désavantages possibles de l’Hypnose Formelle, lorsqu’elle est dissociante (hypnose classique, éricksonienne ou nouvelle hypnose), sont que la personne sait qu’elle doit faire confiance au thérapeute, pour lâcher prise, puis qu’elle va possiblement affronter ses blessures intérieures, ce qui peut l’inquiéter et provoquer des résistances… Dans la réalité, les séances se passent souvent très bien, sans émotions négatives excessives, mais on peut comprendre qu’avant la séance, la personne puisse s’inquiéter.
  • L’Hypnose Conversationnelle (ou “covert hypnosis”, en anglais) : comme son nom l’indique, c’est bien de l’hypnose, donc avec un état modifié de conscience… et sa particularité est d’être obtenue durant une “conversation” apparente (qui, en réalité, est une vraie induction hypnotique). S’il n’y avait pas d’état d’hypnose, cela ne s’appellerait pas “hypnose” (conversationnelle). Logique. Entrer en état d’hypnose sans vraiment s’en rendre compte permet à la personne de commencer le travail sur elle sans anticipation (donc sans s’inquiéter inutilement), ce qui évite tension et résistance. Une fois en état d’hypnose, la séance se fait comme en hypnose formelle.
  • La Communication Hypnotique : c’est l’utilisation des techniques hypnotiques dans le but d’améliorer une communication (publicité, politique, management, éducation, soin, etc.), donc sans chercher à produire chez la personne un quelconque état modifié de conscience. Il n’y a pas d’hypnose (l’état de conscience). On parle aussi de “communication éricksonienne” (chez les éricksoniens) ou de “langage d’influence”… C’était une forme de langage très utilisée par Erickson, notamment pour favoriser l’acceptation de ses prescriptions de tâches (thérapie stratégique).

C’est cette dernière approche qui est souvent confondue ou mélangée avec “l’hypnose conversationnelle”, un peu partout sur Internet et dans certaines écoles… Je ne sais pour quelle raison, car les deux approches existent depuis longtemps, elles sont très différentes et il n’y a pas lieu de les mélanger.

Donc, l’Hypnose Conversationnelle…

Le terme « hypnose conversationnelle » désigne l’utilisation de l’Hypnose sous la forme discrète d’une simple discussion de départ.
On devrait plutôt dire « induction conversationnelle », puisque le but est de mettre la personne en état modifié de conscience puis de poursuivre sur une séance d’hypnothérapie tout à fait habituelle.

L’Hypnose Conversationnelle n’est pas une simple conversation ou communication ! Le but premier, comme en induction hypnotique formelle (déclarée), est bien d’obtenir la transe hypnotique, avec exactement les mêmes effets possibles : l’état modifié de conscience, bien sûr, et tous les phénomènes hypnotiques, régressions, analgésie, hallucinations, etc.

L’Hypnose Conversationnelle est donc bien “de l’hypnose”, sinon on aurait appelé cela différemment, même si certains parlent d'”hypnose sans hypnose” – ce qui est une curieuse appellation, comme le “savon sans savon” ou le café décaféiné.
“Hypnose sans hypnose” correspondrait mieux, à mon avis, à la “communication hypnotique” où l’on utilise les outils de l’hypnose, mais sans état d’hypnose…

Contrairement à ce que l’on peut lire, voir ou entendre un peu partout sur Internet, l’Hypnose Conversationnelle n’est pas une « conversation avec suggestions » (sous-entendu, des techniques cachées, d’influence) ! Cela existe aussi, depuis aussi longtemps que l’Hypnose elle-même, mais c’est autre chose et cela porte un autre nom : la communication hypnotique.
C’est très bien aussi, cela permet d’obtenir de meilleurs résultats dans ce que l’on fait, mais les utilisations et les objectifs ne sont pas les mêmes… Ce n’est pas à proprement parler “de l’hypnose”, puisqu’il n’y a justement pas d’état modifié de conscience !

Apprendre l’Hypnose Conversationnelle

Produire un état modifié de conscience par l’intermédiaire de ce qui semble n’être qu’une simple conversation vient naturellement avec le temps et l’expérience, vos inductions hypnotiques étant de plus en plus spontanées et fondues à l’anamnèse : la personne ne perçoit pas clairement le passage de l’anamnèse à la phase d’hypnose. Elle se sent lâcher prise, et comme tout se fait doucement et avec sécurité, elle accepte de se “laisser partir” (notez que si elle ne voulait pas, on ne pourrait rien y faire, tout comme en hypnose formelle).

Si vous savez déjà faire de l’hypnose “formelle”, c’est-à-dire déclarée comme telle à la personne, avec tout ce que cela implique comme inquiétudes et questions de sa part, d’interférences de son système de croyance et de son mental… alors vous saurez bientôt faire de l’Hypnose Conversationnelle !
Ce sera à la fois plus facile, car il n’y aura plus les entraves sus-citées, mais c’est une pratique plus sensible, qui vous demandera de l’observation, de la rapidité de réaction, de l’adaptabilité et de la créativité.

On apprend l’Hypnose Conversationnelle en formation d’Hypnose, dès les premiers jours de cours (observation fine de la personne, augmentation des premiers signes de transe, inductions hypnotiques participatives, etc.) puis à chaque niveau de cours un peu plus, durant le “Praticien” et la spécialisation “Hypnose Ericksonienne” (techniques de suggestion, Milton-modèle), et un cran encore plus au niveau “Maître-Praticien” (en thérapie, en coaching, pour les prescriptions de tâches, en communication).

Et la Communication Hypnotique (“langage d’influence”) est abordée également tout au long du cours, notamment à travers les exemples d’Erickson…
Au sens large, inclure dans sa communication les techniques puissantes de soin de l’hypnose permet d’augmenter l’impact de ce que l’on transmet, de prendre davantage soin de la personne (en évitant les mots ou phrases à effet négatif), de gagner en leadership (professeurs, managers), bref d’être un “meilleur communicant”… et pas forcément pour influencer les autres à son profit, comme on l’imagine en publicité ou en politique ! Mieux communiquer avec son prochain est bénéfique chaque jour, pour tous !

Naturellement, vous grandirez dans ce sens, en apprenant à pratiquer l’hypnose formelle, car vous garderez au quotidien ce que vous aurez appris de positif en hypnothérapie et en hypnocoaching ! 🙂

En conclusion

Plusieurs écoles enseignent la “communication améliorée par les outils et techniques de l’hypnose, sans état modifié de conscience” (donc de la Communication Hypnotique) en la baptisant “Hypnose Conversationnelle”…
Le risque serait de voir l’Hypnose Conversationnelle, telle que définie ici, disparaître car on la confond ou mélange avec la Communication Hypnotique.

L’Hypnose Conversationnelle est simplement le prolongement de la pratique douce d’un hypnothérapeute, lorsque les phases de la rencontre se lissent et ne forment plus qu’un tout, plus agréable et assimilable pour la personne en thérapie ou en coaching.
C’est un idéal ou un but à atteindre, qu’il faut préserver, sans quoi les praticiens du futur n’auront plus qu’une hypnose “de base” ou… plus d’hypnose du tout !

J’espère que ce court article vous aidera à cerner ces différentes approches.
Bonne pratique et à bientôt !

“L’Hypnose fait et défait les symptômes”…

…disait Charcot, du temps de la Salpêtrière. Pour illustrer cela, il créait par suggestion des verrues chez une personne (qu’il faisait partir ensuite !).

Cela m’est arrivé de montrer ce phénomène à mes étudiants, sur moi : en pointant un endroit, sur ma main… Une petite verrue y apparut le lendemain (par contre, il me fallut 8 jours pour la faire partir !).

Voici l’illustration de la puissance de l’esprit sur le corps, tel que décrit par Léon Chertok, célèbre continuateur de l’Hypnose durant sa période creuse en France (1970-1990), avant l’arrivée de l’Hypnose Ericksonienne, puis de la Nouvelle Hypnose.

Léon Chertok parle de cette expérience dans son livre “L’Hypnose” (éditions Payot). Cela nous montre bien que le corps suit l’esprit, depuis toujours, à notre conception, lorsque tout va bien… et puis ensuite, en cas de soucis, lorsque la maladie apparaît (quand elle n’est bien sûr pas provoquée par la pollution, malbouffe ou autre)…

Ce que l’esprit fait, il peut le défaire… Comme on le dit à juste titre en hypnose, et comme il est rappelé dans ce documentaire : “En hypnose, il ne s’agit pas de voir pour croire, mais de croire pour voir !”

Bernheim appelait cela, la “crédivité”. Ce mot n’est pas resté dans le dictionnaire. Il décrivait la capacité d’une personne à croire en quelque chose qui lui ferait du bien, même sans bases logiques…

Et vous, à quoi voulez-vous croire ? 🙂

La collaboration, loi oubliée de Darwin

“Tout le monde lutte pour sa propre survie, et c’est toujours le plus fort et le plus égoïste qui s’en sort le mieux”.

Cette idée reçue inculquée dès l’école, cette loi de la jungle, n’explique pas tout. Longtemps, on a présenté la compétition comme un phénomène inhérent au vivant. Désormais, explique le biologiste Pablo Servigne, la science montre au contraire l’importance de l’entraide chez les plantes, les animaux… et les hommes.

L’exemple traditionnel est celui des chasseurs préhistoriques, qui ne seraient jamais allé combattre seuls un mammouth ! Si nos ancêtres ont survécu, c’est avant tout car ils ont su travailler ensemble.

Dans le livre qu’il a coécrit avec Gauthier Chapelle, “L’Entraide. L’autre loi de la jungle” (éditions Les Liens qui Libèrent), Pablo Servigne montre comment la biologie du XXe siècle, encouragée par les industriels et dirigeants, a délibérément surévalué les comportements de compétition dans la nature, en minimisant l’importance de la coopération. Une manière discrète mais efficace de “diviser pour mieux régner” 😉

La théorie de Darwin fut «l’une des plus violemment combattues par ses adversaires et l’une des plus constamment trahies par ses partisans. Dès sa publication, l’Origine des espèces a été lue à travers des prismes déformants», soulignait Patrick Tort dans une interview à Libération.
Le principal fut Herbert Spencer (1820-1903), l’inventeur du «darwinisme social», une idée rejetée par Charles Darwin. Elle déforme sa pensée, en écartant tout ce qu’il dit sur la « coopération» dans la nature et en ne retenant que la « compétition », explique Guillaume Lecointre. Surtout, elle « fait sortir la sélection naturelle de son domaine de légitimité », un crime épistémologique très utile aux idéologues du capitalisme, qui permet de rejeter sur les exploités de l’industrie naissante la responsabilité de leur sort.

Alors, tous égoïstes ? Non, bien au contraire ! Il suffit de voir les réactions spontanées des gens lors d’une catastrophe naturelle ou d’un attentat : l’entraide est naturelle et immédiate (et les rumeurs d’agressions durant les ouragans récents, dans les îles, se sont révélées être des fakes, des cas isolés ou de fausses rumeurs).
Les découvertes de cette nouvelle sociobiologie ont des implications majeures pour le futur de nos sociétés…

Si une tribu compte beaucoup de membres qui sont toujours prêts à s’entraider et à se sacrifier au bien commun, elle doit évidemment l’emporter sur la plupart des autres tribus. Ceci constitue aussi un cas de sélection naturelle.

Charles Darwin (La descendance de l’homme, chap.5, 1881)

 

Pour conclure, voici une vidéo de l’équipe de “Et tout le monde s’en fout !” :

De manière “épique et poétique”, cela peut aussi être dit et vu ainsi :

A lire aussi :
Darwin, l’économiste ? (à propos de la collaboration en entreprise)

Déterminer vos objectifs de vie

Bien souvent, en consultation, il est nécessaire de commencer par établir des objectifs concrets avec la personne : quand les bases psychologiques sont relativement saines, le simple fait de “savoir où l’on va” peut suffire à débloquer une situation !

Bien sûr, si l’anamnèse met à jour des blessures émotionnelles, on commencera par s’en occuper… Mais la base restera la même : d’abord savoir où  l’on va !

Cette vidéo présente les premières notions avec humour : le 1er point (sur 7) de la Détermination d’Objectif, telle que pratiquée en début de rencontre…

Il ne suffit pas de comprendre ou de se dire “Oui, c’est ça !” Il faut en faire quelque chose ensuite : bouger ! Faire ce qu’il faut.

Illustration, avec nos Flying Frenchies, à transposer dans votre vie :

A vous de jouer 🙂

Une de mes citations, utilisée pour la promotion des Pompiers de Paris

Une de mes citations, utilisée pour la promotion des Pompiers de Paris

Se libérer des addictions par l’auto-hypnose

Suite à la sortie du livre “J’arrête d’être addict” (11/2016), co-écrit avec Gérard Cervi, formateur à l’iFHE (Editions Eyrolles), il était sorti un petit article sympa sur le sujet, avec deux exercices inédits : à découvrir ici (en copie, ci-dessous) !

auto-hypnose addictions

Bon, la journaliste m’a sympathiquement promu “philosophe”, c’est gentil de sa part ! 😉

L’article de Féminin Bio

Et si, pour remédier à nos addictions, nous pouvions toutes atteindre un état de conscience proche du rêve ? Suivez les conseils de l’expert.


Hypnothérapeute, formateur et écrivain depuis plus de trente ans, Olivier Lockert vient d’écrire, avec Gérard Cervi, J’arrête d’être addict… grâce à l’auto-hypnose!, l’occasion parfaite pour s’initier à cette technique.

C’est la première leçon que nous avons tiré de nos multiples rencontres thérapeutiques avec les diverses personnes venues nous voir, à la recherche d’une aide à propos de leur “addiction”. Elles ne savent pas à partir de quand elles peuvent se dire “addict”. À partir de quand “c’est grave”? La réponse est simple: tant que vous choisissez de boire, de fumer, de croquer un carré de chocolat ou de faire une sortie shopping sympa, vous profitez de la vie et vous avez bien raison!

Une réelle addiction vous fait perdre votre liberté. Vous devenez esclave de ce qui, autrefois, vous faisait plaisir. Maintenant, vous en avez besoin. Vous êtes dépendant, et ça, ce n’est ni normal, ni agréable… Une addiction, au sens médical, se reconnaît à divers symptômes physiques et psychologiques de manque: anxiété ou angoisse, tremblements, sueurs, crises de tachycardie, hypertension, nausées, vomissements… L’addiction devient la seule réalité de la personne, ce qui met en péril son travail, sa famille, ses relations amicales.

Une technique qui fait le lien entre le corps et l’esprit

Le terme “auto-hypnose” vous a peut-être attirée lorsque vous avez lu le sujet de cet article. Peut-être parce que vous imaginez ou espérez une solution facile à vos soucis. Il est vrai que l’hypnose est une technique qui fait ses preuves depuis près de deux siècles, dans le domaine médical mais aussi dans la sphère psychologique. L’hypnose permet de faire le lien entre le corps et l’esprit. Le fait d’être adulte vous amène peut-être à utiliser davantage votre logique que votre intuition? L’hypnose peut permettre de rétablir l’équilibre et de donner leur juste place aux actions plus spontanées et naturelles.

Nous savons maintenant que chacun possède la capacité à entrer dans ce curieux état de conscience proche du rêve, guidé par un thérapeute ou, justement, en “auto-hypnose”, car notre cerveau possède cette fonction naturelle. En fait l’hypnose permet de s’ouvrir au champ des possibles aux niveaux corporel (poids, énergie, etc.), émotionnel (gestion du stress, mieux-être, etc.) et cognitif (apprentissages, compréhension, etc.).

Rassurez-vous, il existe de plus en plus de bons hypnothérapeutes, issus d’écoles reconnues offrant des formations validées par des examens théoriques et pratiques. Mais avant de consulter, pourquoi ne pas apprendre de manière autonome à “être vous”?

Retrouver la voie de la liberté

Enregistrez ces textes sur votre Smartphone ou votre tablette afin de ne pas avoir à les lire. Vous pourrez ensuite les écouter avec, par exemple, un fond musical que vous aimez. Dans les jours à venir, guettez ce qui peut avoir déjà changé, même légèrement, suite à ces simples exercices.

Premier exercice : la Voie de l’Inconscient

Pour diminuer votre vigilance et inviter au lâcher-prise.

Laissez vos yeux se fermer… Prenez une bonne inspiration et sentez vos poumons se vider tout doucement… Respirez tranquillement et focalisez votre attention sur le bout de votre nez… Imaginez une petite lumière ou une légère sensation qui touche presque votre nez… et fixez intensément ce point…
Vous allez bientôt sentir vos paupières vibrer doucement, comme mues par une tension croissante… Laissez votre langue se coller naturellement sur votre palais, peut-être la mâchoire s’entrouvrir… et continuez de respirer lentement…
Progressivement, votre tête va avoir envie de plonger vers l’avant, comme si le point au bout de votre nez obscurcissait votre vision ou pesait vers l’avant (ou les deux)… Laissez donc votre menton se rapprocher de votre poitrine… comme si vous plongiez tête en avant dans un nuage tout doux… Très confortable…
C’est comme si les ailes de votre esprit s’étaient repliées sur vous… et peut-être que le monde autour de vous paraît plus sombre, comme s’il faisait vraiment nuit… Et cette obscurité rassurante fait une toile sur laquelle se projettent vos rêves…
Est-ce que vous vous rendez compte que l’on entend maintenant davantage votre respiration?… Un peu comme si vous dormiez… sauf que vous ne dormez pas… Vous êtes entre veille et sommeil, dans cet état particulier de votre esprit qui peut vous permettre d’interagir avec votre esprit profond… votre inconscient.
Vous pouvez continuer ainsi quelques minutes, puis vous commencerez à reprendre conscience de ce qui vous entoure, comme si votre environnement avait disparu pendant un moment au profit de votre monde intérieur, de vos pensées et de votre imaginaire.
Votre esprit remonte à la surface du monde… Votre tête se redresse. Vous prenez sans doute une grande respiration avant de mobiliser votre corps… Vous étirer… Et puis… vous pourrez rouvrir les yeux.

Deuxième exercice : la Voie de la Conscience

Pour augmenter sa vigilance afin d’élargir ses perceptions.

Fermez les yeux et prenez conscience qu’en faisant cela vous vous ouvrez à bien plus de perceptions que lorsque vous étiez persuadée d’être seulement ici, peut-être dans une pièce, entourée de murs…
Y a-t-il des murs derrière vos paupières fermées? Non, bien sûr… C’est peut-être tout noir, mais si vous tendez en imagination les bras de votre esprit… y a-t-il des murs?… Non, n’est-ce pas?… Les murs de la pièce ont disparu… et tout ce qui vous restreignait s’est envolé en même temps: le temps qui court du passé vers le futur… Disparu… Les frontières autour de vous?… Disparues aussi…
Et votre imagination devient réalité… Tenez: imaginez un beau paysage, calme ou impressionnant, comme il vous plaira… Et sentez-vous dans ce paysage, tout en faisant en sorte de rester en même temps ici et maintenant. Sentez les deux réalités se mélanger, comme on le fait aujourd’hui avec les casques de réalité virtuelle: le monde de votre imaginaire se superpose au monde concret simplement grâce à vos paupières fermées…
Votre œil unique, l’œil de votre esprit, s’est ouvert… Cherchez encore vos limites… Est-ce que vous percevez seulement ce qui est devant vous? Comme lorsque vous voyez avec vos deux yeux séparés?
Alors, commencez à imaginer que l’œil de votre esprit vous permet de voir aussi sur les côtés, et devant… et derrière… et tout autour de vous… en même temps… Et ressentez cette curieuse impression que le monde semble plus brillant, plus vivant… plus pétillant… et que vous emplissez l’espace autour de vous… Agréablement bien…

Ici, il n’y a pas de “sortie d’hypnose”, car on aimerait rester toujours sur cette Voie de la Conscience. Elle vous permet de vivre au meilleur de vous-même. Donc, pour étendre la magie à votre quotidien, rouvrez simplement les yeux… et voyez à travers cette belle lumière que vous venez d’allumer.

L’Hypnose Humaniste en bande-dessinée !

Hervé Hubert dessine l'Hypnose Humaniste“Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours !”

BD-HH

La bande-dessinée est l’outil idéal pour découvrir une nouvelle approche comme l’Hypnose Humaniste, qui est simple et utilise beaucoup les émotions et le mouvement…

Hervé Hubert (aux initiales prédestinées ! d’autant qu’il est né un 8 août : 08/08 = HH) nous a proposé un projet de livre, que nous avons supervisé, Patricia d’Angeli et moi-même. Le livre fut publié en août 2016 et, depuis, traduit en plusieurs langues.

Il permet aux personnes débutantes de mieux comprendre comment on peut se trouver en état d’hypnose sans perte de conscience, comment ensuite utiliser cet “état de conscience augmentée” pour travailler sur soi, à différents niveaux (thérapie ou psychothérapie) et quelques bases sur la philosophie générale qui se dégage de cette approche.

teasing 2 Hypnose Humaniste

Voici quelques extraits de la bande-dessinée, à découvrir :

Voyage en Hypnose Humaniste

BD HH extrait 1

BD HH extrait 2

BD HH extrait 3

BD HH extrait 4

Présentation du livre chez l’éditeur et sur la librairie IFHE.
Versions internationales (anglais, allemand, espagnol, portugais, italien, russe, etc.)…

 

Faire de votre Critique intérieur… un partenaire !

Sympathique petit film d’animation, qui aide à comprendre comment transformer son Critique intérieur (l’archétype qui regroupe nos apprentissages négatifs de mésestime, de rabaissement, etc. La petite voix critique qui vous dit que “vous n’y arriverez jamais !”)… en une présence aidante, telle qu’on le fait en Thérapie Symbolique Avancée (TSA, Patricia d’Angeli), en Hypnose Humaniste :

L’illusion de la main en caoutchouc

On en parle parfois en formation, voici quelques liens pour en apprendre plus sur cette curiosité : on masque une main de la personne et on place devant elle une simili-main (en caoutchouc ou autre matière, peu importe que ce soit réaliste ou non).
Ensuite, il suffit de stimuler la fausse main et la vraie main en même temps, devant la personne qui ne voit que la fausse main. Elle commencera alors à ressentir le toucher sur la seule main qu’elle voit : la fausse !

Tout se passe comme si la conscience de la personne se projetait dans la main visible, qu’elle soit sienne (votre main à vous) ou un artefact (une main en caoutchouc) !
C’est la “proprioception”.

Une impression visuelle de ce phénomène peut être vécu dans le noir absolu (en spéléologie, par exemple, les moniteurs font souvent vivre cela aux débutants) : il suffit de bouger son bras devant ses yeux, dans le noir donc, pour “voir” un brouillard grisâtre se déplacer devant nos yeux !

Un phénomène curieux est que le système immunitaire de la personne se désactive dans son “vrai bras”, tant qu’elle se ressent plutôt dans le bras de caoutchouc ! Autrement dit, c’est votre conscience d’être “en vous” qui maintient vos systèmes de survie. Étonnant, non ?

Cela explique aussi pourquoi il ne faut pas faire d’anesthésie hypnotique à une personne amputée et qui va recevoir une prothèse : l’anesthésie couperait la perception du corps et il serait ensuite très difficile pour elle de s’approprier la prothèse… Donc, pas d’anesthésie du “membre fantôme” si cette partie du corps peut recevoir une prothèse, car avec la rééducation, la conscience se projettera dans la prothèse (comme dans la main en caoutchouc) et les douleurs cesseront.

Le chercheur Henrik Ehrsson va encore plus loin en reproduisant cette expérience avec tout le corps ! Il suffit de mettre des lunettes de réalité virtuelle à la personne (en mode caméra simple) afin qu’elle “voit” non pas de ses propres yeux, mais du point de vue d’un mannequin… Et en reproduisant le même protocole qu’avec la main toute seule, la personne commence à sentir… le mannequin ! Et plus son corps réel !!! Sa conscience s’est “projetée” dans le mannequin !

Lisez l’expérience d’une journaliste du journal “Libération”.

Bien sûr, il s’agit d’un effet psychologique : si la personne réelle mourrait, sa conscience ne resterait pas dans le mannequin, si c’est ce que vous aviez imaginé ! 😉
Mais c’est tout de même un phénomène incroyable, qui vous montre comment votre conscience s’approprie votre corps (ou autre chose qui lui serve d’habitacle !).

C’est cette conscience qui est “augmentée”, au-delà de votre corps, durant l’induction hypnotique humaniste. Vous y apprenez à être sensible à “plus que vous”, à votre environnement… Le Lieutenant-Colonel Albert de Rochas d’Aiglun, administrateur de l’Ecole Polytechnique à la fin du XIXème siècle et chercheur en divers domaines comme l’Hypnose, fut le premier à décrire cette “extériorisation de la sensibilité”, comme il l’appelait. Sa méthode était malheureusement très longue et difficile (plusieurs heures d’induction hypnotique sur des sujets sensibles, en transe somnambulique).

L’Hypnose Humaniste permet à tout un chacun d’expérimenter ce phénomène, avec simplicité et rapidité, puis de s’en servir en thérapie ou en coaching.