Différence entre Thérapie Symbolique en Hypnose Humaniste et en Hypnose ordinaire…

La « Thérapie Symbolique Simple » (TSS), qui est la technique principale en Hypnose Humaniste,. Elle consiste, comme son nom l’indique, à agir sur un symbole qui aura été identifié comme représentation de la cause profonde, émotionnelle ou psychologique, du souci de la personne.
Bien sûr, d’autres formes de thérapie ont dû ou doivent encore utiliser les symboles pour tenter d’aider la personne, psychologiquement. Mais en Hypnose Humaniste (HH), ce n’est pas vraiment de cela qu’il s’agit – puisque l’on veut une action “informationnelle”, donc pas au niveau de l’Inconscient (niveau biologique) mais sur la Matrice (le champ d’information de la personne).

Évidemment, pour bien comprendre le niveau d’intervention de l’HH, il faudrait déjà savoir ce qu’est l’HH, quelle est sa cosmologie, ce que représentent en réalité les symboles rencontrés en “état de conscience augmenté”, etc. C’est bien compliqué pour des gens qui ne souhaitent que copier une technique simple et efficace, sans réfléchir plus que ça (sinon, ils feraient de l’HH 😉 ).

Ne connaissant pas les spécificités de l’HH, et/ou n’ayant pas compris la particularité du travail en « état de conscience augmenté », il est tentant de reproduire simplement le protocole de la TSS humaniste… mais sans réel état d’hypnose (action consciente, imaginaire) ou alors en hypnose dissociante (l’hypnose habituelle) donc en restant au niveau inconscient, émotionel “biologique”.
Ce n’est pas du tout le niveau d’intervention de l’HH (informationnel), et cela n’aura donc qu’un effet superficiel, ordinaire, propre à la psychothérapie courante – avec les limites et les soucis qui lui sont inhérents (lenteur, vécus douloureux, résistances, homéostasie, etc.)… Et on sera incapable de reproduire ce qui est atteint en Hypnose Humaniste.

C’EST LA MODE
Aujourd’hui, la plupart des « gourous » actuels en Hypnose en sont venus à plagier les techniques HH pour les incorporer à leurs propres formations (et livres, parfois)…
Même ceux qui étaient autrefois réfractaires, “pour ne pas faire de publicité à l’HH” (oui, car c’est malheureusement toujours commercial, ces choses-là : on est loin d’un idéal de “belles personnes œuvrant pour l’Humanité” !) parlent maintenant de thérapie symbolique et même de conscience, parfois… Mais toujours en hypnose habituelle, donc dissociée, ou en “méditation” (sans état d’hypnose ou sans le dire)… Donc complètement à côté de ce que l’on fait véritablement en HH, en conscience augmentée.

# En Hypnose Classique et Nouvelle Hypnose : on peut faire symboliser par exemple sa douleur au patient (qui est en état d’hypnose)… et on lui demande ou on lui suggère de modifier ce symbole, comme dans une métaphore. Cela fonctionne très bien, et cela existe depuis toujours en Hypnose Classique. On appelle cela un « travail métaphorique » et c’est effectivement courant pour produire une analgésie (diminuer ou supprimer la douleur). On agit sur la perception du cerveau, ici de la douleur.
C’est très efficace… mais… 1/ ce n’est pas du tout ce que l’on fait en Hypnose Humaniste et 2/ cela prend « un certain temps » pour être efficace… Attention, c’est tout de même rapide, mais il y a un temps nécessaire : par exemple quelques dizaines de secondes ou quelques minutes pour une analgésie… Et, il peut y avoir de la résistance ou le besoin de répéter la technique, pour les soucis d’ordre psychologique.

Le principal souci est structurel : en pratiquant ainsi, on demande à la personne de symboliser son souci. Sur une douceur, si vous êtes médecin, pourquoi pas ? Mais si vous êtes psy et que vous agissez sur un symptôme psychologique, ce serait une grave erreur.
Prenons comme exemple simple une migraine : j’imagine que cela me fait comme un étau, je desserre l’étau, je vais mieux… Mais ce n’est pas ce que l’on fait en HH !
Réfléchissez : si desserrer un étau imaginaire me soulage de ma migraine, alors c’est bien la preuve que j’ai réellement un « étau ». En le desserrant, je confirme cet étau : ça m’a fait du bien donc il existe vraiment !… La bonne nouvelle, c’est que j’ai trouvé une manière de soulager mes migraines… La mauvaise, c’est que désormais, j’ai un « étau » dans la tête, à vie. J’ai stabilisé et renforcé la source de mes migraines !… Bravo ! 🙁 (Alors qu’en HH, vous travaillerez sur la source des migraines, donc vous n’aurez plus de migraines, du tout).

# En Hypnose Ericksonienne : Erickson n’a jamais fait symboliser quoi que ce soit à ses patients. Il n’y a aucune trace d’une telle pratique dans ses livres et les nombreux cas publiés par Erickson. Donc, contrairement à ce que certains prétendent (lire plus bas au sujet de la “réification”, une TSS déguisée et mal faite, faussement attribuée à Erickson), il n’y a aucun travail symbolique en Hypnose Ericksonienne.

# En Hypnose Humaniste, on amène la personne en « état de conscience augmentée », donc au plus proche de sa Conscience, qui est considérée comme un champ d’informations, au sens physique (c’est-à-dire « tel qu’expliqué par la science Physique »).
La personne se met donc à percevoir son propre « champ d’informations », qui est bien trop immense pour son cerveau, qui « résume » donc sa perception par une « image » : un symbole – ce qui pourrait être pris pour de l’imagination (au sens de “ça n’a pas de réalité”), sauf qu’en HH, ce symbole est considéré comme la perception d’un champ réel, donc pas « imaginaire » du tout !
Le symbole est alors le « masque », la couche superficielle, apparente, d’une réalité plus vaste : le champ d’informations à l’origine de ce qui arrive à la personne.
En hypnose médicale, la personne dissociée attribue à sa douleur une représentation, comme une brulure, un feu, une lame, un objet agressif (coupant ou pointu par exemple)… C’est l’expression de ses émotions, de son ressenti – donc seulement des choses organiques, psychologiques.
En hypnose dissociante habituelle (classique, nouvelle), par exemple pour son stress ou ses migraines, la personne fera la même chose : elle exprimera sous forme de symbole son ressenti, ses émotions. Le symbole exprime ce que vit son Inconscient… Ce n’est pas du tout la “cause” du souci, mais l’expression de ce qui se produit dans la personne, une conséquence.
En Hypnose Humaniste, la personne associée, en conscience, perçoit le champ d’informations qui est à l’origine de ce qu’elle vit (ce qui provoque alors le ressenti, son émotion ou sa douleur). La personne est en contact avec la cause de ses soucis, le « moule » qui donne forme à ses problèmes. Souvenez-vous : « information » = « informare » en latin : « ce qui donne forme ».
Puisque son cerveau ne peut appréhender d’un coup les millions d’informations qui “donnent forme” à son souci, elle en perçoit un “aspect superficiel”, un “masque” : un symbole ! Mais il ne s’agit pas du tout du symbole simple, réaction de l’Inconscient. Vous comprenez qu’on est alors en contact avec un champ d’informations immense. Cet amas d’informations (“Objet Informationnel”) qui force sa vie, c’est ce que l’on appelle un « maître-symbole » : c’est le moule a l’origine du vécu de la personne. Nous ne sommes plus du tout au niveau de l’Inconscient – très très loin de là !

Le physicien Bernard d’Espagnat explique clairement que « les Idées de Platon ne sont pas dans l’espace-temps ; elles existent indépendamment de l’esprit humain et sont les causes des phénomènes ».
En d’autres mots : il existe des champs d’informations non-locales qui engendrent notre réalité perçue, matérielle autant que psychologique (Idea en grec veut dire la forme, comme le informatio latin, créer, donner forme, qui a donné le mot “information”).

Pour le biologiste Rupert Sheldrake, le prix Nobel de physiologie Christian de Duve ou le paléontologue Simon Conway-Morris, l’évolution serait « canalisée » par ces « formes platoniciennes », autrement dit par des objets fait d’informations agglomérées (les Objets Informationnels, ce que l’on perçoit comme des symboles, quand on est en conscience augmentée).
D’après ces scientifiques, les champs informationnels existent autant pour des objets matériels ou symboliques (cercle, carré, triangle) que vivants. Donc, de même que tous les carrés sont des projections diverses et variées de l’archétype « Carré », les érables sont la projection de l’archétype « Erable », comme les moineaux sont la projection de l’archétype « Moineau », les humains la projection de l’archétype « Humains », etc.

Ainsi, la joie vient donc d’un champ d’Information décrivant la « Joie », et vous ne pourriez pas vous mettre en colère si vous n’en aviez pas l’idée (idea = information) : il existe donc un champ décrivant la « Colère » comme chaque émotion et chaque chose physique ou psychologique.
C’est ce qu’expliquait Leibniz : il existe autant de champs qu’il existe de choses créées… des plus belles aux plus sombres (les “monades” qui façonnaient à elles toutes la Monade, unique).

En manipulant ces champs d’Information (que l’on perçoit en HH comme des symboles), on peut modifier à sa guise l’expression concrète desdits champs ! C’est ainsi que fonctionne la Thérapie Symbolique, outils principal de l’Hypnose Humaniste, aux résultats spectaculaires.

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ET LA “RÉIFICATION”, qu’est-ce que c’est ?
Du coup, ça n’a rien à voir du tout avec la Thérapie Symbolique de l’Hypnose Humaniste !
D’après la personne qui cherche à populariser le terme « réification », ce serait « une technique d’hypnose bien connue » mais, bizarrement, il est impossible d’en trouver la trace dans les livres d’hypnose, de son origine en 1841 à nos jours, classiques ou éricksoniens…
Quoi qu’il en soit, il s’agirait de transformer une pensée, une émotion ou un ressenti corporel en un objet imaginaire, sur lequel la personne pourra ensuite agir. Cela ressemble à ce dont on parlait plus haut, à propos d’agir sur l’expression symbolisée d’un souci (comme la migraine ou une douleur).

En fait, « réifier » est le verbe qui désigne le fait de « donner les caractéristiques ou transformer en chose ce qui ne l’est pas ». A l’origine, c’est un terme psychiatrique pour les personnes qui ont perdu l’empathie envers les autres êtres vivants. On parle aussi de « chosification » : comme un politicien qui dit « la population » (réification) au lieu de « les gens qui peuplent le pays » (des êtres pensants et sensibles).
Il est plus facile, émotionnellement parlant, pour le politicien, de contraindre une chose (la « population ») plutôt que de vraies personnes qui peuvent souffrir des décisions prises…
A l’extrême, un psychopathe « réifie » / « chosifie » les gens qu’il côtoie. Il ne les prend plus que comme des objets, dont il peut abuser sans états d’âme (sauf que pour le psychopathe, c’est une maladie : il ne l’a pas fait exprès, pour se déculpabiliser…).

« Réifier » pourrait donc aussi être attribué, par extension, au fait de considérer une idée abstraite ou une émotion comme un élément concret : leur donner un caractère statique ou figé (donc modifiable) pour l’utilisation en thérapie. Par exemple, une personne qui se sent oppressée dira que « ça lui pèse ». Et si on lui demande de préciser, peut-être décrira-t-elle ce poids (émotionnel) comme « une plaque métallique, épaisse et sombre », posée sur sa poitrine. Et on rejoint l’exemple ci-dessus avec la migraine…

Et d’où sort cette “réification” ?
A priori, c’est un nom inventé par une seule personne, pour désigner une pratique qui existait bien avant : le fait de symboliser une émotion en thérapie… Mais puisqu’il y a des rumeurs mélangeant ou confondant cette fameuse réification et la TSS de l’Hypnose Humaniste, voyons quelques dates
– La première trace d’une « réification » en tant que technique thérapeutique se trouve dans un article sur l’auto-hypnose qui date de 2000. La TSS était alors enseignée depuis 5 ans à l’IFHE et le protocole figurait dans le livre « Hypnose » sorti “curieusement” la même année 2000 (ben ça alors ? 😉 )…
– En 2006 est publié le livre « Hypnose Humaniste », 520 pages, qui décrit le protocole avancé de la TSS (tel qu’il est enseigné en Maître-Praticien HH, à l’IFHE)… Et l’on retrouve certaines étapes de ce protocole dans un article de 2009 – lequel article est repris partout où l’on parle de « réification » (puisque c’est la seule source connue).

Cela ressemble donc à un premier plagiat, comme il en existe de nombreux autres aujourd’hui.
Mais que  ce soit une technique d’hypnose propre à une personne, découverte “par hasard” une fois les livres HH publiés, ou que cela soit un énième détournement des techniques HH, finalement peu importe… car il ne s’agit pas du tout de ce que l’on fait en Hypnose Humaniste, pour la simple et bonne raison qu’en HH on travaille sur le « champ d’information » (lire ci-dessus) et pas sur un symbole (objet imaginaire) issu de l’Inconscient – ce qui explique la grande différence d’effet entre les deux pratiques.

LES PARTICULARITÉS DE LA TSS
Donc, en résumé :

# En Hypnose habituelle : je visualise mon symbole (j’ai « réifié » ma douleur par exemple, ou mon émotion)… Je choisis quoi en faire… (là, j’ai toujours mal)… donc je fais ce que j’ai choisi de faire… (cela peut prendre un petit moment, il faut parfois répéter plusieurs séances)… Et au final, ma douleur ou mon émotion s’apaise.
J’ai agi sur l’expression de mon souci, le ressenti de mon être profond, inconscient – sans toutefois en nettoyer la cause (si c’est une douleur, peu importe, car cela guérira tout seul, mais si c’est psychologique, cela peut être un souci…). Comme si j’avais “coupé le sifflet” d’une cocotte-minute en ébullition, mais sans arrêter le feu dessous.
De plus, la cause réelle (informationnelle, selon l’HH, le “moule”) existant toujours, le souci peut revenir : eh oui, j’ai arrondi le gâteau, mais le moule est toujours carré… Quelle forme aura mon gâteau dans 2-3 jours, quand la nature reprendra son cours ?

# En Hypnose Humaniste : comme je suis en « état de conscience augmenté », ce que je perçois de mon souci n’est pas un simple symbole issu de mes ressentis, émotions, perception, etc. donc quelque chose qui provient de mon être profond (mon corps, mon Inconscient). C’est le maître-symbole, le champ informationnel (“moule”) à l’origine de mon ressenti.
Ce Maître-Symbole peut avoir la même forme que mon symbole inconscient (comme le moule et le gâteau se ressemblent forcément), mais le Maître-Symbole est fondateur / originel, puisqu’il est la source de ce que vit la personne (comme le moule donne forme au gâteau)…
Donc, en HH, je suis en “état de conscience augmenté”, j’ai l’idée de ce qui me cause souci… et j’ai ensuite l’idée de ce que je veux faire… et… Oh surprise !!!… Je n’ai plus rien !!!! La douleur (ou l’émotion) est partie !!! L’idée de la chose réalisée suffit : elle s’est accomplie d’elle-même, par le fait même que j’ai reçu cette nouvelle idée (nouvelle forme, nouveau “moule”) en moi – sans latence (aucun temps d’attente).
Car « l’idée » (idea, en grec) est similaire à « information » (informare, en latin : ce qui donne la forme aux choses). Ce que votre Conscience conçoit, elle le réalise (« rend réel »), instantanément… si vous êtes en état de conscience augmenté, donc « associé » ! Donc, en HH ! 🙂

Voilà ce qu’est la « Thérapie Symbolique simple » en Hypnose Humaniste.
Quand le sujet est difficile ou la douleur conséquente, la personne devra agir en conscience sur le symbole perçu (en fait, vous l’avez compris, un Maître-Symbole, puisqu’on est alors à un niveau informationnel). Donc, pour des soucis petits ou moyens, y penser suffit (si on est bien en état d’hypnose HH !). Et pour les gros soucis, il faudra modifier activement le symbole. Mais le résultat sera toujours immédiatement ressenti par la personne – puisque c’est elle qui agit, sur elle-même, seulement guidée et soutenue par l’hypnothérapeute humaniste (pas d’ingérence, pas de suggestion, pas de perte de conscience : rien de tout cela !).

Autre différence (et non des moindres  !)
Il n’y a plus de résistance : l’homéostasie, la faculté d’un organisme à préserver son équilibre, même si celui-ci est négatif… et que certains psys qualifient de « résistance »…
La « résistance » provient du fait de « modifier le gâteau » (agir sur l’Inconscient, par l’intermédiaire d’un simple symbole comme dans n’importe quelle séance d’hypnose) sans avoir modifié le « moule » : le champ d’information qui « donne la forme », donc à l’origine du maintien de la forme du gâteau (l’homéostasie : la capacité d’un individu à conserver son équilibre physiologique ou psychologique).

Vous arrondissez un triangle car ses pointes vous blessent ? Mais demain, le triangle est revenu, aussi pointu qu’avant… car le « moule » (informationnel) n’a pas changé ! Le moule “Triangle” a redonné sa forme au gâteau : triangulaire… Il faut donc refaire et refaire la technique, encore et encore, jusqu’à ce que l’information « remonte » (biofeed-back) et modifie le « moule » informationel.
La nature fait cela tout le temps, c’est normal (c’est le mécanisme de l’adaptation et donc de l’évolution)… Mais cela prend du temps, ce qui n’arrivera pas si on travaille au niveau du moule, de ce « qui donne la forme » (informationnel).

En Hypnose Humaniste, vous arrondissez directement le « moule » : le gâteau change alors instantanément de forme (puisque son moule est maintenant différent)… Et il reste ainsi (puisque son moule a été changé) !… Pas de résistance, et une nouvelle homéostasie (ça garde la forme, mais la nouvelle, pas l’ancienne, qui a disparu ou évolué)…
Mais… il faut faire tout cela au niveau informationnel, lequel est inaccessible au thérapeute (à moins qu’il ne se prenne pour Mme Irma, avec des pouvoirs de voyance 😛 ).
Seule la personne peut modifier son propre champ, car elle seule peut le percevoir et agir dessus… Impossible de faire cela en état d’hypnose ordinaire, dissociée, où c’est le thérapeute qui dirige et où le patient est inconscient : tout le contraire de ce qu’on veut en HH !… Donc, « état de conscience augmenté » obligatoire.

On ne peut donc pas faire de « thérapie symbolique », au niveau où on le fait en Hypnose Humaniste (sur l’information, la source, le maître-symbole) en hypnose habituelle (dissociée) et encore moins sans hypnose !

Voilà, vous en savez plus sur la Thérapie Symbolique Simple (TSS) de l’Hypnose Humaniste.
J’espère vous avoir aussi donné l’envie de vous former à cette belle pratique, autant pour aller mieux dans votre vie, durablement, que pour vivre mieux, au quotidien, en étant plus pleinement en contact avec “la plus belle part de vous-même” (votre Conscience supérieure) et en suivant le chemin qui est le vôtre.

Quel différence entre Hypnose Humaniste et Hypnose Spirituelle ?

L’Hypnose Humaniste est souvent confondue ou mélangée avec l’Hypnose Spirituelle, pourtant ces deux utilisations de l’Hypnose n’ont absolument aucun rapport entre elles !… Ne serait-ce que parce l’Hypnose dite « spirituelle » est “dissociante”, elle fonctionne tout comme l’Hypnose Classique ou Ericksonienne.

Comme l’Hypnose Humaniste est une approche “existentielle” (qui propose une cosmologie, une manière de comprendre la vie), certaines personnes la pensent “spirituelle” – et elle peut l’être, bien sûr, pour le thérapeute (s’il a choisi cette pratique, c’est souvent pour sa philosophie).
Par contre, du côté du patient, c’est une hypnothérapie tout à fait ordinaire – et il faudrait être formé pour distinguer ce qui fait une hypnose dite “classique” ou “ericksonienne” ou “nouvelle” ou encore “humaniste”. Ces distinguos n’intéressent que les passionnés et les spécialistes.

Imaginez : vous entrez dans une pièce, où une personne est en état d’hypnose, avec son hypnothérapeute. Tant que vous n’entendrez pas le thérapeute parler, il vous sera impossible de savoir de quelle forme d’Hypnose il s’agit. L’état de transe hypnotique est le même, dans toutes les formes d’hypnose – avec les mêmes signes corporels, les mêmes capacités, les mêmes phénomènes…

Bien sûr, dès que l’hypnothérapeute parle, on découvre s’il est “simple et direct” (classique), “rusé et stratégique” (éricksonien), “empathique et structuré” (nouvelle hypnose) ou s’il ne fait que guider la personne, en expliquant ce qui doit être fait, sans rien faire lui-même à la personne (humaniste).

Donc, l’Hypnose Humaniste n’est pas plus “spirituelle” qu’une autre approche. Un hypnothérapeute sera “terre à terre”, “spirituel”, “cartésien”, “sérieux”, “amusant”, etc. en fonction de son patient, quelle que soit la forme d’hypnose (ou même la thérapie) utilisée. Il est normal de s’adapter à la personne que l’on accompagne (on dit que l’on doit se “synchroniser”).

Alors, d’où vient cet amalgame souvent fait entre « hypnose humaniste » et « spirituelle » ?
La particularité de l’Hypnose Humaniste est d’être « associée ». Les inductions hypnotiques se font sans perte de conscience. La personne se retrouve en “état modifié de conscience” (EMC) non pas parce qu’on l’aura poussée vers plus d’inconscience (ce qui n’est pas habituel : d’où sa réaction, la transe !) mais par plus de conscience – ce qui n’est pas habituel non plus, ce qui déclenchera l’EMC, mais d’une autre manière. La personne n’ayant pas perdu conscience, mais au contraire gagné de la conscience (d’elle-même, de son être profond, des autres autour, du monde), on parlera plutôt “d’état de conscience augmentée”.

C’est tout. Le fait que l’on parle de Conscience peut sembler « ésotérique » ou « philosophique » (et donc « spirituel ») mais en réalité c’est moins bizarre que de décrocher et devenir soudainement inconscient…
Et si c’est le thème de la Conscience qui semble étonnant, pensez qu’il y a 100 ans, c’était l’Inconscient qui paraissait « ésotérique »… donc spirituel ! (Et même encore aujourd’hui, si on demande aux gens dans la rue)…

Bien sûr, l’Hypnose Spirituelle est une pratique qui existe réellement mais qui ne traite que des régressions dans les vies antérieures (chose qui n’existe pas en Hypnose Humaniste, d’ailleurs)…
Il suffit de taper “hypnose spirituelle” sur Google pour se rendre compte, très clairement, de ce que c’est :


Dolores Cannon (1931-2014) est la personne qui a eu l’idée d’utiliser l’hypnose pour faire des régressions dans les vies antérieures, à la fin des années 1970, et les Dr Weiss et Newton sont deux auteurs très connus pour leurs livres sur les régressions dans les vies antérieures. C’est donc clair, net et précis : l’Hypnose Spirituelle est une hypnose de régression spécialisée dans les vies antérieures.

En 2004, Dolores Cannon a passé la main à sa fille, qui a alors baptisé l’approche de sa mère : “Quantum Hypnosis” (bien que sans aucun rapport avec la physique quantique, mais “ça sonnait bien” 😉 )…
Depuis, l’hypnose de régression dans les vies antérieures est aussi connue sous ce nom : Hypnose Quantique… Mais ce n’est qu’un nouveau nom pour l’approche de Dolores Cannon, plus ancienne.

On étudie les régressions, et donc aussi les régressions dans les vies antérieures, en formation en hypnose, en “Praticien 2 Hypnose Ericksonienne”, car c’est une technique uniquement basée sur l’Hypnose Classique – laquelle est intégrée au cours d’Hypnose Ericksonienne de l’IFHE, comme la Nouvelle Hypnose et la PNL, en tant qu’approches dissociantes.

On pourrait aussi parler de « voyages cosmiques », voire de « sorties hors du corps » : toutes choses possibles en hypnose, pour ceux que cela intéresse, mais qui sont dissociantes (on oublie son corps durant l’expérience) et qui n’existent absolument pas en Hypnose Humaniste !

Alors, oui on peut faire des expériences amusantes, cosmiques ou spirituelles en Hypnose Humaniste, mais tout comme en Hypnose Ericksonienne / Nouvelle Hypnose. Sauf qu’en HH, on fera ces expériences “en Conscience”, en “état de conscience augmenté” : en “associé”, donc en restant pleinement conscient de soi-même, de son corps, de l’environnement, etc.

LA VRAIE DIFFÉRENCE EST
« Suis-je associé ou dissocié ? Ai-je conscience de mon corps ? Me suis-je éloigné ou séparé de mon mental ? »… Si vous ne vous préoccupez plus de votre corps, que vous avez oublié votre environnement, que votre hypnothérapeute vous a aidé à calmer votre mental grâce à des répétitions, voire de la confusion, vous avez “lâcher prise”, etc. vous êtes dissocié : c’est donc bien de l’hypnose normale, habituelle !

En Hypnose Humaniste, vous êtes toujours « conscient » mais bien plus que d’ordinaire. Vous ressentez parfaitement votre corps et vos émotions, y compris le mental, que l’on aide à grandir, car on s’en fait un allié et que l’on voyage avec lui. Vous êtes associé, à vous et au monde autour, à vos émotions, vos mécanismes profonds (inconscients, devenus conscients grâce à l’hypnose)…
L’état de conscience augmenté : ce n’est pas votre Conscience supérieure qui a « grandi », mais bel et bien votre « petite conscience », ce qui inclut votre « mental », votre « vous-de-tous-les-jours », dans lequel vous passez votre vie – et qui doit être un fidèle compagnon (pas mis de côté !).

Et cet état de conscience très particulier vous sert de base pour votre thérapie – et si vous la souhaitez « spirituelle », selon vos idées et vos croyances, votre hypnothérapeute vous accompagnera en ce sens. Mais si vous êtes très cartésien(ne) et/ou terre-à-terre, c’est parfait, cela ne change rien, et votre hypnothérapeute vous accompagnera aussi bien – car ce n’est pas le cœur de la technique. C’est un respect normal de ce que vous êtes.

Voilà, vous savez l’essentiel :
– Non, l’Hypnose Spirituelle n’a rien à voir avec l’Hypnose Humaniste.
– Oui, on apprend bien à faire des régressions dans les vies antérieures en formation à l’IFHE, même si on ne baptise pas ça “spirituel”, et ça se déroule en formation d’Hypnose Ericksonienne, puisque c’est une manière “dissociante” de faire de l’Hypnose (peu importe qu’on “y croit” ou pas, il s’agit de répondre à la demande de nos futurs patients).


Vous voulez en savoir plus ?
Alors, continuons un peu, si vous le voulez :

UN PEU D’HISTOIRE

Après la Seconde Guerre mondiale, alors que le Bouddhisme et la Yoga commençaient à entrer en Occident, avec le concept de « réincarnation » propre à cette culture, puis à partir des années 1960 aux USA, avec la période du New-Age et les témoignages de gens racontant avoir vécu une expérience de mort imminente (NDE), se sont développées diverses pratiques de développement personnel axées sur l’aspect spirituel de la vie, et plus spécifiquement sur la réincarnation, les fameuses « vies antérieures ».

Naturellement, les praticiens de ces premières approches, comme Dolores Cannon (1970), puis en France le physicien Patrick Drouot (1990) et, plus récemment, les Dr Weiss et Newton (2000), ont adopté l’hypnose comme moyen d’exploration psychologique.

Bien sûr, il s’agissait toujours d’hypnose « normale » (dissociante) puisqu’il n’en existait pas d’autre à l’époque. En pratique, la personne désirant vivre ce type d’expérience est mise en état d’hypnose et elle « voyage dans son subconscient » (Cannon), « dans l’astral » (Drouot, Weiss), « dans l’entre-vies » (Newton), etc. Le corps physique est oublié le temps du « voyage ». On est bien en pleine dissociation, comme toujours en hypnose et dans ce genre d’expérience.

AUJOURD’HUI

En France, depuis l’essor de l’Hypnose Humaniste qui a fait découvrir une autre manière de pratiquer l’hypnose, ces pratiques fleurissent, qu’on les nomme « Hypnose quantique » (il en existe en France au moins trois versions, très différentes, dont l’une créée par un de nos anciens élèves, qui se dit chaman) ou « Hypnose spirituelle » (terme plus rare aux USA où cette appellation est réservée aux accompagnements en hypnose de personnes religieuses). Elles ont toutes en commun d’être dissociantes. L’une d’elle se réclame même de Milton Erickson, qui fut pourtant quelqu’un d’extrêmement sceptique et opposé à toutes spiritualités ! (Mais comme les gens ne lisent plus, ça passe…)

Plus récemment, on voit de vrais plagiats de l’Hypnose Humaniste : une école bien connue d’hypnose a carrément repris les premières phrases de la page d’accueil du site Hypnose-Humaniste.com pour présenter son cours d’hypnose “symbolique spirituelle” 😀 ! On voit donc un programme typé “régressions dans les vies antérieures” (hypnose spirituelle) mais avec la présentation d’une hypnose en conscience (hypnose humaniste). Une manière de “taper dans les deux tableaux” (les formateurs de cette école n’étant en réalité formés à aucune des deux approches, rien ne les arrête 😛 ).

Bien sûr, les escrocs se copient aussi mutuellement, donc une fois qu’une école l’a fait, d’autres reprennent l’astuce, en l’améliorant : une autre entreprise (on ne peut pas appeler ça une “école”), plus récente et tout aussi commerciale, annonce maintenant faire de la “thérapie spirituelle et symbolique (TSS)” 😀 Afin de pouvoir détourner le nom de la technique n°1 en Hypnose Humaniste : la TSS (thérapie symbolique simple)… Mais jusqu’où iront-ils ? 😉 Bon, cela reste toujours des régressions dans les vies antérieures…
Quoi qu’il en soit, avez-vous vraiment envie de cautionner un tel état d’esprit ?

La même “école” détourne les schémas de présentation du site HH.com (décidément !) et remplace le terme « hypnose humaniste » par « hypnose spirituelle »… Bref, du piratage commercial “ordinaire”… Le souci, c’est qu’ensuite, dans le programme, il ne s’agit pas du tout d’Hypnose Humaniste – alors que c’est présenté “tout comme”…
Ils auraient pu aussi plagier la formation, mais ils ne la connaissent pas, ils ne savent pas ce qu’est réellement l’Hypnose Humaniste et ils ne peuvent donc pas la pratiquer.

Forcément, à raconter des bêtises, ça coince au niveau des dates : l’Hypnose Spirituelle date en réalité de 1979 (Dolores Cannon) comme la Nouvelle Hypnose (Araoz) sauf qu’une autre page de leur site raconte que cette “Nouvelle Hypnose” est issue d’un livre du même titre, du Dr Jean Godin… ce qui est faux, du coup, d’autant que le livre en question fut publié en 1992 ! Mais tout le site est comme ça…
En passant : “Santé, qualité de vie, évolution humaine”, c’est le sous-titre de mon livre “Hypnose“, paru en 2001
C’est pour cela que c’est écrit sur mes schémas
🙂

Alors, soit ils racontent que “en réalité, l’HH, cela n’existe pas” (ou que c’est similaire à telle ou telle autre forme d’Hypnose), soit ils enseignent une “pseudo-hypnose-humaniste”, rebaptisée “symbolique” ou “spirituelle” (ou les deux à la fois), des inductions hypnotiques ordinaires (faute de savoir faire celles en “ouverture de conscience”) – ce qui ne permet pas d’obtenir les mêmes résultats – et donc toujours pour faire, au final : des régressions dans les vies antérieures (puisque ça, au moins, c’est facile à faire)…

Le souci, c’est que l’Hypnose Spirituelle (la vraie, américaine) est connue depuis plus de quarante ans, et que lorsque ces opportunistes mélangent tout en essayant de faire un business avec l’Hypnothérapie, cela crée de la confusion et ce n’est ni bon pour la vraie Hypnose Spirituelle, ni pour l’Hypnose Humaniste… ni pour l’Hypnothérapie en général, qui perd en crédibilité

Les plus culottés (souvent les mêmes) vont jusqu’à écrire qu’il n’y a pas de différence entre « hypnose spirituelle » et « hypnose humaniste » 😀 Ce serait risible si les gens s’informaient et leur riaient au nez… mais, malheureusement, la majorité accepte comme vrai tout ce qu’on leur raconte, sans vérifier.

Il suffit pourtant de s’informer. Ne rien croire sur parole et vérifier (une caractéristique très humaniste).
Dans notre cas, tout est accessible, via mon site (vous êtes dessus !), via le site HH.com, en regardant les dates de parution de mes livres (pour les histoires d’origine) ou en lisant “L’Hypnose Humaniste pour les nuls“, même juste le début.
On se rend compte alors à quel point l’Hypnose Humaniste est une approche vaste et adaptable, utilisable pour la thérapie en général et aucunement réduite à de l’ésotérisme ou de la spiritualité (et encore moins à de simples “régressions dans les vies antérieures” !)…

Il existe de nombreux professionnels de l’Hypnose Spirituelle à qui ces choses font également du tort et qui pourraient, eux aussi, écrire des articles explicatifs et de “mise au point”, comme celui que vous lisez en ce moment…

Malheureusement, il est difficile de faire prendre conscience de l’erreur : une fois que l’on a cru à une bêtise, l’admettre serait reconnaître que l’on s’est fait avoir… ce qui est bien pénible, donc difficile pour la plupart… On dit qu’il vaut mieux avoir l’air bête 2mn et ne plus le rester pour toute sa vie ensuite… Mais ce n’est pas si évident que ça pour beaucoup de gens (et là, on ne parle pas que d’Hypnose !).

Aucune de ces formations détournées ne présente la cosmologie de l’Hypnose Humaniste (et pour cause, le sujet est complexe !), ni les techniques en Thérapie Symbolique Simple, et encore moins en Thérapie Symbolique Avancée, qui est également un domaine très riche, passionnant mais complexe – bien que le travail sur les archétypes soit souvent plagié lui aussi (Enfant intérieur, Féminin blessé, etc.).

Bref, on se retrouve avec des gens déçus (contents sur le moment, puis déçus quand ils se rendent compte de la supercherie), qui n’ont pas appris les bonnes techniques, pas de psychologie, etc. et qui sont formés à une technique hyper-spécialisée, qui n’intéresse que le peu de personnes qui veulent vivre cette expérience très particulière des “vies antérieures”.
C’est très bien, mais la grande majorité des patients que l’on reçoit en hypnothérapie n’ont aucune demande de ce genre, de près ou de loin… C’est donc beaucoup d’argent dépensé en formation pour peu de choses réellement utilisable dans la vraie vie – d’autant que l’on apprend à faire vivre ces régressions à l’IFHE, mais on n’y passe pas 8 jours : l’hypnose est si vaste !


Pour conclure sur le sujet de cet article : il est facile de reconnaître l’Hypnose Humaniste, en vous servant des articles de présentation du site Hypnose-Humaniste.com, qui a même une excellente « Foire aux questions » et de nombreux articles.
Si la personne reste bien associée durant l’expérience d’hypnose, qu’on ne lui raconte pas d’histoire mais qu’elle reste “en contrôle”, vraiment « ici et maintenant » et en transe, et que la pratique s’appuie sur des bases scientifiques vérifiables dans n’importe quel livre ou site de vulgarisation (pas de nouvelle théorie scientifique bizarre ou d’approche ésotérique)… alors, il s’agit bien d’Hypnose Humaniste 🙂

L’Hypnose Humaniste est une pratique hédoniste :
on ne pousse pas une personne fragile, en souffrance,
à fuir la réalité dans une “autre réalité” ésotérique ou virtuelle,
mais on l’aide à soigner son présent afin de pouvoir vivre confortablement,
les pieds bien ancrés au sol, à goûter aux joies de la vie,
le regarde tourné vers les étoiles.

De plus, les techniques simples et efficaces de l’Hypnose Humaniste sont présentées dans les différents livres qui existent depuis 2005, en français et dans 15 langues.

Différence entre l’Hypnose et la méditation “de Pleine Conscience” (Mindfulness)

Le terme anglais « mindfulness » se traduit par « attention portée à l’autre », « être attentif », « concerné ». On dit que l’on est « mindful of someone », c’est-à-dire « attentif à quelqu’un », comme dans la phrase : « I’m mindful of my son, because he’s ill » (Je suis aux petits soins pour mon fils, car il est malade). On pourrait dire aussi : « We will be mindful of this in the future. », nous tiendrons compte de cela à l’avenir (nous y serons attentifs).

Le dictionnaire Collins donne cette définition du mot “mindfulness” :
1. The state or quality of being mindful
2. The practice of giving complete and non-judgmental attention to one’s present experience, used as a stress-reduction technique

Et voici la définition du mot “mindful” :
– If you are mindful of something, you think about it and consider it when taking action.

On voit que la technique de la Mindfulness est connue et identifiée, mais qu’elle vient en seconde définition du mot (puisque ce n’est qu’un nom commercial). L’usage habituel est l’attention portée à quelqu’un ou quelque chose.

John Kabat-Zinn a choisi le terme “Mindfulness” pour désigner sa pratique laïque de la méditation, inspirée du Bouddhisme.
Il explique que « Mindfulness is the practice of purposely bringing one’s attention to the present-moment experience without evaluation » : La pleine attention est la pratique qui consiste à porter intentionnellement son attention sur l’expérience du moment présent, sans évaluation.

Notez que John Kabat-Zinn n’utilise pas le terme « consciousness » (conscience). D’ailleurs, ce terme n’est présent que 5 fois sur la page Wikipedia anglaise de la Mindfulness, et jamais pour parler de la conscience (au sens qu’on lui donne en philosophie) mais pour dire que l’on est “conscient” de quelque chose ou d’un fait (on sait qu’il existe).
Mais alors, d’où vient cette traduction française de “pleine conscience” ?

Il suffit de lire des articles en français sur la Mindfulness pour constater la déviance : “mind state” (état d’esprit) est systématiquement traduit en français par “état de conscience”, tout comme “mindfulness” se retrouve transformé en “pleine conscience”… Ces choses n’existent pas dans la Mindfulness d’origine.

Porter son attention sur le moment présent
L’idée de la Mindfulness découlerait d’une règle de vie du Bouddhisme, « l’attention juste », qui stipule qu’il faut être « attentif au monde qui nous entoure, pas seulement pendant la méditation, mais dans notre vie quotidienne ».
C’est la 7ème règle de « l’Octuple Sentier » – à ne pas confondre avec la 8ème, « la concentration juste » qui, elle, correspond bien à la méditation. 1

Toutefois, l’attention juste du Bouddhisme (Sati) n’est justement pas une méditation (même s’il est préconisé d’être attentif en tout temps, donc même en méditation), pas plus qu’il ne s’agit d’un état modifié de conscience, bien au contraire ! Sati signifie d’ailleurs simplement : attention.
Cela n’a donc rien à voir avec la conscience (la chose qui nous rend conscient, définie par les philosophes) mais plutôt avec le conscient (le fait d’être conscient de quelque chose, de savoir qu’elle existe), et ce n’est bien sûr pas non plus de l’hypnose (ni donc de la méditation)… puisque le principe est d’être attentif au moment présent : c’est tout le contraire d’une « état modifié de conscience ».

D’ailleurs, pratiquement tous les pays du monde ont gardé le terme anglais « mindfulness » : dans les pays anglophones, bien sûr, mais aussi en Italie, en Pologne, aux Pays-Bas, etc.
Dans d’autres pays, le terme est traduit dans la langue : « Atención plena » en espagnol, « Atenção plena » en portugais, « Внимательность » (attention) en russe, يقظة كاملة en arabe (vigilance totale), « Giác sát » en vietnamien (observer), etc.

Allez savoir pourquoi, la France fut le seul pays pendant longtemps à utiliser le terme de « conscience » au lieu de « attention » pour désigner la méditation dite « Mindfulness » – et c’est précisément le pays où le terme de « conscience » a été popularisé depuis 25 ans par l’Hypnose Humaniste (coïncidence ? 😉 ).
En français, la Mindfulness est donc improprement renommée : « Pleine conscience », ce qui prête à confusion (volontairement ou non) avec la “Conscience” telle qu’on la décrit en HH.

Notez que cette « exception française » devient contagieuse, car le mauvais exemple français a commencé à se répandre dans quelques pays limitrophes, comme sur la page Wikipedia espagnole, qui parle bien de « Atención plena » (dans le texte) mais dont le titre a récemment été modifié en « concienca plena » (?!)… certainement pour copier la version française.
Idem depuis très peu de temps avec le terme allemand « achtsamkei » que Google translate traduisait auparavant comme « attention » et que l’on retrouve désormais affublé du terme « pleine conscience ». Il faut regarder les synonymes et les traductions vers d’autres langues pour se rendre compte que achtsamkei veut bien dire à la base « être attentif à » (attentiveness, par exemple, en anglais)…

Pire, la page chinoise, qui expliquait joliment les origines bouddhistes de cette pratique philosophique, a été entièrement effacée et remplacée par le texte « conforme au manuel » américain.2
On perd des éléments d’histoire de l’Humanité : des morceaux de culture de ces pays, pour imposer une idéologie occidentale. C’est très inquiétant…


QUEL RAPPORT AVEC LA CONSCIENCE ?
Si vous connaissez l’Hypnose Humaniste et sa philosophie, vous savez ce qu’on appelle « Conscience » dans cette pratique : un champ d’information universel, à l’origine de l’univers. Aucun rapport avec votre petite conscience, le fait d’être attentif…
Être en « pleine conscience » au sens humaniste revient à être connecté à ce champ universel… pas simplement à être conscient de ce que l’on fait au quotidien !

Voyez l’exercice du raisin sec, typique des formations en Mindfulness, qui sert à rééduquer la capacité d’attention au moment présent : on observe le grain de raisin que l’on a entre les doigts, c’est tout – et c’est très bien, si les gens sont déconnectés à ce point du réel, c’est formidable que cela existe… MAIS… cela n’a strictement aucun rapport avec la « Conscience« , le champ d’informations, créateur, source de toutes choses.

Le quiproquo avec l’Hypnose Humaniste et sa philosophie, entretenu par certains formateur en Mindfulness en France, est ainsi un peu pénible : ils reprennent de nombreux éléments du cours et la philosophie qui plait beaucoup, et lorsque les élèves se forment en Hypnose Humaniste, ils nous disent : “Ah, mais j’ai déjà appris ça en Mindfulness, ce n’est pas de l’Hypnose !” Et si, justement… Piratage !

Donc, répétons-le pour ceux qui auraient sauté le début du texte :
La Mindfulness consiste à être attentif… à soi-même et aux autres, sans jugement. Il n’y a donc aucun « état modifié de conscience » (ni augmentation de la conscience). Ce n’est pas de l’Hypnose.
Le terme « conscience » n’a ainsi rien à voir avec la définition issue de la physique ou de l’Hypnose Humaniste. En « Mindfulness », le terme « conscience » renvoie au fait d’être “attentif / bien conscient de”… Il s’agit simplement de nos perceptions (voir, entendre, ressentir) et non pas de la Conscience décrite en Hypnose Humaniste. Il n’y a aucun rapport avec la « pleine Conscience » que l’on peut vivre en Hypnose Humaniste : être connecté, uni à un champ infini d’informations, originel.

La « Mindfulness » pourrait correspondre à ce que les bouddhistes conseillent : « ramener son attention sur l’instant présent et examiner les sensations qui se présentent à l’esprit, comment elles apparaissent, comment elles durent quelque temps, et comment elles disparaissent. » (source Wikipedia).
Mais, comme déjà dit, dans la tradition bouddhiste, la « Satipatthana » (traduite en anglais par « mindfulness ») n’est pas une pratique de méditation, et encore moins une pratique de soin, mais une manière d’être au quotidien.
Ce que confirme Jon Kabat-Zinn, fondateur de la Mindfulness : « La Mindfulness n’est pas une psychothérapie, c’est un art de vivre. »

QUEL RAPPORT AVEC L’HYPNOSE ?
– L’Hypnose habituelle (dissociante) plonge la personne dans son Inconscient et l’hypnothérapeute reprend en main ses automatismes.
– L’Hypnose Humaniste (associante) connecte la personne à son être profond et au monde autour, provoquant ainsi un “état de conscience augmenté”, avec les mêmes signes visibles de transe hypnotique qu’en hypnose “habituelle” (mais sans perte de conscience).
– La « Mindfulness » entraîne la personne à rester bien consciente (« moment présent »), au sens ordinaire du terme, et à observer ses automatismes (dissociation).

Ce mécanisme d’observation correspond au processus d’une induction hypnotique, qui amène à la dissociation corps-esprit. Il s’agit de : « être attentif à », « observer ses pensées ou émotions », « examiner les sensations », etc. Bref, sous couvert d’être “bien présent”, cela amène la personne à se séparer en esprit du monde réel…

Tout ceci est déjà utilisé en Hypnose traditionnelle (Classique ou Ericksonienne) durant l’induction hypnotique : précisément pour accentuer la dissociation psychologique et aboutir à l’état de transe hypnotique habituelle (séparation du conscient et de l’Inconscient, de l’esprit mental et du corps)…

Par contre, c’est tout à fait à l’opposé de l’Hypnose Humaniste, qui cherche au contraire à reconnecter la personne.

Par ailleurs, l’observation de ses pensées et émotions est malheureusement aussi le processus par lequel nos symptômes psychologiques se forment : une chose nous fait du mal, on la sépare de nous, donc elle continue de nous faire du mal, de loin. Elle s’est en quelque sorte « satellisée » et reste active hors de notre contrôle.
D’un point de vue thérapeutique, entraîner la personne à se dissocier de ce qui lui fait du mal ne peut qu’entretenir et pérenniser les mécanismes malsains, puisqu’ils deviennent de plus en plus « hors contrôle ».

C’est la raison pour laquelle on dissocie la personne en Hypnose “ordinaire” : le thérapeute prend les rennes sur ce qui provoque les symptômes et aide l’Inconscient de la personne à trouver de nouvelles solutions (Hypnose Classique, Hypnose Ericksonienne)…

Et c’est aussi pour cela qu’en Hypnose Humaniste, tout au contraire, on éduque la personne à prendre conscience de ses mécanismes profonds (en “hyper association” pourrait-on dire), afin qu’elle puisse elle-même les rediriger et trouver ses propres solutions, en toute autonomie.

Les deux manières de faire sont thérapeutiques : absolument rien à voir avec le simple fait de demander à la personne de seulement observer sa vie ou ses émotions, de “prendre de la distance”, etc. (cela n’a rien de thérapeutique en soi, tout au contraire !).

Une méditation préventive, pas curative
La « Mindfulness » n’est donc pas du tout une pratique thérapeutique, si on en croit son créateur, Jon Kabat-Zinn : « Ce n’est pas quand on est tombé dans l’eau qu’il faut apprendre à nager ».
Kabat-Zinn explique que la mindfulness qu’il a conçu a un objectif préventif, psychoprophylactique. Tout simplement parce que la mindfulness est une technique « confrontante » : elle met la personne face à elle-même. Donc, si jamais la personne souffrait (de dépression, d’angoisses, de douleur, etc.) le fait de la confronter à sa crise (« pleine présence » de la mindfulness) ne ferait qu’empirer sa situation !

En pratique, la Mindfulness est contre-indiquée si la personne souffre de quoi que ce soit, ou si vous préférez : elle ne doit être pratiquée que si vous vous sentez bien.
C’est pour cela que la Mindfulness n’est pas décrite par son créateur comme thérapeutique, mais bien comme une technique de prévention (ce que semblent avoir “oublié” tous ceux qui essaient de diffuser à grande échelle cette pratique, en lui trouvant une utilité, quitte à l’inventer… et à faire des bêtises !).

En 1979, Kabat-Zinn a mis en place un programme de réduction du stress, le MBSR (mindfulness-based stress reduction). Méditer ou se relaxer, faire du zen, ce n’est pas au sens technique “de la thérapie”.

Des recherches sur l’utilité de la Mindfulness sur différents symptômes psychologiques n’ont pu aboutir, faute de “cobayes” : forcés à observer leurs symptômes et émotions chaque matin pendant quelques minutes, les participants ont tous fini par abandonner l’expérience, malgré les encouragements des chercheurs… persuadés que leur technique favorite pourrait aider ces gens… Mais non ! Obliger quelqu’un à constater sa souffrance, chaque jour, c’est une forme de torture : personne ne souhaite faire cela, et cela n’aide personne – au contraire…

LA MÉDITATION, CE N’EST PAS DE LA THÉRAPIE !
Méditer est agréable, reposant, et cela fait du bien… quand vous allez bien ! La méditation a de nombreux effets très positifs sur le stress et ses symptômes – mais cela ne tient pas à la “mindfulness” : toutes les formes de méditation ont ce genre d’effets positifs. C’est connu depuis des décennies.
Mais la méditation n’est pas et n’a jamais été “de la thérapie” : quelque chose qui soigne un mal-être (encore moins un remplacement à la médecine, bien sûr !)…

Avez-vous déjà entendu quelqu’un dire qu’il avait fait une séance de méditation pour arrêter de fumer ? Ou une personne dire qu’elle avait consulté un « méditothérapeute » pour dépasser une période difficile ? Avez-vous déjà entendu parler d’une « intervention chirurgicale sous méditation » ?…
Et non, rien de tout cela n’existe… car la méditation n’est ni de l’hypnose, ni de la thérapie.

Pas d’anamnèse en méditation, pas de protocoles de soin, pas de psychopathologie, rien de ce qui fait la psychothérapie… Il n’y a aucune comparaison possible. Les deux choses n’ont rien en commun.

Malgré cela, au début des années 2000, trois psychologues (Zindel Segal, John Teasdale et Mark Williams) ont eu l’idée de créer une forme de « thérapie cognitive basée sur la mindfulness » (MBCT : mindfulness-based cognitive therapy)… essentiellement axée sur le soin de la dépression, à l’origine.
La thérapie cognitive étant la forme de thérapie la plus matérialiste qu’on puisse imaginer  (basée sur le conditionnement, Pavlov), inutile de préciser que l’on est à des années-lumière de l’Hypnose… et encore plus de l’Hypnose Humaniste ! Encore une fois, on est loin de la définition de la “psychothérapie”, au sens de travail sur les émotions, les blessures profondes, etc. (la thérapie cognitive refuse l’existence de l’Inconscient…).


Malheureusement, comme expliqué ci-dessus, un grand nombre de centre de Mindfulness plagient l’Hypnose Humaniste, puisqu’elle plait, allant jusqu’à parler de Conscience au sens qu’on lui donne en HH (une notion inexistante dans la mindfulness d’origine), afin de récupérer un public attiré par cette notion très humaniste.
Nombre de mes élèves, attirés au début par la mindfulness, m’ont raconté et montré ces plagiats (des extraits de mes livres, sans citer la source bien sûr) – au point que certaines personnes ignorantes en viennent à penser que « l’HH et la mindfulness sont la même chose » (on me l’a dit en conférence, ça 😛 ) voire pire : que « l’HH aurait copié la MBCT » 😀
Le monde à l’envers ! D’autant que la MBCT s’est développée vers 2005 alors que l’HH est née au début des années 1990, alors que personne en France n’avait jamais entendu parler de “mindfulness”…

L’Hypnose est un ensemble organisé de techniques et de protocoles, applicables par phases (anamnèse, techniques de soin, etc.) et par thèmes (technique pour arrêt du tabac, technique pour mincir, technique anti-stress, pour les deuils, etc.), le tout utilisable par des thérapeutes ou des coachs professionnels auprès de personnes qui souffrent. C’est « de la thérapie » et c’est une autre des très grandes différences entre la mindfulness et l’Hypnose : depuis près de 200 ans, l’Hypnose est une pratique conçue pour être thérapeutique !

EN RESUME
L’Hypnose est une approche laïque complète de coaching, de thérapie et de psychothérapie. Elle offre l’accès à un état modifié de conscience, qui peut permettre d’être effectivement plus présent, dans le cas de l’Hypnose Humaniste, mais qui ne se résout pas seulement à cela, puisqu’il s’agit d’une technique complète de soin, adaptée à trouver des solutions et recouvrer le mieux-être.
La notion de “Conscience majuscule” issue de l’Hypnose Humaniste n’est pas le simple fait d’être « attentif » ou « présent à ce que l’on fait ». C’est un champ infini qui relie tout ce qui est…
De plus, cet état n’est que le point de départ qui rend possible différentes procédures de soin (thérapie) ou de changement (coaching).

Enfin, l’Hypnose Humaniste possède une cosmologie complète et très riche de la vie, de l’existence et de la psyché profonde de la personne, sur laquelle repose la pratique thérapeutique.


Notes

  1. L’attention juste du Bouddhisme est la 7ème règle du « Noble Chemin Octuple ». Le terme indien comme sa version bouddhiste signifient bien « attention ».
    Pourtant, on peut lire cette phrase sur la page Wikipedia de la Mindfulness : « elle (l’attention juste) joue un rôle important dans le bouddhisme où la pleine conscience est une étape nécessaire vers la libération ».
    En langage hypnotique, on appelle cela un linking, une technique de manipulation (thérapeutique, mais ici utilisée à visée de propagande) : on fait un lien entre deux termes, “attention juste” puis “pleine conscience”, comme s’ils étaient synonymes afin de créer une similitude dans l’esprit du lecteur : « la pleine conscience, c’est comme l’attention juste ». Ce qui n’est pas le cas, on l’a vu dans l’article ci-dessus.
    Ce procédé n’est pas honnête, mais toute la page française Wikipedia est de la même veine… ↩︎
  2. Les américains à l’origine de la « mindfulness » ont développé un « Manuel pour l’introduction réussie de la technologie occidentale » (sic!) qu’ils distribuent dans les pays à « convertir », comme en Chine par exemple, et qui donne les points à suivre pour « la meilleure diffusion de la mindfulness » (selon les critères occidentaux/US)… C’est très particulier, comme mentalité !
    Même Google Translate se met maintenant à traduire « mindful » par « pratique de méditation », même si ce n’est pas dans le sens de la phrase. On ne peut plus traduire correctement certaines expressions… Et plusieurs pages Wikipedia ont aussi été remaniées en fonction de ce « manuel ». ↩︎

Quelle différence entre l’Hypnose et la méditation guidée ?

C’est très simple : la “méditation guidée”, cela n’existe pas.
D’après le dictionnaire Larousse, méditer, c’est :

  1. Action de réfléchir, de penser profondément à un sujet, à la réalisation de quelque chose : “Cet ouvrage est le fruit de ses méditations”.
  2. Attitude qui consiste à s’absorber dans une réflexion profonde : “Se plonger dans la méditation”.

Imaginez : vous êtes plongé en pleine réflexion… et là, quelqu’un vous adresse la parole. Admettons que cela ne vous gêne pas (ce qui sera pourtant le cas, la plupart du temps) : pouvez-vous encore “méditer”, réfléchir au sujet qui vous occupait juste avant ? Non, bien sûr. Maintenant, vous écoutez l’autre personne. Ses paroles coupent vos pensées.
Ce qu’il dit est peut-être intéressant et instructif, toutefois vous ne pouvez plus “méditer”.

Dans les traditions, la méditation consiste en deux écoles principales :
– Soit répéter des mantras (phrases ou textes sacrés) afin d’empêcher les pensées involontaires et se remplir d’une meilleure énergie (vous ne pouvez pas faire cela si on vous parle).
– Soit stopper ses pensées, afin de faire le vide et d’atteindre la vacuité (or, il est quasi impossible de ne pas entendre ni réagir à quelqu’un qui vous raconte des histoires !!)…

Il suffit d’avoir pratiqué un jour la méditation pour savoir qu’une personne qui vous parle à ce moment-là vous empêche de méditer. La “méditation guidée” est donc un non-sens.
Alors, que se cache-t-il sous cette appellation, en vérité ? Vous le devinez…

Le mot “hypnose” fait toujours peur au plus grand nombre, malgré les décennies passées à le vulgariser – et bien qu’aujourd’hui davantage de gens savent de quoi il s’agit… Aussi, il est tentant de faire une séance d’hypnose (puisque c’est efficace) et de baptiser cela “méditation” (car ça fait moins peur).

C’est donc simplement cela, la “méditation guidée” : des séances d’hypnose déguisées en “méditation”.
On rencontre cela sur des chaînes YouTube riches de dizaines voire centaines de milliers d’abonnés, autant que dans les livres populaires des gourous à la mode.

Pourtant, je croise ces fameux gourous de la “méditation” depuis des années dans les congrès d’hypnose ! Cela vous montre qu’ils connaissent très bien l’hypnose, d’autant que certains sont même formés à la pratique. Ils savent donc parfaitement ce qu’ils font. Ce n’est pas “une erreur d’appellation”, de l’ignorance ou “une autre manière de voir” : c’est juste purement commercial.
Bien peu de gens se préoccupent d’éducation ou de vérité, tant qu’il y a moyen d’obtenir des “likes” sur les réseaux sociaux et de s’enrichir sur le dos des gens.

Après tout, ils font du bien – puisqu’ils font en réalité de l’hypnose. Donc, de quoi se plaint-on ?

Vous me direz qu’il faut bien être “humaniste” pour penser qu’il est important d’éduquer le plus de monde possible, afin que chacun puisse agir “en son âme et conscience”, sache ce qu’il fait et donc, puisse être libre… Il est bien plus simple et flatteur de rester dans la facilité, tourner en boucle sur des basiques, afin de ne froisser personne et toucher le plus de monde possible (ah, la fameuse “blessure de la non-reconnaissance” et tout ce que certains sont prêts à faire pour “briller”… 😉 ).

Mais comment s’améliorer, faire ses propres choix, savoir où on va, si on ne sait déjà pas ce que l’on fait réellement, à la base ? Si je ne vous dis pas ce que vous faites vraiment, vous ne pouvez pas apprendre par vous-même et être autonome. Vous restez relié et redevable à votre “fournisseur de bien-être”…
Sans parler des précautions (“fusibles”) que l’on pose en hypnose, pour protéger la personne d’éventuelles paroles maladroites, involontaires, qui pourraient résonner sur des émotions sensibles. Tout ça est mis de côté en pseudo-méditation : “puisque ce n’est pas de l’hypnose” ! (D’autant qu’il est fort possible que ces gourous ne connaissent tout simplement pas ces précautions d’usage…)

L’éducation, la liberté individuelle, la capacité de choix, d’évoluer, et même la simple sécurité de pratique… Tout cela n’est bien évidemment pas du tout la priorité des gourous du développement personnel qui ne sont ni thérapeutes (même ceux qui le prétendent n’ont jamais reçu aucun patient) et sont de toute évidence plus intéressés par le pouvoir qu’ils ont sur leurs “fans”, l’argent facile et la reconnaissance personnelle.

Cela ne date pas d’hier. Ce même genre de personnes existait déjà au début du XXème siècle, proclamant tous les “méfaits” possibles de l’hypnose, puis proposant un “accompagnement” à la salle… Lequel accompagnement commençait par… une induction hypnotique des plus classiques ! 😀

J’ai déjà entendu cela moi-même en formation (dans laquelle j’étais élève) : le “prof” qui débine l’hypnose en début de cours (sans que l’on comprenne le rapport avec le sujet du stage) puis qui dit à la salle, dès le premier exercice de groupe : “Fermez les yeux, laissez faire votre respiration et ne pensez plus à penser… Vous entendez le son de ma voix qui vous accompagne, etc.” Bref : une induction d’hypnose classique ! 🙂

Ouvrez donc un livre d’hypnose pour les débutants ; lisez des textes d’hypnose ; et ensuite vous saurez ce que c’est et vous reconnaîtrez facilement cette pratique bicentenaire, qui a donné naissance à pratiquement tous les courants actuels de la psychothérapie et du développement personnel.
Vous pourrez alors pratiquer sur vous-même, en toute autonomie, pour votre bien-être, trouver vos réponses, résoudre vos problèmes… avec efficacité (protocoles simples et éprouvés) et sécurité.

. Apprenez l’auto-hypnose durant un week-end spécial

L’Hypnose Ericksonienne est-elle une sorte “d’hypnose consciente” ?

Absolument pas ! La base de l’Hypnose Ericksonienne est la même qu’en Hypnose Classique. On y ajoute des techniques de langage et des ruses psychologiques, ainsi que des techniques de confusion et d’imprévisibilité pour court-circuiter les défenses mentales (“dépotentialiser le conscient”, dans le jargon).

En Hypnose Ericksonienne encore plus qu’en Hypnose Classique, il y a dissociation et perte de conscience (au sens de conscience ordinaire).
Erickson expliquait que “si jamais la personne commençait à comprendre ce qu’on lui fait, il faut changer, faire n’importe quoi d’autre, sans quoi notre technique est perdue” – ce qui se comprend bien, puisque les techniques d’Hypnose visent l’Inconscient : si la personne en prend conscience, les techniques faites pour agir sur l’Inconscient ne sont plus au bon niveau et elles ne fonctionnent plus. Elles n’ont pas été conçues pour agir consciemment. 

Alors, certaines personnes craignent qu’une forme d’hypnose “douce et indirecte” soit moins efficace qu’une hypnose plus brutale, qui ferait tomber la personne dans un état (en apparence) quasi comateux, type Hypnose de spectacle (qui n’a rien de thérapeutique !).
C’est tout le contraire ! Des expérimentations répétées ont montré que les techniques “directes” (type “spectacle”, donc) n’ont, je cite : “aucune espèce d’efficacité” quant il s’agissait d’influencer le fonctionnement de l’Inconscient. Ce qui est normal : la personne entend et comprend les suggestions (les phrases hypnotiques), donc elle peut les accepter… ou les bloquer ! Alors qu’il est impossible d’empêcher quelque chose dont on n’a pas conscience…

L’Hypnose Ericksonienne et la Nouvelle Hypnose, qui travaillent le plus souvent avec des techniques cachées, subliminales, indirectes, sont ainsi bien plus impactantes que l’approche simple et direct de l’Hypnose Classique (ou des méthodes “bourrins” du spectacle !).

Par ailleurs, un patient expérimentera aussi souvent une “transe profonde” (perte de conscience / oubli de la séance) en Hypnose Ericksonienne qu’en Hypnose type “spectacle”, bien que cette “profondeur” ne soit pas spécialement recherchée en thérapie, où chaque séance d’hypnose commence par une demande à l’Inconscient de cibler “où est le problème”. Ainsi, s’il est “profond”, la personne ira profondément en transe. Mais si la cause est logée dans une strate moyenne ou vers la surface, il serait idiot de “plonger” plus bas… pour y trouver quoi ? Puisque ce que l’on recherche est un peu plus haut ! 😀

PARFOIS, ON ME DEMANDE : “FAITES-VOUS DE LA VRAIE HYPNOSE ?”
Sous-entendu : “de l’hypnose profonde, où l’on est inconscient”.

Il y a un problème de compréhension de l’Hypnose !
Il y a deux siècles, alors que la population n’était que peu cultivée, superstitieuse et très impressionnable, il était facile pour une personne d’influence (prêtre, noble, enseignant, médecin, etc.) d’abuser de son autorité pour fasciner une personne sans défense et la pousser, grâce à l’induction hypnotique, à une sorte d’évanouissement qui la laissait tel un pantin aux mains du “marionnettiste”…

Les hypnotiseurs de spectacle agissent toujours ainsi : c’est leur fond de commerce, faire croire à une toute-puissance, un “pouvoir”… Ainsi, sur un trottoir parisien, le fameux Messmer (et autrefois, c’était Dominique Webb) s’approche d’une tablée de jeunes femmes ; les caméras le suivent ; tout le monde le connaît et on comprend que s’il s’approche de vous, avec toutes les caméras et les micros qui le suivent, ce sera pour vous hypnotiser (idée implicite : “vous faire dormir”). Et en plus, on passera certainement à la télé ! 😉
Le gaillard s’approche effectivement, vous fixe de ses grands yeux impressionnants et vous intime l’ordre de dormir. Et vous tombez réellement “endormi”. L’effet produit par la réputation de l’artiste ET le contexte ont déclenché en vous un réflexe ancestral d’obéissance aveugle. Mais cela ne fonctionnera pas chez tout le monde… (et heureusement !)… car vous auriez tout aussi bien pu vous lever, faire signe à toute l’équipe : “Non non, merci, je bois un verre tranquille, laissez-moi !”… Et toute la scène n’aurait pas eu lieu.

L’entrée en état d’hypnose se fait parce que la personne l’accepte et accorde sa confiance à l’hypno(tiseur / thérapeute)… En l’occurrence, dans cet exemple, il y a tout simplement le droit à l’image : les grandes chaînes de télé ne vont pas commencer à filmer pour rien, si vous n’avez pas signé le fameux papier avant le tournage !… Donc, lorsque Messmer s’approche, primo vous êtes d’accord, mais secundo vous n’êtes même pas surpris, puisque vous avez donné votre accord avant même le tournage. Vous vous êtes déjà “pré-hypnotisé”…

Mais qu’importe, allons plus loin : vous qui avez regardé cette séquence à la télé ou sur une vidéo, si Messmer utilisait vraiment “une technique spéciale”, secrète, ou un “pouvoir” pour endormir les gens, les rendre inconscients… vous auriez aussi dû entrer en état d’hypnose, vous-même, rien qu’en le regardant faire ! Mais cela n’arrive pas…
Pourquoi ? Parce que vous n’êtes pas concerné. Vous n’avez pas donné votre accord. Vous ne vous attendez à rien.
C’est cela, l’Hypnose : une relation humaine – dans notre cas : thérapeutique (ou de spectacle, pour Messmer).

Et vous, si vous vous promenez dans les rues de Paris, anonymement et sans caméra, si vous vous approchez de jeunes femmes à la table d’une brasserie et que vous ordonnez à l’une d’elle de dormir… que pensez-vous qu’il se passera ? Rien d’autre que des rires étonnés ! Même “l’hypnose de rue” se prépare et on demande le consentement de la personne. YouTube ne vous montre que le résultat final (et seulement lorsque ça a fonctionné)…

UNE RÉACTION PSYCHOLOGIQUE

C’est le contexte qui informe la personne de ce qui va se passer. Elle accepte alors (ou pas) de “jouer” et l’hypnose pourra fonctionner. C’est la raison pour laquelle, même en fixant les grands yeux hypnotiques sur la vidéo de Messmer ou de Dominique Webb, vous n’entrerez jamais en transe comme les personnes filmées, pour qui tout ça était “vrai” et vécu.

YouTube regorge de vidéos très populaires “d’hypnose instantanée”. Le phénomène existe, bien sûr : on l’apprend à l’IFHE en formation d’Hypnose Ericksonienne comme en Hypnose Classique (récréative), mais cela ne sert que rarement en thérapie. Et, encore une fois, le contexte et l’attente de la personne qui s’apprête à être hypnotisée sont déterminants. Comme en thérapie, tout cela joue aussi grandement sur l’issue des consultations : positives ou sans effet. Car le plus dur n’est pas d’aider une personne à entrer en état d’hypnose : le véritable travail commence seulement là ! Quoi faire maintenant pour aider la personne et rendre cette expérience utile pour elle.
C’est cela, la thérapie !

Jouer à Messmer en “évanouissant” les gens ne sert à rien en thérapie,
si vous ne savez pas quoi faire après.

Le fantasme populaire garde la mémoire des temps anciens où l’hypnose de foire abrutissait les gens. On s’imagine qu’étant “absent”, l’hypnotiseur-thérapeute pourra “bricoler” à sa guise dans notre tête et nous redonner ensuite conscience, parfaitement guéri sans que nous n’ayons rien eu à faire !… Certains rêvent de ce genre de “science-fiction” sans se rendre compte de ce que cela signifierait pour eux : perdre leur intelligence et leur indépendance d’esprit !

En réalité, en Hypnothérapie, on ne cherche pas spécialement la transe profonde, tout simplement car c’est à l’Inconscient de la personne de choisir ce qui sera utile à la réussite de la thérapie (cibler la cause du problème).
Quelle que soit la “profondeur” de transe, légère, moyenne ou profonde : la personne est bel et bien en état d’hypnose (elle n’est plus “consciente” au sens habituel) sans quoi on ne pourrait pas l’aider efficacement.
L’Hypnose ouvre la porte de l’Inconscient et, une porte, qu’elle soit légèrement, moyennent ou grande ouverte… elle est ouverte ! C’est évident lors des anesthésies hypnotiques, à l’hôpital, en hypnose médicale. La personne peut ne plus ressentir aucune douleur, et pourtant avoir encore les yeux ouvert et discuter avec l’infirmière (durant une opération chirurgicale)…

Alors, rassurez-vous, l’Hypnose Ericksonienne, comme l’Hypnose Humaniste ou la Nouvelle Hypnose, sont bien des “vraies formes d’Hypnose”, qui mettent la personne en transe. On ne reste pas “conscient”, ce n’est pas de “l’hypnose consciente” : car cela n’existe pas !… Sans quoi, on n’appellerait pas cela “de l’Hypnose” ou “de l’Hypnothérapie” et nous n’aurions pas les résultats thérapeutiques dont vous avez entendu parler.

ET EN HYPNOSE HUMANISTE ?

Même en Hypnose Humaniste où la personne “gagne en conscience”, elle atteint un “état de conscience augmentée”, avec les mêmes “signes de transe” visibles qu’en hypnose habituelle. Un vrai état d’hypnose sans lequel les phénomènes hypnotiques seraient impossible (l’anesthésie dont nous parlions, par exemple). Et si la personne présente des phénomènes hypnotiques, alors c’est bien qu’elle est “en état d’hypnose“, n’est-ce pas ?

Par ailleurs, l’état d’hypnose profonde survient spontanément en hypnothérapie, mais il n’est pas déterminé par la seule technique de l’hypnothérapeute. La plupart des gens de notre temps sont suffisamment cultivés et informés pour ne plus être impressionnable au point de nos ancêtres ! Le résultat de cette éducation est une conscience accrue durant l’expérience d’hypnose… ce que l’on pourrait confondre avec “rester conscient” : en réalité, on est “observateur de soi-même”, tout comme lorsqu’on fait un rêve et que l’on s’en rend compte. C’est votre Conscience majuscule qui veille – ce que les anciens hypnothérapeutes appelaient l’Ego Observer ou Observateur Caché.

Il arrive parfois aussi spontanément une amnésie de la séance d’hypnose, qui laisse à la personne un “grand trou de mémoire”. Il n’est pas très agréable de ne plus pouvoir dire ce que l’on a fait pendant une pleine heure de son existence. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, beaucoup de gens sont déçus lorsqu’un tel phénomène survient – eux qui espéraient pourtant “entrer en transe profonde” ! Car ils ne se souviennent de rien, après ! Donc, pas de ressenti, rien à raconter… C’est finalement assez décevant (et ça coûte aussi cher que lorsqu’on garde de bons souvenirs 😉 ).

CONCLUSION

L’Hypnose thérapeutique n’est pas “consciente”, elle met bien les personnes en état modifié de conscience. Elle est même bien bien plus efficace que celle de nos grands-pères, puisque elle est aujourd’hui plus évoluée techniquement, plus sophistiquée ! Et si la personne garde une part de conscience, c’est la même que celle que l’on a en rêve – lorsque l’on sait que l’on rêve (et pourtant, on dort !). C’est d’ailleurs ce type de Conscience élargie que l’on cherchera à renforcer en Hypnose Humaniste.

Bien que n’ayant pas la notion de “conscience supérieure”, Milton Erickson y faisait allusion lorsqu’il expliquait : “Il est très différent d’être simplement conscient, par rapport à être conscient d’être inconscient, durant l’hypnose.”
On parle bien de cela ! Il reste “quelque chose”, une conscience, comme durant certains rêves, mais il ne s’agit absolument pas du “petit conscient”, votre état d’être habituel. Pour preuve les scanners cérébraux qui montrent bien que la personne dort (ou est en état d’hypnose)…
Mais c’est là un tout autre sujet.

Peut-être même peut-on y voir les signes avant-coureurs d’un prochain stade d’évolution humaine : là où autrefois le mental faisait obstacle, il pourrait apprendre à collaborer, puis à “diriger” le corps et l’esprit, pour un changement “en toute conscience”. Vivre et se soigner en état de conscience augmentée : c’est le défi de l’Hypnose Humaniste.

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Milton Erickson était-il une sorte de chaman ou de guérisseur ?

Bien sûr que non !!…

Le pauvre docteur Erickson doit se retourner dans sa tombe, à lire des choses pareilles sur lui !… Lui qui faisait partie du cercle des “sceptiques” : ces ultra-rationnels qui ne croient qu’au matérialisme le plus dur !… Lui qui a influencé les courants de pensée les plus rigoureux (école de Palo Alto). Lui qui n’aimait pas la Psychologie (bien qu’il était diplômé également en Psychologie, il détestait les théories sur l’humain et disait régulièrement beaucoup de mal sur les autres formes de psychothérapie ou sur la psychanalyse). Lui qui voulait réserver l’hypnose aux seuls médecins. Sa fille aînée Carol Erickson expliquait qu’il ne voulait même pas parler d’hypnose avec ses propres enfants “tant qu’ils n’auraient pas leur doctorat en médecine” (pourtant aucun ne devint médecin)…
Erickson se fait traiter de “chaman” et de “guérisseur” ! Il aurait pris cela pour une insulte !

Jusqu’au début des années 2000, l’Hypnose Ericksonienne était considérée comme une approche psychothérapique assez “dure”, réservée aux seuls médecins, selon les vœux d’Erickson lui-même. Les personnes qui se formaient alors en Hypnose Ericksonienne avaient une bonne culture psychologique (souvent des psychiatres), une bonne connaissance de la psychothérapie en général ; ils connaissaient la vie et l’œuvre d’Erickson, ses “manières” et techniques thérapeutiques, les personnes qu’il avait côtoyées (souvent des grands noms de la thérapie, comme les fondateurs de l’Ecole de Palo Alto). Ils avaient beaucoup lu, avant même d’arriver en formation…

Bref, l’Hypnose Ericksonienne était une pratique élitiste, tant la matière paraissait aride et complexe.
A cette époque, cette forme de thérapie pouvait paraitre mécanique et “dépourvue d’âme” à ceux qui sont davantage portés sur l’intuition et le travail sur les émotions.

En 2006, Betty Alice Erickson (1938-2019), la 4ème enfant de Milton Erickson (qui a eu 8 enfants !), publia un livre où elle décrivait son père comme un “guérisseur”, avec des allusions au chamanisme (traduit en français en 2009) !…
Selon le dictionnaire, un “guérisseur” (“healer” en anglais) est : “une personne, généralement dépourvue de diplôme médical, qui guérit ou prétend guérir, en dehors de l’exercice légal de la médecine, par des moyens empiriques ou magiques, en vertu de dons particuliers supposés ou à l’aide de recettes personnelles“.

Quel rapport avec Milton Erickson ou même l’Hypnose thérapeutique en général ???
Si on peut comprendre qu’une fille idéalise son père, lui attribuant après coup les idées et qualités qu’elle aurait aimé qu’il ait – et surtout dans un contexte où il est facile et tentant d’idéaliser un thérapeute disparu pour en faire un “modèle”, une sorte de “gourou” – le moins que l’on puisse dire est que le choix des mots est maladroit.

L’insistance a vouloir imposer cette “drôle d’idée”, guidée par des intérêts financiers évidents (puisqu’après sa retraite, elle s’était mise à participer à des formations grand public en parlant de son père comme d’un “guérisseur”) aurait dû éveiller les soupçons – même si dans un “monde parfait” on aurait pu espérer que cette vieille dame respecte la mémoire de son père.

Les professionnels sérieux de l’Hypnose Ericksonienne, qui connaissent la pratique telle qu’elle existait du temps d’Erickson (par lecture des écrits d’Erickson, et non d’autres auteurs, fussent-ils ses propres enfants), ne peuvent que s’effrayer des dérives possibles, décrédibilisant l’Hypnose Ericksonienne. Faire passer la pratique d’Erickson pour les soins d’un “guérisseur” ou d’un “chaman”… lui qui était le plus extrémiste des “pro-médecins”, c’est une violation complète de la mémoire d’Erickson, un irrespect total du travail qu’il a mené sa vie durant !

D’autant plus qu’Erickson a lutté toute sa vie contre ceux qu’il appelait “les charlatans”, c’est-à-dire, selon son opinion : les thérapeutes “non-médecins”… Que l’on soit d’accord avec ça ou non : imaginez quelle aurait été sa réaction si on l’avait traité lui-même de “guérisseur” ou de “chaman” ?… Le scandale ! 😀
Evidemment, lorsqu’une personne est décédée, on peut tout se permettre en son nom… Et il existe déjà bien des dérives, les uns et les autres baptisant “Hypnose Ericksonienne” des approches modernes, sûrement très attrayantes bien que pas forcément efficaces (peu importe, ces “formateurs” n’ont pour la plupart jamais été thérapeutes, ce sont avant tout des commerciaux). En tout cas, cela n’a plus aucun rapport avec le psychiatre de Phoenix…

Pas étonnant, donc, que certains formateurs peu scrupuleux se soient précipités sur cette “aubaine” de pouvoir enseigner de l’Hypnose soi-disant “Ericksonienne”, avec l’appui d’une des filles d’Erickson, et tant pis si celle-ci n’a pas de réelles connaissances techniques, ni de vraie compréhension psychologique (elle fut institutrice toute sa vie), sous couvert du nom de son père, “d’intuition”, de “spontanéité”, de “chamanisme” ou autre jargon new-age…
Mais avoir l’appui inespéré d’une des filles d’Erickson, quel “gage de vérité” auprès d’un public non-averti !… La belle aubaine $$$ !… C’est bien triste ! 🙁

UN PEU D’HISTOIRE…

Vous savez que Milton Erickson a eu 8 enfants : trois d’un premier mariage (jusqu’en 1933) et cinq autres d’un second mariage (à partir de 1936). Betty Alice Erickson fut le quatrième enfant d’Erickson, après son mariage avec Elizabeth Moore. Betty Alice est née en juillet 1938. Elle est donc plus jeune de 14 ans par rapport à sa grande sœur, Carol Erickson (née en 1924).

Milton Erickson a arrêté de travailler à l’hôpital en décembre 1949, en raison d’une grave crise d’allergies. A son rétablissement, ayant déménagé sur conseil de son médecin à Phoenix, où le climat était plus sec, Erickson reprend un travail à l’hôpital à partir de fin 1950, mais il doit à nouveau arrêter en 1951, suite aux complications de son état de santé.
A partir de là, par la force des choses, Erickson ne reçoit plus qu’en consultations libérales (une première pour lui : il a toujours travaillé à l’hôpital !) et il se consacre surtout (1953) à donner de temps en temps des petits séminaires en Hypnose, à travers le pays. Sa pratique thérapeutique n’étant plus qu’occasionnelle, en raison de sa santé fragile.

C’est ainsi qu’Erickson se fait connaître et diffuse son savoir-faire, jusqu’à la rencontre avec Jay Haley (1955) qui écrira un livre de cas qui le rendra célèbre (1967). Suite au livre, Erickson donnera quelques formations à partir de 1969 (Betty Alice Erickson parle dans une vidéo du déménagement de ses parents dans une maison plus adaptée au fauteuil roulant de son père).
Erickson rencontrera Bandler et Grinder (1973) qui le modéliseront et firent de lui le modèle le plus influent de la PNL naissante. Pour rappel, Erickson décéda en mars 1980. Sa renommée intervint donc vers la fin de sa vie…

Ainsi, Betty Alice Erickson avait 11 ans quand son père arrêta de pratiquer l’hypnose en consultations !…
Puis, quand Milton Erickson commença à donner des formations chez lui, en 1969 : elle avait 31 ans et depuis bien longtemps un métier, une famille, sa maison à elle, etc. Que voulez-vous qu’elle ait retenu du peu dont elle a pu être témoin ?…
Ajoutez à cela que, de la bouche de sa grande sœur Carol, leur père ne leur parlait jamais d’hypnose ou de thérapie, et vous comprendrez aisément que Betty Alice n’était pas la mieux placée pour décrire ce que son père faisait durant son métier.

D’ailleurs, Erickson parlait parfois de ses enfants dans ses écrits (Robert, Roxie, Carol, le plus souvent) et parfois donc aussi de Betty Alice, mais il en parlait comme de ses enfants, présents pour telle ou telle occasion ou qui ont eu telle ou telle réflexion d’enfant… Il n’en parlait bien sûr pas comme de ses “assistants” ou “collaborateurs”, puisqu’ils étaient tous trop jeunes. Même si Betty Alice était venu assister aux formations que donnait son père dans ses dernières années de vie (l’a-t-elle fait un jour ?), elle en aurait appris autant que les autres participants…

Carol Erickson, l’ainée des enfants d’Erickson (avec qui je me suis formé), était majeure lorsqu’Erickson pratiquait encore à l’hôpital. Elle avait 27 ans quand son père commença les consultations en libéral – un âge plus adapté à comprendre une pratique thérapeutique comme l’hypnose – puis 45 ans lorsqu’Erickson se mis a donner des formations. Et Carol était déjà une thérapeute avec une clientèle et elle dirigeait l’Institut Erickson de Berkeley, Californie !
C’est la raison pour laquelle; lorsque j’ai voulu rencontrer “une Erickson” pour confirmer et renforcer ma formation personnelle en Hypnothérapie, il m’a semblait que seule Carol pouvait m’apprendre quelque chose sur la pratique de son père…

Anecdote amusante, et qui montre que les enfants ne sont (heureusement ?) jamais comme leurs parents : dans ses séminaires, dont on a la trace enregistrée et écrite, Milton Erickson critiquait régulièrement la psychanalyse, la gestalt, l’analyse transactionnelle et, en général, toute pratique thérapeutique basée sur la psychologie. Il prônait une approche individualisée, “par personne”, selon des principes thérapeutiques relativement mécanistes (agir sur le symptôme sans rechercher la cause)… Et pourtant, Carol Erickson adorait l’analyse transactionnelle (bien qu’elle dirigeait un Institut Erickson) !! Comme quoi… 😉

En formation, elle aimait annoncer la fin des pauses ou des exercices en chantant des chansonnettes d’enfant. Elle s’asseyait sur le bord d’une table, les jambes battant la mesure, et quand on l’interrogeait sur cette curieuse attitude, elle vous répondait : “Je laisse un peu mon Enfant Intérieur s’exprimer” ! Ce qui n’a absolument rien d’éricksonien ! On retrouve le concept d’Enfant Intérieur chez Jung et ses élèves, puis en Analyse Transactionnelle comme en Hypnose Humaniste. Toutes choses qu’Erickson détestait !… 😀
On a donc une fille d’Erickson qui pratiquait l’hypnose mais aimait une approche que son père a dénigré toute sa vie ! 🙂

Carol porte le nom de “Erickson” mais n’est pas “éricksonienne” au sens strict, technique. Elle le disait elle-même : “le seul éricksonien, c’était papa !”
On peut donc bien imaginer qu’une autre fille d’Erickson, institutrice, puisse être fan de chamanisme… Pourquoi pas ? Tant qu’on ne cherche pas à nous faire croire que son père l’était aussi !

-oOo-

AUJOURD’HUI

A la suite de la pratique d’Erickson, a été créée une forme d’hypnose améliorée et plus douce. Cette “nouvelle hypnothérapie” est une pratique rigoureuse, encadrée, sérieuse, aujourd’hui la plus utilisée en Hypnothérapie mais aussi en coaching d’entreprise ou sportif… Cette nouvelle approche, différente de la pratique d’Erickson sur de nombreux points, a été baptisée “Nouvelle Hypnose” (Araoz, 1979, Lockert, 1995).
Erickson lui-même n’a jamais pratiqué l’Hypnose comme on le fait actuellement (voir “Formes d’Hypnose“). La Nouvelle Hypnose s’est ouverte à un plus grand nombre, même “non-professionnels”, qui découvrent en elle une clé de connaissance de soi…

En 1995, lorsque j’ai commencé à donner des formations en Hypnose Ericksonienne & Nouvelle Hypnose, les groupes comportaient un grand nombre de thérapeutes déjà en exercice… Aujourd’hui, la plupart des élèves sont des particuliers, qui peuvent souhaiter devenir hypnothérapeutes, mais pas forcément – ce qui témoigne de l’évolution de l’Hypnose thérapeutique, plus intuitive, plus douce, touchant les domaines de la psyché profonde, des émotions et du développement personnelle – et plus seulement de la thérapie au sens strict (“réparer ce qui est cassé”).

Milton Erickson avait perçu cette “évolution” de sa pratique – chose qu’il disait regretter mais ne pas pouvoir empêcher (lire “Mr ma Femme, Mme mon Mari” de David Calof, dernier élève d’Erickson). Il parait donc normal de ne pas nommer “éricksonienne” une pratique qu’Erickson n’a jamais exercé, ni même connu de son vivant, pour la plus grande part.

La rigueur avec laquelle la Nouvelle Hypnose est enseignée et pratiquée n’empêche pas l’humanisme et l’intuition – preuve en est de l’enseignement diffusé à l’IFHE (Institut Français d’Hypnose Humaniste & Ericksonienne).
L’IFHE a été la première école a ajouter le travail de l’intuition aux formations professionnelles en Hypnose Ericksonienne. C’est même la première chose que tout élève en Hypnose apprend à l’IFHE, dès la première matinée de cours. Il s’agit, comme le préconisait Milton Erickson, de “faire confiance à son Inconscient”…
Mais comme le précisait à juste titre Richard Bandler, fondateur de la PNL qui a observé le travail d’Erickson durant ses dernières années de vie : “Un Inconscient qui a énormément travaillé !” car Milton Erickson était un acharné du travail. Il passait des heures et des heures à étudier, pratiquer puis peaufiner, améliorer et simplifier, avec l’aide de son épouse, les séances d’Hypnose qu’il avait faites à ses patients…

Les formations professionnelles IFHE en Hypnose sont donc très structurées. Leur continuum a été maintes et maintes fois étudié, retravaillé et amélioré. Il est en constante évolution.
Comme dans tout domaine, on n’atteint pas un niveau technique correct sans travail – il ne faut pas se leurrer. Et il faut beaucoup de travail avant de pouvoir “lâcher les feuilles de cours” et “improviser intuitivement”, même sans prétendre atteindre le niveau du virtuose qu’était Milton Erickson.
Tenter d’égaliser ce qu’un génie a mis toute sa vie à créer en “pratiquant intuitivement”, sans rigueur et travail, en négligeant l’apprentissage technique ?… C’est simplement n’importe quoi. Imaginez ce que cela donnerait en chirurgie, par exemple, si votre chirurgien “improvisait” (“chirurgie intuitive” : ayez confiance ! 😀 ).
Souvenez-vous de cette phrase d’Edison : “Le génie est fait d’1% d’inspiration et de 99% de transpiration” !

L’approche un peu “fleur bleue” que présentait Betty Alice Erickson n’a donc rien à voir avec l’Hypnose Ericksonienne. (Nota : cet article est sorti à l’origine en 2009, suite à la traduction de son livre en français, et elle collabora durant quelques années avec un centre de formation français, pour l’hypnose)

Carol Erickson, fille aînée de Milton Erickson, a aujourd’hui 85 ans (Nota : elle est décédée aujourd’hui). Après m’être formé auprès d’elle, il y a une vingtaine d’années, elle avait accepté de parrainer l’IFHE.
Contrairement à sa jeune sœur, Carol Erickson avait réellement pu voir son père travailler et avait ainsi une idée plus juste de sa pratique. Pourtant, elle-même vous aurait dit qu’elle ignorait pour ainsi dire tout de ce que faisait son père – ce qui est honnête de sa part – même si, avec les années, elle était elle-même devenue une praticienne expérimentée de l’Hypnose thérapeutique.

Ainsi, très logiquement, il faut bien admettre : aucun des enfants de Milton Erickson, fusse l’aînée, n’aurait pu réellement expliquer ce que leur père faisait en consultation. D’abord, parce qu’ils n’étaient pas dans le bureau avec leur père lorsqu’il travaillait. Ensuite, parce que leur père ne leur parlait pas de son métier et ne leur expliquait certainement pas ce qu’il faisait techniquement en thérapie ! Enfin, parce que, hormis Carol Erickson, aucun d’eux ne s’était intéressé à l’Hypnose et n’était devenu thérapeute…

Alors, quand vous voyez qu’un ou deux des plus jeunes enfants d’Erickson se sont découverts, à l’âge de la retraite, des “connaissances en Hypnose Ericksonienne”, plus de vingt ans après la mort de leur père et sans jamais avoir été eux-mêmes thérapeutes auparavant… Et qu’en plus, d’après eux, Milton Erickson serait devenu un “chaman-guérisseur”…   😀  …Il vaut mieux en sourire !…
Mais pour ça, il faut connaître un peu l’histoire – sans quoi, on apprend (et on répète) des bêtises, ce qui est bien dommage pour l’héritage que nous a laissé Erickson – digne d’être respecté pour ce qu’il est, même si l’Hypnose thérapeutique moderne a bien évolué depuis. C’est une question de mémoire.

~oOo~

Si vous souhaitez apprendre ce que faisait Milton Erickson : lisez ses livres et articles : “Séminaire avec Milton Erickson” et “Traité Pratique d’Hypnose” qui sont des cours d’hypnose par Erickson, “L’Homme de Février” qui est le récit d’une thérapie, ou les “Collected Papers of M.H.Erickson” (l’intégrale des articles d’Erickson, traduits)…
Laissez Erickson vous expliquer lui-même son approche de l’Hypnose, plutôt que ce qu’en disent ses enfants qui, même certainement très bien intentionnés, n’ont forcément jamais su ce que leur père faisait – un peu comme si on demandait au fils d’un chimiste célèbre de nous expliquer les idées et le savoir de son père, en espérant que le fils aurait le même génie professionnel que son père. Les enfants de Milton Erickson peuvent témoigner de l’homme et du père, pas du professionnel et de son savoir-faire.

En lisant les livres d’Erickson, vous découvrirez son vrai visage : un homme certes extrêmement intuitif, mais qui possédait avant tout une logique, un pragmatisme et un sens critique sans faille. L’alliance du coeur et de la raison.

# Formez-vous en Hypnose Ericksonienne, dans le respect de la vraie pratique de Milton Erickson.

Quelle différence entre “Hypnose conversationnelle” et “Communication Ericksonienne” ?

# LA COMMUNICATION ERICKSONIENNE

Ou “communication hypnotique”. C’est le nom que l’on donne à l’utilisation “hors transe” des outils et techniques propres à l’Hypnose Ericksonienne. On parle aussi de “langage d’influence”.

Il s’agit d’utiliser les suggestions hypnotiques et tout le panel du “Milton modèle” (techniques linguistiques) mais sans mettre la personne en état d’hypnose. C’est parfois utile dans une conversation thérapeutique, plus souvent en coaching, mais aussi en management ou durant un cours pour un professeur des écoles ou un formateur. On en trouve aussi bien sûr de nombreux exemples en publicité et en politique.

# L’HYPNOSE CONVERSATIONNELLE

C’est l’utilisation des techniques hypnotiques de manière subtile, durant une “simple conversation” (l’anamnèse, en thérapie), pour amener la personne en transe hypnotique. Il y a un véritable “état modifié de conscience”, donc on pourrait aussi appeler cela une “induction hypnotique conversationnelle”, puisque la personne entre en état d’hypnose.

L’hypnose conversationnelle est ainsi une induction hypnotique (la technique qui met la personne en transe) tout à fait ordinaire, mais discrète, ce qui évite les résistances de la personne, en thérapie, qui peut stresser à l’idée d’entrer en état modifié de conscience : “Eh si ça ne marche pas ?”, “Et si je n’y arrive pas ?”… On évite toutes ces choses en lissant le passage entre l’anamnèse et la séance proprement dite. La personne a déjà assez de souci avec ce qui l’amène en thérapie. Inutile d’ajouter du challenge avec une étape qui peut l’inquiéter…

Pas d’induction “formelle” (où l’on prévient la personne : “C’est bon ? On va maintenant commencer la séance d’hypnose”)… mais une intériorisation confortable, détendue, vers l’état de conscience qui permettra le travail thérapeutique à effectuer. C’est bien plus agréable pour tout le monde : patient et thérapeute !

L’induction conversationnelle ressemble à une simple conversation : on reste sur des sujets importants pour la personne, on est centré sur ses émotions, pas de changement de ton de voix chez le thérapeute, pas de mise en situation ou de “test” : tout est informel, discret.
Le but est bien de mettre la personne en état modifié de conscience car, sans état d’hypnose, il ne s’agirait évidemment pas d’hypnose conversationnelle… mais simplement de “communication éricksonienne”.

Généralement, un/e hypnothérapeute expérimenté/e va glisser naturellement vers l’Hypnose conversationnelle avec l’expérience. Le passage de l’anamnèse à la séance d’hypnose se faisant de plus en plus naturellement.
Techniquement, ce sont exactement les mêmes techniques d’hypnose, mais appliquées avec finesse et discrétion – la personne est alors bien consciente de faire un travail thérapeutique : on ne “l’oblige” pas à entrer en état d’hypnose, elle s’y laisse glisser car le sujet de la conversation l’y emmène et qu’elle a confiance en son/sa thérapeute.

La communication éricksonienne est donc une approche rhétorique, technique et stratégique, où il n’y a aucun état d’hypnose, même léger : le publicitaire veut que vous achetiez son produit, pas que vous en rêviez ! 🙂
L’hypnose conversationnelle correspond à la phase d’induction hypnotique, placée de manière discrète, ce qui évite les peurs, les anticipations négatives, les blocages et autres résistances. Le reste de la séance d’hypnose est identique à n’importe quelle séance d’hypnose – seule la manière d’y accéder aura été plus douce.

En résumé, on peut découper l’utilisation des techniques d’Hypnose en trois niveaux :

1. Hypnose (Ericksonienne ou Classique) : c’est créer et utiliser les états de transe (état d’hypnose / état modifié de conscience) de manière formelle (on l’annonce à la personne). C’est utile dans les domaines de la Thérapie, du Coaching et du Développement Personnel. Le fait d’annoncer : “On y va ? Vous êtes prêt ?” (à commencer la séance d’hypnose) peut toutefois amorcer des peurs ou des résistances inutiles “Vais-je y arriver ?”, “Que va-t-on me faire ?” etc.

2. Hypnose Conversationnelle : c’est utiliser les techniques de langage et de suggestion de l’Hypnose (Ericksonienne généralement, car elle est plus technique) de manière informelle, discrète, c’est-à-dire sans  déclarer le moment de l’induction (entrée en transe). On dit aussi que l’on travaille de manière “naturaliste”.
L’approche éricksonienne est ainsi très “informelle” ou “naturaliste”. En Hypnose Conversationnelle, la personne va donc entrer en transe (état modifié de conscience) sans vraiment se rendre compte de comment ou de quand cela s’est produit – bien qu’elle soit évidemment consciente qu’elle entre en état d’hypnose : elle le sent (ce qu’elle peut qualifier de méditation, d’intériorisation, de détente, de réflexion, etc.) et le permet ou le laisse faire car elle fait confiance à son hypnothérapeute.
L’approche “naturaliste” de Milton Erickson est utilisée par les hypnothérapeutes expérimentés, ainsi qu’en coaching, surtout en entreprise et dans le sport. On pourrait plus précisément appeler cela une “induction hypnotique conversationnelle” puisque, dès lors que la personne est en état d’hypnose, la séance se poursuit exactement comme n’importe quelle séance d’Hypnose.

3. Communication Ericksonienne : c’est utiliser les techniques et suggestions indirectes de l’Hypnose (Ericksonienne, car plus riche en techniques subliminales ou d’influence) afin de parvenir avec discrétion à l’atteinte de l’objectif visé. L’état d’hypnose n’est ni recherché ni souhaité.
Ce “langage d’influence” est surtout utilisé en management, publicité, négociation, vente, pédagogie, politique, communication, accueil, etc. On appelle aussi cela de la “communication d’influence”… On y recherche ce que la psychologie sociale appelle la “soumission librement consentie”. La personne n’entre évidemment jamais en état modifié de conscience (il n’y a pas d’hypnose).
La Communication Ericksonienne, flexible et rusée (“artfully vague” est le terme qui désignait la pratique d’Erickson) est moins utilisée aujourd’hui en thérapie ou coaching, car l’esprit actuel est davantage à la confiance réciproque et à la collaboration (comme en “Nouvelle Hypnose”).

# Toutes ses formes d’hypnose et de communication sont étudiées durant la formation professionnelle en Hypnose Ericksonienne de l’IFHE.

Le mot “hypnose”, c’est 1819, 1841 ou 1843 ?

Wikipedia, qui aurait pu être un outil pratique et digne de confiance, est malheureusement souvent source d’erreurs, pour certains articles, dont celui sur l’hypnose, qui est lamentablement confus. S’y mélangent vérités historiques et une sorte de bouillie écrite par des personnes tantôt incompétentes en hypnose (mais peut-être de bonne volonté, ce qui n’excuse rien), tantôt par de pseudos experts (qui ne connaissent ni ne pratiquent l’hypnose, mais vont vous expliquer d’où elle vient !! 😛 ), tantôt par des gens qui se “placent” commercialement – ce qui ne devrait pas exister.

C’est le souci d’une encyclopédie modifiable par tout un chacun, qui plus est avec des “modérateurs” qui ont la main mise sur certains articles – sans que leur neutralité ou leur compétence aient été vérifiées. Bien que beaucoup d’articles soient certainement corrects, le doute reste, à cause du nombre de bêtises que l’on trouve trop souvent. On ne peut ainsi accorder aucune confiance à Wikipedia, ce qui est dommage. Tout doit être vérifié – ce que peu de gens font…
Ce n’est pas seulement à propos d’hypnose, c’est malheureusement général et nombreux sont ceux qui s’en plaignent.

Toujours est-il qu’un individu a été écrire dans Wikipedia que le terme “hypnose” aurait été “inventé” en 1819 😀 – puis ça a été corrigé en “hypnotisme”, puis la date en “1820”, mais ça peut toujours changer, car n’importe qui peut modifier l’article, n’importe quand…

Il est pourtant facile de reprendre l’historique de l’Hypnose, que l’on retrouve dans quasi tous les livres (pas modifiables : ouf !) et de vérifier l’exactitude des rajouts. Il faut croire que le but des “modérateurs” de ce genre d’article n’est que de veiller à ce que leurs écrits restent, et tant pis pour l’Histoire ou la vérité.

RAPIDE RAPPEL

Franz Anton Mesmer (1734-1815) lance la mode du “magnétisme animal”, qui se répand dans toute l’Europe comme “la” technique de soin à l’avant-garde du progrès.
Les “imaginationnistes”, anciens pratiquants du “magnétisme” ayant remis en cause l’existence d’un “fluide”, prônent un effet de l’imagination (le terme “psychologique” n’existait pas encore, au sens actuel). Parmi eux, le célèbre Abbé Faria (1756-1819), Étienne Félix d’Henin de Cuvillers (1755-1841) ou encore le Dr Alexandre Bertrand (1795-1831)…
James Braid (1795-1860), chirurgien écossais, dans la lignée des imaginationnistes, cherche une explication aux phénomènes du “magnétisme” et développe la technique hypnotique, qu’il nomme au début “neurypnology”, puis en simplifiant “hypnology”, puis “hypnosis”. Il présente la naissance de ce terme dans son livre “Neurypnology” (1843).

L’Hypnose arrive en France vers 1859, avec des présentations médicales et les premières anesthésies sous hypnose. On l’appelle alors tantôt “monoidéisme” (mais ça n’a pas beaucoup marché) et ensuite “braidisme” (du nom de son découvreur), avant que le terme “hypnose” finisse par être accepté.
– En 1891, le professeur de médecine Hyppollite Bernheim nomme “psychothérapie” le “soin par la suggestion hypnotique” (en opposition à la “magnétothérapie”, toujours en vogue à l’époque).

Et il faut attendre le début du XXème siècle (et après !) pour que naisse de différentes sources la psychologie universitaire. Pour rappel, le diplôme de “Psychologue” n’existe en France que depuis 1985 !

On voit comment on est passé d’une pratique certainement propre à un individu (le “magnétisme”, que l’on y croit ou non), à l’imitation de ce phénomène par un très grand nombre de gens (qui n’avaient à coup sûr pas le moindre “don”, si tant est que cela existe), qui ont donc commencé à “parler” pour “aider” les personnes en soin…
– “Voilà, Mme Dupond, ça va aller de mieux en mieux maintenant…” (en imposant les mains, solennellement !)
Mais ça, c’est de la suggestion : le déclenchement d’une réaction psychologique. La base de ce qui deviendra de l’Hypnose !

A PROPOS DU MAGNÉTISME

Il serait irrespectueux pour les partisans du magnétisme de les fondre de force dans les racines de la psychologie : cela revient à nier l’existence de ce à quoi ils croient !
En disant que Mesmer est historiquement à l’origine de l’Hypnose, on nie le fait que le magnétisme existe vraiment, en le considérant comme un effet psychologique (ce qu’ont fait les imaginationnistes).
Ce n’est pas notre rôle de dire si le magnétisme existe ou non. Donc, on ne devrait pas faire figurer Franz Anton Mesmer dans l’historique de l’Hypnose – si ce n’est comme source d’imitation qui a contribué involontairement à mettre en avant les effets de l’imagination (de l’esprit, de la psyché, du placébo, etc.).

L’Hypnose est très clairement née de l’opposition entre magnétisme et “effet psychologique”, donc il est aberrant de lire (toujours dans Wikipedia) qu’Étienne Félix d’Henin de Cuvillers est “un magnétiseur qui ne croyaient pas à l’existence d’un fluide magnétique universel” !? (Donc, ce n’est pas un magnétiseur !!)
Le baron de Cuvillers et ses collègues imaginationnistes ont fait de leur mieux pour montrer l’aspect psychologique des guérisons attribuées au “magnétisme”… Ils seraient heureux de voir qu’on les traite maintenant de “magnétiseurs” ! 😛

Le même Étienne Félix d’Henin de Cuvillers publie en 1820 un livre, “Le Magnétisme éclairé” (au sens de “révélé”, ou de “la vérité sur le magnétisme”), dans lequel il décrit le magnétisme en termes de croyance et de suggestibilité.
Donc, lorsque vous voyez le bon baron de Cuvillers cité en référence sur le site de magnétiseurs, ou son nom cité par de soi-disant “experts en parapsychologie” qui racontent que “en réalité l’hypnose est l’application modernisée du magnétisme”, vous savez que :
1/ Ils n’ont jamais lu le livre d’Henin de Cuvillers (car il était opposé au magnétisme en tant que fluide et il ne pouvait pas parler d’hypnose… puisque le terme n’existait pas encore !).
2/ Ils n’ont aucune idée de ce qu’est l’Hypnose, puisqu’il n’y a aucune utilisation ni allusion au magnétisme ni à l’énergétique en Hypnose, qui est purement une pratique psychologique.

DE L’HYPNOSE EN 1819 ??

Comment des français ont pu “faire de l’hypnose” près d’un quart de siècle avant la publication du livre qui a donné naissance à cette pratique ?
Tout simplement : ils ne l’ont jamais fait. Non seulement le terme n’existait pas du tout à l’époque, mais l’idée même de la pratique n’avait pas germé dans la tête de celui qui allait la créer en Ecosse !

D’où vient cette “erreur”, alors ? 😉
Il suffit de regarder qui a propagé cette bêtise sur toutes les pages parlant d’hypnose, de près ou de loin, sur Wikipedia (ce qui a malheureusement été repris par des gens ayant cru à ces choses, sur leur site). Je vous laisse chercher. Un indice : c’est un partisan du magnétisme qui aimerait faire croire que l’hypnose est en réalité du magnétisme déguisé (il suffit pourtant d’ouvrir un livre d’Hypnose pour découvrir qu’en réalité ça n’a rien à voir).

Voici le genre de phrase que l’on peut lire :
“On attribue souvent et abusivement à Braid l’invention du terme hypnose dans son livre “Neurypnologie, Traité du sommeil nerveux ou hypnotisme”, qu’il publie en 1843. En réalité, le terme “hypnotisme” avait déjà été utilisé par le baron Etienne Félix d’Henin de Cuvillers en 1819.”

Donc, comme on est doté de neurones fonctionnels, au lieu de croire n’importe quelle ânerie : on vérifie ! 😀
– Déjà, on peut lire le livre de Braid (gratuitement) ici, pour se faire une idée et vérifier que l’auteur, à l’époque, certifie réellement avoir inventé le terme “hypnose”…
– Ensuite, de Cuvillers a-t-il publié un livre en 1819 ? Non.
Le tome 1 des “Archives du magnétisme animal” date de juillet 1818… Le “tome second” fut publié en août 1820… Les troisième et quatrième en 1822.
La seule allusion à un mot qui contient les lettres “hypno” est dans le tome 3, pages 43 et 44, et c’est pour parler de “hypnobates” ou “hypnoscopes” : des propositions de néologisme pour désigner les personnes qui “marchent ou voient durant leur sommeil” (aucun rapport avec l’hypnose, aucune allusion à une pratique de soin s’en rapprochant).

https://www.google.fr/books/edition/Archives_du_magn%C3%A9tisme_animal/I-ErAQAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%C3%89tienne+F%C3%A9lix+d%27H%C3%A9nin+de+Cuvillers+Archives+du+magn%C3%A9tisme+animal+volume+1&printsec=frontcover

Donc, on revient au livre “Le magnétisme éclairé”, publié en 1820, qui est un mémoire destiné à participer à une demande du gouvernement prussien qui souhaitait que les scientifiques de l’époque démystifient le supposé “magnétisme animal”, afin de chasser les superstitions (lisez les pages 8 à 10).
Dans ce livre, pages 131 à 135, Étienne Félix d’Henin de Cuvillers cherche là aussi un terme pour désigner les personnes qui “marchent ou voient durant leur sommeil” (magnétique ou imaginaire). Il propose ce que l’on retrouvera deux ans plus tard dans ses “Archives” (tome 3, ci-dessus) : les mots “hypnobate” et “hypnoscope”… (à nouveau, toujours rien à voir avec l’Hypnose).

Dans l’élan, il propose d’autres néologismes : “hypnopole, hypnocratie, hypnoscopie, hypnomancie et hypnocritie” pour désigner les autres phénomènes pouvant survenir durant le sommeil (magnétique ou imaginaire)… et il s’appuie sur le fait qu’il existe déjà dans le dictionnaire de 1814 des mots basés sur le préfixe grec “hypno” (sommeil), comme : “hypnologie, hypnologique, hypnotique” : en rapport avec la médecine du sommeil et les médicaments qui permettent de s’endormir ! Un “hypnotique” n’est autre que le nom technique d’un somnifère (médicament), encore aujourd’hui.

Donc, toujours pas d’hypnotisme ni d’hypnose… puisque ces pratiques n’existaient pas ! 😛

https://books.google.fr/books?id=hGtSnxtt2JwC&dq=%C3%89tienne%20F%C3%A9lix%20d’H%C3%A9nin%20de%20Cuvillers%20Archives%20du%20magn%C3%A9tisme%20animal&hl=fr&pg=PA131#v=snippet&q=hypnotique&f=false

Vous pouvez lire les pages précédentes et suivantes, pour vous convaincre que rien de tout cela ne parle d’hypnose.

NOUS VOILA DONC RASSURÉS !

Encore une ânerie parmi les innombrables bêtises qui remplissent l’Internet… Puissiez-vous faire comme le faisaient les humanistes, depuis les temps anciens : ne jamais rien croire sur parole et toujours tout vérifier !
Il m’est arrivé de vérifier des références données en cours de Psychologie, à l’université, et qui n’avaient rien à voir avec le contenu de l’article dans lesquelles elles étaient citées ! Ce n’est pas parce que vous voyez un nom et une date (Marcel, 1953) qu’il faut croire que la chose en question est “prouvée” : vérifiez toujours les sources, cela vous évitera de propager involontairement des bêtises qui freinent la bonne éducation et la culture générale.

En espérant que les modérateurs de Wikipedia découvrent ces sources et corrigent les pages qui ont été “infectées” par ces bêtises. Ce n’est pas bien important ici, mais j’ai déjà vu ce type d’erreur pour une formule chimique (la vitamine B12, en l’occurrence, à qui on avait attribué la formule de la B9 – là, cela peut poser plus de soucis, mais cela a été corrigé depuis).

Falsifier l’Histoire est chose commune en politique.
Inutile donc d’en rajouter en jouant ce jeu pervers
dans le beau domaine de la thérapie et de l’aide à la personne.
C’est irrespectueux pour ses créateurs et cela fausse l’idée que l’on peut se faire
d’une pratique (mélanger psychologie et “magnétisme”, dans notre cas).

CADEAU

Si cela peut vous servir, voici la version écrite (et non “PDF”) des pages en question – au cas où vous vouliez participer vous aussi à rétablir la vérité, “preuves à l’appui” 🙂

Le magnétisme éclairé” ou Introduction aux archives du magnétisme animal (1820)
Par Étienne Félix d’Hénin de Cuvillers, pages 131 à 134

Si la pratique du Magnétisme devient un art susceptible de prendre les dehors d’une véritable science, et si les savans, après l’avoir délivrée des entraves qui en arrêtent les progrès, et avoir repoussé les opinions dont l’ignorance l’a obscurcie ; si, dis-je, les savans venaient à cultiver cette nouvelle science, il deviendrait nécessaire d’adopter quelques nouveaux termes scientifiques plus expressifs, quant au sens, et plus laconiques, pour éviter des périphrases qui embarrassent le style dans les discussions où la répétition du même mot se trouve souvent indispensable.

La dénomination de Somnambule dont le terme scientifique qui lui correspond est hypnobate, ne devrait être employée que pour désigner ceux qui marchent en dormant sans s’éveiller, et ne convient nullement pour exprimer une personne endormie par les procédés du Magnétisme, qui, sans quitter le siége où elle est assise, parle, répond, voit la maladie des personnes présentes ou absentes et transporte son imagination à des distances plus ou moins éloignées.
C’est ce que prétendent les magnétiseurs, en ajoutant que, dans certaines circonstances, leurs somnambules voyent le présent, le passé et l’avenir.

Pour désigner ceux-ci, il faudrait un terme dont l’acception fût plus générale. Voulant remplir ce but je propose le mot Hypnoscope (1), qui désignera ceux qui voyent pendant le sommeil : je propose également l’adoption des mots Hypnopole, Hypnocratie, Hypnoscopie, Hhypnomancie et Hypnocritie (2), dont on voit la signification dans les notes ci-jointes.

La néologie (3) de pareilles expressions ne paraîtra pas extraordinaire, si on considère que le Dictionnaire de l’Académie française nous a mis sur la voie, pour former des termes nouveaux aussi utiles et aussi justes.
Déjà on trouve, dans ce Dictionnaire, tom. Ier, pag. 708, et tom. II, pag. 194, de la 5e édition in-4°, Paris, 1814, les mots Hypnotique et Onirocritie. Deux autres Dictionnaires, très estimés (4), ont aussi adopté les expressions Hypnobate, Hypnologie, Hypnologique, Hypnotique (5). Ils ont encore admis les mots Onirocritie, Onirocritique, Oniromancie, Oniroscope, Oniroscopie, Onirocratie, Oniropole, qui tous sont des termes scientifiques dont l’emploi ne peut que devenir utile dans les discussions sur l’art de provoquer le sommeil lucide des Hypnoscopes. Il ne faut pas désespérer que l’Académie française ne leur accorde tôt ou tard le droit de bourgeoisie, et que peut-être elle ne repoussera pas hypnoscopes et se familiarisera avec l’hypnomancie, etc.

(1) Hypnoscope : celui qui voit en dormant, tiré du grec hypnos / sommeil et de skopéô / je vois, je regarde, je considère.
(2) Hypnoscopie, Hypnomancie, Hypnocratie, Hypnocritie et Hypnopole : tirés de hypnos / sommeil et de skopéô / voir, considérer ; de manteia / divination ; de kralos / force, puissance ; de krinô et kritiki / juger, jugement ; et de pôlein / vendre, faire trafic. Ce dernier mot sert de dénomination pour ceux qui tirent uni profit ou font un petit trafic de la pratique du Magnétisme.
(3) Néologie, du grec néos / nouveau et logos / mot, parole, discours.
(4) Dictionnaire étymologique des mots français tirés du grec, par M. Morin ; seconde édition par M. Guinon. 2 vol. in-8°. Paris, 1809, et le Dictionnaire universel de Boiste
.

Dois-je avoir pratiqué l’Hypnose Classique avant de pouvoir me former à l’Hypnose thérapeutique ?

Les techniques d’Hypnose Classique sont à la base de toutes les formes d’Hypnose dissociantes. Durant votre formation en Hypnose, vous découvrirez ces techniques avec les inductions, les suggestions, les phénomènes hypnotiques, etc. enveloppées des structures de langage technique et des protocoles de l’Hypnose moderne (“Hypnose Ericksonienne”, “Nouvelle Hypnose”).

Afin de pratiquer l’Hypnose Classique seule, il faudrait déjà être thérapeute, donc connaisseur de la psychopathologie, de la psychogénèse des différents soucis psychologiques, et de la manière dont les gens les entretiennent (involontairement, bien sûr), afin de créer pour eux des interventions hypnothérapeutiques adaptées.
Car l’Hypnose Classique ne propose aucun protocole tout fait et demander à des débutants (et même à la plupart des hypnothérapeutes éricksoniens !) de trouver un moyen thérapeutique d’aider la personne, hors techniques de langage et protocoles “tout faits”, est beaucoup trop difficile. 

L’Hypnose Classique, bien que simple techniquement, donc facile à comprendre pour des débutants quand il s’agit de mettre les gens en état d’hypnose “comme sur YouTube”… devient plus difficile à pratiquer dès qu’il s’agit d’en faire de la thérapie ! Une fois la personne en transe… quoi faire pour l’aider ? Ça, on ne le voit jamais sur YouTube 😛

C’est pourquoi nous recommandons à l’étudiant en Hypnose thérapeutique de commencer d’abord par la formation professionnelle en Hypnose (Ericksonienne / Nouvelle Hypnose ou Humaniste), car ils apprendront ainsi de multiples moyens d’aider les personnes qui viennent à eux. Cela ne remplacera bien évidemment pas le fait d’apprendre le métier de thérapeute (psychologie, pychopathologie, raisonnement clinique, travail sur soi, supervision), mais cela apportera la maîtrise de l’outil “Hypnose”, utilisable en thérapie ou en coaching.

L’Hypnose Ericksonienne (Nouvelle Hypnose) ou l’Hypnose Humaniste sont des approches complexes, profondes, qui vous demanderont un travail d’apprentissage : l’Hypnose Ericksonienne / Nouvelle Hypnose pour le savoir-faire technique (langage) et l’Hypnose Humaniste pour la connaissance de la psychologie et son application thérapeutique.

La simplicité de l’Hypnose Classique n’est qu’apparente, car elle a le désavantage de son avantage : sa simplicité ne permet pas au débutant thérapeute d’être guidé dans sa pratique, et s’il n’a pas la connaissance et la compréhension nécessaires pour aider la personne, il n’arrivera tout simplement à rien. 

Donc, dans l’ordre : d’abord suivre au moins un “Technicien” ou un  “Praticien 1 en Hypnose” ( 7 à 15 jours) ou même le cycle complet de formation en Hypnose (30 jours)… Ensuite seulement, renforcer votre capacité d’induction hypnotique grâce au module d’Hypnose Classique “récréative” (type “spectacle”), si vous le désirez. Pour vous amuser et/ou pour gagner en confiance en vous…
Ce qui concerne l’Hypnose Classique thérapeutique sera vu durant les formations de “Praticien” puis de “Maître-Praticien” en Hypnose.

Enfin, à ce propos, veillez à ne pas confondre “Hypnose Classique” et “Hypnose de spectacle”. Cette dernière utilise des techniques bien différentes de l’Hypnose Classique, au niveau du choix des “volontaires” (impossible en thérapie !), comme des inductions (plus douces en thérapie) et bien entendu du but (on ne fait pas de spectacle en thérapie !)… L’Hypnose Classique est thérapeutique, depuis son origine. Elle a été créée pour aider les gens et ne doit pas être mélangée avec ce que l’on voit en spectacle. L’Hypnose Classique existait 100 ans avant Erickson, elle est une base fondamentale pour tout hypnothérapeute.

Quelle différence entre l’Hypnose Classique et la Nouvelle Hypnose ?

“Dans le premier cas, l’opérateur est supposé être le maître du jeu, alors que dans la Nouvelle Hypnose, il est clair que c’est le sujet qui mène les opérations, en fonctions bien entendu des propositions de l’opérateur” – Dr Jean Godin

L’Hypnose Classique (ou “Hypnose traditionnelle”) est la première forme historique d’utilisation de l’hypnose, depuis 1841. Elle est techniquement très simple mais ne propose aucun protocole de soin, tout comme en Hypnose Ericksonienne, d’ailleurs. Elle s’adresse donc à des thérapeutes professionnels qui vont booster leur thérapie grâce à l’état d’hypnose.
L’Hypnose Classique, bien que simple techniquement, sera plus difficile à utiliser pour les “apprenants thérapeutes”, qui auront besoin de protocoles pour savoir quoi faire dans tel ou tel cas, et éventuellement de guides (scripts) pour développer leur langage thérapeutique et comprendre la manière d’aider quelqu’un avec les mots…
Il n’y a rien de tout cela en Hypnose Classique, pas plus qu’en Hypnose Ericksonienne – où il n’existe aucun protocole ou guide thérapeutique.

Comme toutes formes d’Hypnose dissociante, l’Hypnose Classique cherche à écarter l’esprit conscient afin d’atteindre l’Inconscient. C’est encore plus marqué en Hypnose Ericksonienne, où s’ajoutent les techniques de confusion, d’imprévisibilité, etc. (qui n’existent pas en Hypnose Classique). Et c’est aussi présent, mais d’une manière différente, plus douce, en Nouvelle Hypnose.

Également, l’Hypnose Classique (tout comme l’Hypnose Ericksonienne et la Nouvelle Hypnose) ne favorise pas vraiment l’autonomisation de le personne, puisque tout le “pouvoir” est dans les mots de l’hypnothérapeute, soit par sa technique de langage (suggestions, métaphores, en Hypnose traditionnelle et Nouvelle Hypnose), soit par ses ruses psychologiques (évocation, création de réactions psychologiques, etc. en Hypnose Ericksonienne).
En effet, le patient ne devrait pas être en mesure de savoir “ce qu’on lui aura fait” (si c’est bien fait), ni pourquoi, durant la séance thérapeutique – ceci afin que les techniques destinées à agir sur l’Inconscient reste bien à ce niveau (inconscient, donc).
D’un côté, le patient ne pourrait donc pas “casser” la séance, après coup, en la décortiquant (mental, oui mais, etc.)… ce qui est très bien… Mais, du coup, il ne pourrait pas non plus la reproduire lui-même plus tard, si besoin. D’autant plus que les techniques utilisées sont difficiles et demandent à l’hypnothérapeute éricksonien un long apprentissage.

A noter que c’est totalement différent en Hypnose Humaniste, où le changement ne tient pas à un langage technique (pas de suggestions cachées ou autre, en HH) et où la personne a agi par elle-même, sur elle-même (le thérapeute ne “fait” rien à la personne), donc celle-ci sait parfaitement ce qu’elle a fait et comment, donc elle pourrait le reproduire chez elle. C’est cela que l’on nomme “autonomie”.

En tant qu’hypnothérapeute, dans les formes d’Hypnose dissociantes (donc toutes sauf l’Hypnose Humaniste), on pratique en permanence des techniques issues de l’Hypnose Classique, ne serait-ce que les suggestions, base du langage hypnotique. Lorsqu’on lit les démonstrations d’hypnose de Milton Erickson, on voit très bien qu’il utilisait 90% d’Hypnose Classique, même à la fin de ses jours, quand il a développé son approche stratégique (qui l’a fait connaître)… On peut même marier “Classique” et “Ericksonienne” : ce que l’on appelle de “l’Hypnose semi-traditionnelle” (selon André Weitzenhoffer, conseiller et ami d’Erickson). Il est donc idiot de rejeter l’Hypnose Classique quand on est hypnothérapeute, puisqu’elle est à la base de notre pratique.

La Nouvelle Hypnose, déjà dans son appellation qui est un clin d’œil à la “Nouvelle Ecole” de Bernheim, s’appuie officiellement sur les bases de l’Hypnose Classique, qu’elle enrichie (au niveau technique) et modernise (dans l’esprit). Elle reprend aussi forcément certaines des techniques de l’Hypnose Ericksonienne, puisqu’on en sait l’efficacité, mais de manière là aussi adoucie et techniquement améliorée.
Ainsi, l’aspect de la pratique d’Erickson que Jay Haley décrivait comme “brutal” est mis de côté (peu ou pas de confusion, pas de prescriptions de tâches difficiles, etc.). Araoz, créateur de la Nouvelle Hypnose, dit que “l’on doit beaucoup à l’Hypnose d’Erickson, mais nous ne sommes pas éricksoniens”. Il s’agit donc bien d’une approche à part.

La Nouvelle Hypnose n’en reste pas moins tout aussi “indirecte” et “permissive” que l’Hypnose Ericksonienne – entendez par-là que l’hypnothérapeute ne donne jamais de suggestions directes (quand il s’agit de s’adresser à l’Inconscient) mais évoque des directions possibles à la personne (métaphores, allusions), qui a alors l’impression de choisir elle-même ses solutions de changement : en fait, elles sont suggérées par le thérapeute, qui est tout de même là pour guider le changement (cf. la citation du Dr Godin qui débute cet article).

Il est intéressant de noter que l’on peut facilement refuser une suggestion directe, même si elle était donnée sur un ton persuasif ou autoritaire, car on reste conscient du message, de la suggestion directe, donc on peut la bloquer.
Par contre, une suggestion indirecte sera suivie inconsciemment, puisqu’elle n’est pas perçue consciemment et qu’il est par conséquence difficile ou impossible de la contrer.

La forme d’hypnose la plus “manipulatrice” (au sens thérapeutique, bien sûr) n’est donc pas celle que l’on croit !
L’Hypnose Classique a mauvaise réputation, chez les novices et même beaucoup de professionnels, par manque de connaissance (ou de conscience, car les “pros” s’en servent et devraient le savoir), alors que ses techniques sont faciles à bloquer par tout un chacun… Ce qui a été à l’origine de la recherche de “suggestions cachées”, “indirectes”, “subliminales”, pour éviter ces blocages… Ce qui a donné naissance aux techniques de l’Hypnose Ericksonienne.

L’Hypnose Classique, l’Hypnose Ericksonienne et la Nouvelle Hypnose sont des voies de pratique différentes de l’Hypnose, sur une base commune. C’est surtout le niveau de connaissance psychologique du praticien qui déterminera leur choix :

  • L’Hypnose Classique (traditionnelle) est techniquement simple mais elle demande à être déjà “thérapeute” (médecin, psychologue, thérapeute professionnel) car elle ne fournit pas d’aide pour comprendre la structure des symptômes et donc comment les traiter. Elle est très souvent confondue avec l’Hypnose de spectacle, avec laquelle elle n’a pourtant rien en commun, ni d’un point de vue technique, ni bien sûr dans son application. Elle était autoritaire au XIXème siècle, car c’était ainsi qu’un médecin s’adressait à ses patients, mais on ne la pratique plus ainsi de nos jours. Et elle dispose de la base technique qui soutient les autres approches de l’Hypnose.
  • L’Hypnose Ericksonienne (donc hors approche stratégique, qui était l’essentiel de la pratique d’Erickson) était à 90% de l’Hypnose Classique habituelle très bien pratiquée, par un très bon thérapeute, fin connaisseur de la psyché et de la psychopathologie. On retiendra, pour l’Hypnose seulement, quelques techniques spécifiques à Erickson (confusion, approche naturaliste, stratégique). Aujourd’hui, on appelle souvent improprement “Hypnose Ericksonienne” la pratique de la “Nouvelle Hypnose” (ci-après), donc les idées et principes d’Erickson assemblés aux techniques modernes d’Hypnose adoucies et structurées.
  • La Nouvelle Hypnose est beaucoup plus technique que les précédentes, elle dispose d’un langage très structuré, subtil et activateur, et surtout de nombreux protocoles de soin (chose inconnue en HC et HE), destinés à des problématiques courantes, ce qui facilite son utilisation aux hypnothérapeutes débutants. L’accompagnement hypnotique est toutefois toujours intuitif, comme en Hypnose Classique, dans l’adaptation des techniques à la personne. Et comme l’Hypnose Ericksonienne, naturaliste, elle s’appuie sur les particularités de chacun et laisse les bénéfices du changement au patient (approche permissive). Son champ d’application est potentiellement illimité, dans le domaine de la psychologie. C’est la forme d’Hypnose utilisée généralement en thérapie aujourd’hui.

En conclusion, les deux pratiques utilisent l’état modifié de conscience appelé “hypnose” avec, comme vous l’avez compris, une base commune et des techniques en parties différentes.

Formation en Hypnose : un cursus complet qui complet toutes les formes d’hypnose, classique, éricksonienne, “nouvelle” et même humaniste.