Conférence « De l’Hypnose à l’Hypnose Humaniste »

Voici l’enregistrement d’une conférence donnée récemment à La Réunion, en avril dernier, organisée par le centre R-Eveil.

Le thème est la présentation sont simples, puisque le public était novice en hypnose, mais il devrait ainsi intéresser le plus grand nombre.

Conférence de Georges Hadjo sur les images Kirlian

J’ai enfin pris le temps de monter les séquences de cette conférence, filmée en novembre 2007 à l’IFHE, un soir de formation de « Maître-Praticien en Hypnose ».

Georges Hadjo était le pionnier de l’imagerie Kirlian, devenue l’électrophotonique.
Découvrez quelques-unes de ses photos sur cette page… (cliquez).

Et voici la conférence. Le son est médiocre, mais les images inédites sont là.

Secret de bonheur et longévité

Petite compensation au syndrome mégalo-paranoïaque dont souffrent les dirigeants américains depuis plusieurs décennies, et qui les poussent à surveiller la planète entière et, pour de multiples raisons, à vouloir envahir le monde : de temps en temps, ils rendent public une partie de leurs statistiques sur « nous » (la population).

Dans cette vidéo, on apprend qu’ils surveillent depuis 1938, et de manière très détaillée, plus de 720 hommes, de leurs concitoyens, volontaires (en ce temps-là, on avait le choix) pour cette expérience. Aujourd’hui, pour cette étude au long cours, ils surveillent également leurs femmes, enfants et petits-enfants… Des milliers de personnes.
(Et je ne parle pas de Google, la NSA, etc. Là, on ne parle plus en « milliers »)

Cette étude s’appuie sur des gens de milieu aisé comme de milieu pauvre et, pour ce que nous avons l’autorisation de savoir, et qui est nonobstant très intéressant, il ressort une conclusion en forme de lapalissade :

Robert Waldinger

Les bonnes relations nous rendent plus heureux

et en meilleure santé.

Si le principe de surveillance est douteux, il est aujourd’hui quasi impossible d’y échapper, avec Internet, le nouveau Windows 10 (qui est une centrale de surveillance, en quelque sorte), nos téléphones portables et maintenant les « montres connectées », etc. La somme d’informations ramassées sur nous, même seulement à travers nos véhicules (GPS), double chaque année !!! Tout ce que vous faites est conservé et mis en « profil ». Par exemple, Facebook conserve les mots que vous avez tapés puis effacés, même si vous n’avez jamais envoyé votre message…

Alors, que peut-on tout de même apprendre de positif, avec le peu que l’on nous redonne de cette immense base de connaissance sur les êtres humains ?

  • Que nos relations sont plus importantes pour notre santé physique, morale et mentale que nos revenus, notre reconnaissance sociale ou tout le travail que nous accomplissons… Il est important d’être « connectés », d’avoir une vie sociale. Les personnes qui se sentent seules vivent moins bien. Même les douleurs physiques liées à l’âge seront moins pénibles si nous avons eu et/ou avons encore de bonnes relations avec notre entourage.
  • Que ce n’est pas seulement le nombre de nos amis qui compte, ou que nous soyons ou non engagés dans une relation, mais c’est la qualité de nos relations proches qui fait la différence. On peut être seul dans un groupe et heureux en couple ou en famille. Une personne, riche ou pauvre, mais heureuse à la moitié de sa vie, sera en meilleure santé physique et intellectuelle à 80 ans (les autres seront peut-être même tout simplement déjà décédés…).

Une leçon vieille comme le monde, comme le rappelle Robert Waldinger, actuel responsable de cette étude, lors d’une conférence TED :

A voir ici, si vous souhaitez les sous-titres en français.

Une belle vie est construite avec de belles relations.
Robert Waldinger

Validité des études scientifiques

“Une bonne partie de la littérature scientifique, peut-être la moitié, est sans doute tout simplement fausse. » Dr Richard Horton, éditeur en chef du fameux magazine médical de référence The Lancet, à propos de la science biomédicale (vol.385 du 11 avril 2015).

Non !! Ah bon ? 😉

– http://rhubarbe.net/2015/06/29/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-fausses
(The Lancet)

Il suffit de prendre un livre de psychologie universitaire, déjà, et de s’amuser à vérifier les références données dans les articles (les noms suivis d’une date)… Tout cela fait très sérieux, mais quand vous constatez que les recherches qui servent de « preuve » à certains articles n’ont aucun rapport avec les-dit articles… ou les compétences « relatives » des personnes qui réalisent ces recherches qui servent ensuite de référence… vous jetez tout et vous allez pratiquer par vous-même ! 😀

Et dans un autre domaine, un peu de lecture complémentaire : http://www.collective-evolution.com/2015/05/11/one-of-the-most-important-scientists-in-the-world

Tout le monde doit savoir que la plupart des recherches sur le cancer est en grande partie une fraude, et que les grands organismes de recherche sur le cancer ont manqué à leurs obligations envers les personnes qui les soutiennent.
Linus Pauling, deux fois Prix Nobel de Chimie

Aujourd’hui, on en est à réaliser des « méta-analyses », donc des statistiques à propos des résultats contradictoires des milliers de recherches faites, même dans un même domaine : la moitié se disant « pour » ou « favorable » et l’autre moitié « contre » ou « défavorable »… les uns disant « telle chose fonctionne » et les autres affirmant « non, pas du tout »… Souvent, en fonction de l’organisme qui financent leurs recherches !
Greenpeace avait montré qu’avec quelques dizaines de milliers d’euros, donc un budget ridicule pour une multinationale, on pouvait demander n’importe quel résultat de recherche, et que beaucoup de « scientifiques » ne savaient pas résister à l’appât de ce gain facile… Bref ! 😛

Méfions-nous de ce qui est affirmé comme vrai aujourd’hui et qui sera traité en ridicule dans 15-20 ans (sinon avant)…

ADN et Intrication Quantique

ADNIl semblerait que notre ADN utilise davantage d’énergie pour conserver sa structure qu’il n’en a à sa disposition…

Le mystère de cette « énergie manquante » trouverait sa solution dans un autre paradigme : et si, en fait, c’était le champ quantique (donc, ce que nous appelons la « Matrice », en Hypnose Humaniste) qui maintenait notre structure physique en place ?

C’était déjà depuis quelques années l’hypothèse de certains biologistes, comme Rupert Sheldrake, par exemple. Comme le montre l’article du MIT en lien ci-dessous, cette vision gagne en importance.

Physique et biologie entremêlées dans une vision « informationnelle », comme on l’explique en Hypnose Humaniste 🙂

http://www.technologyreview.com/view/419590/quantum-entanglement-holds-dna-together-say-physicists/

Notre Conscience… Clé majeure de notre vie !

Voilà plus de 20 ans que j’explique ce qu’est la conscience – une notion qui devrait nous être enseignée à l’école, alors que nous sommes enfant…
Aujourd’hui, je suis heureux de voir fleurir sur internet de plus en plus de sites et de vidéos qui expliquent aussi ce qu’est la conscience (parfois plus ou moins bien, mais l’essentiel est que cela existe)… Non pas la « conscience » en tant que notre « esprit conscient » (le fait d’être conscient) mais bel et bien « ce qui est conscient » : le « Vous » qui, justement, est conscient.

Conscience-quantique

Il y a aussi de plus en plus de jeunes physiciens qui se tournent vers la « physique de l’Information« , qui comprennent désormais l’univers et la vie en termes d’information et non plus de particules matérielles.

D’un côté, depuis le temps que la notion d’Information – et donc de conscience – existe en physique (près d’un siècle !), on pourrait se demander pourquoi elle n’est pas déjà davantage connue du grand public… De l’autre, il faut bien reconnaître que l’être humain a la mauvaise habitude de s’accrocher avec force à ce qu’il connait. Il peine à changer sa façon de voir le monde. Ainsi, le matérialisme et l’ancienne pensée fait encore « sérieux » auprès du plus grand nombre – bien qu’elle ait maintenant des décennies de retard intellectuel et scientifique…

POURQUOI LA CONSCIENCE N’EST-ELLE PAS PLUS CONNUE ?

Les anciens grecs décrivaient déjà la Conscience, en tant que champ d’Information, il y a presque 27 siècles (le « Monde des Idées » de Pythagore, que l’on retrouve dans le mythe de la caverne de Platon). Depuis un siècle, et surtout depuis une quinzaine d’années, les physiciens se tournent à nouveau vers l’Information, en tant que matériau de base du réel.

On ne compte plus les scientifiques de renom, souvent nobelisés, qui expliquent que l’on ne peut désormais plus se passer de l’idée de « conscience » en science.

Quelle que soit la direction dans laquelle pourront se développer nos concepts futurs, l’étude approfondie du monde extérieur conduit à la conclusion que le contenu de la conscience est la réalité ultime.
Eugene Wigner, Prix Nobel de Physique

Il est pourtant plus facile, pour le conférencier, scientifique ou pédagogue lambda, de faire du populisme en flattant l’ignorance et l’immobilisme – le côté grégaire de l’humain.
Une astuce rhétorique facile consiste à répéter ce que son auditeur connait déjà, ceci afin qu’il soit rassuré et qu’il apprécie d’autant le (soi-disant) spécialiste : « le monde est matériel », « notre cerveau nous permet d’être conscient », « la conscience n’est qu’une illusion chimique » ou encore « notre conscience ne peut rien, car nos automatismes inconscients dirigent notre vie »… (et autres affirmations que l’on sait aujourd’hui fausses, voyez tout en bas de l’article).

L’auditeur, satisfait d’entendre le spécialiste affirmer ce qu’il sait déjà (et que tout le monde répète depuis si longtemps), n’a pas besoin de réfléchir davantage et en conclut que ce spécialiste est « vraiment quelqu’un de bien »… puisqu’il pense comme lui !
Avec un peu de mauvaise foi, le soi-disant spécialiste pourrait même omettre ou falsifier des citations ou connaissances existantes afin de décrédibiliser la nouveauté – quitte à renforcer l’immobilisme et l’ignorance. Tant pis : s’il peut ainsi être apprécié et assurer sa place dans la société… 🙂

Depuis la nuit des temps, c’est une technique malheureuse très utilisée en politique comme en science, car elle cumule deux bienfaits pour les hommes de pouvoir : garder le public dans l’ignorance (donc garder le pouvoir) et se faire aimer.

Notre instinct grégaire, qui nous attire vers « ce qui est déjà connu » est le premier écueil en formation – et on en prévient nos élèves en Hypnose :
« Si je vous explique ce que vous savez déjà, vous en conclurez que je suis quelqu’un de bien – puisque je dis des choses « vraies »… c’est-à-dire des choses que vous savez déjà… Mais alors, pourquoi vous former ?… Alors, je crains de vous annoncer beaucoup de choses que vous ignorez, qui vous feront douter et que vous aurez envie de vérifier.
C’est pour cela que vous êtes là… Alors, cela vous demandera un effort : ouvrir votre esprit pour accueillir la nouveauté et calmer votre esprit profond, ancestral – celui qui maintient votre système tel quel, jusqu’à présent, et empêche tout changement – car cette part de vous, le cerveau reptilien, le « critique » en vous, se battra pour refuser toute idée nouvelle, comme le système immunitaire rejette une protéine étrangère ! »

C’est à ce prix que l’on apprend. La nouveauté caresse une autre facette de vous-même : votre intelligence supérieure (pas celle qui apprend par coeur, mais celle qui aime comprendre la vie) et votre conscience. Ce qui est le plus élevé en vous et qui vous pousse à avancer…
Bien sûr, notre cerveau archaïque, préhistorique, est encore très puissant – c’est pourquoi les publicitaires et politiciens axent sur lui leurs techniques de communication, afin de déclencher des réflexes peu contrôlables… et il est certain que, pour vous plaire, je devrais plutôt flatter cet instinct en vous, plutôt que le brusquer avec des nouveautés ! 😉

Patricia d’Angeli et moi, en formations comme en consultations, avons pourtant plutôt l’habitude de « secouer » les personnes qui souhaitent apprendre et changer de vie à nos côtés.
Patricia le dit bien : « Je ne secoue l’arbre que parce que je sais qu’il a un potentiel, qu’il porte des fruits ! » On ne secoue pas un arbre dont on n’attend ou n’espère rien… Remuer quelqu’un, c’est lui témoigner de l’estime et de la confiance. C’est savoir qu’il a de la valeur et qu’il peut découvrir le moyen de l’exprimer.

Ainsi, la prochaine fois que vous ressentez du plaisir à l’écoute d’un discours rassurant, en politique, comme en science ou même en psychologie (ou en hypnose) : interrogez-vous !
Quelle part de vous ressent ce plaisir ? Est-ce que cela vous rassure ou vous calme ? Est-ce ce qui est stable en vous, ce qui a peur du changement et est heureux de bien rester là, bien accroché à l’ancien ?… Ou, au contraire, ce qui est instable, comme la marche : un déséquilibre perpétuellement rattrapé… Quelque chose qui fait un peu peur, qui peut paraitre compliqué ou difficile, comme tout ce qui est nouveau – mais auquel on peut aussi s’habituer… Car, ce qui n’avance pas finit par disparaître dans le passé et l’oubli. Alors, autant se lancer ! 😉

On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ?
Franz Kafka

ET LA CONSCIENCE, ALORS ?

Bien des gens confondent encore les termes « conscience » et « conscient » (parfois volontairement). Et il faut dire que peu de choses les encourage à faire la distinction…
Il existe pourtant tellement de documents, de recherches, d’explications et de livres à ce sujet… Mais il est vrai qu’il faut encore « sortir du moule », délaisser l’ancien modèle du monde pour partir à la découverte d’un univers parfois très scientifique – au risque de s’y perdre… mais aussi d’apprendre plein de choses !

planckIl faut dire que la notion de « conscience » est expliquée par la physique, davantage que par la psychologie… Le philosophe des sciences Karl Popper expliquait que, depuis des siècles, les découvertes de la science « dure » (maths, physique, etc.) mettaient environ 100 ans à passer dans les sciences « douces » (médecine, psychologie, etc.).
Après l’idée d’Inconscient, c’est exactement ce qui se passe aujourd’hui avec la Conscience – et, avec elle, la notion d’Information : elles ont fait leur apparition en science au début du XXème siècle, en physique quantique, et nous commençons tout juste à appliquer ce savoir, au XXIème siècle !

Ayant consacré toute ma vie à la science la plus rationnelle qui soit, l’étude de la matière, je peux vous dire au moins ceci à la suite de mes recherches sur l’atome : la matière comme telle n’existe pas ! Toute matière n’existe qu’en vertu d’une force qui fait vibrer les particules et maintient ce minuscule système solaire de l’atome. Nous pouvons supposer sous cette force l’existence d’un Esprit intelligent et conscient. Cet Esprit est la matrice de toute matière.
Max Planck, père fondateur de la Physique Quantique

La matière n’est essentiellement que du vide, rien de plus ; elle ne possède absolument aucune substance. Ce que l’on peut dire de plus sensé au sujet de toute cette matière sans substance, c’est qu’elle est assez semblable à une pensée ; c’est comme de l’information concentrée
Jeffrey Satinover, physicien

Les physiciens modernes démontrent que les forces qui déterminent notre univers ne tiendraient pas dans le temps sans une structure « non-locale » (hors de l’espace et du temps) comme la Conscience.

Pour avoir une matière qui fonctionne de façon sensée, nous avons besoin d’une coordination qui n’est pas matérielle et qui est insensible à l’espace et au temps
Antoine Suarez, physicien

La cohérence qui caractérise le vivant provient d’un système d’information en-dehors de notre espace-temps, auquel la conscience nous connecte
Philippe Guillemant, physicien

En plus des états de veille, de sommeil et de rêve, il y a la conscience pure. C’est l’état de conscience humain le plus simple, un état de conscience sans limite, silencieux et profondément établi, où l’esprit s’identifie au champ unifié de toutes les lois de la nature et le ressent infiniment.
John Hagelin, physicien quantique

J’explique longuement ce qu’est la conscience (et l’Information) dans mes livres sur l’Hypnose Humaniste. « L’Hypnose Humaniste pour les nuls » (c’est la collection ! n’ayez pas peur !) est le plus simple à comprendre à ce sujet, puis crescendo celui des éditions Trédaniel, et enfin le « gros » livre blanc des éditions IFHE… Vous y trouverez quantité de citations et d’expériences scientifiques.

Mon cerveau est juste un récepteur. Il existe dans l’univers un coeur duquel nous obtenons connaissance, force, inspiration. Je n’ai pas pénétré les secrets de ce coeur, mais je sais qu’il existe.
Nikola Tesla

Un article sur la Conscience (à lire et à écouter) est aussi disponible sur internet, bien qu’il soit plus ancien.

Je ne vais donc pas répéter ici ce qui a déjà été écrit, mais vous donner divers liens pour débuter votre exploration. Vous allez comprendre que « la conscience » ou « votre conscience » est ce que vous appelez « Vous » – mais que cela n’a rien à voir avec le fait d’être conscient (les yeux ouverts, avec vos pensées et vos ressentis).
Votre conscience est constituée d’informations. C’est ainsi à la fois un champ qui structure et donne forme à toutes choses… et donc à vous-même… Et c’est également ce qui vous « donne conscience », par définition : ce qui vous permet d’être conscient.

La Conscience est un champ et ce champ ne correspond à aucun des champs physiques connus, comme l’électromagnétisme, la gravitation, etc. Il n’est pas descriptible en terme d’aucun évènement physique observable.
Benjamin Libet, neurophysicien

Lorsque vous dites : « JE vois » ou « JE ressens » ou même « JE ne ressens plus rien » ou « JE ai perdu conscience » ou « JE me suis évanoui », la Conscience est le « JE » dont vous parlez. C’est « Vous », tout simplement.

Le caractère non-physique de la prise de conscience subjective – qui comprend les sentiments de spiritualité, de créativité, de volonté consciente et d’imagination – n’est pas directement descriptible ou explicable par la seule preuve physique. Les phénomènes mentaux de la conscience ne sont ni explicables, ni réductibles aux connaissances que nous pouvons avoir en matière d’activités des cellules nerveuses. Vous pourriez vous immerger dans un cerveau (…) vous n’y observeriez pas le plus petit phénomène mental caractérisant la conscience subjective. Seul le témoignage d’un individu vivant et éprouvant ce phénomène aurait la faculté de vous éclairer en la matière.
Benjamin Libet, neurophysicien

Milton Erickson lui-même, bien qu’il n’ait eu aucune idée de ce qu’est la Conscience (ce n’était ni dans ses préoccupations, ni dans ses compétences), avait remarqué que « Il est différent d’être simplement conscient, au sens habituel, et conscient d’être inconscient » (lorsque la personne est en état d’hypnose et qu’elle s’en rend compte : son esprit conscient est bien « ailleurs », mais  il reste une part d’elle qui veille).

Les anciens hypnotiseurs appelaient ainsi « Ego Observer » (observateur de soi-même ou observateur caché) cette mystérieuse facette protectrice de nous-même.
Par exemple, c’est la même part de nous qui sait que vous rêvez : sans elle, vous ne sauriez pas ce que signifie « rêver » ou « un rêve » !… Pourtant, les scanners montrent bien que, pendant le sommeil, votre « conscient » (fonction de perception) est désactivé, comme en hypnose d’ailleurs… Donc : qu’est-ce qui est toujours conscient à ce moment-là ?

Réponse simple et intuitive : « Vous » ! Et c’est vrai !
Sauf que c’est un « Vous » bien plus vaste que vous ne l’imaginez… qui vous structure, qui coordonne vos fonctions biologiques, vos processus inconscients (et peut même les modifier ou les stopper), toutes vos pensées comme vos émotions. Tout !

La Conscience est ainsi la strate de vous-même la plus importante, et de très loin. Si vous deviez réaliser un travail de changement sur vous-même, la Conscience serait le plus haut niveau fondateur ou directeur de vous-même.

conscienceEn 2009, le neurophysicien Yann Cojan et l’équipe du prof. Patrick Vuillemier, de l’Université de Médecine de Genève, ont étudié la paralysie hypnotique. Au cours d’une séance d’hypnose, l’activité cérébrale du sujet était enregistrée par IRMf. Ils ont montré que, malgré la suggestion de paralysie, les intentions motrices – mais pas l’exécution – étaient préservées. Ainsi, l’hypnose n’agit pas en inhibant la préparation du mouvement, mais son exécution. C’est ce que les neurophysiciens décrivent en expliquant que « la Conscience a un droit de véto » (Libet, 1981) : elle peut laisser agir notre « automate intérieur » (notre Inconscient) ou le bloquer si besoin.

On voit qu’en hypnose, la Conscience qui dirige (ou bloque) l’Inconscient est celle de l’hypnothérapeute. Mais lorsque nous sommes seul et que nous retenons, par exemple, notre envie de croquer un second morceau de chocolat (ou autre gourmandise !)… c’est bien notre Conscience personnelle qui retient une impulsion inconsciente, liée ici à notre cerveau reptilien.

Comme on sait également que notre petit esprit conscient n’arrive qu’avec un décalage de 0,5s. après l’impulsion cérébrale, inconsciente, nous ne pouvons retenir consciemment une impulsion inconsciente. Mais grâce à notre Conscience, nous ne sommes pas des robots, car celle-ci est bien au-delà de l’Inconscient lui-même. C’est ainsi la seule a pouvoir le diriger, le soigner ou le réharmoniser.

Notez qu’il est difficile de trouver ailleurs que dans les livres de Benjamin Libet lui-même le récit complet des expériences qui montrent le décalage de 0,5s de notre cerveau (admis par tous) et la présence « invisible » de la Conscience, seule capable de stopper cette impulsion. Ce fait mesurable est « oublié » dans la plupart des articles sur internet, cela même sur de prestigieux sites scientifiques, que cette donnée n’arrange apparemment pas… Par contre, la place est faite aux détracteurs matérialistes et l’expérience de Libet est parfois même citée à l’envers, tronquée, pour prouver l’inexistence de notre libre-arbitre ! Le pauvre Libet doit se retourner dans sa tombe… La science ne serait-elle objective que lorsqu’elle le veut bien ?

En Hypnose dissociante (classique ou éricksonienne), c’est à l’hypnothérapeute d’agir sur l’Inconscient, le bloc psychique automatique du patient… Tout un langage et toute une technicité ont été développés pour cela, afin d’intervenir sans risque – mais cela reste un travail en aveugle (puisque inconscient).

En Hypnose Humaniste, l’hypnothérapeute aide la personne à « gagner en conscience », c’est-à-dire à faire correspondre son « petit esprit conscient » (celui qui n’arrive que trop tard, après l’impulsion inconsciente) avec sa plus grande Conscience (celle qui peut piloter l’Inconscient). La personne ainsi placée à la source d’elle-même, dans son « vraiment elle » prend alors conscience (littéralement !) de ce qui coince et peut alors, avec l’aide et les conseils techniques du thérapeute, faire ce qui lui semble bon pour aller mieux.

POUR ALLER PLUS LOIN !

Selon votre intérêt, vous voudrez peut-être seulement apprendre à utiliser votre Conscience, sans vous préoccuper du « pourquoi et comment ». C’est ce que font beaucoup d’hypnothérapeutes, spécialisés en Hypnose Humaniste (la forme d’Hypnose qui travaille avec la Conscience) et leurs patients. Il n’est pas obligatoire de savoir comment la voiture fonctionne pour la faire rouler et voyager avec ! [Formation en Hypnose Humaniste, à l’IFHE]

La Conscience, en tant que champ, vous permet d’accéder à des ressources bien au-delà des limites de votre Inconscient – ce qui facilite d’autant la thérapie ou le coaching (habituellement fait à travers les filtres distordants de l’Inconscient et, en plus, par un thérapeute extérieur).

Les êtres vivants savent puiser des informations directement dans le vide quantique, un champ d’information incommensurablement plus vaste que notre réalité. Ils sont même les créateurs de leur propre réalité depuis ce champ de potentiels.
Philippe Guillemant, physicien

Votre Conscience vous aide également à vous reconnecter à vous-même, aux autres et à la nature qui nous entoure. La vie ! Rien qu’en cela, son aide est précieuse. Cela vous (re)donne votre place de créateur de votre réalité… de votre existence.

Il n’y a pas d’univers extérieur qui soit indépendant de ce qui se passe en vous
Fred Alan Wolf, physicien

Maintenant, si vous êtes plutôt curieux, voici quelques liens complémentaires à ce que vous pourrez trouver dans mes livres.

Voici une vidéo du physicien de l’Information français, Philippe Guillemant, très intéressante (nous avons peu de spécialistes français, profitez-en !) :

Voici une vidéo qui présente l’utilisation de notre conscience élargie, comme on le fait en Hypnose Humaniste. Olivier Chambon étant, d’ailleurs, un grand fan de cette pratique :

Moins facile à suivre, une rapide présentation du physicien Antoine Suarez, en français :

Et, si vous voulez aller encore plus loin, voici deux sites d’information (c’est le cas de le dire !) en anglais :

pilule_bleue_rouge

Un être humain est une partie du tout que nous appelons « Univers »… une partie limitée dans le temps et dans l’espace. Il fait l’expérience de lui-même, de ses pensées et de ses sentiments comme séparés du reste – une sorte d’illusion de sa conscience. Cette illusion est comme une prison pour nous, nous limitant à nos désirs personnels et à n’avoir de l’affection que pour les quelques personnes qui nous sont les plus proches. Nôtre tâche doit être de nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion afin d’embrasser toutes les créatures vivantes, la totalité de la nature et sa beauté
Albert Einstein

Le visible émerge de l’invisible, la matière de la conscience
et le temps est tissé d’éternité

Antoine Suarez, physicien

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* Réponses : « Le monde est matériel » : et non, car tout ce qui est solide, liquide ou gazeux ne représente que 0,4% de l’univers complet (ou 5% si on compte les matériaux indétectables par nos sens) – « Notre cerveau nous permet d’être conscient » : également faux, car aucune conscience n’a pu être située dans le cerveau. On pense aujourd’hui qu’il s’agit d’un champ extérieur qui nous interpénètre : la Conscience – « La conscience n’est qu’une illusion chimique » : encore faux, car on peut mesurer son impact sur une expérience physique (voyez dans les liens ci-dessus) – « Notre conscience ne peut rien, car nos automatismes inconscients dirigent notre vie » : toujours faux, il s’agit d’une confusion avec « le conscient » (au masculin), notre fonction de perception, qui n’a rien à voir avec notre conscience, tout comme une caméra, un micro et un écran tactile ne sont pas ce qui perçoit le monde, mais les instruments qui permettent à quelqu’un (vous, la Conscience) de percevoir le monde…

L’Harmonie de la vie…

…révélée par des curiosités mathématiques !

Les anciens philosophes grecs expliquaient déjà (il y a près de 27 siècles !) que l’univers et la vie étaient constituées d’Idées : le célèbre « Monde des Idées » ou « Monde des Formes » de Pythagore, puis Platon.
« Idea » en grec ou « Forma » en latin, c’est la forme originelle, le prototype ou l’archétype… En latin : in formare signifie « ce qui donne la forme à »… En français, cela a donné le mot « information ». Ce qui nous donne forme.

Xénocrate, qui fut le deuxième recteur de l’Académie de Platon, disait que « les Idées sont des nombres » et que « l’âme est un nombre qui se meut lui-même ». Incroyable description du champ d’Information qui nous constitue, tel que les physiciens spécialisés actuels le décrivent !

En Hypnose Humaniste, on utilise le terme « matrice » pour parler de ce champ d’informations qui « donne forme » (littéralement) à tout ce qui existe.

Les anciens grecs, comme Pythagore, étudiaient les mathématiques dans l’espoir de mieux comprendre le fonctionnement de la vie. C’est en cela qu’ils étaient « philosophes » (ceux qui aiment la vie).

Bien sûr, ce champ d’informations nous dépasse largement (il n’est pas que humain ou compréhensible par les humains) et il pourrait bien être infini. C’est cela, la Conscience majuscule, en Hypnose Humaniste.

Mais si on considère que les chiffres et les nombres sont des informations (ce qui est le cas), et que tout l’univers peut être décrit ou quantifié grâce à ces chiffres et nombres… 1, 2, 3, 4, 5, etc. cet ordre et les propriétés que l’on a donné (mathématiques) sont-ils « naturels » ou « artificiels » : grande question pour les passionnés ! A-t-on inventé les maths (donc ils ne sont pas naturels) ou simplement découverts (donc ils existent par nature avant l’Humanité) ?

Je trouve que les « bizarreries » des propriétés mathématiques sont trop curieuses (et non-recherchées) pour être le fruit du hasard… On aurait alors la réponse à la question ci-dessus : les chiffres et les nombres seraient une propriété intrinsèque de l’univers… Voilà pourquoi ils décrivent si bien l’univers et permettent de le comprendre !

En voici quelques exemples : la vidéo ci-dessous se base simplement sur les tables de multiplications. Bien que la base mathématique soit simplissime – la vidéo montre une harmonie cachée incroyable, et d’autant plus quand on est dans des nombres élevés… Alors, imaginez si on pouvait exprimer graphiquement le champ complet qui « forme » la vie ! Un champ infini, comme pour la Conscience majuscule !!… Voyez à 6:25.

C’est beau, n’est-ce pas ?

Autre exemple : d’où viennent ces symétries ? Pourquoi n’est-ce tout simplement pas le « bazar », des résultats sans cohérence « artistique », juste des chiffres, mais sans ordre particulier…

C’est étrange, de telles symétries, si tout était « chaos » ou « hasard » !

Allez, une dernière vidéo, vraiment étonnante. Soyez patient, car le meilleur arrive vers la fin de la vidéo, mais il faut avoir vu le début pour bien comprendre…

Si on peut former un nombre univers (enfin : le début d’un nombre univers, puisqu’ils semblent infini !), donc quelque chose qui encode toutes les formes de réalité, seulement en lançant des dés, donc « au hasard »… alors cela signifie que notre univers contient « par nature » cette propriété de former des suites infinies (ce que l’on « univers », justement)…
Donc, puisque nous sommes forcément aussi faits d’informations, nous sommes nous-mêmes « générateurs d’univers », capables de recréer ou de « montrer » un échantillon du champ d’informations infini d’où on sort nous-mêmes ?

Incroyable, n’est-ce pas ? 🙂

Dans la philosophie de l’Hypnose Humaniste, on explique le bien-être par le fait d’être « en harmonie » avec ces harmonies cachées… Comme si on remettait de l’ordre dans le champ (d’informations) qui nous constitue.
Et on se sentirait mal dès que l’on quitte ou perd cette harmonie… La guérison serait alors le fait de retrouver cette cohérence profonde, essentielle, avec les harmoniques de la vie – comme si notre « équation » personnelle pouvait s’approcher de plus en plus de l’Equation parfaite de la vie.

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La mise en pratique est très simple, comme de retrouver un nombre univers en lançant des dès : puisque les protocoles thérapeutiques de l’Hypnose Humaniste sont conçues pour permettre à la personne de « prendre conscience » de ce qui la constitue (ce qui était auparavant caché, « inconscient ») et que l’hypnothérapeute humaniste n’a qu’un rôle de guide ou de pédagogue, c’est la personne qui agit sur elle-même, à sa manière, et sur les matériaux qu’elle a elle-même mis à jour.
1/ Cela ne peut que fonctionner ! 2/ Ce sera toujours « facile » ou « évident » pour la personne, puisque toujours fait « à sa manière ». Et enfin, 3/ Cela vous redonne votre rôle de « créateur » de votre réalité !

Hypnose & Dissociation

La séparation psychologique naturelle qui existe en chacun de nous, entre notre esprit conscient et la vaste partie inconsciente de notre esprit, est le phénomène qui permet… l’hypnose !

A l’heure d’Internet, peut-être parce que la nouvelle génération lit de moins en moins, les bases de la psychologie se perdent… Et certains personnes (même se disant « formateurs ») propagent des bêtises qui n’aident pas ceux qui veulent acquérir de bonnes fondations théoriques et pratiques en Hypnose.

Nous allons voir qu’il y a bien longtemps que les thérapeutes se doutent que la dissociation « conscient-inconscient » est un mécanisme important en thérapie, d’abord pour ses méfaits, puis pour expliquer le fonctionnement humain, et plus tard pour aider les gens à aller mieux, avec l’Hypnose.

janet

Pierre Janet fut le premier, en 1889, à officialiser ce mécanisme caché de l’Hypnose, la clé pour comprendre : pourquoi les techniques hypnotiques mettent-elles la personne en état modifié de conscience ?

Pour rappel : Pierre Janet est le père de la Psychologie clinique française, philosophe et médecin, célèbre collaborateur de Charcot à la Salpêtrière, professeur du jeune Sigmund Freud (eh oui !) à qui il a offert son principe d’association d’idée (qui fut la base de la Psychanalyse de Freud), pionniers parmi les plus grands de l’Hypnose et découvreur – entre autres choses – des techniques de régressions hypnotiques et aussi du phénomène qui devint plus tard la base de la Thérapie Symbolique, en Hypnose Humaniste.

LA DISSOCIATION
Pierre Janet comprit donc que la libération des forces inconscientes en Hypnose provenait de la mise à l’écart du mental (fonctions conscientes de la personne). Cela n’était pas une déduction si évidente que ça à l’époque, où même la notion d’Inconscient en était à ses début… Et ce n’est pas forcément plus évident aujourd’hui, où les praticiens de l’Hypnose sont souvent davantage portés sur les techniques pratiques (protocoles) que sur la théorie ou l’Histoire de leur approche (compréhension).
Savoir pourquoi et comment fonctionne l’esprit de la personne (et donc l’Hypnose) permet pourtant de choisir les techniques qui conviennent le mieux et de les appliquer de manière correcte – puis de s’améliorer soi-même, en étant conscient de ce qui fonctionne ou non, et pourquoi…

Un peu d’Histoire, donc !
dissociation-2Les « pré-hypnothérapeutes » (Deleuze, 1813, Faria, 1819) avaient déjà noté qu’une personne pouvait répondre aux suggestions sans en avoir conscience, donc comme si les suggestions avaient activé « une partie » de la psyché de la personne, séparée de son entendement conscient.
Ils avaient même déjà remarqué que cette dissociation pouvait être complète ou partielle, ce que confirma le père de la psychologie américaine, William James (1890), sous l’influence des travaux de Pierre Janet, justement.

Cela fut la base de la notion d’Inconscient, par définition automatique et séparé de notre fonctionnement conscient. Ce que Pierre Janet baptisa « désagrégation » (L’automatisme psychologique, deuxième partie, 1889, page 80 et suivantes) évolua ensuite en « dissociation » (1907 puis 1919 et 1925).
A l’instar de son ancien maître à penser (Charcot), Pierre Janet voyait la transe hypnotique comme un dérivé de l’hystérie et il croyait que les deux phénomènes, hystérie et hypnose, provenaient d’une même cause : la suggestion (les mots).

L’hystérie étant une conversion pathologique, tandis que l’hypnose est une expression contextualisée et sociale de la capacité à se dissocier.

Plus tard, dans les années 50, un français qui passa ensuite sa vie aux USA, André Weitzenhoffer, devint l’expert de référence sur les états hypnotiques (et notamment les « échelles d’hypnotisabilités », très utilisées et prisées, à l’époque). Weitzenhoffer travailla aussi avec Milton Erickson, qu’il connaissait bien (et il donna quelques fois des cours à l’IFHE, si si !).
Il expliquait que le dénominateur commun à toute séance d’hypnose était le fait que les différents comportements  hypnotiques n’étaient pas vécus par le sujet comme étant provoqué par sa volonté (« the self ») et que ces actes involontaires, incontrôlés, étaient le propre de l’Hypnose. « La transe hypnotique est la résultante d’un mécanisme dissociatif » (Weitzenhoffer & Hilgard, 1959, 1962, 1963, 1980).

De fait, soixante-dix ans après Janet, des études arrivèrent elles aussi à cette conclusion : « Le comportement des personnes les plus hypnotisables (les « virtuoses » de l’hypnose), qui font des scores extrêmes aux échelles d’hypnotisabilité, ne peut être analysé qu’en termes de changements dissociatifs sous-jacent de leur système cognitif » (Kilhstrom, 1985). Ou encore : « On peut raisonnablement penser que les mesures des tendances individuelles à la dissociation sont en forte corrélation avec la réponse individuelle à l’hypnose » (Spiegel, 1990).

Avant ça, Hull (1933), White & Shevach (1942) et Rosenberg (1959) avaient démontré qu’en état d’hypnose, une part de la psyché de la personne pouvait fonctionner comme séparément du reste, au point que le sujet en hypnose pouvait entretenir deux activités mentales simultanées, dont une inconsciente, bien sûr.
Mais n’est-ce pas le propre de notre Inconscient, justement, de ne pas être conscient et de fonctionner automatiquement ?

dissociation-1C’est Hilgard qui travailla le plus sur la structure de la dissociation de l’Hypnose (1973, 1977), notamment avec sa théorie de la néodissociation (appelée ainsi pour la distinguer des théories de Janet). Lui aussi montra que « la séparation de certains processus mentaux du corps principal de la conscience survenait avec différents degrés d’autonomie » (1992). C’est aussi Hilgard qui remis au goût du jour la notion d’Observateur Caché (Hidden Observer, 1977) – en la testant de multiples manière… Notion qui trouvera plus tard son explication avec la Conscience, telle que décrite en Hypnose Humaniste (2001).

D’ailleurs, Weitzenhoffer (1980), Laurence & Perry (1981) et bien d’autres partisans du courant néodissociationniste ont refusé d’assimiler la transe hypnotique à l’Observateur Caché, notamment parce que la capacité de répondre aux suggestions (donc aux tests d’Hilgard) s’appuie sur une dissociation préalable. L’observateur caché n’est donc pas une partie dissociée de notre esprit, mais « autre chose » (et là, on sort de notre sujet)…

A la suite de Weitzenhoffer et d’Hilgard, on ne compte plus les théoriciens de l’hypnose qui écrivirent pour expliciter en long et en large cette fameuse dissociation de l’Hypnose, l’expérimenter, la mesurer, etc. : Orne & Orne, 1986, Norman & Sallice, 1986, Goldberg, 1987, Bowers, 1991, 1992, 1994, Kilhstrom, 1992, Woody & Sadler, 1998 et des dizaines d’autres.

Quelques extraits :
« En focalisant l’attention du sujet sur un objet ou une sensation et en suggérant l’inhibition des éléments extérieurs, il est possible de créer une forme de dissociation entre l’expérience subjective et le monde environnant. » (Laurence & Perry, 1981)

« Le concept de désagrégation désigne le mécanisme mental par lequel un individu entre en hypnose. Ce mécanisme est appelé aujourd’hui dissociation, transe hypnotique ou encore état de conscience modifiée » (Gay, 2007, Lynn & Kirsch, 2006).

« Le mot dissociation, introduit par Pierre Janet dans le cadre de sa théorie de la désintégration mentale, joue aujourd’hui un rôle central, tant dans la psychologie que dans la psychiatrie. Il est également souvent employé pour désigner le mécanisme mental qui permet l’entrée en hypnose » (Didier Michaux, in « Hypnose et dissociation psychique« , 2006)

Bien sûr, les praticiens de l’Hypnose, les gens de terrain avaient aussi leur mot à dire sur la dissociation en tant qu’essence de l’Hypnose : les allusions à « la séparation entre le corps et l’esprit » sont abondantes chez Erickson & Rossi, puisqu’elle est incluse dans le phrasé hypnotique lui-même : « Et pendant que cette main se lève, une autre partie de votre esprit va travailler pour vous » (1976, 1979) comme chez leurs élèves (O’Hanlon, Calof), et bien sûr aussi de notre côté de l’Atlantique :

« Ce qui différencie l’hypnose de toutes les autres techniques (…) est l’état de dissociation du sujet » (Dr Malarewicz, psychiatre, 1990)

« Hypnose et dissociation forment un couple solide, vieux de près d’un siècle, un vieux couple dans lequel ces 2 notions sont étroitement associées » (Dr Virot, psychiatre)

« Le phénomène de dissociation, tel que décrit par Bowers, est pour nous typique de l’hypnose » (Dr Godin, psychiatre, 1992)

« La dissociation est inhérente au fonctionnement de la conscience (…) L’hypnose utilise cette dissociation habituelle » (Yves Halfon, psychologue clinicien)

« La caractéristique la plus significative de l’état hypnotique ou état modifié de conscience est probablement la dissociation, c’est-à-dire la simultanéité d’une activité mentale consciente et d’un activité mentale inconsciente, séparées l’une de l’autre » (Dr Salem, psychiatre, 1999).

« Un premier type de dissociation, la transe quotidienne spontanée, correspond aux capacités naturelles d’absorption dont disposent les sujets. Cette dissociation « normale » (…) est utilisée lors de l’hypnose de façon contrôlée et thérapeutique, une autre personne accompagnant alors le sujet en transe dans ce but » (Fareng, Dr en psychologie & Plagnol, Psychiatre, prof. de psychopathologie, Paris 8)

Et même chez les plus jeunes, praticiens de l’hypnose de rue :
« La dissociation est un élément essentiel à la pratique de l’hypnose » (Street-hypnose.fr)

D’autres théories sur l’hypnose ?

Bien sûr, l’état d’hypnose ne se résume pas à la seule dissociation. Sans la collaboration de la personne, rien ne serait possible. Il y a donc de fortes composantes cognitives et sociocognitives à l’hypnose…
Par exemple, Charcot estimait que l’hypnose était un comportement hystérique. Sans lui donner complètement raison, il faut bien admettre que seules les personnes les plus sensibles (fragiles ?) s’effondrent en transe d’un simple claquement de doigt. Ce n’est pas de l’hystérie, au sens populaire du terme, mais c’est bel et bien une « réaction hystérique », au sens psychopathologique (hypersensibilité)…

Egalement : on n’arrivera jamais à faire faire à un sujet quelque chose qui est contraire à sa morale ou à sa culture. Cet article n’a pas pour thème de reprendre tous ces basiques, mais c’est un fait qui n’est plus à prouver et qui montre bien que la personne « joue le jeu », dans la limite de ce qui lui convient – et on ne parle pas ici d’une acceptation consciente, superficielle, mais d’une adéquation profonde, qui peut nous mener à notre « ange gardien », le fameux « ego observer » (observateur caché) dont nous parlions un peu plus haut, connu depuis les premiers temps de l’Hypnose, et qui bloque toutes suggestions ou actions vraiment négatives pour la personne.

On pourrait aussi parler du fait que certaines personnes entrent en transe comme « pour faire plaisir » à l’hypnotiseur, en signe d’acceptation sociale, ou pour jouer un jeu relationnel… Ce qui n’empêche pas la réalité du phénomène hypnotique – car on peut entrer en transe pour faire plaisir à son thérapeute, mais on ne stoppe pas une phobie ou on n’a pas une anesthésie « pour lui faire plaisir ». Ces choses sont incontrôlables.

Donc, beaucoup de paramètres entrent en compte lorsqu’une personne accepte de se laisser aller « en hypnose » (dissociante, donc avec perte de contrôle, automatismes, etc.)… ce qui n’empêche pas que la mécanique de base reste la même : si je pars en imagination, dans « un autre monde », un « souvenir agréable », pour quelque raison que ce soit, même pas réaction sociale, bref dès que je suis « ailleurs »… il y a dissociation.

C’est bon, tout le monde a compris que la dissociation est à la base de l’état d’hypnose, tel qu’on le connait depuis des siècles ? Alors…

EN PRATIQUE
Le fait qu’une personne en état d’hypnose soit dissociée psychologiquement fait partie de la structure même des processus hypnotiques, et cela dès l’induction de la transe.
On sait qu’il faut amener la personne « en hypnose », donc « dissociée », que ce soit par des suggestions directes, plus ou moins douces, type Hypnose Classique, ou même par « interruption de pattern » (un choc amenant à la perte de conscience) comme dans ses vidéos d’hypnose instantanée que vous trouvez à foison sur internet, ou bien encore par les méthodes indirectes d’Erickson (ennui, saturation, double-liens, etc.) ou les techniques plus douces de langage de la Nouvelle Hypnose (on arrête de dire « votre main » pour parler de « la main », comme si elle était autonome)…

obeCertaines expériences montrent mieux que d’autres l’état de dissociation psychologique de la personne. Par exemple, je pratique l’écriture automatique avec une personne, de sa main droite (celle qui écrit), tandis qu’on met sa main gauche à tremper dans de l’eau glacée. La personne en état d’hypnose ne ressent pas sa main gauche… mais, sans qu’elle le sache, sa main droite écrit de manière compulsive, sur le papier : « Sortez-moi de là, sortez-moi de là, c’est froid !!! » Étonnant, n’est-ce pas ?
Hilgard et Barber ont montré plusieurs fois ce type de phénomène douloureux (d’un côté) ignoré par l’autre partie de la personne. C’est la base de l’utilisation hypnotique de la dissociation en anesthésie. J’entends par « utilisation hypnotique » le fait que l’on provoque ou accentue sciemment la dissociation naturelle.

« Quelque chose » semble exister dans la personne, sans qu’elle en soit consciente – et cela n’a rien de pathologique ou même d’anormal : c’est l’Inconscient qui se manifeste, l’immense part de vous-même dont vous n’êtes pas conscient, mais qui détermine la quasi-totalité de vos actes, émotions et pensées…

Rappel technique
Les apprentis hypnothérapeutes apprennent dès leur première semaine de formation à distinguer deux choses différentes, malheureusement décrites en français avec le même mot : « dissociation » ! Ce qui prête bien évidemment à confusion…

  • La dissociation hypnotique : c’est l’état psychologique normal d’une personne en hypnose. Comme le disent bien les expressions populaires : elle est dans un « état second », « dans la lune », « dans les nuages », « ailleurs ». L’Inconscient a pris le pas sur le Conscient et, comme le rappelle Wikipedia de manière quelque peu pittoresque, la personne expérimente alors « un dédoublement, le vécu d’une division ou multiplication de personnalité (corps/âme, esprit propre/esprit étranger), ensuite un automatisme psychologique, l’impression de subir certains phénomènes psychiques. » (Riffard, 2008)
  • La dissociation PNL : qui existait bien sûr longtemps avant ladite PNL, mais cela permet de la nommer. C’est simplement le fait d’être soit acteur, soit spectateur de l’expérience. Ainsi, il vaut mieux être « associé-acteur » aux bonnes choses (je vois le monde par mes yeux, je vis les choses de l’intérieur, acteur) et « dissocié-spectateur » des mauvaises (je me vois, je suis spectateur, je me détache des choses pour ne plus, ou moins, les ressentir).
    De fait, les enfants victimes de maltraitance (battus et/ou violés) racontent vivre la scène « depuis le ciel », avec détachement : en fait, leur esprit se protège de l’horreur de la situation en fuyant… Idem pour les personnes traumatisées (accident, etc.).
    La dissociation, lorsqu’elle est accentuée en hypnose, est utile pour créer de l’anesthésie ou amoindrir le vécu d’un traumatisme, le temps qu’on le traite.

Puisque cette homonymie (« dissocié-l’état » et « dissocié-l’action ») est à l’origine de bien des confusions, je propose de rebaptiser la dissociation PNL, afin qu’elle ne soit plus confondue avec l’état de conscience de la personne en hypnose :

  • Associé = acteur de l’expérience
  • Dissocié = spectateur de l’expérience

Et là, tout devient plus compréhensible !
On aura donc maintenant, d’une part :

  • Associé : l’état habituel de conscience
  • Dissocié : l’état d’hypnose

Et d’autre part :

  • Acteur (« associé » PNL) :
  • Spectateur (« dissocié » PNL) :

On peut donc vivre 4 types d’expérience :

Hors hypnose

  1. Associé/Acteur : Je suis tout à fait conscient et je vis pleinement une expérience (mon esprit est dans son état ordinaire et je participe à ce que je vis).
  2. Associé/Spectateur : Je suis tout à fait conscient et je vis une situation avec détachement, avec du recul, en l’analysant mentalement, etc. Je peux être comme ça en permanence, dans la vie de tous les jours, car c’est mon tempérament de prendre les choses avec recul, de les analyser plutôt que de les vivre…

En hypnose dissociante

  1. Dissocié/Acteur : Je suis en transe hypnotique (conscient et inconscient sont séparés) et je vis pleinement une expérience, un souvenir, etc. Je suis dans mon rêve, mon imaginaire, dans un souvenir agréable ou bien encore je vis une abréaction (les émotions d’une mauvaise expérience)… Je ne suis « plus là » (dissocié), je suis « ailleurs » (acteur).
  2. Dissocié/Dissocié : Je suis en transe hypnotique (conscient et inconscient séparés) et je vis une situation avec détachement, avec du recul, en l’analysant mentalement, etc. Par exemple, pour mieux comprendre une scène ou parce qu’elle est trop pleine d’émotions et que je ne peux pas la vivre en tant qu’acteur (car cela me protège de rester loin). Je ne suis « plus là » (dissocié) et je pense ou j’observe mentalement une scène (spectateur).

La personne en état d’Hypnose expérimente un plus grand écart entre son esprit conscient et son Inconscient (« dissociation »), ce qui permet à ce dernier d’être plus prégnant et qui ouvre la possibilité de créer des « phénomènes hypnotiques », impossibles à provoquer volontairement (consciemment) par la personne.

Par ailleurs, dans cet état d’hypnose, la personne (« dissociée », « en esprit ») peut très bien vivre de manière « physique » un souvenir (y être « associée », « actrice »), comme en être l’observatrice détachée (« dissociée », « spectatrice »).
Cela n’a rien à voir avec le fait d’être ou non en état d’hypnose (d’avoir son esprit conscient davantage séparé de son inconscient).

ET EN HYPNOSE ASSOCIANTE ?
connexionComment ça, une « hypnose associante » ?? Cela existe, ça ??
Après plus d’un siècle de recherches, de théories et de congrès, des milliers d’articles publiés, des dizaines et dizaines de livres spécialisés… vous comprenez mieux le trouble occasionné par l’arrivée de l’Hypnose Humaniste, une technique capable d’amener la personne à générer les phénomènes connus de l’Hypnose, anesthésies y compris… mais sans dissociation hypnotique ! Pas de séparation entre le Conscient et l’Inconscient – et même mieux : l’accès à une plus grande Conscience, à laquelle, pour l’occasion, on ajoute une majuscule, pour la distinguer de l’esprit conscient ordinaire…

  • Le cerveau en hypnose dissociante vogue dans les différents rythmes cérébraux : « alpha » (relaxation), « teta » (sommeil léger), voire « delta » occasionnellement (sommeil profond)… donc en-dessous de l’état ordinaire, qui est nommé « beta ».
  • Le cerveau en hypnose associante se projette en ondes « gamma » (tâches de traitement cognitif élevé, états d’apprentissage, acquisition de nouvelles informations, création de liens, états de bonheur, phases de sommeil REM, etc.), donc les mêmes rythmes que lors des états de grande attention, de concentration, voire d’hyperactivité !… Alors que la personne est visiblement calme et tranquille, souvent même « en vacuité » (arrêt des pensées venant du mental).

Dans cette forme d’hypnose associante, dite « humaniste », plus de perte de conscience ni de perte de contrôle, mais au contraire une augmentation des capacités cognitivo-sensorielles – et ce ne serait d’ailleurs pas possible autrement, car c’est précisément cette augmentation de conscience qui engendre l’état de conscience augmentée de l’Hypnose Humaniste.

L’Hypnose Humaniste offre ainsi à la personne d’être « associée » (conscient-inconscient), mais bien davantage qu’à l’ordinaire, comme si « conscient & inconscient » avait diminué ou résorbé leur fracture ancestrale… Comme si, même, la personne pouvait gagner en conscience, à un autre niveau, transcendantal : la fameuse « Conscience majuscule » que tout un chacun a déjà expérimenté, les jours où tout semble bien aller, lorsqu’on est amoureux, que tout pétille, que l’air est plus transparent et les couleurs plus vives, quand on a plein d’idées, des révélations (prises de… conscience !), etc.

Mettons l’état Associé amélioré (conscient-inconscient) en violet, la couleur de l’esprit. Ce qui nous donne deux nouvelles possibilités :

En hypnose associante

  1. Associé/Acteur Je suis en transe hypnotique, bien connecté à moi-même, corps-esprit, conscient-inconscient (« associé » et, ici, même davantage) et je vis pleinement une expérience, comme si j’avais conscience de ce qui autrefois était caché, au fond de moi, et cela de manière sensible, physique (« acteur »).
  2. Associé/Spectateur : Je suis en transe hypnotique (« associé ») et je prends du recul, j’observe un phénomène de loin ou je l’analyse mentalement, etc. Cela me permet de prendre conscience d’éléments qui auraient pu m’échapper dans le feu de l’action…
    Je garde donc et augmente même mon unité psychique, mais je prends du recul sur une chose ou, simplement, je la visualise devant moi. Cela n’a rien à voir avec le fait d’être « dissocié » (la forme d’hypnose), d’être « coupé en deux à l’intérieur » (conscient/Inconscient)…

Comme aiment à le dire les journalistes qui découvrent l’Hypnose Humaniste, toujours à la recherche du bon mot, de la phrase que l’on mémorisera : « C’est un peu avoir le beurre et l’argent du beurre », les avantages de l’Hypnose sans les inconvénients et les éventuels risques psychologiques de la dissociation (chez les personnes fragiles).

Notez quand même que ce n’est pas parce que cette hypnose possède ces caractéristiques (« associées ») qu’on la qualifiera de « meilleure », plus « spirituelle » ou autre sornettes que l’on lit parfois sur Internet : si elle vous plait, tant mieux. Si vous préférez le lâcher-prise, tant mieux ! Du moment où vous faites ce que vous aimez.

L’Hypnose Humaniste est juste une autre manière de pratiquer l’hypnose, de se soigner, de se découvrir soi-même et de vivre au mieux possible. Elle s’adapte à toutes personnes, tout comme n’importe quelle forme de psychothérapie, au caractère ou aux convictions de chacun, à sa manière d’appréhender le monde, etc.

La place n’est pas ici de présenter cette pratique. Vous pourrez vous reporter, si vous le souhaitez, au site internet de l’Hypnose Humaniste (articles, questions-réponses, etc.). |Formation en Hypnose Humaniste]

En attendant, j’espère avoir éclairci pour vous ce qu’est la dissociation en Hypnose, et l’imbroglio compréhensible chez les débutants (et autres !) entre les homonymes : dissociation hypnotique (l’état d’esprit, entier ou coupé en deux) et dissociation PNL (la position de perception : acteur ou spectateur).

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A lire en complément :
Trois points pour reconnaitre une séance d’Hypnose Humaniste

Thérapie & Psychothérapie ?

En Hypnose, on utilise habituellement le terme « thérapie » comme un raccourci de « psychothérapie », en leur attribuant le même sens, donné à l’origine, en 1891, par le professeur de médecine et neurologue Hippolyte Bernheim : « le soin des troubles physiques ou psychologiques par la suggestion hypnotique ».

Entre-temps, la psychanalyse (avec Freud, élève de Bernheim), puis la psychologie (grâce à Pierre Janet, autre pionnier de l’Hypnose) se sont développées, toujours sur les bases de l’Hypnose. Aujourd’hui, on n’utilise donc plus l’hypnothérapie de manière seulement médicale ou mécanique, comme aux premiers temps de l’Hypnose. On a donc besoin de distinguer deux sortes de pratiques.

Et l’Hypnose ?

therapieComme Bernheim, qui disait faire de « l’allopathie verbale », qui pensait la suggestion hypnotique comme un médicament pour l’esprit, Milton Erickson était médecin. Sa façon de pratiquer reflétait donc également son métier : c’était un « mécanicien », de l’Inconscient comme on l’est pour le corps en médecine. C’est cela, la thérapie : apporter un soin.

Il y a quelques années, j’ai décidé de (re)parcourir l’œuvre d’Erickson en notant toutes les sortes de maladies, troubles et problèmes qu’il racontait avoir soigné. Mon objectif était de savoir réellement ce que l’on pouvait traiter ou non en Hypnose Ericksonienne.
Par exemple, Milton Erickson souffrait d’allergies et n’a donc jamais réussi à soigner une allergie chez ses patients… Pourtant, aujourd’hui, un médecin allergologue qui pratiquerait l’hypnose pourrait facilement soigner une allergie. C’est d’un niveau technique moyen. Cela prend moins de 30mn, c’est assez facile à faire et cela fonctionne vraiment très bien. C’est d’ailleurs une des rares techniques qui a été vérifiée expérimentalement « en double aveugle », comme pour les tests pharmacologiques. Son efficacité est donc légitimement prouvée.

La formation en « Hypnose Ericksonienne » de l’IFHE inclut ainsi la « Nouvelle Hypnose » et ses techniques thérapeutiques modernes, afin d’aller plus loin que Milton Erickson. La gamme de problèmes que vous saurez aider à la suite de votre formation dépassera ce qu’Erickson lui-même a jamais fait. Mais cela restera toujours dans le cadre de la thérapie : une aide mécanique, sans s’occuper de ce qu’est ou pense la personne. Elle restera ce qu’elle est et a toujours été, sa blessure en moins. Et c’est ce que cherchent beaucoup de personnes, donc c’est très bien… Mais cela ne s’adapte pas à toutes les situations.

Qu’est-ce donc que la thérapie ?
therapieOn appelle « thérapie » le fait de soigner quelqu’un, de l’aider à guérir d’une maladie physique ou psychologique, sans médicament, simplement par l’utilisation de la parole et de l’esprit profond de la personne (ce que l’on appelle « son Inconscient »). La personne ne change pas ce qu’elle est, mais elle va mieux.

Imaginez que vous soyez tout carré et tout bleu. Cela vous plaît bien d’être comme cela, mais il se trouve que vous vous êtes fait mal (traumatisme, divorce, dépression, angoisses, phobie, compulsion, tabac, énurésie, ongles rongés, etc.). Et depuis, vous souffrez. Puisque votre blessure est psychologique, émotionnelle (ou dans le cas de certaines maladies physiques), un hypnothérapeute peut vous aider à retrouver la santé : aller mieux, sans changer ce que vous êtes.

Le thérapeute va vous aider à retrouver votre forme première, un joli « carré bleu » dans ma métaphore, un peu comme un carrossier qui redresse l’aile emboutie de la voiture et lui redonne l’aspect du neuf. Vous voilà guéri, la blessure est soignée, la vie peut reprendre son cours habituel ! Ouf !

En Hypnose Ericksonienne et en Nouvelle Hypnose (Prat2 HE), on fait de la thérapie : on aide les gens à arrêter de fumer, à perdre du poids, stopper leurs phobies, leurs compulsions, déstresser, etc. On peut les aider à travailler sur de graves symptômes, comme ceux du cancer, pour aider le traitement médical (mais, si les soucis psychologiques sont d’ordre existentiel, alors on renverra la personne vers la psychothérapie). On peut même aider une maman à accoucher, grâce aux anesthésies.

L’hypnothérapeute qui a suivi le « Praticien en Hypnose Ericksonienne » est un thérapeute avant tout : il aide les gens abimés par une mésaventure de la vie à aller mieux ! Les personnes aidées peuvent, bien sûr, avoir appris des choses de leurs mésaventures et grâce à leur thérapie. C’est une conséquence heureuse, mais indirecte, secondaire pour l’hypnothérapeute éricksonien, qui s’occupe seulement du symptôme. Comme le dit le célèbre adage de l’Hypnose Ericksonienne et de la PNL : « Le pourquoi ? On s’en fiche ! Comment aller mieux, voilà ce qui compte ! »

Qu’est-ce donc que la psychothérapie ?
Rappelons d’abord que la loi française sur l’usage du titre de « psychothérapeute » ne réglemente que l’utilisation du titre de « psychothérapeute », et non la pratique de la psychothérapie. Vous pouvez donc légalement pratiquer la psychothérapie sans être « psychothérapeute » – tout comme vous pouvez étudier la psychologie sans être « psychologue » – mais vous n’avez le droit d’utiliser le titre de « psychothérapeute » ou de « psychologue » que si vous avez fait les études nécessaires.

En hypnose, nous ne sommes de toute façon pas concernés par cette loi, car nous sommes depuis toujours « hypnothérapeutes » ou « hypnologues », ce qu’aucune loi ne restreint ou réglemente. De plus, comme vous le savez, c’est l’un des pionniers de l’Hypnose thérapeutique, le professeur Bernheim, qui a vulgarisé le terme « psychothérapie » afin de désigner la pratique thérapeutique de l’Hypnose. Les hypnothérapeutes sont donc les premiers et plus légitimes praticiens de la « psychothérapie ».

C’est la qualité de notre formation qui fait de nous de bons professionnels. Rappelons que la loi française n’oblige pas les « psychothérapeutes » à apprendre une quelconque technique de soin : ils ne sont tenus qu’à obtenir un diplôme en psychopathologie, c’est tout. Ils savent donc faire des diagnostics, mais n’ont aucune formation dans le soin psychologique des personnes !! Il vaut mieux le savoir avant de consulter un « psychothérapeute » !…

Bref, on appellera « psychothérapie » le fait de soigner quelqu’un, de l’aider à guérir d’une maladie physique ou psychologique sans médicament, simplement par l’utilisation de la parole et de l’esprit de la personne (ce que l’on appelle « son Inconscient ») ET en faisant évoluer ce qu’est profondément la personne. Son « terrain » psychologique.

psychotherapieLa base semble donc identique : en thérapie comme en psychothérapie, on aide les gens à guérir. Pourtant, le petit plus de la psychothérapie fait beaucoup de différence : la première personne (thérapie) a guéri sans changer ce qu’elle est, alors que la seconde personne (psychothérapie) aura appris de son aventure, sera devenue autonome et aura « grandi » en plus de guérir. Son « terrain » a changé. Elle est donc à peu près certaine de ne jamais rechuter.

Imaginez que vous soyez tout carré et tout bleu. Mais cela ne vous plaît pas d’être comme cela : ça vous fait même du mal ! Vous ne vous en rendez bien sûr pas compte, c’est inconscient… mais vous souffrez d’être « comme vous êtes ». Votre vie – depuis l’enfance, souvent – vous a forgé de telle manière que vous allez certes très bien, en apparence, d’un point de vue mécanique (un psychiatre ne vous trouverait rien de spécial) pourtant vous vous sentez si mal que vous sombrez dans les pires souffrances émotionnelles, des dérèglements psychologiques (angoisses, dépression, blocages, divorces à répétition, etc.) voire même, à l’extrême, jusqu’aux envies de suicide – et même de graves somatisations, avec de réelles maladies physiques.

therapie-humanisteIci, on est dans le domaine de l’Hypnose Humaniste, et plus précisément d’un de ses grands domaines : la Thérapie Symbolique Avancée. L’hypnothérapeute Humaniste va vous aider à faire évoluer votre « forme » première. C’est un peu comme si on ouvrait votre Inconscient pour examiner chaque morceau un par un (techniquement, ces « morceaux » sont des archétypes inconscients). Ensuite, vous nettoierez chaque morceau, en ferez évoluer certains, et vous remonterez le tout au final. Vous serez guéri, tout rond, doré et souriant : un beau « smiley » (dans ma métaphore)… et la vie sera désormais bien plus belle qu’avant !

En Hypnose Humaniste (le « Praticien 2 HH »), on peut simplement faire de la thérapie, tout comme en Hypnose Ericksonienne – bien que la manière et le niveau d’action ciblé soit très différents. Mais la particularité de cette forme d’hypnose « en Conscience » (pas la conscience ordinaire, mais un état élargi de perception et de compréhension) fait qu’il devient possible d’aider aussi la personne à « prendre conscience », justement, de ce qui cloche en elle – ce qui lui était impossible jusque-là – puis d’être guidée par le thérapeute pour soigner, faire grandir et évoluer « son terrain », ce qu’elle est fondamentalement. Et c’est toute la personne qui change, en plus de guérir !

En Hypnose Humaniste, le « pourquoi », le sens des choses est donc souvent important, pour apprendre, guérir profondément et grandir. Par contre, les techniques d’interventions, réalisées par la personne elle-même, sont très simples. Cela permet à la personne de se concentrer sur l’essentiel, la simplicité étant en réalité « du complexe resserré ».

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Alors, quel est le mieux ?
Il n’y a pas de réponse toute faite. Selon la situation, le thérapeute (s’il connait les deux approches) pourra opter pour l’une ou l’autre manière de faire. Aucune n’est « mieux » ou « moins bien ». Les domaines visés ne sont tout simplement pas les mêmes.

Par rapport à notre Hypnose, on pourra définir deux familles :

  • « Thérapie – Praticien Hypnose Ericksonienne » : pour être au contact des problèmes simples de la vie quotidienne et aider les gens à aller mieux : arrêter de fumer, perdre du poids, soigner des troubles compulsifs, surmonter un traumatisme, des angoisses, aider pour un deuil, faire des anesthésies (accouchement, opération), etc. Vous travaillez un peu comme les anciens « guérisseurs » de campagne, mais dans le domaine psychologique. Après l’anamnèse, la personne s’installe dans votre fauteuil et se laisse faire. Vous la mettez en transe et lui faites vivre une belle séance d’hypnose, comme un bon massage de l’esprit ! Elle repart détendue et satisfaite, et bien souvent une à trois séances suffisent à régler son souci.
  • « Thérapie + Psychothérapie – Praticien Hypnose Humaniste » : vous doublez la mise, car vous prenez en charge les mêmes cas qu’en Hypnose Ericksonienne ET en plus vous aidez les personnes souffrant « dans leur vie », de causes profondes : angoisses existentielles, problèmes relationnels et/ou de couple répétitifs, loyautés familiales, problèmes liés à l’enfance (même si la personne n’en est pas consciente en arrivant en thérapie), liés à l’éducation, mal-être continuel sans cause connue, etc. Vous apportez aussi votre soutien pour des problèmes physiques ou psychologiques souvent graves, mettant en jeu toute leur vie (cancer, sep, sla, etc.).
    Vous travaillez un peu comme un éveilleur : la personne ne peut pas rester passive. C’est elle qui agit et vous l’aidez à prendre conscience de ses parts d’ombres (ce qui n’est jamais facile ni agréable) et surtout à les illuminer. La personne est « plus que consciente », donc très active. Elle sait si les choses avancent car elle ressent physiquement le résultat de ce qu’elle fait (pas besoin d’attendre pour savoir). Lorsque vous traitez des cas de « thérapie », cela fonctionne au moins aussi bien qu’en Hypnose Ericksonienne, en une à trois séances ; mais lorsque vous traitez des cas de « psychothérapie », il faudra un minimum de 4 séances, étalées dans le temps, puisque le travail demande une évolution de la personne qui prend du temps. Il peut y avoir des moments difficiles quand il s’agit de psychothérapie, dus aux prises de conscience et à la maturation nécessaire, mais au final la personne sera non seulement guérie MAIS AUSSI transformée, fondamentalement, au niveau de son être profond.

On peut soigner une phobie, aider à perdre du poids ou arrêter de fumer, et tout ce genre de choses, sans demander à la personne de changer ce qu’elle est – en Hypnose Ericksonienne / Nouvelle Hypnose, comme en Hypnose Humaniste – si sa vie lui convient par ailleurs. Mais il est évident que dans les cas où la personne développe (par exemple) un cancer suite à un deuil, une promotion professionnelle refusée, une vie de couple chaotique ou amoindrissante pour l’un/e des partenaires, ou si elle souffre de dépression grave, d’un mal-être général… dans ces cas, il sera impossible de seulement « enlever le mal » par quelques suggestions hypnotiques « magiques », et garder la vie telle qu’elle est. Non, car c’est la vie qui a créé le « mal » ! C’est donc la manière d’être et de vivre qu’il faudra faire évoluer, le « terrain ». On est ici très loin du simple soin thérapeutique éricksonien…

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therapie-2Le monde a besoin de professionnels de la thérapie, autant que de professionnels de la psychothérapie.
Comme vous le savez, je pratique autant la thérapie que la psychothérapie, selon les cas et les circonstances. Je suis toutefois avant tout, par goût, un thérapeute : quelqu’un qui intervient dans l’urgence, pour une aide de courte durée, pour aider les gens à se reconstruire, à soigner leur mal. Je pratique donc majoritairement la thérapie, que ce soit en Hypnose Ericksonienne comme en Hypnose Humaniste. C’est un choix.

Et, lorsque je perçois durant la rencontre avec la personne qu’elle aurait vraiment besoin d’un travail profond sur elle, sur la structure et l’équilibre même de ce qu’elle est (son « squelette » émotionnel, son ossature profonde) : je l’envoie à ma compagne Patricia d’Angeli qui, elle, pratique exclusivement la psychothérapie, en Hypnose Humaniste (d’où le titre de son livre : « Psychothérapie« ).

Maintenant, s’il n’y a que ça à faire avec la personne, je l’aide aussi en psychothérapie, le temps d’une séance, de façon moins approfondie que ma compagne le ferait, bien sûr, mais cela « teinte » mon accompagnement hypnotique. Car la psychothérapie est, je pense, un savoir indispensable à tout bon thérapeute, s’il veut se sortir de toutes les situations.

Il y aura toujours des thérapeutes purs et durs, comme l’était Milton Erickson, qui ne s’est jamais occupé de psychothérapie (au sens que je lui donne dans cet article). C’était un « thérapeute hors du commun » qui a laissé sa trace. Il y a aussi aujourd’hui beaucoup de thérapeutes plus soft, à mi-chemin entre thérapie et développement personnel…
Et il y aura toujours aussi des psychothérapeutes pour qui la « thérapie » semble trop superficielle (quand on sait que l’on peut changer en profondeur), qui ne reçoivent personne juste pour arrêter de fumer, de se ronger les ongles, pour perdre du poids ou apaiser un traumatisme. Ils ne s’occupent que de l’esprit profond de leurs patients, de les aider à changer leur vie et trouver un équilibre profond. Cela faire disparaître aussi les symptômes, non pas mécaniquement, mais parce que la personne aura changé, que son terrain sera redevenu sain.

En définitive…
C’est votre goût personnel qui déterminera votre style de pratique. Vous savez bien ce qui vous attire vers l’Hypnose. Si c’est pour soigner rapidement les bobos du quotidien, vous êtes plus thérapeute et l’Hypnose Ericksonienne ou la thérapie symbolique de l’Hypnose Humaniste vous plairont !… Et si vous préférez accompagner la personne vers un changement profond de ce qu’elle est, une véritable évolution humaine, qui s’accompagne forcément d’un mieux-être, alors allez vers la psychothérapie et l’Hypnose Humaniste.

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Hypnose : Ericksonienne ou Humaniste ?