La connexion invisible des arbres

Voilà, plus besoin d’être illuminé pour comprendre que tout communique ! Plusieurs équipes de chercheurs, à travers le monde, ont mis en évidence le fait que les arbres interagissent de manière active, comme tout être vivant, allant même jusqu’à se protéger ou s’entraider…

Voici quelques extraits d’un documentaire récent, et vous en trouverez encore plus en recherchant parmi les vidéos en anglais, sur Youtube :

Notre connexion humaine passe par d’autres vecteurs, hormones, phéromones, mouvements inconscients… et cette vague invisible qui nous relie tous, si vous acceptez l’existence de la Conscience, en tant que champ d’informations.

Pourquoi ne pas tenter une « reconnexion entre consciences », comme on le pratique en hypnothérapie humaniste, en pratiquant une induction en ouverture dans la forêt ?

Un peu d’écologie ?

Vous a-t-on culpabilisé en vous racontant que vous étiez en partie responsable de la pollution actuelle, avec votre voiture ou les déchets que vous rejetez ?

Bien sûr, tout le monde doit être actif pour participer à une planète plus saine… mais notre maigre participation n’est qu’une poussière face à la pollution industrielle !

1 bateau émet la même quantité de soufre que 50 MILLIONS de voitures !!!… Les 20 plus grands navires marchands qui circulent actuellement polluent à eux seuls plus que TOUTES les voitures de la planète… Et ce n’est pas 20, mais 60.000 navires qui sillonnent les océans à longueur d’année !!!!!

« Et on ne parle pas des avions et de la pollution qu’ils génèrent.. Pas sûr que les bateaux soient les plus pollueurs des deux ! » me direz-vous, confiant en ce que l’on vous a raconté à la télévision.

Une rapide recherche sur Internet et quelques calculs simples vous donneront une réponse :
1/ D’après la DGAC (direction générale de l’aviation civile), « L’aviation (mondiale) émet chaque année 650 millions de tonnes de CO2, soit autant que l’Allemagne en un an »
2/ L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) nous dit que : « les voitures polluent 30 fois plus que les avions » (en raison de leur nombre supérieur aux avions).

Donc, l’aviation pollue autant qu’un pays (l’Allemagne) et les voitures autant que 30 pays (puisque « 30 fois plus que les avions »)… Mais : « 20 bateaux polluent plus que toutes les voitures de la planète » (The Guardian, The Times, Caradisiac.com)
Et il y a 60.000 bateaux commerciaux en circulation !!!!…

Conclusion: les plus gros pollueurs sont donc de très loin les bateaux… Voilà.

Ajoutez à cela qu’on a vidé 90% des poissons des océans ces 40 dernières années… et que c’est la vie sous-marine qui entretient les échanges de CO2 des océans, plus grands « poumons » de la planète (70% de la surface du globe, donc immensément plus importants que la forêt amazonienne, par exemple)… et vous comprendrez que l’on vous focalise sur de faux problèmes (pollution des voitures, élevage intensif des vaches, réels mais pas aussi graves que la pollution des océans), avec de fausses solutions (taxes, interdictions de circuler, culpabilisations, etc.)… pendant que « on » continue de polluer tranquillement ce qui nous maintient en vie.

Une forme d’holocauste collectif, très conscient, pour les criminels qui entretiennent ce système !… Et nous, que pouvons-nous y faire ?
Déjà, on pourrait commencer par diminuer sa consommation de poissons et privilégier l’élevage bio… Mais, même le poisson d’élevage fait des ravages : il faut entre 2 et 5kg de poisson sauvage (en farine) pour nourrir et obtenir un kilo de poisson d’élevage. Bref quand on mange un kilo de saumon d’ élevage, on mange plusieurs kilos de poissons sauvage (et, en plus, ils sont souvent OGM !).

Pas d’autre solution que freiner drastiquement la consommation de poisson : c’est notre moyen d’action en tant que consommateur.

Et puis, il y a ça aussi : www.seashepherd.fr A vous !

La probabilité de votre existence…

On parle souvent du « miracle de la vie », en parlant de la suite incroyable d’événements nécessaire à la constitution d’un enfant, de la rencontre du spermatozoïde et de l’ovule. Mais on pourrait anticiper ce « miracle » en prenant conscience de ce qui nous a amené jusqu’ici…

Cela ajoute encore à la magie de l’existence !

Merci à l’équipe de « Balade mentale », une fois encore, pour cette formidable vidéo.

Surtout pas besoin d’être parfait !

On sait qu’un thérapeute (et, encore plus, un « apprenti-thérapeute ») doit travailler sur lui, afin de panser ses blessures les plus profondes – et éviter ainsi de réagir émotionnellement, en « projection personnelle », vis-à-vis de ses patients…

Certains, partant de là, exagèrent le mouvement et s’imaginent devoir « être parfaits », agir toujours de manière impeccable… Oui, bien sûr, c’est vrai ! Mais pas forcément de la manière dont ils l’imaginent !

Agir avec « alignement personnel », c’est avant tout « être soi-même » : un soi-même sur lequel on aura donc travaillé, afin de se sentir bien quoi qu’il arrive.

Quel serait ce thérapeute qui n’aurait rien vécu, ni malheur ni bonheur, ni sagesse… ni excès ?

Voilà ce qu’en pense John Fire Lame Deer, un ancien « homme-médecine », sioux, de la tribu Lakota :

therapeute-humain

😀

Soulagé ?

Ne sois pas juste à l’excès, ni sage outre mesure.
Pourquoi te rendrais-tu stupide ?

La Bible, Ecclésiaste, VII, 16

Quelle réalité créez-vous, pour vous-même ?

Vous créez votre propre réalité (au niveau cérébral), mais ensuite vous la prenez comme « réelle » (indépendante de vous). Quelle contradiction !

« Voir » avec votre esprit, simplement en fermant les yeux, comme on le fait en Hypnose, permet de dépasser cette illusion et de penser-ressentir-agir de manière plus adaptée, cohérente, libérée de beaucoup de nos entraves inconscientes.

Il nous faut une personne devenue aveugle pour nous rappeler l’évidence.
Un beau témoignage…

L’hypnose pour aider les enfants

…et les adolescents, bien sûr !

Pour la sortie du livre « Hypnose pour les enfants », je voulais partager avec vous les premières pages de présentation. On y apprend que, non seulement on utilise depuis toujours la parole pour aider les enfants, mais qu’en plus c’est particulièrement efficace – davantage encore qu’avec les adultes. Pourquoi donc s’en priver ?

hypnose-enfantsHypnose est le mot compliqué que l’on utilise avec les adultes pour les convaincre de replonger en eux-mêmes, comme ils savaient très bien le faire enfants. Friedrich Nietzsche expliquait que la vraie maturité ne s’atteignait que lorsqu’on parvenait, adulte, à retrouver « le sérieux qu’on avait au jeu quand on était enfant. »

Autrement dit, les thérapeutes qui utilisent l’hypnose auraient bien des leçons à tirer des enfants… Et pourtant, vous tenez entre vos mains un livre qui prétend expliquer comment utiliser l’hypnose avec les enfants !
Quelle idée ! Ce sont eux nos maîtres !

Voyez le paradoxe : les hypnothérapeutes sont obligés de compliquer et rallonger leurs techniques afin de pouvoir les appliquer aux adultes – sans quoi, ils ne se laissent pas faire, ils ne participent pas…
Un enfant n’a pas besoin de paraître, de comprendre, de faire croire qu’il est intelligent au-dessus de la moyenne. Il est, simplement.

Les adultes ont à ce point intégré le masque qu’ils se sont fabriqué qu’ils ont pour la plupart oublié leur vraie nature et ils ont besoin de lire pour retrouver la compréhension, la simplicité de leur enfance.
Malheureusement, la plupart des ouvrages existants sur l’Hypnose et les enfants se perdent en chemin : ils retombent dans l’austérité, l’intellect et l’ennui des adultes, se coupant par là même de ce qu’ils recherchaient. Pratiquer pour des enfants, avec innocence et efficacité.

Nous allons donc faire en sorte, dans cet ouvrage, de vous montrer au mieux ce que nous faisons en thérapie avec les enfants.
Vous comprendrez que l’Hypnose permet aux adultes d’effacer leur mental – du moins, de le mettre en retrait le temps du travail de changement – tout comme elle permet à l’hypnothérapeute de rejoindre l’enfant dans son monde. L’Hypnose est une manière de ralentir l’enfant afin de permettre au thérapeute de le suivre. Elle oblige le thérapeute à retrouver son enfant en lui.

Et il y a de grandes chances que beaucoup de parents lisent aussi ce livre, pour leur enfant – et nous ne parlons pas de thérapeutes ayant des enfants, mais de personnes voulant aider leurs chères têtes blondes à surmonter une épreuve, à mieux apprendre ou, tout simplement, à utiliser ce que la nature leur a offert : leur esprit.
Aussi, nous ferons en sorte que nos explications soient les plus simples possible, bien que beaucoup de domaines seront à réserver aux thérapeutes professionnels – simplement parce qu’ils auront un point de vue détaché sur la situation, du recul, et pourront ainsi découvrir ce qu’il faut vraiment réaliser avec l’enfant.

Notez que l’on ne « travaille » pas avec un enfant : il n’y a que les adultes qui font cela (et à contrecœur, souvent, en plus !). La thérapie avec les enfants est un jeu – et elle devrait l’être aussi avec les adultes. Vous le comprendrez lorsque nous parlerons des caractéristiques de l’Inconscient, notre esprit profond et fondateur.

enfantsL’HYPNOSE ET LES ENFANTS

Depuis de nombreuses années, l’Hypnose thérapeutique retrouve l’essor qu’elle avait à sa création, au XIXe siècle. De plus en plus de particuliers et de professionnels, thérapeutes ou coachs, constatent les bienfaits de cette pratique sur bon nombre de problèmes rencontrés dans le domaine de la psychothérapie.
Pourtant, peut-être par peur ou ignorance, les hypnothérapeutes ne pratiquent la plupart du temps qu’avec des adultes… Il faut dire qu’il y a en langue française une quasi absence de connaissances, et donc d’ouvrages spécialisés, dans le domaine de l’Hypnose appliquée aux problématiques de l’enfance et de l’adolescence.

C’est dommage, car, depuis ses origines, l’Hypnose s’est toujours adressée autant aux adultes qu’aux enfants. Contrairement à ce que l’on peut parfois lire ou entendre, l’hypnothérapie chez l’enfant n’est pas juste « en voie d’étude ou de développement » !

Bien avant même que l’Hypnose ne prenne son nom, on retrouve dans des textes vieux de plusieurs millénaires des exemples de soins d’enfants malades par des méthodes basées sur la suggestion et la croyance – ce que l’on appellerait aujourd’hui « de l’hypnose ». Même dans les cultures dites primitives, on observe des phénomènes de transe dans des cérémonies auxquelles participent des enfants, pour le soin ou la spiritualité (Mead, 1949).

Pour ce qui concerne l’Hypnose proprement dite, le chirurgien écossais James Braid, inventeur en 1841 du mot hypnose (du grec hypnos : dieu du sommeil, gardien de la nuit et père de Morphée) nota avoir induit une transe légère accompagnée d’un phénomène hypnotique (catalepsie du bras) chez 32 enfants en même temps, simplement en les faisant se lever et s’asseoir pendant une douzaine de minutes.
Bien entendu, pour les soins, chaque enfant est reçu individuellement.

Les médecins Liébeault et Bernheim, autres grands noms de l’Hypnose thérapeutique, puisque c’est eux qui la développèrent en France à partir du milieu du XIXe siècle, confirmèrent que la plupart des enfants étaient facilement et rapidement hypnotisables, s’ils suivaient les consignes de leur accompagnateur.

enfants-heureuxBramwell, un psychologue anglais du début du XXe siècle rapporta ses expériences d’hypnose avec les enfants, notamment sur l’énurésie, l’hyperhydrose (transpiration excessive), l’onychophagie (se ronger les ongles), les terreurs nocturnes, etc. Le taux de réussite, disait-il, était très élevé, alors même que la forme d’hypnose pratiquée était encore très directive et peu adaptée aux patients – ce qui n’est pas la meilleure manière de pratiquer avec des enfants…

Un peu plus tard, en 1959, André Weitzenhoffer, hypnothérapeute célèbre pour ses travaux sur les suggestions hypnotiques, démontre que les enfants sont plus réceptifs à l’hypnose que les adultes et qu’il y a bien une relation entre l’âge et la suggestibilité.
En effet, la capacité des enfants à répondre aux suggestions hypnotiques va croissant jusqu’à la puberté, où elle atteint son maximum, avant de ralentir jusqu’à la fin de l’adolescence, au niveau de ce qu’elle sera adulte.
La suggestibilité est la capacité à produire un phénomène que l’action consciente, volontaire, serait incapable de créer, comme faire cesser une douleur ou des cauchemars, etc. À noter que les expériences de Weitzenhoffer ne montrent aucune différence entre les sexes.

Cette période, propice aux recherches en tous genres sur l’Hypnose, va confirmer ces résultats, d’abord grâce à Barber et Calverley (1963) qui vont réaliser un test à grande échelle, sur 724 enfants, adolescents et jeunes adultes, entre 6 et 22 ans au sein de leur école ou université.
Les deux chercheurs ne procèderont d’ailleurs pas à une induction hypnotique formelle (la technique permettant d’amener la personne en état d’hypnose), la jugeant inutile avec les enfants et adolescents, encore très proches de leur Inconscient.
Ils vont seulement leur donner des séries de suggestions hypnotiques, destinées à obtenir divers phénomènes tels que la catalepsie ou la lévitation d’un bras. Ainsi, afin d’éviter l’interférence du mot lui-même, Barber et Calverley ne parlent même pas d’hypnose à leurs sujets, mais de « test d’imagination » : ils demandent aux enfants de fermer les yeux, puis énoncent les suggestions et notent leurs résultats, qui confirment les observations de Weitzenhoffer.
Ils remarquent d’ailleurs que les adultes peuvent réussir à obtenir les mêmes scores… mais après une induction hypnotique !

Selon Barber et Calverley, les enfants diffèrent des adultes en ce qu’ils ne montrent pas de changement dans leur suggestibilité après une induction hypnotique. Ils sont déjà ouverts à leur être profond. Ce n’est qu’après 14-15 ans que les scores des adolescents décroissent doucement, jusqu’à se stabiliser au niveau de ceux des adultes.

En 1969, une nouvelle étude de London et Cooper sera réalisée auprès de 240 enfants, grâce à une « Échelle de Susceptibilité Hypnotique pour Enfants » (comme il en exista de nombreuses, à cette époque). Comme les recherches précédentes, elle montra la grande capacité des enfants à obtenir des phénomènes non-contrôlables par la seule volonté.

Deux autres chercheurs, Morgan et Hilgard (1973, 1979) établirent à nouveau les mêmes résultats, que ce soit avec l’échelle habituelle dite de Stanford (SHSS) ou avec l’échelle dédiée aux enfants (SHCS)…

Enfin, Joseph Barber, dans son livre de référence sur le traitement de la douleur (1996) illustre à travers de nombreux exemples que les enfants n’ont bien souvent besoin d’aucune induction hypnotique pour entrer en hypnose et être absorbés par leur imagination : le monde concret et le monde imaginaire se côtoient encore naturellement en eux.

Ces quelques références, parmi tant d’autres, vous montrent que l’hypnose adaptée aux enfants est un sujet d’intérêt pour de nombreux hypnothérapeutes, depuis les débuts de l’Hypnose (cf. la formation « Hypnose & Enfants »).

enfant-mamanAujourd’hui, de plus en plus d’hypnothérapeutes reçoivent des enfants en consultations et, surtout, de plus en plus de parents sont intéressés par l’hypnose afin d’aider leurs enfants, y compris hors du cadre thérapeutique, donc dans un usage habituel, à la maison.
Derrière le mot « hypnose » se cache un savoir-faire qui n’a pas à être réservé aux situations difficiles. Si chacun savait se servir de ses capacités naturelles – puisque nous avons tous un cerveau et donc la possibilité de l’utiliser – alors nous ne devrions consulter les thérapeutes que dans les cas particuliers, qui dépassent l’ordinaire.

L’HYPNOSE : UN APPRENTISSAGE NATUREL

Malheureusement, à l’école, on n’apprend ni notre fonctionnement psychologique, ni à s’en servir. Et, les parents n’étant pas davantage capables d’éduquer leurs enfants dans ce domaine, les situations qui auraient pu être corrigées à la base empirent parfois jusqu’à nécessiter l’intervention d’un professionnel de l’aide…

Si nous avions appris à utiliser notre esprit dès l’enfance, comme tout autre domaine d’éducation, à en connaître les possibilités (et les limites aussi, bien sûr), alors nous ne serions pas obligés aujourd’hui de le faire, poussés par le besoin ou l’urgence…
Cela aurait été bien plus facile, comme il est bien plus naturel d’apprendre une langue étrangère enfant, avec ses parents, qu’une fois adulte !

C’est pour cette raison que nous avons décidé d’écrire ce livre, afin de partager notre expérience et certaines de nos découvertes, avec les hypnothérapeutes, mais aussi avec les parents.

Il est tout à fait possible, avec un peu de connaissance hypnotique, d’aider son enfant ou son adolescent dans beaucoup de domaines de la vie ou de le sortir de situations difficiles. Lui-même pourra alors le faire à son tour, le moment venu, avec ses propres enfants – rompant ainsi le cercle vicieux des soucis générés par l’ignorance de soi-même.

enfants_heureuxDans le livre « Hypnose pour les enfants », nous avons choisi des exemples simples, issus du quotidien, que vous pourrez utiliser directement en fonction des problèmes présentés. Cela va des soucis de pipi au lit des jeunes enfants jusqu’au moment où le jeune adulte quitte le foyer… Voyez le sommaire ici.

Nous avons également noté les limites ou les points importants à connaître, pour vous permettre le cas échéant d’aller consulter un professionnel de la santé, quand le problème sort du champ de l’accompagnement par la parole et de la psychothérapie.

Ce livre peut aussi être utilisé par les thérapeutes, les pédopsychiatres ou les psychologues qui se sont spécialisés ou qui soignent les enfants et souhaitent incorporer des techniques d’hypnose à leur pratique.

souligne

Où trouver le livre ? Pour l’instant, en exclusivité chez l’éditeur ou à l’IFHE et, à partir de février 2017, dans toutes les librairies, Fnac, Amazon, etc.

Formez-vous, en tant que parents ou pour votre pratique d’hypnothérapeute : « Hypnose & Enfants« , IFHE.

Exemples d’induction de Nouvelle Hypnose

Daniel-Araoz-hypnosisC’est en 1979 que Daniel Araoz, un sexothérapeute américain, crée le terme « Nouvelle Hypnose » en clin d’œil à la « Nouvelle École » de Nancy, de Bernheim (lire l’article dédié). A la belle époque, ce dernier et Charcot (École de la Salpêtrière) se battaient pour savoir si l’Hypnose était un état pathologique ou naturel. Le professeur de médecine, Hippolyte Bernheim, soutenait que l’Hypnose était une capacité naturelle, propre à chaque être vivant… Il mettait également beaucoup d’importance sur la notion de suggestion, sur l’usage technique du langage – ce que l’on retrouve aujourd’hui dans la « Nouvelle Hypnose francophone » (Lockert, 1995).

Suite à son évolution en France, cette approche née aux USA désigne actuellement l’utilisation des techniques originelles de l’Hypnose Classique, modernisées et améliorées, mêlée à certaines techniques de Milton Erickson, auxquelles s’ajoutent des compléments comme des éléments de PNL, l’apport des neurosciences, de la sociologie, etc. Tout ceci dans le cadre de la thérapie, mais aussi du développement personnel, du coaching, d’une meilleure et saine qualité de vie – toutes choses qui sont désormais largement demandées par les personnes qui consultent, mais à l’époque inexistantes dans la pratique d’Erickson, qui était avant tout médecin-psychiatre.

La Nouvelle Hypnose actuelle s’appuie donc sur des bases techniques « classiques » et y ajoute ce que le monde moderne peut apporter d’aidant : de meilleures techniques, un langage sophistiqué, l’importance du développement personnel, de la qualité de vie, des émotions de la personne…
Les interventions de la Nouvelle Hypnose sont donc bien différentes de celles, plus strictes et « médicales » (même en psychothérapie) de Milton Erickson, dont la pratique était, jusqu’à la fin de sa vie, très « classique ».
L’époque d’Erickson n’est pas si ancienne – mais le monde a tellement évolué depuis que l’esprit qui guidait sa pratique est désormais tout à fait dépassé. Plus personne n’accepterait un thérapeute aux manières parfois brutales, intransigeantes, à la morale figée sur des principes d’un autre temps et, surtout, sans aucune disposition à la psychothérapie et à ce que l’on appelle aujourd’hui le « développement personnel ». Pas de soin de l’esprit profond de la personne, chez Erickson : si la personne souffre de « qui elle est », de son éducation, etc. on n’a pas d’outil d’aide en Hypnose Ericksonienne. Pas de coaching ou d’idée d’évolution personnelle non plus du temps d’Erickson ! La vie n’était pas aussi facile qu’aujourd’hui et les familles se préoccupaient essentiellement d’assurer leur subsistance. Le docteur, monsieur le maire, le prêtre et l’instituteur étaient rois. La santé était le seul domaine d’intervention d’un thérapeute.

Ce qui fait dire à Daniel Araoz« nous devons beaucoup à Erickson, mais nous ne sommes pas éricksoniens »… Et Ernest Rossi, plus ancien élève d’Erickson de confirmer (dans la préface du livre « New Hypnosis », d’Araoz, en 1980) : « mes années avec Erickson n’ont servi qu’à me préparer à la Nouvelle Hypnose ».

Daniel Araoz

Différence importante, la Nouvelle Hypnose est la première forme participative d’Hypnose : la personne a enfin la parole ! En Hypnose Ericksonienne, on la laissait répondre aux questions du thérapeute, mais c’est tout… Bien sûr, la santé est toujours la base de toute thérapie, mais les patients d’aujourd’hui se préoccupent aussi de leur qualité de vie ! Les intérêts ont évolué et la pratique de l’Hypnose ne pouvait plus rester la même qu’à l’ancien temps.

L’évolution technique est nette :
– En Hypnose Classique, même si les métaphores et les suggestions indirectes existaient déjà (elles viennent de là, cf. le livre de James Braid de 1843), Bernheim expliquait que la parole était comme un médicament que l’on donnait à la personne (1891). On pensait la psychothérapie comme de la chimie ou de la chirurgie, les émotions de la personne n’étaient pas prises en compte.

– En Hypnose Ericksonienne (moderne), l’hypnothérapeute amène son patient en transe par biais, par techniques détournées, en suractivant les mécanismes inconscients, grâce à des suggestions cachées, des sous-entendus, des paroles subliminales… et toujours sans demander son avis à la personne. C’est l’hypnose « permissive » : qui laisse croire à la personne qu’elle est libre (illusion de contrôle, afin d’obtenir de la « soumission librement consentie »). La personne accepte de se laisser faire, c’est sa seule (mais importante) participation.

– En Nouvelle Hypnose, pour la première fois de l’histoire de l’Hypnose, on demande à la personne de « choisir un bon souvenir », de nous décrire « comment ce serait d’être en transe », de répondre réellement à des questions (pas pour l’influencer ou la diriger, mais pour savoir ce qu’elle pense), d’imaginer et de faire des choses durant la séance. Bref, le rôle de la personne cesse d’être passif et devient essentiel ! On lui demande de faire ceci ou cela durant les protocoles… Le thérapeute n’a plus la main-mise sur toutes les étapes. La personne a sa part de créativité.

Ainsi, pratiquement tout ce qui fait que vous, visiteur de ce site, êtes attiré par « l’Hypnose Ericksonienne » est certainement en réalité de la « Nouvelle Hypnose »… Même si la première appellation est passée dans le langage commun, ce n’est plus ce que l’on pratique. Les techniques et l’esprit ont largement évolués.
La Nouvelle Hypnose répond à nos attentes, elle est aussi plus douce et plus pédagogique : l’hypnothérapeute décrit en permanence à la personne ce qui se passe. Le modèle d’intervention est moins « médical », l’autonomie de la personne est encore plus travaillée : le soignant n’administre plus un traitement, comme en Hypnose Ericksonienne, il tâche de rendre la personne responsable aussi de sa santé (et de sa vie) afin que le « mal » ne revienne jamais plus.

LockertPour pratiquer la Nouvelle Hypnose, vous apprendrez tout autant les techniques de l’Hypnose Classique que celles de l’Hypnose Ericksonienne. Ce sont souvent les mêmes. Et puis, vous irez plus loin, en améliorant considérablement ces techniques de bases, pour les utiliser d’une manière qui sera la vôtre, praticien du 21ème siècle : bien plus technique, mais aussi plus douce, plus enveloppante, plus imaginative et ludique, tenant compte du confort de vie, des besoins émotionnels, voire spirituels, de la personne, du désir que nous avons désormais de ne pas vivre « pour rien », d’avoir une « raison de vivre », un but, etc.

Cette évolution technique est mon apport, langage et protocoles thérapeutiques, depuis le milieu des années 1990. C’est ce qui a permis à l’Hypnose de plaire autant et de se développer en France à grande vitesse, en quelques années, à partir de la parution du livre « Hypnose » (qui regroupe ces évolutions techniques) début 2000 et les milliers d’élèves formés à cette nouvelle manière de pratiquer l’hypnothérapie (lire aussi ici).

Comme indiqué pour les autres formes, il y a tellement de façon de mener une induction hypnotique en Nouvelle Hypnose que les exemples ci-dessous pourraient vous induire en erreur, vous limiter, quant à la vraie nature de cette hypnose moderne. Gardez donc à l’esprit que les exemples ne sont que les reflets, fragmentés, d’une pratique infiniment plus vaste – d’autant qu’en situation réelle, elle s’adapte au coup par coup à chaque personne reçue, sur le mode de l’improvisation et de l’intuition.

« Bien. Je vais vous demander de fixer votre main… C’est ainsi que fonctionne l’hypnose : on commence par fixer un point, votre main, un objet dans la pièce… peu importe.
Vous savez ce qu’est un ancrage ? C’est comme la musique qui passait lorsque vous avez rencontré l’homme
 (la femme) de votre vie. Maintenant, à chaque fois que vous entendez cette musique, c’est « vôtre » musique, la musique de votre rencontre… C’est un peu comme cette bonne odeur de gâteau, chez le boulanger, qui me rappelle la cuisine de ma grand-mère et les bonnes pâtisseries qu’elle me faisait… En fixant votre main, vous savez, tout cela va s’accrocher à vous, tant et si bien que, chaque jour, sans que vous sachiez, cette main, elle va voleter comme d’habitude devant vos yeux, sans que vous n’y prêtiez attention (début de la dissociation)… Et maintenant, elle réactivera, sans que vous n’ayez quoi que ce soit à faire, tout ce que vous allez inconsciemment déclencher de positif aujourd’hui… Cela s’entretiendra… et grandira dans votre vie… 

Alors fixez juste cette main… Voyez ! Depuis que je vous parle, il y a déjà un doigt qui ne touche plus le tissu de votre pantalon… Vous l’avez vu quand il s’est soulevé ? Non ? (ratification de la dissociation) Et il y a tellement d’autres choses comme ça qui changent sans qu’on sache…
Regardez mieux, voulez-vous ? Regardez bien la main… c’est imperceptible… D’abord, vous avez commencé à la fixer du regard et, vous avez bien entendu, je n’ai pas demandé à la main de bouger… et vous avez bien vu comme elle a mis longtemps à bouger… parce que pendant quelques minutes : plus rien ne bougeait ! C’est curieux, ça ?… Et je ne sais pas si vous savez ce que vous avez appris sans le savoir, là… En tous cas, je sais que votre esprit profond a appris quelque chose d’important…
Vous voulez que je vous dise ?… Tout les petits mouvements nerveux, saccadés, parasites, qui secouaient tout le temps les doigts, avant… même quand vous dormez… il y avait tout le temps ça… et là : plus rien ! Tout est parti… Et vous ne vous êtes pas concentré – ce n’est pas une question de volonté : on ne peut pas guérir ou changer par la volonté – non, vous avez juste fixé la main… et tout est parti, tout les trucs parasites… toutes ces choses dont vous ne vouliez pas et qui avaient envahi insidieusement votre vie… Parti !… 

Et maintenant, je vois un autre doigt encore qui découvre sa légèreté, comme si une part subtile de vous, profond en vous, a retrouvé – vous voyez ! [un troisième doigt vient de se soulever] ça se fait tout seul… de plus en plus… [les paupières de la personne clignent lentement et restent un moment fermées ; elle prend une profonde inspiration] C’est très très bien… très très bien… Et vous pouvez juste laisser les paupières se fermer confortablement tranquillement… maintenant… car on voit beaucoup mieux… dedans… les paupières fermées…
Voilà, c’est bien comme ça… et découvrir en vous le chemin qui mène aussi bien plus profond encore en vous… Juste une faille, peut-être, une porte lumineuse dans l’obscurité sécurisante du rideau des paupières… Et votre esprit peut voyager vers cette lumière… pour aller apprendre comment 
[nommer l’objectif donné par la personne] alors que l’Inconscient continue par ailleurs son travail… De plus en plus tellement si légère [la main a entièrement décollé : c’est une « lévitation du bras »]… au fur et à mesure où l’Inconscient fait bien tout cela… complètement… en tenant compte de tout, et même de tout ce dont nous n’avons pas parlé… et peut-être précisément de cette chose importante, dont nous n’avons pas parlé… je le sais… et il le sait aussi…
Et vous n’avez rien à faire pour que… la vie change… Juste… rejoindre cette lumière et… découvrir… ce qu’il y a là… Oui ? » 
(la personne exprime en quelques mots les images, sentiments ou perceptions qui lui viennent)
La partie thérapeutique commence…

On pourra conclure en permettant à la main qui flotte en l’air de redescendre au contact de la jambe seulement au rythme où tout les acquis de la séance se mettent en place consciemment et inconsciemment dans la vie de la personne.

Autre exemple, utilisant les réactions de la personne, avec suggestion subliminales (en italique) :

« Je ne sais pas si vous avez remarqué comme votre corps est plus détendu, maintenant… et c’est bien comme ça… car vous pouvez profiter de ce moment pour retrouver toutes ces pensées… et laisser encore le regard se défocaliser… comme cela… tranquillement… et comme vous pouvez continuer d’entendre ma voix qui parle… vous n’êtes pas obligé d’écouter… parce qu’il y a une autre partie de vous qui écoute et comprend… ce qu’il y a à comprendre… et je me demande si cela signifie que vous, votre inconscient, êtes prêts à entrer tranquillement, et en toute sécurité, dans ce moment de détente… de rêve… et de liberté retrouvée… parce qu’alors, vous allez vous sentir plus détendu encore, tandis que vos yeux se ferment tranquillement… d’une bonne lourdeur reposante… voilà… comme ça… c’est bien… »

(Suggestions cachées : « Tranquillement, ma voix parle à une autre partie de vous… et… vous entrez tranquillement dans ce moment de rêve… plus détendu… tranquillement… »)

La fermeture des paupières s’obtient généralement assez facilement.

« Et comme vous pouvez continuer… à laisser grandir et s’approfondir ce bien-être et cette détente agréable… comme lorsque vous avez bien travaillé… ou après une longue marche en montagne… et que vous prenez plaisir à prendre un repos bien mérité… et à laisser le corps se ressourcer… vous pouvez rester attentif à ce qui se passe ici… comme vous pouvez laisser l’esprit s’envoler, et vous emmener dans un rêve, dans un rêve… dans un rêve… à la fois ici… et là-bas… pendant que votre Inconscient fait exactement ce qui est nécessaire pour mettre en place les solutions… utiles… maintenant… et tout au long de ce bénéfique voyage intérieur… vous avez tout le temps du monde… et je vais continuer de vous accompagner, silencieusement… alors que s’installent tranquillement les parties de votre esprit… inconscient et conscient… qui vont maintenant découvrir, dans un moment… comment rassembler et mettre bien en place… votre vie de demain. »

(Suggestions cachées ou accentuées : « Continuez !… Vous avez bien travaillé… Et prenez plaisir à laisser ici l’esprit s’envoler… dans un rêve… là-bas… Et les solutions bénéfiques s’installent dans votre vie de demain. »)

Accompagnez ainsi la personne pendant quelques minutes.

« Et vous pouvez laisser faire votre Inconscient… cette facette profonde et cachée de vous-même… et parfois même, il survient alors des choses que l’on savait pouvoir ne pas faire et que l’on fait pourtant parfaitement bien… Des choses que vous avez en vous… sans même savoir comment vous avez appris à vous en servir… comme tout à l’heure… et même maintenant, peut-être… sans savoir du tout comment… vous laissez faire ça en vous… Des choses surprenantes… et agréables… »

Renouvelez les suggestions indirectes (grâce aux silences entre les phrases), placez éventuellement des métaphores, puis concluez :

« Voilà !… et maintenant votre inconscient s’est occupé de tout cela… autant qu’il est possible de le faire maintenant… et comme tout cela commence à s’harmoniser… bien sûr, ce n’est que le tout début… et ces choses-là ont tellement de manières de se manifester… Comment pourrais-je savoir comment ?… votre inconscient fait cela pour vous maintenant… et pour tous les jours de votre vie… Et même vous, peut-être, vous ne savez pas encore comment… vous allez prendre plaisir à découvrir tout cela…

Et quand votre esprit conscient sera d’accord pour reconnaître ce processus intérieur bénéfique… …et qu’il vous permettra de renouveler cette expérience deux à trois fois par jour… au moment le plus profitable… et je me demande si tout cela vous donne le plaisir et l’envie de vous étirer… de vous étendre… bien-être… et d’ouvrir les yeux, paisiblement complètement éveillé… frais et dispos. »

(Suggestions cachées : « Voilà, tout cela est possible maintenant… …Cette expérience profitable donne envie de bien être complètement éveillée. »)

Hypnose-livreLa Nouvelle Hypnose francophone a intégré les structures simples de la PNL dans ses processus hypnotiques, en les améliorant, ce qui permet des interventions autrement impossibles. Ainsi, beaucoup de séances sont construites sur des protocoles éprouvés en thérapie ou en coaching.

– Protocole d’apprentissage rapide, physique ou psychologique, pour dépasser ses limites personnelles (éducation, timidité, etc.).
– Protocole de reconstruction intérieure, en cas de conflit ou même de fractionnement de personnalité.
– Protocole d’activation inconsciente, pour générer de nouveaux processus profonds (faire cesser des compulsions, des addictions, etc.).
– Protocole de régression en âge pour soigner à la base un traumatisme passé qui influence toute la vie de la personne.
– Etc.

De même, la Nouvelle Hypnose francophone propose des métaphores sophistiquées, construites sur la base de protocoles thérapeutiques et intégrant un langage hypnotique très technique. Par exemple (extrait du livre « Hypnose« ) :

« Ainsi, ce jour-là, juste en revenant de chez l’Ancien de sa tribu chez qui il devait apprendre la magie, mais qui n’avait toujours rien de nouveau, notre lutin rouspétait pour lui-même : ‘bon sang ! Il n’y a moyen de rien faire ici ! Si on veut apprendre et repousser la routine… il faut des potions, un grimoire… et tout ça, il faut l’acheter… et en plus elles sont préhistoriques, complètement dépasséesses recettes ! Et il voudrait qu’on l’imite ? s’écria-t-il un peu fort… Pour qui se prend-il !? J’en ai assez, moi, de l’Ancien : je veux créer les charmes du futur… Moi, ce que je veux, c’est avoir une vie hors du commun, extraordinaire ! »

(Suggestions cachées, à lire en italique : « Juste apprendre de nouveaux moyens de faire… Repousser la lâcheté… et dépasser ses limites… Pour créer les charmes du futur et avoir une vie extraordinaire »)

Ou pour une séance qui a lieu un samedi :

« Alors… la sensation de légèreté bienfaisante envahit à nouveau notre lutin inventeur… qui prend tout à coup conscience qu’il y a comme une aura autour de lui… Comme un changement physique aussi : ses deux pieds ne touchent plus le sol et des deux mains, il tient une courte baguette magique… Il regarde l’être et les elfes… Mais,  sont passées les fées ?… « C’est positif » dit un elfe à l’entité. « Il a réussi et il peut en être fier » fait un autre. « Quelle belle aura ! » lance un troisième… « C’était le lieu et l’heure, répond l’être… Il est prêt à rentrer maintenant« … Notre lutin ne sait plus trop bien  il est… Son esprit est limpide, et il n’est pas habitué… Alors, l’un des elfes dit : « Ramenons-le chez lui ! Nous y serons en quelques heures maximum et pourrions voir la joie de sa famille à son retour ». Les autres répondent avec enchantement de leur accord. Le lutin remercie l’être et jette un dernier regard à cette forêt magique qu’il gardera toujours au fond de son cœur. »

(Suggestions cachées, à lire en italique : « Il y aura un changement dès demain… ou l’effet positif aura lieu maintenant… ou lundi maximum… Remercie. »)

Conclusion
La Nouvelle Hypnose, telle qu’on la pratique aujourd’hui en langue francophone, est la forme d’hypnose dissociante (qui plonge la personne dans son Inconscient, laissant le soin au thérapeute de réharmoniser les automatismes psychiques et émotionnelles de la personne) la plus complète à ce jour. C’est celle qui est majoritairement utilisée par les hypnothérapeutes européens |Formation en Nouvelle Hypnose à l’IFHE].

Lire aussi :
L’Hypnose Classique
L’Hypnose Ericksonienne
L’Hypnose Humaniste

Exemples d’induction d’Hypnose Ericksonienne

MHEDu nom du psychiatre américain Milton H. Erickson (1901-1980), l’Hypnose Ericksonienne actuelle est multiforme, parfois douce et accompagnante, parfois autoritaire comme Erickson savait l’être. On décrit cette forme d’hypnose comme « artfully vague » (vague, floue et rusée, malicieuse… on dirait « stratégique ») et « naturaliste » ou « utilisationnelle », dans le sens où l’on utilise ce que la personne présente, physiquement ou psychologiquement, pour l’induction hypnotique comme pour la thérapie elle-même.

L’Hypnose Ericksonienne s’appuie sur les techniques de l’Hypnose Classique et y ajoute de nombreuses astuces de langage. Elle est donc plus longue à apprendre et à maîtriser. Cette différence de technicité permet d’utiliser l’Hypnose avec 100% des personnes, ce qui n’est pas forcément possible en Hypnose Classique où l’on ne cache rien, donc si la personne veut « résister », ne pas se laisser faire ou ne pas faire ce qu’on lui demande : elle le peut, ce qui n’est pas forcément le cas en Hypnose Ericksonienne si l’hypnothérapeute est assez rusé ou astucieux !

L’Hypnose Ericksonienne a un caractère essentiellement thérapeutique. Elle n’est pas spectaculaire (les artistes ne l’utilisent pas directement en spectacle)… Les inductions utilisées sont faites soit de manière « formelle » (on sait que l’hypnothérapeute procède à l’induction) soit en « hypnose conversationnelle » (la structure de l’induction est la même, mais intégrée à la conversation ordinaire, souvent en questionnement). Les deux façons de procéder amènent la personne à un état modifié de conscience similaire.
S’il n’y a pas d’état d’hypnose reconnaissable, il s’agit de « communication hypnotique » (pas d’hypnose, mais utilisation des techniques de langage) comme en publicité ou en politique… On ne fait pas de « communication hypnotique » en hypnothérapie (du moins, pas que cela).

Le langage de l’Hypnose Ericksonienne utilise souvent la confusion (afin de saturer les perceptions conscientes et d’ouvrir la communication vers l’Inconscient) ainsi que l’humour, les suggestions indirectes (camouflées) et tout un patchwork d’outils de communication hypnotique destinés à impacter la personne au niveau profond, donc sans qu’elle ne le sache (Inconscient). Une fois que l’état hypnotique est établi chez la personne, un observateur non-averti pourrait se demander comment on en est arrivé là ! Exemple des analgésies hypnotiques que l’on peut installer très rapidement (quelques dizaines de seconde ou moins).

Les inductions faites en conditions réelles de psychothérapie sont ainsi très « étranges » pour le novice, car elles peuvent devenir invisibles (cas des inductions « conversationnelles »). En apparence, il n’y a alors jamais eu d’induction hypnotique… Mais la personne présentera bien sûr les « signes de transe » qui permettent de confirmer qu’elle est bien en état d’hypnose : ce n’est pas juste « une discussion », sinon on ne parlerait pas d’hypnose ! Tous les phénomènes de l’hypnose peuvent être produits.

Il est donc impossible de donner un « modèle » valable d’induction hypnotique éricksonienne car il n’en existe pas de forme toute faite – alors qu’il existe de nombreux protocoles, sur lesquels on peut broder, en Hypnose Classique ou en Nouvelle Hypnose.
Tout est improvisé pour la personne qui se présente pour l’expérience. Seul le langage est reconnaissable par sa technicité. Et chaque induction, bien spéciale, ne sera de toute évidence plus jamais réutilisée par l’hypnothérapeute.

Autre souci : comme tout thérapeute, la pratique de Milton Erickson a changé tout au long de sa vie… Pendant longtemps, Erickson pratiquait ce que nous appelons de l’Hypnose Classique (cf. ci-dessus), puis vers la la fin de sa vie, il utilisait une étrange manière de parler, pleine de sous-entendus, de répétitions, etc. ce qui a marqué les hypnothérapeutes actuels. A tel point que, lorsqu’un hypnothérapeute utilise de manière caricaturale les techniques de langage d’Erickson de cette époque, les américains disent : « Vous faites du vieil Erickson » – par opposition avec la technique plus classique qu’il a utilisé toute sa vie.

Voici donc quelques exemples d’induction hypnotique éricksoniennes, selon l’âge d’Erickson.

Milton-Erickson-young1923, induction par création d’un phénomène hypnotique :

« Je veux que vous vous mettiez à l’aise sur votre chaise et que vous vous détendiez. Maintenant que vous êtes assis, posez vos deux mains à plat sur vos cuisses. Exactement comme cela. Vous allez surveiller vos mains, et vous remarquerez que vous pouvez les observer attentivement. 

Ce que vous allez faire, c’est vous détendre. Vous remarquerez alors que certaines choses se produisent au cours de votre relaxation. Elles se sont toujours produites pendant que vous vous détendiez, mais vous ne les avez pas si bien remarquées auparavant. je vais vous les signaler. je voudrais que vous vous concentriez sur toutes les sensations et impressions que vous ressentirez dans vos mains, quelles qu’elles soient. Peut-être sentirez-vous la lourdeur de votre main posée sur votre cuisse, ou aurez-vous là sensation d’une pression. Peut-être sentirez-vous l’étoffe de vos pantalons contre la paume de votre main, ou la chaleur de votre main sur votre cuisse. Les sensations que vous éprouverez, je veux que vous les observiez. Peut-être ressentirez-vous une sorte de démangeaison. Peu importe les sensations que vous éprouverez, je veux que vous les observiez. Regardez toujours votre main, et vous remarquerez comme elle est tranquille, comme elle reste dans la même position. Il y a des mouvements en elle, mais ils ne sont pas encore perceptibles. je veux que vous gardiez les yeux sur votre main. Votre attention peut se détourner de la main, mais elle reviendra toujours sur la main, et vous gardez les yeux fixés sur la main et vous vous demandez quand les mouvements qui se trouvent en elle vont devenir visibles. 

Il sera intéressant de voir lequel de vos doigts va bouger le premier. Ce sera peut-être le majeur, ou l’index, ou l’annulaire, ou l’auriculaire, ou le pouce. L’un de vos doigts va tressaillir ou bouger. Vous ne savez pas exactement quand, ni à quelle main. Regardez toujours bien et vous allez remarquer d’a bord un léger tressaillement, peut-être à la main droite. Tenez, le pouce tressaille et bouge. Au début du mouvement, vous remarquerez une chose intéressante. Les espaces compris entre les doigts s’élargissent très lentement, les doigts s’écartent très lentement, et vous noterez que les espaces s’élargissent de plus en plus. Ils vont s’écarter lentement ; les doigts s’écartent de plus en plus, de plus en plus, de plus en plus, exactement comme ça. 

Tandis que les doigts s’écarteront, vous remarquerez que bientôt les doigts voudront se dresser en formant un arc au-dessus de la cuisse, comme s’ils voulaient se lever de plus en plus haut (l’index du patient commence à se dresser légèrement).

Remarquez comme l’index se lève. En même temps, les autres doigts veulent le suivre, les voilà qui se dressent lentement (les autres doigts commencent à se lever). 

Pendant que les doigts se lèveront, vous allez ressentir une impression de légèreté dans la main, une sensation de légèreté, d’autant plus que les doigts se dressent en arc, et toute la main va se soulever et s’élever lentement, comme si c’était une plume, comme lorsqu’un ballon monte en l’air, monte, monte, en l’air, en l’air, en l’air, s’élève de plus en plus haut, de plus en plus haut, la main devient très légère (la main commence à se lever). Quand vous regardez votre main se lever, vous remarquerez que le bras monte, monte en l’air, un peu plus haut, plus haut, plus haut, encore, encore, encore. (Le bras s’est levé d’environ 10 centimètres au-dessus de la cuisse et le patient le regarde fixement.) Regardez toujours la main et le bras qui se dressent et, pendant ce temps, vous ne tarderez pas à sentir combien vos yeux sont devenus somnolents et fatigués. Tandis que votre bras continue à se lever, vous vous sentirez fatigué, détendu, et vous aurez envie de dormir, une grande envie de dormir. Vos yeux se feront lourds et peut-être que vos paupières voudront se fermer. Et pendant que votre bras se lèvera de plus en plus haut, vous voudrez vous sentir de plus en plus détendu, vous aurez de plus en plus sommeil, et vous voudrez éprouver un sentiment de paix et de détente en fermant vos yeux et en vous endormant. 

Votre bras se lève, encore, encore, et vous devenez très somnolent ; vos paupières se font lourdes, votre respiration devient lente et régulière. Respirez profondément – inspirez et expirez. » (Le patient tient le bras tendu droit devant lui, ses yeux clignent, et sa respiration est profonde et régulière.)

milton-erickson-middle1945, double induction réalisée par Milton Erickson et Jerome Fink (ils parlent alternativement) :

« Endormez-vous profondément (go sound asleep). Profondément (deep down), profondément endormie (sound asleep). Continuez de dormir. Vous pouvez même fermer les yeux et aller plus profondément, encore plus profondément (deeper, deeper). Continuez de dormir profondément (sleeping deeply) et dormez profondément (and sleep soundly), très profondément, très profondément et très profondément (very soundly, very deeply and very soundly). Pour vous permettre de vous endormir même plus profondément encore, vous devez bloquer (block out)tout sauf les voix du Dr Erickson et moi-même et vous. Allez plus profondément, progressivement plus profondément endormie. Continuez de dormir profondément, profondément (deeply, soundly). Facilement, pro- fondément, profondément endormie (easily, deeply, soundly asleep). Allez même plus profond encore, plus profond, plus profond et protégez ce sommeil. Dormez simplement à votre façon, de manière à ce que vous puissiez (so that you can) accomplir tout ce que vous voulez accomplir. Et dormez paisiblement, dormez en toute confiance, très relaxée. Profondément, profondément endormie (deeply soundly asleep). Stabilisez ce sommeil. Continuez de dormir (continue to sleep), plus profondément et encore plus profondément. 

Et continuez de dormir (keeping to sleep) très profondément. Très profondément, profondément endormie. Nous allons écarter ce stylo afin que vous puissiez (so you can) dormir même encore plus profondément et vous sentir plus confortable (feel more comfortable). Et nous allons écarter cette feuille afin que vous puissiez même dormir plus profondément. Et vous devez avoir une raison à vous endormir. Et vous allez répondre à cette raison d’une manière confortable. Et vous allez réellement dormir profondément afin que vous puissiez entendre seulement le Dr Fink et moi. Avec une vague compréhension que tout cela est bien et va continuer d’être bien. » 

1958, induction hypnotique de régression en âge (démonstration filmée) :

« …vous vous sentez aller en transe maintenant. Et je voudrais que vous vous sentiez dans une position différente, dans une position différente dans cette pièce que celle dans laquelle vous êtes maintenant. Et fermez les yeux, et dormez profondément, et sentez-vous dans une position différente dans cette pièce, comme si vous étiez assis de façon quelque peu différente. Et Gregory (Bateson) est toujours là-bas, en train d’actionner cela (la caméra), et je voudrais que vous vous sentiez aller de plus en plus profondément en transe. Je me demande ce que vous auriez envie de faire dans cet état de transe. Vous faisiez de la recherche, je crois, sur les primates.

Patient : Hmm hmm.

Erickson : Et je voudrais que vous pensiez à cela, et ensuite je voudrais que vous vous demandiez quel autre sujet pourrait se présenter, et je me demande si vous auriez envie de regarder pas là, par là. Et je me demande quelle visualisation vous pourriez obtenir en regardant par là. Je me demande si vous pourriez voir un film ou une sorte d’écran.

Patient : Je peux voir un écran, là-bas.

Erickson : Vous pouvez voir un écran. J’aimerais que vous voyiez une bande de statistiques sur cet écran, et j’aimerais que vous vous demandiez ce qu’elles représentent. Elles n’ont probablement pas d’intérêt particulier, et ensuite j’aimerais que vous voyiez quelque chose derrière ces statistiques. Quelque chose d’intéressant ; quelque chose d’agréable. C’est cela. Et commencez à voir quelque chose d’agréable et d’intéressant. Très agréable et très intéressant, qui implique du mouvement et de l’activité. C’est cela. Du mouvement et de l’activité – lesquels se transforment en quelque chose d’autre qui est moins plaisant, un peu désagréable. Et cela continue et je voudrais que vous me disiez quelles sensations ce mouvement vous donne. Qu’est ce que ce mouvement vous semble être ? »

(début du travail thérapeutique)


1961
, induction de transe profonde (en démonstration publique)

« Maintenant, écoutez-moi … Vous pouvez me regarder. Vous avez été dans un état de transe avant et vous le savez. Vous êtes un excellent sujet. Je vais vous suggérer quelque chose, pour vous. Vous pouvez dormir très facilement, aller dans la transe juste en fixant votre attention. Je pense que la meilleure façon pour vous d’apprendre à le faire et de le démontrer pour le public est la suivante :

Comme vous vous tenez là, je vais compter de un à vingt. Je peux compter de un à vingt par un ou deux par deux, par quatre, cinq, ou en dizaines. Au moment où je compterai vingt, vous serez endormi. Quand je serai arrivé à cinq, vous serez à un quart du sommeil. Quand j’arriverai à dix, vous serez à mi-chemin endormi. Quand j’arriverai à quinze, vous serez au trois-quarts du chemin endormi. Et quand j’atteindrai vingt, vous serez pleinement endormi. Vous allez prendre une profonde respiration et aller ainsi, profondément endormi (sound asleep). Allez-vous vous asseoir, s’il vous plaît ?

Maintenant, regardez le public et soyez conscients d’eux, parce que je vais commencer à compter. 1, 2, 3, 4. 5, 6, 7, 8, 10 – à moitié endormi – 11, 12, 13, 14, 15, – et trois-quarts endormi – 16, 17, 18, 19, 20. Prenez un respiration profonde et entrez profond (go deep), profondément endormi (sound asleep), de façon profonde (way deep), un profond sommeil (sound asleep),profond et profond sommeil. Continuez à dormir et profitez-en vraiment.

Je veux que vous dormiez ce qui semble être un très, très long temps, et vous vous sentirez reposé et confortable, comme si vous aviez dormi pendant huit heures, et après je vous réveillerai…. »

Milton-Erickson-old1976, induction conversationnelle (exemple donné dans son cours)

« Quelle sorte de transe voulez-vous ?… Combien de temps cela va-t-il vous prendre pour y entrer ? Comment saurez-vous que vous êtes en train de commencer ? Maintenant, pensez-vous vraiment que vous êtes encore complètement éveillé ?
Dans quelle transe sentez-vous que vous êtes déjà ? En combien de temps pensez-vous qu’elle va s’approfondir ? Vous me ferez savoir quand elle sera assez profonde, n’est-ce pas ?
Qu’est-ce que vous aimeriez faire dans cette transe pendant qu’elle s’approfondit ? Ou préférez-vous que ce soit une surprise ? Bientôt ou un peu plus tard ?
Est-ce que vous laisserez votre main bouger quand elle sera chaude ? Et vous ne savez pas combien d’engourdissement vous aimerez garder après votre réveil, n’est-ce pas ? »

L’hypnothérapeute repère les réactions de l’Inconscient et les augmente alors par ratification (il les fait remarquer à haute voix ou bien il les produit lui-même, en miroir), jusqu’à ce que la personne ferme les yeux.

2000, induction éricksonienne moderne, par Robert Dilts

« Asseyez-vous, je vous en prie… » (début du Yes Set).
L’hypnothérapeute se met en synchro avec la personne.

Présuppositions à propos d’états de transe précédents, suggestions subliminales et saupoudrage afin de réveiller les états de transe commune quotidienne de la personne. Par exemple :
« Combien de temps cela vous prend-il habituellement pour entrer dans une transe confortablement profonde ?… Peut-être qu’aujourd’hui vous pourrez entrer en transe plus rapidement que d’habitude… car, bien sûr, il est important de ne pas entrer en transe trop rapidement, seulement à votre rythme… de sorte que vous puissiez vraiment apprécier cette sensation confortable de détente profonde. »

L’hypnothérapeute observe le visage et le corps de la personne, à la recherche des « signes indicateurs de transe » (calibration et ratification).
Une fois les premiers signes de transe, l’hypnothérapeute soulève le bras de la personne et le place en catalepsie (confusion kinesthésique). En même temps, il met son index devant les yeux de la personne et dit : « Laissez-moi prendre ce bras… et laissez-le devenir plus lourd et plus relaxé…  et fixez juste mon doigt… car quand je touche là… les yeux se ferment et les muscles se détendent tranquillement… et vous entrez en transe plus profondément encore. »

Le bras devient lourd de relaxation. L’hypnothérapeute donne des suggestions de bien-être.
Quand la transe s’est approfondie, l’hypnothérapeute appuie son index sur le front de la personne, doucement mais fermement, et repousse la tête vers l’arrière. Il lâche alors en même temps le bras de la personne et, si ses yeux ne se sont pas encore fermés, il les ferme doucement avec ses doigts.

La transe devient plus profonde (début de la phase de travail)…

Conclusion
Les inductions hypnotiques de Milton Erickson étaient donc très proches de celles de l’Hypnose Classique. Cette dernière utilisait déjà les suggestions indirectes et les métaphores. L’apport d’Erickson était de manier les phénomènes hypnotiques avec ruse, en fin connaisseur de la psychologie de la personne et des réactions qu’il pourrait obtenir d’elle.
On dit qu’Erickson n’utilisait l’hypnose que pour 1 patient sur 5. C’est ainsi que sa pratique principale devint « stratégique », hors hypnose, notamment grâce aux prescriptions de tâche (presque 40% de ses séances en comportent)… [Formation en Hypnose Ericksonienne à l’IFHE]

Lire aussi :
– L’Hypnose Classique
– La Nouvelle Hypnose
– L’Hypnose Humaniste

Exemples d’induction d’Hypnose Classique

Les techniques dites « classique » représentent la source de toutes formes d’Hypnose. Milton Erickson a gardé toute sa vie, dans sa pratique, les bases de l’Hypnose traditionnelle de James Braid ou du Pr. Bernheim – la fixation du regard ou de l’attention, par exemple, dont il n’est nulle part question dans les livres d’Hypnose Ericksonienne et qui, pourtant, est tout à fait évidente lorsque l’on voit Erickson pratiquer!

1002935-André_Brouillet_Le_Dr_Charcot_à_la_SalpêtrièreSi certains hypnothérapeutes du XIXème siècle avaient un caractère dominant, c’était dû à l’époque : les hypnothérapeutes étaient toujours des gens « de la haute société » et ils ne s’adressaient pas avec sympathie aux gens « du peuple ». Mais nous ne sommes plus à cette époque, donc nous n’avons aucune raison d’utiliser encore la caricature du « Dormez, je le veux ! » De plus, les thérapeutes du XIXème siècle et leurs patients étaient aussi intelligents et sensibles que nous pouvons l’être aujourd’hui, et la plupart pratiquaient avec douceur.

Ainsi, les hypnothérapeutes actuels utilisent donc forcément au quotidien les techniques issues de l’Hypnose Classique – même lorsqu’ils s’en défendent : car il est de bon ton d’être « en synchro » avec son patient (cela vient de Mesmer, en 1750), toutes les inductions débutent par une phase de focalisation de l’attention (cela vient de James Braid, fondateur de l’Hypnose, en 1841, et cela portait même son nom au début), on active les mécanismes inconscients, hors du champ de conscience de la personne (suggestions et métaphores, qui existent depuis les débuts de l’hypnose), on fait des suggestions directes camouflées (on en trouve à foison dans les livres d’hypnose des années 1970) ou des suggestions indirectes (on en trouve des exemples dans le premier livre de James Braid, dès 1843) ou des « rêves éveillés » (sortes de métaphore inventée par Robert Desoille, dans les années 1930-40), on utilise du signaling (réponse de l’Inconscient, technique formalisée par Cheek et Lecron à la fin des années 1960), on fait des régressions (techniques découverte par Pierre Janet, dans les années 1920). Etc.

En fait, on ne devrait pas parler d’Hypnose « Classique », mais d’Hypnose… tout court.
Les autres formes étant des variantes de celle-ci, originelle : l’Hypnose de spectacle (qui n’a rien à voir avec l’Hypnose Classique !), l’Hypnose d’Erickson, la Nouvelle Hypnose, l’Hypnose Humaniste, par la suite.

Appuyons sur le fait que l’Hypnose utilisée dans les spectacles de music-hall et dans les démonstrations de rue n’a rien à voir avec l’Hypnose Classique, qui est une approche thérapeutique. Les techniques de l’Hypnose dite « récréative » (à visée de divertissement) sont différentes et, bien sûr, le but final l’est aussi.
Mais les médias ne montrent la plupart du temps que l’Hypnose de spectacle et le grand public a fini par mélanger le show et la thérapie, ce qui n’est bien évidemment pas le cas ! Un artiste n’a aucune idée de comment soigner les gens avec l’Hypnose, tout comme un « psy », hypnothérapeute, ne saurait pas mener un spectacle… Les deux n’ont rien à voir !

Donc, pour cet exemple, nous adopterons un langage simple et direct, afin de guider la personne (suivant des mécanismes psychologiques maintenant mieux connus) et d’obtenir par la suite les phénomènes hypnotiques nécessaires à la thérapie (métaphores).

Ainsi, on pourra utiliser les techniques de l’Hypnose Classique  et l’autonomie de la personne sera toujours préservée. On pourra même rendre utiles les phénomènes hypnotiques les plus curieux, de manière symbolique.
Par exemple, le test des mains serrées, traditionnel, pourra symboliser la force à laquelle la personne tient à ses rêves, ou devenir la métaphore thérapeutique d’une « irrésistible force, que personne ne parvient à contrer » (personne ne peut séparer les deux mains de la personne) ou du « développement d’une puissance intérieure telle que le « charbon ancien », prisonnier à l’intérieur, se transforme doucement, mais sûrement, en le plus pur diamant » (parallèle entre la pression irrésistible des mains, emprisonnant la matière à transformer, et la création d’un état psychologique de la personne plus sain, purifié, etc.).
La réouverture des mains symbolisera alors la libération de la personne métamorphosée, par exemple, comme deux mains qui s’entrouvrent pour « laisser apparaître le joyau qu’elles contiennent« .

Donc, on ne fait pas de spectacle et on n’est pas « dominant » quand on pratique l’Hypnose Classique. On « fait de l’Hypnose », comme des milliers d’hypnothérapeutes l’ont pratiqué et la pratiquent encore, depuis presque 200 ans…

Voici un exemple d’induction rapide de Dave Elman (Hypnotherapy, 1964) :

Demandez à votre sujet de serrer ses mains devant lui, puis dites…

« Prenez une grande et profonde respiration, remplissez bien vos poumons et tenez l’air pendant une seconde… Maintenant, soufflez et fermez les yeux… Et laissez-vous détendre… Débarrassez- vous des tensions superficielles de votre corps et laissez les épaules se détendre. C’est bien de vous détendre aujourd’hui. 

Posez maintenant votre conscience sur vos paupières. Vous savez que vous pouvez admirablement bien détendre ces yeux. Vous savez que vous pouvez détendre ces yeux tellement profondément, cela aussi longtemps que vous choisissez de garder cette relaxation, et les paupières ne fonctionneront simplement plus… Et quand vous savez que vous avez fait ça, gardez toujours cette relaxation et faites un bon essai : assurez-vous qu’elles ne fonctionnent pas… Et remarquez comme elles se sentent bien. Testez-les vraiment… c’est ok (pause). C’est bien. Arrêtez d’essayer et laissez-vous bien détendre… encore plus. 

La qualité de relaxation que vous avez créée dans vos yeux est la qualité de la relaxation que j’aimerais que vous laissiez aller dans tout votre corps. Prenez donc cette relaxation et apportez-la jusqu’au-dessus de votre tête… Et envoyez-la vers le bas de votre corps, du dessus de la tête au bout de vos orteils. Laissez aller chaque muscle… Laissez aller chaque nerf. Laissez aller chaque fibre… Et laissez-vous dériver beaucoup… plus… profond… détendu. Voilà, vous l’avez ! 

Approfondissons maintenant vraiment cet état. Dans un moment, je vous demanderai d’ouvrir et refermer vos yeux. Quand vous fermerez les yeux, envoyez une vague de relaxation par votre corps, tellement rapidement que vous permettrez ainsi à la part physique de vous-même de se détendre… Dix fois plus profond. Voulez-le et vous l’aurez. Laissez vos yeux s’ouvrir… et fermez les yeux… Et vraiment… laissez aller. Sentez votre corps se détendre, encore davantage. Vous le faites très bien. 

Dans un moment, je vous demanderai encore d’ouvrir et fermer les yeux. Au moment où vous fermerez les yeux, doublez cette relaxation physique !… Laissez-la vraiment se développer en vous deux fois plus profondément. Laissez vos yeux s’ouvrir… et se refermer… Plus profond… Plus profond… Détendu. 

Dans un moment, nous le ferons une fois de plus… Et remarquez à quel point cela se fera tout seul pendant que vous apprenez à quel point tout cela est simple… Doublez-la au minimum. Très bien : laissez les yeux s’ouvrir… et se refermer (——) et laissez vraiment aller. C’est bien. C’est bien. 

Dans un moment, je vais soulever votre bras droit et le laisser tomber. Ne m’aidez pas à soulever ce bras… Et, quand il retombera, remarquez juste combien votre corps peut se détendre encore très facilement davantage (laisser tomber le bras). Parfait. Complètement en bas. Très bien. 

Maintenant le corps est vraiment détendu (——) alors, laissons l’esprit se détendre ; c’est vraiment ce que nous voulons faire. Quand votre esprit sera détendu vous pourrez vraiment réaliser tout ce que vous pourrez imaginer, dans certaines limites, naturellement. » 

Sitôt l’état de transe hypnotique bien installé chez la personne, on débute le protocole thérapeutique, grâce à des suggestions thérapeutiques directes, indirectes et des métaphores (James Braid est le premier à donner des exemples de ces techniques, dans son livre « Neurypnology », 1843) ou des structures plus modernes de soin ou de coaching.

Par exemple, les débutants en Hypnose apprennent à créer un parallèle symbolique entre des phénomènes de lourdeur et de légèreté d’une part (induction par « apposition d’opposés ») et ce qui est « désagréable / à rejeter » et « agréable / à garder » : on génère chez la personne un phénomène de catalepsie ou de lévitation de la main puis on le relit à ce qui est agréable, lumineux, etc. Ensuite, on fait de même, à l’inverse, avec l’autre main, lourde et reliée au désagréable, « aux choses profondes que l’Inconscient peut laisser partir… aider par la lumière… légère… de l’autre main »:

« Et tous les souvenirs (voix triste, ton de voix descendant)… désagréables… …se mettent à glisser dans le bras gauche… le bras du cœur… des émotions… et des choses du passé… Tout ce qui est lourd… lourd à porter… glisse… dans tout le bras… jusqu’à la main… lourde… de plus en plus lourde… au fur et à mesure que s’accumule… tout ce qui est noir… lourd et triste… Comme une huile grasse… sombre… qui s’écoule lentement… vers le bas… Comme d’avoir trempé les doigts dans l’huile… et que ça alourdit tellement ce bras… tellement lourd… …lourd… (le corps de la personne se met à pencher vers la gauche, emporté par le poids du main ; la main gauche glisse de la jambe sur laquelle elle était posée et pend sur le côté de la chaise) Comme ça… et ça permet à tout ça de s’écouler… de sortir de vous…

Et l’autre main… droite (voix plus légère, ton de voix montant)… celle de l’avenir et des projets à réaliser… va aller chercher de la lumière… pour contre-balancer l’autre main… et équilibrer le corps… (on saisit la main et on la place en position de catalepsie, à mi-hauteur) Voilà… un nouvel équilibre… plus léger… et la main va s’élever vers la lumière… comme un tournesol, qui cherche le soleil (on lâche la main, qui tient toute seule en l’air) …c’est très très bien… Et vous sentez comme la main continue de s’élever toute seule… et la lumière qu’elle capte (on touche doucement le bout des doigts) redescend dans le corps (on touche l’épaule gauche puis le côté du bras gauche, vers la main) pour aider (voix triste)  l’huile noire, épaisse… à s’en aller… à glisser… à glisser complètement… et tomber par terre… (voix légère) et le bras gauche… le cœur… s’emplit de lumière… »

Bien sûr, plus la main légère s’élève et plus elle transmet sa lumière à la main lourde… qui finit par devenir légère elle aussi, lorsque toute « l’huile » (les soucis) auront été évacués – ce qui signe la fin de cette rapide expérience d’hypnose bienfaisante.
Pas de langage flou ni de sous-entendus à la Erickson. Pas de langage technique ni de protocole à la manière de la Nouvelle Hypnose. La personne est bien dissociée et se laisse faire, donc ce n’est pas de l’Hypnose Humaniste non plus. C’est simplement « de l’Hypnose », comme on la pratique depuis ses débuts, même si on l’appelle aujourd’hui « classique ».

Conclusion
L’Hypnose Classique est en fait « de l’Hypnose », tout simplement : la forme la plus simple d’hypnose, idéale pour débuter, et avec laquelle il y a déjà de quoi réaliser bien des merveilles, pour soi ou pour les autres. Toutes les bases sont là ! Et on les apprend dès les premiers jours de formation en Hypnose

Lire aussi :
– L’Hypnose Ericksonienne
La Nouvelle Hypnose
– L’Hypnose Humaniste