Les frontières, source de violence

…et on ne parle même pas ici des frontières géographiques, mais bien de celles que l’on se met soi-même en tête !

Cela faisait longtemps que je voulais écrire un petit mot à ce sujet, et j’ai découvert il y a quelques temps une citation de Krishnamurti qui exprime quasiment ce que je voulais dire. Je lui laisse donc volontiers la parole 🙂

Un texte vraiment Humaniste et encore plus puissant à notre époque – où l’on pourrait souhaiter enfin voir un peu plus de raison et de sagesse dans le monde…

KrishnamurtiLa citation orginale en anglais est encore plus précise :
“When you call yourself an Indian or a Muslim or a Christian or a European, or anything else, you are being violent.

Do you see why it is violent? Because you are separating yourself from the rest of mankind. When you separate yourself by belief, by nationality, by tradition, it breeds violence.
So a man who is seeking to understand violence does not belong to any country, to any religion, to any political party or partial system; he is concerned with the total understanding of mankind.”
Jiddu Krishnamurti

On comprend bien alors que nos croyances sont nos choix. En tous cas, même si on a grandi avec, rien ne nous empêche de changer (et rien ne peut nous empêcher ou nous forcer à changer, d’ailleurs : tout tient réellement à nous-même !).

Je ne remplacerais qu’une phrase, pour être plus exact : “celui qui cherche à comprendre la violence” par “celui qui souhaite la paix” ou “qui œuvre pour la paix” !

Dépasser l’identité…

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Morceau de l’ancien mur de Berlin

Si vous êtes formé en PNL ou en Hypnose Ericksonienne / Nouvelle Hypnose, vous avez dû apprendre les Niveaux Logiques de Gregory Bateson, popularisés par Robert Dilts.

Vous savez donc que l’on ne peut résoudre un problème qu’à son “niveau logique” supérieur – ainsi que l’expliquait Einstein, avant même Bateson.
Donc, quelqu’un qui ne sait pas faire quelque chose (niveau des Comportements) doit simplement apprendre (niveau juste au-dessus des Capacités). C’est très simple.
Par suite, quelqu’un qui a une croyance limitante ou bloquante (niveau des Croyances, donc), va pouvoir s’en sortir grâce au niveau supérieur, celui de l’Identité…
…sauf si on l’a “guillotiné”, en supprimant son Identité !

Une personne qui entre chez son thérapeute et se présente en disant “Je suis cancéreux” (donc place un nom de maladie au niveau de son Identité) présente une dysfonction évidente, même si on se doute qu’elle n’a pas fait exprès de parler ainsi, que c’est une “façon de dire”, etc. En attendant, je ne peux plus l’aider, car si la maladie s’en va, c’est son Identité qu’elle perd (et elle ne permettra jamais ça… donc, en tant que thérapeute, je suis coince !).

Les thérapeutes apprennent donc différentes stratégies pour faire “redescendre” la maladie en-dessous de l’Identité, afin de rendre sa liberté et sa possibilité de changer à la personne.

Maintenant, imaginez que l’on ne veuille justement pas vous la laisser, votre “liberté de choisir et d’évoluer”. Il faudrait alors couper volontairement votre Identité, en remplaçant “Je suis Olivier”… par exemple, par un autre prénom !… (si possible relié à un évènement terrible qui vous mettrait très mal rien qu’en y pensant)… ou alors, par un nom de religion (“Je suis Bobiste, je crois en le dieu Bob !”) : il n’y a plus de vous, en tant que personne. Vous avez perdu votre identité… et en vous faisant croire qu’ainsi vous appartenez à un “collectif”, en réalité on vous en a coupé, car il est maintenant 2 crans plus haut, au-delà d’une Identité que vous avez perdue…

Dans tous les cas, cela fait de vous quelqu’un qui, à l’extrême, s’en fiche de disparaître, car il ne vit plus pour lui, mais pour une “cause”, une “croyance” (ou un gouvernement). Le mouton idéal.

Toutes les guerres viennent de là, depuis la nuit des temps… Sauf que nous sommes au XXIème siècle. Il serait peut-être temps d’évoluer, non ?

En retrouvant “Celui-Celle Que Vous Êtes Vraiment”, vous vous retrouvez. Et seulement à ce moment-là, vous pouvez vous dépasser, faire tomber vos frontières intérieures et vous ouvrir au monde, au niveau supérieur (que les français, cartésiens indécrottables, appellent “l’Appartenance”, mais que le reste du monde nomme “Spiritualité”).
C’est le niveau transpersonnel avec lequel on travaille en Hypnose Humaniste.

Alors, êtes-vous prêt à vous retrouver, vous… et à vous dépasser ?

Morceau de l'ancien mur de Berlin

Morceau de l’ancien mur de Berlin

Nous sommes tous frères et sœurs,
tous du même grand pays : la Terre !

Bafouiller avec art !

Pendant que j’y pense, voici une vidéo d’un ancien humoriste, source d’inspiration pour les apprentis hypnothérapeutes éricksoniens, quant il s’agit d’apprendre la confusion – et, en l’occurrence, l’art de bafouiller volontairement ou de faire des phrases incompréhensibles (ce qui est utile dans certains cas) : Pierre Repp !

Aider une existence à continuer sa course…

cheminDans mes livres et durant les formations que j’anime, je prône régulièrement un “engagement à 200%” du thérapeute ou du coach… y compris les jours de fatigue, de baisse de moral, de soucis personnels ou simplement de lassitude.

Ce n’est pas évident à transmettre comme idée, même si j’essaie d’en donner personnellement, et de mon mieux, l’exemple.

Alors, voici un très beau texte, que vous connaissez certainement, et qui mérite de remonter à votre mémoire. Il illustre bien cet engagement pour la vie.

L’ELOGE DE LA FATIGUE
(Robert Lamoureux)

Vous me dites, Monsieur, que j’ai mauvaise mine,
Qu’avec cette vie que je mène, je me ruine,
Que l’on ne gagne rien à trop se prodiguer,
Vous me dites enfin que je suis fatigué.

Oui je suis fatigué, Monsieur, et je m’en flatte.
J’ai tout de fatigué, la voix, le coeur, la rate,
Je m’endors épuisé, je me réveille las,
Mais grâce à Dieu, Monsieur, je ne m’en soucie pas.
Ou quand je m’en soucie, je me ridiculise.
La fatigue souvent n’est qu’une vantardise.
On n’est jamais aussi fatigué qu’on le croit !
Et quand cela serait, n’en a-t-on pas le droit ?

Je ne vous parle pas des sombres lassitudes,
Qu’on a lorsque le corps harassé d’habitude,
N’a plus pour se mouvoir que de pâles raisons…
Lorsqu’on a fait de soi son unique horizon…
Lorsqu’on a rien à perdre, à vaincre, ou à défendre…
Cette fatigue-là est mauvaise à entendre ;
Elle fait le front lourd, l’oeil morne, le dos rond.
Et vous donne l’aspect d’un vivant moribond…

Mais se sentir plier sous le poids formidable
Des vies dont un beau jour on s’est fait responsable,
Savoir qu’on a des joies ou des pleurs dans ses mains,
Savoir qu’on est l’outil, qu’on est le lendemain,
Savoir qu’on est le chef, savoir qu’on est la source,
Aider une existence à continuer sa course,
Et pour cela se battre à s’en user le coeur…
Cette fatigue-là, Monsieur, c’est du bonheur.

Et sûr qu’à chaque pas, à chaque assaut qu’on livre,
On va aider un être à vivre ou à survivre ;
Et sûr qu’on est le port et la route et le quai,
Où prendrait-on le droit d’être trop fatigué ?
Ceux qui font de leur vie une belle aventure,
Marquant chaque victoire, en creux, sur la figure,
Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus
Parmi tant d’autres creux il passe inaperçu.

La fatigue, Monsieur, c’est un prix toujours juste,
C’est le prix d’une journée d’efforts et de luttes.
C’est le prix d’un labeur, d’un mur ou d’un exploit,
Non pas le prix qu’on paie, mais celui qu’on reçoit.
C’est le prix d’un travail, d’une journée remplie,
C’est la preuve, Monsieur, qu’on marche avec la vie.

Quand je rentre la nuit et que ma maison dort,
J’écoute mes sommeils, et là, je me sens fort ;
Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance,
Et ma fatigue alors est une récompense.

Et vous me conseillez d’aller me reposer !
Mais si j’acceptais là, ce que vous me proposez,
Si j’abandonnais à votre douce intrigue…
Mais je mourrais, Monsieur, tristement… de fatigue.

Milton Erickson était-il une sorte de guérisseur ou de chaman ?

Il y a quelques temps, Betty Alice Erickson a publié un livre dans lequel elle décrit son père comme un “guérisseur”, avec des allusions au chamanisme !…

Selon le dictionnaire, un “guérisseur” est : une personne, généralement dépourvue de diplôme médical, qui guérit, ou prétend guérir, en dehors de l’exercice légal de la médecine, par des moyens empiriques ou magiques, en vertu de dons particuliers supposés ou à l’aide de recettes personnelles.

EricksonQuel rapport avec Milton Erickson ou même l’Hypnose thérapeutique en général ??? Aucun, bien sûr !

Si on peut comprendre qu’une fille idéalise son père, lui attribuant après coup les idées et qualités qu’elle aurait aimé qu’il ait – et surtout dans un contexte où il est facile et tentant d’idéaliser un thérapeute disparu pour en faire un “modèle”, une sorte de “gourou” – le moins que l’on puisse dire est que le choix des mots est maladroit.

L’insistance a vouloir imposer cette “drôle d’idée”, guidée par des intérêts financiers évidents (puisqu’elle donne des formations, en parlant de son père comme d’un “guérisseur”, attirant ainsi un public naïf), devrait éveiller les soupçons – même si dans l’idéal d’un “monde parfait” on aurait pu espérer que cette dame respecte la mémoire de son père… Après tout, bien d’autres qu’elle ont idéalisé Milton Erickson, lui attribuant une pratique qui correspondait à une recherche fantasmée et non à une réalité.

Le docteur Erickson doit donc se retourner dans sa tombe, à lire des choses pareilles sur lui !… Lui qui faisait partie du cercle des “sceptiques”, ces ultra-rationnels qui ne croient qu’au matérialisme le plus dur !… Lui qui a influencé les courants de pensée les plus rigoureux (Ecole de Palo Alto). Lui qui n’aimait pas la Psychologie (il détestait les théories sur l’humain et disait régulièrement beaucoup de mal sur les autres formes de psychothérapie ou sur la psychanalyse). Lui qui voulait réserver l’hypnose aux seuls médecins (il le répète assez dans ses livres, et même à ses “sujets” alors même qu’ils sont en état d’hypnose !)…

Carol Erickson, sa fille aînée, que j’ai connue personnellement, raconte qu’il ne voulait même pas parler d’hypnose avec ses propres enfants tant qu’ils n’auraient pas leur doctorat en médecine (pourtant aucun ne le devint)… Et le voilà aujourd’hui baptisé “guérisseur” – et par un de ses enfants en plus ! Il aurait pris cela pour une insulte.

L’HYPNOSE ERICKSONIENNE

Jusqu’à il y a une quinzaine d’années, l’Hypnose Ericksonienne était considérée comme une approche psychothérapique assez “dure”, réservée aux seuls médecins, selon les voeux d’Erickson lui-même. Les personnes qui se formaient alors en Hypnose Ericksonienne avaient une culture psychologique et souvent psychiatrique, une bonne connaissance de la psychothérapie en général ; ils connaissaient la vie et l’oeuvre d’Erickson, ses “manières” et techniques thérapeutiques, les personnes qu’il avait côtoyées (souvent des grands noms de la thérapie, comme les fondateurs de l’Ecole de Palo Alto). Ils avaient beaucoup lu avant même d’arriver en formation…

Bref, l’Hypnose Ericksonienne était une pratique élitiste et plutôt pratiquée par des hommes. On croisait peu de femmes en formations, tant la matière était aride.
Dans les années 1995-2000, les groupes de formation IFHE ne comptaient pratiquement que des hommes, tellement le sujet paraissait mécanique et “dépourvu d’âme” aux femmes, davantage portées sur l’intuition et le travail sur les émotions… Mais, on y était habitué, et c’était cela, l’Hypnose Ericksonienne. On l’aimait pour ce qu’elle était : une technique thérapeutique hors du commun !

Les professionnels sérieux de l’Hypnose Ericksonienne, qui connaissent la pratique telle qu’elle existait du temps d’Erickson (par lecture des écrits d’Erickson, et non ceux d’autres personnes), ne peuvent que s’effrayer des dérives décrédibilisant l’Hypnose Ericksonienne. Faire passer la pratique d’Erickson pour les soins d’un “guérisseur” ou d’un “chaman”… lui qui était le plus extrémiste des “pro-médecins”, c’est une violation complète de la mémoire d’Erickson, un irrespect total du travail qu’il a mené sa vie durant !

Erickson a lutté toute sa vie contre ceux qu’il appelait “les charlatans”, c’est-à-dire, selon son opinion : les thérapeutes “non-médecins”… Qu’elle aurait été sa réaction, d’après vous, si on l’avait traité lui-même de “guérisseur” ou de “chaman” ?… Imaginez le scandale !

Mais il n’y a pas à s’offusquer de la réelle personnalité d’Erickson : à son époque, de telles idées étaient normales. Après tout, il encourageait aussi la lobotomie (alors, technique de pointe, si on ose ce jeu de mot !) et il était également partisan des électrochocs.
L’époque était aux “femmes à la cuisine”. Monsieur le maire et monsieur le curé étaient, avec le docteur, les personnes importantes du village.
Il faut se remettre dans le contexte historique… Erickson avait 40 ans en… 1941 !! Quand mai 68 est arrivé, il était déjà à la retraite… Cela recadre.

Aujourd’hui, les temps ont changé. Aussi, peut-on conserver une pratique, sans pour autant chercher à cacher ou falsifier ce qui était, pour l’ancien temps, normal.

Evidemment, lorsqu’une personne est décédée, on peut tout se permettre en son nom… Et, bien sûr, certains formateurs peu scrupuleux se sont précipités sur l’aubaine d’enseigner une hypnose soi-disant “Ericksonienne”, avec l’appui inespéré d’une des filles d’Erickson, “gage de vérité” auprès du public non-averti !
Plus besoin de réelles connaissances techniques, moins de travail et pas ou peu de compréhension psychologique, sous couvert “d’intuition”, de “spontanéité”, de “chamanisme” ou autre jargon new-age…

TRANSMETTRE UN SAVOIR

groupe-hypnoseEnseigner l’Hypnose, tel que je le conçois et le pratique (moi et les Enseignants que je forme), c’est être le garant d’une tradition. L’Enseignant peut ne pas être d’accord avec une théorie ou une pratique : peu importe, c’est à lui qu’il revient d’entretenir une mémoiresans la falsifier, la modifier ou même l’embellir… L’Enseignant en Hypnose doit être capable d’être “éricksonien” lorsqu’il enseigne l’Hypnose Ericksonienne, ou d’être “humaniste” lorsqu’il enseigne l’Hypnose Humaniste (deux pratiques techniquement et philosophiquement opposées, mais bien utiles chacune dans leur contexte). Il doit savoir ce qu’il pratique et l’enseigner pour tel, sans mélanger les genre – sous peine de tout pervertir…

C’est seulement ainsi que nous pourrons continuer de savoir ce qu’est vraiment l’Hypnose Ericksonienne dans les années à venir…

Et si on souhaite faire évoluer une pratique, on la rebaptise : c’est ce qu’ont fait les hypnothérapeutes américains dans les années 80, à la toute fin de la vie d’Erickson, qui n’a fait qu’entr’apercevoir cette évolution, qu’il a constaté et dit ne pas pouvoir empêcher (lire “M. ma femme, Mme mon mari” de David Calof, dernier élève d’Erickson, dans l’introduction du livre). On appelle aujourd’hui la pratique actualisée de l’Hypnose thérapeutique : “Nouvelle Hypnose” (et cela, depuis 1979). C’est ce que pratiquent quasiment tous les hypnothérapeutes à notre époque, même lorsqu’ils continuent d’utiliser le terme “hypnose éricksonienne”.

Il est donc possible d’évoluer, mais il ne faut pas en cela entacher une pratique précédente et savoir la préserver, la transmettre telle qu’elle était.
C’est un devoir de mémoire.

LA FRATRIE ERICKSON…

Il faut savoir que Milton Erickson a eu 8 enfants : trois d’un premier mariage (jusqu’en 1933) et cinq autres d’un second mariage (à partir de 1936). Betty Alice Erickson étant le quatrième enfant d’Erickson, en faisant au plus rapide après le mariage avec Elizabeth Erickson, elle n’a pas pu naître avant 1937. Elle est donc plus jeune d’au moins 13 ans par rapport à sa grande soeur, Carol Erickson (née en 1924).

Milton Erickson a arrêté de travailler à l’hôpital en 1949, en raison de sa faible santé. Il reçoit en consultations libérales à partir de cette date, mais arrête aussi en 1951, suite à sa rechute de polio. Il se consacre ensuite (1953) à donner de temps en temps des petits séminaires en Hypnose, à travers le pays, sa pratique thérapeutique n’étant plus qu’occasionnelle, en raison de sa santé fragile.

C’est ainsi qu’Erickson se fait connaître et diffuse son savoir-faire, jusqu’à la rencontre avec Jay Haley (1955) qui écrira un livre de cas qui le rendra célèbre (1967) et avec Bandler et Grinder (1973) qui modélisent Erickson et donneront naissance à la PNL.

Betty Alice Erickson avait donc au maximum 14 ans quand son père a arrêté de pratiquer l’hypnose en consultations… Que voulez-vous qu’elle ait retenu du peu dont elle a pu être témoin ?… sachant que, bien sûr, son père ne recevait pas ses patients devant ses enfants !… Ajoutez à cela que, de la bouche de sa grande sœur Carol, leur père ne leur parlait jamais d’hypnose, et vous comprendrez aisément que Betty Alice n’est pas la mieux placée pour décrire ce que Milton Erickson pratiquait en thérapie.

D’ailleurs, Erickson parle parfois de ses enfants dans ses écrits (Robert, Roxie, Carol, le plus souvent) et parfois donc aussi de Betty Alice, mais il en parle comme de ses enfants, présents pour telle ou telle occasion ou qui ont eu telle ou telle réflexion d’enfant… Il n’en parle bien sûr pas comme de ses “assistants” ou “collaborateurs”, puisqu’ils étaient tous trop jeunes. Même si Betty Alice a pu assister aux formations que donnait son père dans ses dernières années de vie, elle en a appris autant que les autres participants (lire “Un séminaire avec Milton Erickson”, qui retranscrit intégralement une de ces formations).

Carol-EricksonCarol Erickson, l’ainée des enfants d’Erickson, auprès de qui je me suis formé dans les années 90, avait 27 ans quand son père s’est mis a donner des formations (et plus de 50 ans à sa mort), un âge plus adapté à comprendre une pratique thérapeutique comme l’hypnose.

TEL PERE, TEL FILLE ?…

Anecdote amusante, et qui montre que les enfants ne sont (heureusement) jamais comme leurs parents : dans ses séminaires, dont on a la trace enregistrée et écrite, Milton Erickson critiquait régulièrement la psychanalyse, la gestalt, l’analyse transactionnelle et, en général, toute pratique thérapeutique basée sur la psychologie. Il prônait une approche individualisée, “par personne”, selon des principes thérapeutiques mécanistes (agir sur le symptôme sans rechercher la cause)… Et Carol Erickson, qui dirigeait pourtant un “Institut Erickson” adore… l’analyse transactionnelle !!

En formation, elle aimait annoncer la fin des pauses ou des exercices en chantant des chansonnettes d’enfant. Elle s’asseyait sur le bord d’une table, les jambes battant la mesure. Et quand on l’interrogeait sur cette curieuse attitude, elle vous répondait : “je laisse mon Enfant Intérieur s’exprimer” ! Ce qui n’a absolument rien d’éricksonien, puisque le concept d’Enfant Intérieur vient de Jung, de ses élèves, puis a été repris par l’Analyse Transactionnelle. Toutes choses qu’Erickson détestait au plus haut point !…

On a donc une fille d’Erickson qui pratique l’hypnose mais aime une pratique que son père a dénigré toute sa vie ! 🙂

Carol porte le nom de “Erickson” mais n’est pas “éricksonienne” au sens technique. Elle le dit elle-même : “le seul éricksonien, c’était papa !” On peut donc imaginer une autre fille d’Erickson, fan de chamanisme… sans pour autant que l’on essaie de nous faire croire que son père l’était aussi !!

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RESUME & CONCLUSION

Aujourd’hui, l’observation de la pratique d’Erickson a servi à créer une forme d’hypnose améliorée et plus douce. Cette “nouvelle hypnothérapie” est une pratique rigoureuse, encadrée, sérieuse, d’ailleurs de plus en plus utilisée en médecine, en thérapie comme en entreprise…

Toutefois, par respect pour la mémoire de Milton Erickson, cette utilisation modernisée des techniques choisies d’Erickson a été rebaptisée “Nouvelle Hypnose” (Araoz, 1979), car Erickson lui-même n’a jamais pratiqué l’Hypnose comme on le fait actuellement. La Nouvelle Hypnose s’est ouverte à un plus grand nombre, même “non-professionnels”, qui découvrent en elle une clé de connaissance de soi…

En 1995, lorsque j’ai commencé à donner des formations en Hypnose Ericksonienne, les groupes comportaient 96% d’hommes… Aujourd’hui, grâce à la Nouvelle Hypnose, il y a 50/50 hommes et femmes dans les groupes, et même régulièrement davantage de femmes que d’hommes – ce qui témoigne de l’évolution de l’Hypnose thérapeutique, plus féminine, intuitive, douce, touchant les domaines de la psyché profonde et plus seulement de la thérapie (“réparer ce qui est cassé”)…

Milton Erickson avait perçu cette évolution de sa pratique – chose qu’il disait regretter mais “ne pas pouvoir empêcher” (Calof, 1978). Il parait donc normal de ne pas nommer “éricksonienne” une pratique qu’Erickson n’a jamais exercé, ni même connu de son vivant, pour la plus grande part.

La rigueur avec laquelle la Nouvelle Hypnose est enseignée et pratiquée n’empêche pas l’humanisme et l’intuition – preuve en est de l’enseignement diffusé à l’Institut Français d’Hypnose Humaniste et Ericksonienne (iFHE) où cohabitent avec bonheur Hypnose Ericksonienne, PNL, Nouvelle Hypnose, Hypnose Humaniste et même Hypnose Classique, Psychopathologie, Analyse jungienne, Symbologie, etc.

L’IFHE a d’ailleurs été la première école a ajouter le travail de l’intuition aux formations professionnelles en Hypnose Ericksonienne. C’est même la première chose que tout élève en Hypnose apprend dans nos cours, dès la première matinée de formation. Il s’agit, comme le préconisait Milton Erickson, de “faire confiance à son Inconscient”…

Mais comme le précisait à juste titre Richard Bandler, fondateur de la PNL qui a observé le travail d’Erickson durant ses dernières années de vie : “Faire confiance à son Inconscient, oui… mais un Inconscient qui a énormément travaillé !“, car Milton Erickson était un acharné du travail. Il passait des heures et des heures à étudier, pratiquer puis peaufiner, améliorer et simplifier, avec l’aide de son épouse, les séances d’Hypnose qu’il avait faites à ses patients…

Les formations en Hypnose IFHE sont donc très structurées. Leur continuum a été mainte et mainte fois étudié, retravaillé et amélioré. Il est en constante évolution. Comme dans tout domaine, on n’atteint pas un niveau technique correct sans travail – il ne faut pas se leurrer. Et il faut beaucoup de travail avant de pouvoir “lâcher les feuilles de cours” et “improviser intuitivement”, même sans prétendre atteindre le niveau du virtuosité de Milton Erickson.

Tenter d’égaler ce qu’un génie a mis toute sa vie à créer en “pratiquant intuitivement”, sans rigueur et travail, en négligeant l’apprentissage technique ?… C’est simplement n’importe quoi. Imaginez ce que cela donnerait en chirurgie, par exemple.

Souvenez-vous de cette phrase d’Edison : “le génie est fait d’1% d’inspiration et de 99% de transpiration” !

L’approche un peu “fleur bleue” que présente Betty Alice Erickson n’a donc rien à voir avec l’Hypnose Ericksonienne.

Carol Erickson, fille aînée de Milton Erickson, frôle aujourd’hui les 90 ans. Je me suis personnellement formé auprès d’elle et celle-ci parraine d’ailleurs l’IFHE depuis toujours. Elle peut en témoigner : contrairement à sa jeune soeur, Carol Erickson a réellement pu voir son père travailler et a une idée plus juste de sa pratique. Elle-même pourrait vous dire qu’elle ignore pour ainsi dire tout de ce que faisait son père – ce qui est honnête de sa part – même si, avec les années, elle est elle-même devenue une praticienne expérimentée de l’Hypnose thérapeutique (Nouvelle Hypnose).

Ainsi, très logiquement, il faut bien admettre : aucun des enfants de Milton Erickson, fusse l’aîné, ne peut réellement expliquer ce que leur père faisait en consultation. D’abord, parce qu’ils n’étaient pas dans le bureau avec leur père lorsqu’il travaillait. Ensuite, parce que leur père (c’était l’époque) ne leur parlait pas et ne leur expliquait certainement pas ce qu’il faisait professionnellement. Enfin, parce que, hormis Carol Erickson qui dirigeait l’Institut Erickson de Berkeley (Californie), aucun d’eux ne s’est intéressé à l’Hypnose avant que leur père ne devienne vraiment populaire, c’est-à-dire pour le grand public français dans les années 1990 !

Alors, quand vous voyez qu’un ou deux des plus jeunes enfants d’Erickson se sont découverts sur le tard des “connaissances en Hypnose Ericksonienne”, plus de quinze ans après la mort de leur père… et qu’en plus, dernièrement, Milton Erickson serait devenu “chaman-guérisseur”…   😀  …Il vaut mieux en sourire !…

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Milton-EriksonSi vous souhaitez apprendre ce que faisait Milton Erickson : lisez ses livres et articles :
– Les “Collected Papers of M.H.Erickson“,
– “Un séminaire avec Milton Erickson“,
– “Traité Pratique de l’Hypnose” qui sont des cours d’hypnose par Erickson,
– “L’Homme de Février“, le récit d’une thérapie…

Laissez Erickson vous expliquer lui-même son approche de l’Hypnose, plutôt que ce qu’en disent les autres, fussent-ils ses enfants qui, même certainement très bien intentionnés, n’ont forcément jamais su ce que leur père faisait.

imaginez que l’on demande au fils d’un chimiste célèbre de nous expliquer les idées et le savoir de son père ! Ce serait espérer que le fils a le même génie professionnel que son père… ce qui a peu de chances d’arriver.

Les enfants de Milton Erickson peuvent témoigner de l’homme et du père, pas du professionnel et de son savoir-faire.

En lisant les livres d’Erickson, vous découvrirez son vrai visage : un homme certes extrêmement intuitif, mais qui possédait avant tout une logique, un pragmatisme et un sens critique sans faille. L’alliance du cœur ET de la raison.

. Formations en Hypnose Ericksonienne, à l’IFHE

Nous sommes du futur

Très belle vidéo, qui illustre la magie de la vie…

Voici le texte en anglais et une traduction (à ma manière, j’ai juste changé 2-3 tournures de phrases). Merci à Christophe d’avoir ajouté les sous-titres en français à la vidéo.

“Greetings… We are from the future. Everything is going to be alright. The future is a beautiful place… But you will need some training in order to inhabit it.

“Bienvenue !… Nous sommes du futur. Tout va bien se passer. Le futur est un endroit magnifique… mais vous aurez besoin d’un peu d’entraînement pour l’habiter. 

In the future, technology evolves faster than any human mind can think. When the singularity occurred, we became like gods – able to create entire worlds in the blink of an eye.

Dans le futur, la technologie évolue plus vite que la pensée de n’importe quel être humain. Lorsque la singularité est survenue, nous sommes devenus comme des dieux – capables de créer des mondes entiers en un clin d’œil.

Every thought had drastic immediate impact. All of our dreams became a reality – but so did our nightmares. The future became a battle of ideas. We had to learn to direct our minds – to prevent dark psychological forces – from destroying all of us. Now with every new world we create, we summon the sacred imperative of mind… “Let there be Light.”

Chaque pensée a eu un impact radical et immédiat. Tous nos rêves sont devenus réalité – mais nos cauchemars aussi. L’avenir est devenu une bataille d’idées. Nous avons dû apprendre à diriger notre esprit – pour empêcher les forces psychologiques sombres de tout détruire. Maintenant, à chaque nouveau monde que nous créons, nous invoquons cette loi vitale et sacrée de l’esprit… “Que la Lumière soit.”

“How can we be from the future?” you might ask. Let us explain. Plants harvest light with near perfect efficiency. But this is impossible under classical physics. Along the way to the photosynthesizing core – photons of light should collide with other particles, but they don’t. A photon succeeding in reaching the core is as likely – as you sprinting blindfolded through a dense forest – reaching the center without striking a single tree.

“Comment pouvons-nous être de l’avenir ?” pourriez-vous demander. Laissez-nous vous expliquer : les plantes récoltent la lumière avec une efficacité proche de la perfection. Mais c’est impossible selon la physique classique. Pour aller jusqu’au coeur de la photosynthèse, les photons de lumière devraient entrer en collision avec d’autres particules… mais cela n’arrive pas. Qu’un photon réussisse à atteindre le coeur de la plante est aussi improbable que si vous sprintiez les yeux bandés à travers une forêt dense et que vous réussissiez à atteindre le centre sans taper dans un seul arbre ! 

Plants are engaged in a kind of miracle. The plant puts the photon into a state of quantum superposition, multiplying it by every route that photon could possibly take. Imagine – blindly sprinting through a forest – being multiplied into every one of the billions of possible paths. If any one of your possibilities were observed hitting a tree, the superposition would collapse – and that would be your final outcome, but the plant patiently refuses to observe any of these casualties – while at it’s heart it continues to sing… “Let there be Light.”

Les plantes sont impliquées dans une sorte de miracle. Elles mettent le photon dans un état de superposition quantique, le multipliant pour chaque itinéraire que le photon pourrait prendre. Imaginez : vous sprintez en aveugle à travers une forêt et vous êtes multiplié par chacun des milliards de chemins possibles. Si l’une de vos possibilités s’avère être de frapper un arbre, la superposition quantique s’effondrerait et ce serait la fin de votre chemin… Mais la plante refuse patiemment de s’attarder sur ces accidents – tandis que, dans son cœur, chante encore… “Que la Lumière soit.”

When any of the possibilities finally reaches the core without fail, only that winner is observed. All the other possibilities disappear. The winner is transmitted back through time – from the future – and becomes the only possibility that ever existed. This is how photons reach the plant’s core with impossible precision. This is how you – and every organism in existence – overcame the massive improbabilities of life. – This is how we are from the future. This is how you will become the light of the world… as we invoke the sacred imperative together… “Let there be Light.”

Lorsque l’une des possibilités atteint finalement le coeur sans échouer, seul ce chemin gagnant est pris en compte. Toutes les autres possibilités disparaissent. La voie gagnante est retransmise à travers le temps – donc, à partir de l’avenir – et devient la seule possibilité qui ait jamais existé. Voici comment les photons atteignent le cœur de la plante avec une précision impossible. Voici comment vous – et chaque organisme dans l’existence – vous surmontez les immenses obstacles de la vie. – Voilà ce qui fait que nous sommes de l’avenir.

Ceci est la voie par laquelle vous allez devenir la lumière du monde… alors que nous invoquons ensemble la loi sacrée… “Que la Lumière soit.”

-oOo-

Ps : pour les curieux, voici un article du UCL (University College London) sur l’implication de la physique quantique sur la photosynthèse, à lire ici.

Êtes-vous dans PI ou le Nombre d’Or ?

piJe parle en formation “Hypnose Humaniste” des nombres univers, comme le célèbre Pi (3,14159…). Il semblerait qu’il soit possible de trouver au sein de ces nombres hors du commun – aux dimensions titanesques et probablement infinies – l’intégralité de ce qui existe (toutes suites finies de chiffres, même immenses), donc comme votre nom (en numérique), votre date de naissance, votre musique préférée, les passages cultes de votre film favori ou votre biographie complète ! Oui oui… même les versions modifiées… c’est juste incroyable !

Un ordinateur surpuissant permettrait de retrouver dans ces nombres infinis le codage numérique d’une symphonie complète ou celui de vos dernières photos de vacances (et même celles des prochaines) !… Ce qui se comprend, puisqu’un “nombre univers” est probablement infini : il doit donc forcément contenir toutes les suites possibles de chiffres – sans quoi, on aurait la preuve que les nombres univers ne sont pas infinis !

Ce qui est étonnant, aussi, c’est que de tels nombres existent (comme la racine carré de 2 ou le Nombre d’Or) et qu’on les connaisse… Ce sont comme de petits morceaux du code caché de la Vie !

A propos, “P.I.” est aussi l’abréviation de “Pure Information” : la Conscience ! 🙂

Alors, les sites internet sur Pi ne permettent pas de chercher dans tout le nombre Pi, mais seulement dans ses premiers millions de décimales (selon les sites).
Voici deux bons liens pour vous amuser :

Par exemple, ma date de naissance (12121970) apparait ici dans Pi :

431589418802974268561212197049582239707618997922
43158941880297426856^<– 29.982.748ème décimale

Si je chiffre mon nom (“Lockert”) en suivant la position des lettres de l’alphabet (A=1, B=2, C=3, etc.), cela donnera un nombre trop grand pour apparaître sur les sites internet (121531151820). Il serait bien dans Pi, mais trop loin pour les sites Internet.
Mais je peux réduire ce nombre en choisissant une base de 9 (A=1, B=2… I=9, J=1, K=2…). Je n’aurai pas les zéros, mais le nombre sera plus court, donc plus probable dans le début de Pi (donc accessible sur les sites internet). “Lockert” donnerait alors “3632592” et on le retrouve ici, dans Pi :

92210277138699037788363259251974629544606587857
92210277138699037788^ <– 25.759.113ème décimale

Le codage importe peu, puisque toutes les possibilités existent forcément dans un nombre infini (sinon, il ne serait plus “infini” !). Par exemple, si je prends plutôt une base de 10 (en comptant le zéro après le 9), “Lockert” donne alors “2531580” et il est ici dans Pi :

03536838600438538125253158074393775159737435661
03536838600438538125^ <– 18.724.862ème décimale

On pourrait chercher des choses plus longues : des phrases entières, l’encodage d’un morceau de musique… ou d’une photographie !! Bien sûr, ce serait trop long pour être retrouvé sur les sites Internet, mais c’est tout de même ahurissant !! Puisque l’on retrouve forcément tout dans un nombre univers (comme Pi), la photo de votre naissance (sous forme numérique) se retrouve quelque part dans cette incommensurable suite de chiffres… tout comme la photo de votre rentrée des classes à 11 ans… celle de l’anniversaire de vos 50 ans… ou le cliché pris pour votre enterrement.

Il y a dans Pi la description de ce que vous avez fait aujourd’hui… et de ce que vous auriez pu faire si (vous aviez pris telles ou telles autres décisions)… La description de l’univers de tous vos possibles et la description de tous les possibles d’un univers sans vous aussi 😉

Eh oui, car comme déjà écrit en début d’article : si on pouvait trouver une chose qui ne soit PAS dans Pi, alors on saurait qu’il n’est pas infini… Pour l’instant, on cherche, mais l’infini, il est difficile d’en trouver la fin !!
Ce qui répond à une question philosophique : “Oui” tout est écrit “Mais” dans un ensemble infini de réponses possibles ! Donc, toutes réactions, tous choix, toutes possibilités (et impossibilités) sont là, à disposition… Alors, oui, vous êtes libre. Tout est écrit ET vous êtes libre.

-oOo-

Vous pouvez aussi jouer à vous découvrir dans cet autre “nombre univers” qu’est le Nombre d’Or, sur le même site, de la même manière : cochez “Phi” dans la case “Constant”… mais cette fois, la base de données ne fait “que” 500 millions de décimales ! (Donc, on a moins de chances d’être dedans)
Et voilà :

08624095039649141272363259227494583635437172509
08624095039649141272^ <– “Lockert” est à la 5.852.824ème décimale

Amusant de se retrouver dans le Nombre d’Or, non ? 😉

C’est grand, l’infini !!!

>> Lisez aussi cet article, complémentaire…

Hypnose : thérapie brève ?

Dans quels cas et pour quels types de symptômes ?

Déjà, l’Hypnose est une forme de “thérapie par la parole”, ce que le grand public appellerait de la “psychothérapie”, donc quelque chose qui ne concerne que les soucis d’ordre psychologique. Elle peut être appliquée dans le domaine médical par des médecins qui seraient formés en hypnothérapie, mais cela ne concerne pas les hypnothérapeutes habituels.

Par ailleurs, l’Hypnose est réputée pour ses traitements “miraculeux”, souvent très rapides. Certains cas trouvent même solution en une seule séance… De là à s’y méprendre et à généraliser cet impact thérapeutique, il n’y a qu’un tout petit pas, qu’il ne vous faudrait pas franchir, sous peine de tristes désillusions.

Alors, dans quels cas puis-je m’attendre à un résultat rapide et durable en Hypnothérapie ? Et dans quels autres cas devrais-je prévoir un travail sur moi plus long ?

Deux grandes familles de problèmes

Pour faire simple, il est possible de classer les soucis qui amènent les gens en thérapie en 2 grandes familles :

1- Les problèmes structurels : tout ce qui est dysfonctionnement de l’Inconscient. Phobies, anxiétés, compulsions (tabac, nourriture, ongles rongés, énurésie, etc.)… font partie des symptômes dans lesquels l’Hypnose Ericksonienne et la Nouvelle Hypnose excellent. Milton Erickson expliquait que les problèmes venaient souvent du fait que “le conscient essaie de faire ce que l’Inconscient aurait mieux fait”. Ce qui est très vrai, c’est souvent la cause de nos problèmes… mais ce n’est pas toujours le cas !

Donc, dans toutes les situations où mon Inconscient ne parvient plus à fonctionner correctement, où il est pris de court, blessé ou perdu : le thérapeute va vous aider à entrer en état d’hypnose, ce qui rendra votre Inconscient encore plus accessible que d’habitude ; ensuite, il pourra expliquer à votre Inconscient, grâce à une façon de parler très particulière, qu’il peut “changer les choses”… Rassurez-vous, le thérapeute n’ordonnera pas de voie de guérison particulière. Votre Inconscient sait très bien ce qu’il fait ! Il est parfois juste comme une petite voiture à ressort, coincée dans un coin de pièce. Il suffira de lui indiquer d’autres chemins possibles, et éventuellement les moyens d’accéder à ces chemins, pour qu’il en choisisse un qui lui convienne (le meilleur pour vous, vous pouvez faire confiance en votre instinct de survie !)… et tout reprendra son cours, presque “tout seul” – en tous cas, sans que vous ayez quoi que ce soit à faire au niveau volontaire.

L’Hypnose thérapeutique habituelle est formidable pour traiter les cas de cette première famille de problèmes : votre Inconscient est capable de vous faire vivre sainement, tout allait bien “avant”, sauf que vous êtes passé trop près d’un buisson d’épine, et vous vous êtes piqué ! L’Hypnose Ericksonienne ou la Nouvelle Hypnose vont aider votre l’Inconscient à repérer l’épine et lui expliquer les moyens de retirer cette épine. Vous voilà sorti d’affaire, et généralement cela n’aura pris que trois ou quatre séances – parfois juste une.

2- Les problèmes profonds : l’Inconscient fonctionne très bien, mais il vous procure une vie de souffrance… On pourrait dire qu’il fonctionne “très bien : mal” ! Il n’a rien de cassé, pas d’épine, au sens d’épisode blessant accidentel. Non, mais c’est pire que ça : c’est toute la vie de la personne qui lui a forgé un Inconscient pathogène… Tout en elle souffre d’être ce qu’elle est… En fait, l’idéal serait qu’elle “change d’Inconscient”. C’est une façon exagérée de le dire, bien sûr, mais l’idée est là.

La thérapie va consister ici en une rééducation complète, de nombreuses prises de conscience, de tous les mécanismes qui entretiennent le système pathogène. L’Inconscient est une boule de souffrance. Il ne génère que des épines. Il ne servirait à rien de retirer ces épines au fur et à mesure où elles sortent : ce serait sans fin ! On ne peut pas passer toute sa vie en thérapie… Ce qu’il faut, c’est aider la personne à acquérir un Inconscient plus sain, une base émotionnelle stable et confortable, qui permettra une vie heureuse et en pleine santé.

TherapieIl est facile de comprendre qu’un tel “changement de vie” ne se fait pas en 2 ou 3 séances ! Ne serait-ce que parce qu’il est très difficile de changer “ce que l’on est”, émotionnellement. Chaque marche gravie demandera à s’y acclimater, à s’y habituer. C’est très dur psychologiquement, très déstabilisant – au point que certaines personnes préfèrent rester dans l’ancienne souffrance, plutôt que risquer un avenir meilleur, mais inconnu. Il faut le vivre pour le comprendre. Cette thérapie de fond demandera donc du temps, parce que vous en aurez émotionnellement besoin mais, l’objectif enfin atteint, ce temps de maturation ne vous aura finalement pas paru si long, au regard du bonheur et de l’équilibre de vie que vous aurez gagné.

Le souci est qu’il est difficile de donner une liste des symptômes susceptibles d’être traités rapidement et de ceux qui nécessiteront une thérapie plus longue… Seule une bonne discussion avec votre thérapeute lui permettra de “cibler” à peu près l’origine probable de vos soucis : structurels (thérapie courte) ou de terrains (thérapie longue).

Par exemple, une dépression qui tiendrait sa cause d’un deuil non fait pourrait être réglée en 2 ou 3 séances, et déjà la personne irait mieux tout de suite après la première séance, grâce à une technique de “traitement des deuils”… Par contre, si la personne est dépressive car sa mère l’était (par exemple) et la mère de sa mère peut-être aussi, et qu’elle a appris à vivre ainsi (ou à cause de n’importe quel problème éducatif qui aura “forgé” la personne dans sa dépression), la thérapie ne consistera pas à seulement retirer une épine ou couper un lien avec le passé : il faudra que la personne prenne conscience de tout ce qu’elle fait dans la vie qui entretient son “ancienne” personnalité, afin de ne plus reproduire ces pensées et comportements, il faudra probablement qu’elle modifie nombre de ses croyances dans l’existence – c’est un peu comme refaire soi-même toute son éducation, c’est un travail immense, difficile et de longue haleine. Il faut beaucoup de courage pour entreprendre et tenir ce chemin de changement personnel. Le thérapeute est une aide et un guide, durant les mois et peut-être les années de restructuration et de maturation psychologique. Une voie difficile, mais qui mène au “paradis sur Terre” ! Une voie qui mérite d’être suivie, pour tout le bonheur qu’elle permet.

Conclusion

Il reste à préciser, au cas où il serait encore nécessaire de le faire, que la “psycho”-thérapie ne répare pas les infections virales ou les bras cassés, pas plus qu’elle ne fait de miracles auprès de personnes handicapées physiques ou mentales. Il faut rester lucide et garder les pieds sur terre. Une maman qui nous appelle pour savoir si on peut guérir son enfant autiste (“parce qu’elle l’a vu à la télé !”) se fait d’immenses illusions, et on peut lui souhaiter de ne jamais rencontrer de pseudo-thérapeute qui aurait la maladresse d’encourager ou d’entretenir ce genre de fantasme… au risque de se heurter tôt ou tard à une désillusion très douloureuse.
A la limite, les parents d’un enfant handicapé mental (autisme, schizophrénie…) pourront se former eux-mêmes en Hypnose thérapeutique pour mieux aider leur enfant au quotidien. Ils ne le guériront évidemment pas, bien qu’il existe quelques “cas miraculeux” dans la littérature thérapeutique. Ill faut bien garder en tête qu’un miracle est… un miracle ! On ne peut le forcer ou le produire volontairement… La formation donnera donc aux parents des outils et un peu plus de force morale pour accompagner leur enfant – et c’est déjà beaucoup.
De la même manière, le thérapeute pourra être de grande aide en soutien moral pendant le traitement de graves maladies, telles que le cancer, le sida, la sclérose en plaque, etc. De plus en plus de médecins prescrivent d’ailleurs un soutien psychologique à leurs patients souffrants de maladies lourdes.

Pour toutes les autres situations, on peut compter deux formes de thérapie, et souvent deux types de thérapeutes…
# Si vous savez à coup sûr que votre cas est léger (sans cause familiale ou sociale évidente, par exemple), alors “Oui”, vous pouvez espérer ce fameux “traitement en 1 séance” dont parlent les livres d’Hypnose – ou du moins résoudre votre situation en quelques semaines.
# Si par contre, vous ne savez pas ou vous avez un doute, attendez-vous à devoir vous impliquer personnellement, à vous engager dans votre thérapie comme on prend une voie de secours. Un chemin vers une vie meilleure qui ne dépend, en durée, ni de vous ni du thérapeute, mais de l’ampleur du changement nécessaire en vous.

Quelle que soit votre route, mes meilleures pensées vous accompagnent.

. Annuaire d’Hypnothérapeutes Ericksoniens (thérapie brève)
. Annuaire d’Hypnothérapeutes Humanistes (thérapie brève et psychothérapie)

. Se former en Hypnose, pour soi-même ou pour devenir hypnothérapeute

L’Hypnose classique n’est pas une hypnose “de spectacle”

Yannick-hypnose

Yannick Mariolle, Enseignant IFHE en Hypnose récréative, réalisant une “chute arrière” en spectacle

L’Hypnose Classique est l’hypnose de nos grand-pères, celle qui a donné naissance à la “psychothérapie” (nom inventé par Bernheim en 1891 pour désigner le soin par suggestions hypnotiques). Elle fut et reste utilisée de bien des façons, y compris par les hypnotiseurs de music-hall, qui ont eu le mérite de conserver la mémoire de cette forme d’Hypnose, y compris durant ses années creuses (cf. Historique de l’Hypnose).
Pourtant l’Hypnose Classique ne saurait être assimilée à l’Hypnose de spectacle, qui n’en utilise que certains outils basiques et qui se distingue par de nombreuses spécificités techniques.

 

Les différences entre l’Hypnose Classique et l’Hypnose de spectacle

Tout d’abord, attention à l’ancienne confusion entre Hypnose Classique et Hypnose de spectacle : si cette dernière utilise les bases techniques “classiques” pour faire du spectacle, distraire et (parfois) éduquer le public, elle n’est pas toute l’Hypnose Classique qui, elle, est avant tout une pratique thérapeutique… L’Hypnose Classique est un fondement technique que l’on retrouve dans toutes les pratiques de l’Hypnose, donc forcément aussi en Hypnose de spectacle, mais l’Hypnose Classique, thérapeutique, ne saurait se résoudre à la seule pratique du spectacle, très loin de là !

Chaque hypnothérapeute, quelle que soit la forme d’Hypnose qu’il pratique, utilise donc au quotidien des techniques de suggestions, directes et indirectes, qui viennent de l’Hypnose Classique (cf. le livre “Hypnose” de James Braid, créateur du mot “hypnose”, qui explique déjà en 1843 les formes directes et indirectes de suggestion)…
On ne peut pas rejeter quelque chose qui est à la base de tout ce que l’on fait !

Alors, bien sûr, contrairement aux thérapeutes, les artistes doivent faire preuve de spectaculaire. Ils ont un show à assurer. Pour cela, il existe des techniques spécifiques de reconnaissance et de sélection des « meilleurs sujets », ceux qui démontreront rapidement les phénomènes hypnotiques nécessaires au spectacle.

Les hypnothérapeutes ont d’autres impératifs, pas forcément plus évidents : en thérapie, impossible de choisir son sujet, on est obligé de réussir avec toute personne qui se présente (au moins l’induction hypnotique !). Et le patient veut avant tout guérir ; que l’hypnose soit un état de conscience qui s’apprend lui importe peut ; qu’il soit lui-même plus ou moins prédisposé à l’hypnose non plus : il veut entrer en transe tout de suite pour travailler sur son problème. Point.

En spectacle, l’état d’hypnose et ses phénomènes sont le but à atteindre. En Hypnothérapie, ce sont des moyens au service du processus thérapeutique.
Les techniques d’induction hypnotiques sont aussi très différentes, que l’on soit en spectacle (sélection des sujets sensibles, phénomènes spectaculaires impératifs) ou en thérapie (toute personne doit entrer en transe, pas besoin de phénomènes spectaculaire mais d’une bonne disposition d’esprit).

Ainsi, il est des phénomènes hypnotiques que l’on ne peut produire qu’en Hypnose de spectacle, grâce à l’envoutement généré par la foule. Le sujet est “emporté” dans un rôle – qu’il a accepté implicitement en venant au spectacle, puis en se portant volontaire pour monter sur scène. Tous ses amis le regardent ; il a le trac ; il a chaud ; les lumières l’éblouissent… Désorienté, l’hypnotiseur le surprend en claquant des doigts ; il se sent tomber, comme évanoui, sans même avoir entendu le retentissant “Dormez !”
C’est la célèbre « interruption de pattern » de Dave Elman (souvent attribuée, à tort, à Milton Erickson). L’ordre vient saisir le cerveau reptilien, qui fait basculer la personne en transe bien avant qu’elle ne soit même consciente de la phrase prononcée par l’hypnotiseur… Facile à réaliser sur scène, où la personne est impressionnée ; très difficile en thérapie, où le thérapeute a, au contraire, établi un climat de confiance.

Par contre, nombreux sont les hypnotiseurs de spectacle qui viennent se former en Hypnose thérapeutique, curieux de découvrir par quel moyen un hypnothérapeute peut réussir à mettre en état d’hypnose une personne seule, sans la pression de la scène, sans l’ambiance étourdissante du spectacle – et une personne qui n’a pas été présélectionnée, en plus !…

On constate aussi que certaines personnes sont parfois un peu déçues, au début de leur formation en Hypnose thérapeutique : ça ne ressemble pas à l’idée qu’elles se faisaient de l’Hypnose. Ah, ça fonctionne… ça oui, et même très bien… mais… ce n’est pas l’Hypnose “comme à la télé”. Ces personnes voulaient une formation “sérieuse”, en hypnose “thérapeutique”, mais restent dans les attentes communes au grand public. C’est qu’elles confondent spectacle et thérapie.

Il n’y a pas de mal à utiliser l’hypnose en spectacle, si c’est fait correctement, avec discernement et éthique – mais l’hypnose de spectacle est une approche techniquement différente de l’hypnose thérapeutique. Vous pourriez être un excellent hypnothérapeute classique et incapable de faire un spectacle d’Hypnose… et vous pourriez être un showman surdoué et pourtant tout à fait incapable de mener à bien une thérapie, même par hypnose. Ne serait-ce que les procédés d’induction hypnotique sont totalement différents…

Il est bien sûr possible d’apprendre les deux approches. C’est le but de la spécialisation en “Hypnose Classique” que propose l’IFHE : les gens du spectacle s’initieront à l’Hypnothérapie pour de saines représentations, des shows autant éducatifs (voire thérapeutiques !) que spectaculaires ; les gens de thérapie découvriront l’importance et la puissance de leurs mots, en créant des phénomènes hypnotiques « comme à la télé ». Ils ressortiront de l’expérience plus confiants en leurs techniques thérapeutiques, conscients de leur impact sur la personne.

Les deux approches sont différentes et se complètent.

Alors, que pensez-vous de l’hypnose de spectacle ?

Je pense que toutes les formes de pratiques débilitantes devraient être interdites. Il est certain que les gens qui usent de la “communication d’influence” à fin de divertissement malsain ou d’abêtissement abusent des personnes les plus sensibles ou influençables – malheureusement, cette constatation dépasse le simple cadre de l’Hypnose… Voyez le matraquage télévisé et dites-moi si cela éduque ou si cela abrutie la population… N’est-ce pas une forme d’hypnose négative de masse ? (“Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible”, Patrick Le Lay, PDG de TF1, 9 juillet 2004)

Même en utilisant le plus mal possible notre “hypnose”, nous serions très loin de pouvoir faire autant de mal que les “spécialistes” du genre (politique, publicité, etc.)…

Ceci dit, et pour en revenir à ce qui nous concerne : pour que l’Hypnose dite “récréative”, celle qui ne sert pas à soigner, celle du music-hall, soit la plus éthique et bénéfique possible, il faudrait que ce genre de spectacle soit conduit par des professionnels connaisseurs et respectueux de la psychologie humaine, non pas pour la violer, mais pour faire leur « show » dans le respect des personnes qui se portent volontaires – car c’est tout à fait possible (cf. exemples dans le livre “Hypnose“).
Les phénomènes hypnotiques de l’hypnose sont spectaculaires et peuvent être provoqués pour le bien de la personne ! Ainsi, vous faites d’une pierre deux coups : d’abord vous avez le côté spectaculaire, et ensuite les volontaires sortent de l’expérience mieux qu’avant ! Ne serait-ce pas formidable ?

Mais quand vous voyez un hypnotiseur de spectacle pousser un “volontaire” à mimer un suicide (alors pour la personne en transe, c’est réel !!) ou transformer trente personnes en une horde de singes en rut qui vont se précipiter dans l’assistance pour choisir une « femelle »… c’est débilitant et pervers. Cela ne devrait pas exister… Tandis qu’une personne timide qui se sent devenir si forte qu’une dizaine de personnes alignées ne parvient plus à la pousser, à la faire reculer, celle-ci ressort de la soirée grandie et fière d’elle !

L’opinion publique, ignorante des techniques de l’Hypnose – et souvent des bases même de la psychologie – peste contre ces “méchants hypnotiseurs de spectacle” qui font croire au pauvre peuple naïf qu’ils ont un “pouvoir” sur les gens. Mais, réfléchissez un peu : tout le monde sait qu’il s’agit de spectacle (c’est dans l’intitulé même de ce type d’hypnose). C’est donc un peu comme aller voir un magicien : va-t-il vous dire avant chaque tour, “attention, ceci n’est pas de la vraie magie, il y a un truc !” ?… Évidemment que non ! Tout le plaisir est dans cette illusion, justement.
Un magicien qui pratique le “mentalisme” va vous faire croire qu’il est devin ou télépathe, mais tout le monde sait bien qu’il s’agit d’un artiste, qu’il y a “un truc” ! De la même manière, l’hypnotiseur de spectacle ne va pas passer son spectacle à vous répéter “en fait, c’est vous qui vous mettez en transe tout seul, je ne fais que vous guider, vous expliquer”… Ce serait vrai, mais ça retirerait tout le charme et le plaisir ! Alors, comme le prestidigitateur ou le mentaliste, l’artiste hypnotiseur fait croire à son public qu’il possède un pouvoir spécial. Ce n’est pas “abusif”, c’est son métier – et c’est pour ça qu’on vient le voir en spectacle.
De plus, les techniques de l’Hypnose Classique sont relativement basiques : la mise en transe ne fonctionne que parce que la personne y croit vraiment. L’hypnotiseur travaille sans autre filet que sa totale conviction de l’arrivée du phénomène hypnotique. Avertir son public qu’il n’y a “pas de magie” reviendrait à détruire sa capacité à faire son spectacle, à produire les phénomènes pour lesquels on est tous venus le voir. Impossible, forcément ! La magie est nécessaire…

Maintenant, il est tout à fait possible de laisser ses spectateurs dans le plaisir de cette illusion et d’utiliser tous les phénomènes hypnotiques que l’on voit en spectacle pour le bien des volontaires… Mais il faut déjà, pour cela, bien connaître l’esprit humain, la psychologie, les métaphores thérapeutiques et leur utilisation, etc.
Une suggestion hypnotique de contrainte rend les gens malades. Les professionnels de l’hypnose de spectacle le savent pertinemment, et ils font ce qu’ils peuvent pour éviter ce malheureux « contrecoup », mais ils ne sont souvent tout simplement pas formés pour utiliser positivement leurs suggestions, ce qui éviterait les effets négatifs secondaires tout en conservant l’effet spectaculaire et en offrant aux personnes une expérience mémorable et enrichissante.

C’est une question de formation…

. Se former (correctement) à l’Hypnose récréative, de spectacle
. Se former en Hypnose thérapeutique, incluant l’Hypnose classique

Une jolie histoire d’hypnose et de synchronicités

Nathalie a posté son témoignage sur ma page Facebook en 2012… Pour le préserver de l’engloutissement, ce qui aurait été dommage, je l’ai “copié-collé” ici.


Bonjour Olivier ,

J’ai repris l’expérience de la Reconstruction Hypnotique que vous m’aviez faite il y a maintenant 1 an et elle est encore plus vivante maintenant qu’elle ne l’avait été durant l’université d’été. Je l’ai ré-exprimée avec des mots encore plus vrais, plus authentiques et uniques… une vraie explosion d’émotions d’un moment présent, bien ancrée encore aujourd’hui. Je voulais vous le faire partager à nouveau.

Voici :

Expérience de Reconstruction Hypnotique
Démonstration en formation d’Hypnose Ericksonienne, “Praticien 1”, début août 2011

Coucou les P’tits loups, Voilà quelques jours que j’ai mis sur papier le jour de ces fameuses synchronicités, et j’avais envie de vous faire profiter de cette expérience démonstrative de Reconstruction Hypnotique à vous tous (travail sur un conflit intérieur avec une induction humaniste [quelque chose qui me transcende sans pouvoir expliquer pourquoi]) avec le seul et l’unique Olivier Lockert, vécue de l’intérieur par le cobaye lui-même…

J’espère que cela vous fera revivre ce moment exceptionnel, authentique, vrai et fort d’émotions…

Bisou à tous !

————-

Mon conflit intérieur traitait d’un sujet brûlant : mon métier actuel (militaire) qui ne me correspondait plus tout à fait et le futur métier que je veux faire (hypnothérapeute).

Le vrai problème était que je ne supportais plus du tout mon métier et ne pensais qu’à ce que je voulais vraiment être après. Donc conflit entre ce que je suis, quelque part, obligée de continuer à faire en ce moment, et ce que j’aimerais au fond de moi faire vraiment pour mon épanouissement personnel et complet.

J’avoue que ça fait étrange d’avoir autant d’yeux penchés sur soi dans la salle de formation. Mais naturellement, j’arrive à faire abstraction (les 2 semaines de “Technicien” et “Praticien 1” m’ont bien rodé là-dessus)… Donc Olivier Lockert me parle, me pose des questions, il joue beaucoup sur les mots et petit à petit, je me sens partir et, à la fois, être complètement présente, mais c’est une présence particulière : je ne suis plus la Nathalie “physique”, je suis impalpable, je suis présence, je suis esprit… Je me sens comme l’énergie, ces particules qui se déplacent partout, qui font partie de tout, qui touchent tout. Je faisais partie un peu de tout le monde dans la salle, du décor et un peu plus (je vous assure que cela fait une drôle d’impression quand on ne l’a jamais ressenti avant et cela me fait un bien profond en même temps).

Je faisais partie aussi du dehors, de la nature (cette présence d’être partout à la fois était incroyable)…

Olivier me fait une double-lévitation des bras (et je crois qu’il n’a pas eu besoin de me dire grand-chose, il me semble l’avoir entendu me souffler que je savais ce que c’était une lévitation des mains avec les semaines de formation (et il avait bien raison) donc que je pouvais me la faire toute seule et je crois bien que c’est ce que j’ai fait et mes bras se sont envolés tous seuls, rapidement, comme le déploiement des ailes d’un aigle blanc (pour moi, très symbolique, car cela représente un guide que j’ai rencontré dans une initiation chamanique lors d’une transe au Maroc).

Il me demande de m’adresser à mes 2 parties et de les symboliser, chacune, dans chaque main. Respectivement :

La main gauche : c’est le passé pour moi (même dans ma façon de répondre aux questions à Olivier, lorsque je parlais, tout ce qui représentait le passé, je le mettais du côté gauche) ; représente le côté militaire qui me déplait complètement, qui m’agace vraiment très fort. C’était un coffre fort très particulier, en bois massif marron ou bordeaux, et à la fois précieux, comme si c’était très travaillé avec minutie (pour lequel, on aurait pris vraiment du temps pour le faire), avec des liserés dorés (les écrits de ma collègue disent que le coffre-fort représente la structure qui soutient l’identité et, à l’intérieur, il y a quelque chose de précieux). On pourrait presque le caresser et sentir sa douceur sous les doigts.

Et plus, Olivier parle de ce côté militaire et, plus au fond de moi, je semble bouillir de colère et il me propose 2 solutions camouflées (il me dit que je peux faire hypnothérapeute dans le militaire et que, d’ailleurs, il connait 2 militaires qui le font, l’un qui était resté militaire et s’occupait de personnes après les missions dures comme celles après l’Afghanistan, et l’autre n’était plus militaire mais travaillait pour eux)…

Et plus Olivier insistait sur ses solutions et plus le temps au dehors était en train de se gâter : il tombait des trombes d’eau comme pour montrer mon désaccord total avec lui et ce qu’il me donnait comme portes d’ouverture. Incroyable !… Je n’en croyais pas mes oreilles (car j’avais les yeux fermés). Je percevais tout par sensations… mais c’était comme si je voyais ce qui se passait – trop étrange. On ne s’entendait plus parler, tant il pleuvait dehors, sur le toit de l’école !

Le ciel était en colère, et c’était la même impression de colère à l’intérieur de moi. J’en avais un peu honte, comment je pouvais exprimer ainsi mes émotions et qu’elles soient aussi évidentes et véritables…

LotusLa main droite : c’est le futur (je vois toujours mon avenir à droite) ; représente ce que je veux être, hypnothérapeute (une belle fleur de lotus épanouie blanche, un peu rosée sur les bords)… La pluie a cessé tout aussi soudainement qu’elle s’était mise à tomber comme des cordes. Il ne tombe plus que quelques gouttes… comme si elles s’amusaient à caresser le toit de l’institut…

Pendant ce temps, Olivier avait remarqué mon nom de famille (Rivière) et a fait énormément de jeux de mots à ce sujet (fleuve, eau, mer, océan… tout tournait autour de l’eau, je ne rappelle plus du tout de ses expressions) et à chaque fois, j’étais explosée de rire… Mon rire résonnait dans la salle. Un rire que j’apprenais à découvrir, à connaître dans cette formation car il avait une résonance profonde, vraie, authentique et avait ce pouvoir unique de déclencher le rire des gens qui l’entendaient, je trouvais cela beau et magique. J’aime ce rire pur…

Enfin, Olivier a demandé que je pose la question à chaque partie symbolisée dans chaque main :

A la partie gauche : “pourquoi tu es là ? Que veux-tu m’apporter comme message ?” Le coffre-fort me dit “Je suis là pour construire ta personnalité”. Je m’adresse toujours à ma partie gauche : “qu’est-ce que je peux faire pour t’aider dans cet objectif ?” La partie gauche me répond : “être MOI”.

A la partie droite : « que m’apportes-tu comme message ? » Réponse : “PAIX INTÉRIEURE”… Je demande : “que veux-tu que je fasse pour t’aider à atteindre ton objectif ?” Réponse : “Tu as le pouvoir… de toucher le… cœur… des gens par… ton… Humilité, ta… Sagesse et ton… Amour”.

C’était très dur de prononcer cette phrase, les mots avaient du mal à sortir de ma bouche. Chaque mot avait une signification, une intensité, ils étaient pour moi empreints de très intenses et belles émotions que je n’avais jamais exprimées jusqu’à présent – surtout de vive voix devant tous ces gens autour de moi, qui ne me côtoyaient qu’à travers la formation.

Comme si je n’étais plus maître de moi-même à cet instant, c’était vraiment puissant… comme quelque chose qui me guidait même à travers mes paroles. Et Olivier me reprend et me demande de redire la phrase en “Je”… Et là, c’était encore plus puissant qu’avant ! Et quand je prononce ces Mots, avec la respiration entrecoupée, c’est vraiment trop étrange, c’était vraiment fort : “J’ai… le… Pouvoir… de Toucher… le Cœur des Gens… par Mon Humilité, Ma Sagesse… et Mon.. Amour”.

Ma respiration était troublée d’émotions comme si quelque chose de fort était sorti et n’avait attendu que cet instant pour s’exprimer.

Enfin… c’était une explosion d’émotions fortes, puissantes et douces à la fois. Je ne prenais conscience vraiment qu’en prononçant les mots, à ce moment précis : de m’exprimer aussi sincèrement, avec autant d’authenticité, de vrai, cela ne m’était jamais arrivé…

J’avais les larmes qui ne coulaient que du côté droit. C’était particulier et étrange à la fois, surtout quand tu t’en rends compte, que tu en prends conscience… “La Pensée crée la Réalité” me dit Olivier, et ça s’est ancré, imprégnée en moi, dans chacune des particules de mon être. Cette phrase très significative pour moi, elle faisait partie de moi. Avais-je besoin d’en trouver l’explication ?

Ensuite, nous avons remonté les niveaux logiques (croyance, identité) pour découvrir ce que ces 2 parties désiraient pour moi :

Côté gauche : paix intérieure… (“pourquoi ? à quoi ça sert ?”)… Être bien, être Heureuse.

Côté droit : être bien, être Heureuse.

Maintenant que l’on savait que les 2 côtés désiraient exactement la même chose pour moi (les 2 parties voulaient m’aider à atteindre le même but commun, elles en prenaient aussi conscience par cette expérience), j’ai demandé à chaque partie (guidé par ce que me soufflait Olivier) d’échanger avec l’autre une qualité ou ressource utile à l’autre. Et les 2 parties semblaient complètement d’accord… Les premiers pas vers la reconstruction…

Petit à petit, les mains qui flottaient toujours en l’air se sont attirées l’une vers l’autre avec une force incontrôlable. Je sentais cette énergie puissante entre mes mains, c’était incroyable… Il faut le vivre pour le croire (ou peut-être y croire déjà pour le vivre ?) tellement c’était fort et intense… et les doigts se sont touchés à des endroits particuliers très significatifs. Olivier m’expliquait minutieusement.

L’alliance s’est faite au niveau des 2 majeurs : selon les écrits d’une copine témoin de cette séance, cela aurait été comme pour dire que cette évolution permettait de consolider la famille, de créer une nouvelle unité…

Progressivement, les 2 mains unies se sont dirigées naturellement vers le plexus solaire (le cœur) et semblaient former un symbole ; je le sentais ancré en moi… Je sentais une énergie paisible, harmonieuse, se diffuser de manière si équilibrée et si naturelle en moi. Cela me disait « laisse circuler en toi »…

J’étais complètement en harmonie à l’intérieur comme à l’extérieur, d’un calme olympien, en fusion/unité avec le reste du monde autour de moi. D’ailleurs, j’entendis le chant mélodieux d’un oiseau qui semblait me dire “bravo, félicitations ma grande !”

Olivier, qui perçut aussi le chant caractéristique de cet oiseau, qui était là, venu d’on ne sait où, me demanda : “tu te rends compte de ce qui se passe ?” et je crois bien que je prenais tout à coup vraiment conscience de l’importance de ce moment présent, comme si cela devait se passer à cet instant. Avec une douce voix apaisée et harmonieuse, je lui répondis “oui, complètement !” (peut-être avec un peu d’impertinence ou d’insolence naïve, je ne sais trop)…

Lorsque Olivier me demanda d’ouvrir simplement les yeux… le calme était perceptible sur tout le monde, comme si tous avaient vécu avec moi cette expérience unique.

C’était formidable cette sensation pleine et entière. On pouvait la toucher du bout des doigts. La frontière du silence apaisant était là, telle une dimension dans laquelle on se trouvait tous. Il n’y avait plus de mot ni son pour exprimer les choses autour de moi. Je trouvais cela tellement formidable et beau, c’était un moment présent, pur et intense d’émotions, d’authenticité – et même la nature au dehors était en plein accord avec cet instant, ce moment, cette décision prise pour moi…

Qu’avais-je à amener de si important ? me disais-je au fond de moi. J’étais persuadée de ça : c’était MAGIQUE…

J’avais une envie subite de faire partager mon impression première aux autres de la formation, comme une enfant de 4 ans qui venait de découvrir une merveille de la vie, et quand j’ai ouvert les yeux, quelque chose était tout à coup différent, avait changé, comme quelque chose de nouveau mais sans pouvoir expliquer comment et pourquoi… et ce qui est drôle, c’est que j’ai voulu faire remarquer/partager à tout le monde. Cela me paraissait tellement naturel :

“Vous avez remarqué qu’il pleuvait à torrent au début et que maintenant cet oiseau se met à chanter et il fait soleil ?” Et tout le monde se met à rire à l’unisson, car c’était tellement flagrant, tellement magique cet instant !…

J’étais encore sous le coup de l’émotion… je sentais en moi que quelque chose de décisif et magique s’était passé, je ne pouvais pas mettre de mot là-dessus… et la nature le confirmait par ses signes à elle…

Ce moment s’est prolongé tout l’après midi, par l’intermédiaire d’autres signes, pour ceux qui ont prit le temps de les écouter, de les percevoir…

Quelques minutes à peine après la démo, les fameux 2 militaires dont Olivier m’avaient parlé tout au début de l’expérience sont arrivés l’un après l’autre !! Olivier me les a présentés et j’ai eu l’occasion de leur parler… C’était un moment significatif de nouvelles à venir… (NDR : alors que ces deux militaires ne se connaissaient pas et habitaient chacun à l’autre bout de la France, et n’avaient donc aucune raison de passer ce jour-là à l’IFHE, encore moins les deux au même moment !)

Et juste après, une stagiaire (Constance) désirait écouter un CD avant de l’acheter : on se rendit compte que la musique qu’elle aimait venait du disque “L’Éveil du Lotus”, de Michel Pépé (précisément le symbole qui correspondait pour moi à l’épanouissement, l’ouverture, l’accomplissement du lotus !). Très symbolique pour moi, empreint de beaucoup de sensations fortes intérieures…

Enfin, une autre stagiaire avait désiré être volontaire pour la démo avec Olivier et les choses avaient faites que les pinceaux se sont emmêlés et c’est moi qui suis passé… mais les changements qu’elle désirait étaient similaires aux miens et, chose vraiment incroyable : elle avait un tatouage de lotus complètement ouvert sur le corps (au nombril) !!…

Drôle d’après midi, n’est-ce pas ?
Des moments magiques et aussi forts que ça, on voudrait en vivre tous les jours…

Voila. J’espère que je vous ai fait vivre un peu de cette expérience, qui est pour moi magnifique et magique.

A bientôt. Bizz,
Nat.

La petite fille et le physicien

physicien-et-petite-filleUn physicien et une petite fille se retrouvent assis côte à côte dans un train.

Après un moment silencieux, rythmé par les cahots du train, le physicien se présente à la petite fille et lui dit :
Veux-tu que l’on parle un peu ensemble ? Il paraît que les voyages passent beaucoup plus vite lorsque l’on parle avec quelqu’un.
La petite fille le regarde, puis répond :
D’accord, de quoi voulez vous qu’on parle ?
L’ homme dit :
Eh bien, si on parlait de physique quantique ?
– Pourquoi pas, mais j’ai une question préalable.
– Dis-moi…
– Alors: une chèvre, une vache ou un cheval mangent tous la même chose, de l’ herbe… et pourtant la chèvre fait des petites crottes, la vache fait des bouses plates et le cheval de gros boulets verts, comment expliquez-vous cela ?

Le physicien, pantois, réfléchit un instant puis doit avouer :
Ma foi, je ne saurais l’expliquer…
Alors, sarcastique, la petite fille :
Eh ! Comment voulez-vous que l’on parle de physique quantique alors que vous ne maîtrisez même pas un petit problème de merde !!

🙂

Alors, pour information, puisque je vous parle souvent de physique quantique, je vais répondre à la question de la petite fille !

Bien sûr, chèvres, vaches ou chevaux mangent tous la même chose, mais leur taille, leur système de digestion et leur habitat sont différents.
– Chèvres et moutons, par exemple, se sont habitués à des conditions souvent arides. En tant que ruminants, leur intestin récupère le maximum de l’eau contenue dans l’herbe. Leurs déjections prennent ainsi plus facilement la forme que leur donne l’intestin : des petites boulettes assez sèches !
– Les chevaux fonctionnent presque de la même manière, à la différence que ce ne sont pas des ruminants et qu’ils n’ont qu’un petit estomac qui se “vidange” au fur et à mesure de la digestion. Le tout étant moins performant que chez les chèvres ou moutons, il reste de longues fibres qui forment les “crottins” que vous connaissez.
– Les vaches, quant à elles, sont les Rolls-Royce des ruminants, avec leur quatre estomacs et une capacité à absorber le maximum de la nourriture ingérée. Il ne reste donc plus grand chose à rejeter – et comme leur climat de vie ne les amène pas à garder toute l’eau, elles rejettent des “bouses” relativement liquides.

Voilà, vous pourrez montrer votre science aux amis… en plus de leur raconter les miracles de l’hypnose et les arcanes de notre esprit !
Bonne semaine 😉