Il y a quelques temps, Betty Alice Erickson a publié un livre dans lequel elle décrit son père comme un “guérisseur”, avec des allusions au chamanisme !…
Selon le dictionnaire, un “guérisseur” est : une personne, généralement dépourvue de diplôme médical, qui guérit, ou prétend guérir, en dehors de l’exercice légal de la médecine, par des moyens empiriques ou magiques, en vertu de dons particuliers supposés ou à l’aide de recettes personnelles.
Quel rapport avec Milton Erickson ou même l’Hypnose thérapeutique en général ??? Aucun, bien sûr !
Si on peut comprendre qu’une fille idéalise son père, lui attribuant après coup les idées et qualités qu’elle aurait aimé qu’il ait – et surtout dans un contexte où il est facile et tentant d’idéaliser un thérapeute disparu pour en faire un “modèle”, une sorte de “gourou” – le moins que l’on puisse dire est que le choix des mots est maladroit.
L’insistance a vouloir imposer cette “drôle d’idée”, guidée par des intérêts financiers évidents (puisqu’elle donne des formations, en parlant de son père comme d’un “guérisseur”, attirant ainsi un public naïf), devrait éveiller les soupçons – même si dans l’idéal d’un “monde parfait” on aurait pu espérer que cette dame respecte la mémoire de son père… Après tout, bien d’autres qu’elle ont idéalisé Milton Erickson, lui attribuant une pratique qui correspondait à une recherche fantasmée et non à une réalité.
Le docteur Erickson doit donc se retourner dans sa tombe, à lire des choses pareilles sur lui !… Lui qui faisait partie du cercle des “sceptiques”, ces ultra-rationnels qui ne croient qu’au matérialisme le plus dur !… Lui qui a influencé les courants de pensée les plus rigoureux (Ecole de Palo Alto). Lui qui n’aimait pas la Psychologie (il détestait les théories sur l’humain et disait régulièrement beaucoup de mal sur les autres formes de psychothérapie ou sur la psychanalyse). Lui qui voulait réserver l’hypnose aux seuls médecins (il le répète assez dans ses livres, et même à ses “sujets” alors même qu’ils sont en état d’hypnose !)…
Carol Erickson, sa fille aînée, que j’ai connue personnellement, raconte qu’il ne voulait même pas parler d’hypnose avec ses propres enfants tant qu’ils n’auraient pas leur doctorat en médecine (pourtant aucun ne le devint)… Et le voilà aujourd’hui baptisé “guérisseur” – et par un de ses enfants en plus ! Il aurait pris cela pour une insulte.
L’HYPNOSE ERICKSONIENNE
Jusqu’à il y a une quinzaine d’années, l’Hypnose Ericksonienne était considérée comme une approche psychothérapique assez “dure”, réservée aux seuls médecins, selon les voeux d’Erickson lui-même. Les personnes qui se formaient alors en Hypnose Ericksonienne avaient une culture psychologique et souvent psychiatrique, une bonne connaissance de la psychothérapie en général ; ils connaissaient la vie et l’oeuvre d’Erickson, ses “manières” et techniques thérapeutiques, les personnes qu’il avait côtoyées (souvent des grands noms de la thérapie, comme les fondateurs de l’Ecole de Palo Alto). Ils avaient beaucoup lu avant même d’arriver en formation…
Bref, l’Hypnose Ericksonienne était une pratique élitiste et plutôt pratiquée par des hommes. On croisait peu de femmes en formations, tant la matière était aride.
Dans les années 1995-2000, les groupes de formation IFHE ne comptaient pratiquement que des hommes, tellement le sujet paraissait mécanique et “dépourvu d’âme” aux femmes, davantage portées sur l’intuition et le travail sur les émotions… Mais, on y était habitué, et c’était cela, l’Hypnose Ericksonienne. On l’aimait pour ce qu’elle était : une technique thérapeutique hors du commun !
Les professionnels sérieux de l’Hypnose Ericksonienne, qui connaissent la pratique telle qu’elle existait du temps d’Erickson (par lecture des écrits d’Erickson, et non ceux d’autres personnes), ne peuvent que s’effrayer des dérives décrédibilisant l’Hypnose Ericksonienne. Faire passer la pratique d’Erickson pour les soins d’un “guérisseur” ou d’un “chaman”… lui qui était le plus extrémiste des “pro-médecins”, c’est une violation complète de la mémoire d’Erickson, un irrespect total du travail qu’il a mené sa vie durant !
Erickson a lutté toute sa vie contre ceux qu’il appelait “les charlatans”, c’est-à-dire, selon son opinion : les thérapeutes “non-médecins”… Qu’elle aurait été sa réaction, d’après vous, si on l’avait traité lui-même de “guérisseur” ou de “chaman” ?… Imaginez le scandale !
Mais il n’y a pas à s’offusquer de la réelle personnalité d’Erickson : à son époque, de telles idées étaient normales. Après tout, il encourageait aussi la lobotomie (alors, technique de pointe, si on ose ce jeu de mot !) et il était également partisan des électrochocs.
L’époque était aux “femmes à la cuisine”. Monsieur le maire et monsieur le curé étaient, avec le docteur, les personnes importantes du village.
Il faut se remettre dans le contexte historique… Erickson avait 40 ans en… 1941 !! Quand mai 68 est arrivé, il était déjà à la retraite… Cela recadre.
Aujourd’hui, les temps ont changé. Aussi, peut-on conserver une pratique, sans pour autant chercher à cacher ou falsifier ce qui était, pour l’ancien temps, normal.
Evidemment, lorsqu’une personne est décédée, on peut tout se permettre en son nom… Et, bien sûr, certains formateurs peu scrupuleux se sont précipités sur l’aubaine d’enseigner une hypnose soi-disant “Ericksonienne”, avec l’appui inespéré d’une des filles d’Erickson, “gage de vérité” auprès du public non-averti !
Plus besoin de réelles connaissances techniques, moins de travail et pas ou peu de compréhension psychologique, sous couvert “d’intuition”, de “spontanéité”, de “chamanisme” ou autre jargon new-age…
TRANSMETTRE UN SAVOIR
Enseigner l’Hypnose, tel que je le conçois et le pratique (moi et les Enseignants que je forme), c’est être le garant d’une tradition. L’Enseignant peut ne pas être d’accord avec une théorie ou une pratique : peu importe, c’est à lui qu’il revient d’entretenir une mémoire, sans la falsifier, la modifier ou même l’embellir… L’Enseignant en Hypnose doit être capable d’être “éricksonien” lorsqu’il enseigne l’Hypnose Ericksonienne, ou d’être “humaniste” lorsqu’il enseigne l’Hypnose Humaniste (deux pratiques techniquement et philosophiquement opposées, mais bien utiles chacune dans leur contexte). Il doit savoir ce qu’il pratique et l’enseigner pour tel, sans mélanger les genre – sous peine de tout pervertir…
C’est seulement ainsi que nous pourrons continuer de savoir ce qu’est vraiment l’Hypnose Ericksonienne dans les années à venir…
Et si on souhaite faire évoluer une pratique, on la rebaptise : c’est ce qu’ont fait les hypnothérapeutes américains dans les années 80, à la toute fin de la vie d’Erickson, qui n’a fait qu’entr’apercevoir cette évolution, qu’il a constaté et dit ne pas pouvoir empêcher (lire “M. ma femme, Mme mon mari” de David Calof, dernier élève d’Erickson, dans l’introduction du livre). On appelle aujourd’hui la pratique actualisée de l’Hypnose thérapeutique : “Nouvelle Hypnose” (et cela, depuis 1979). C’est ce que pratiquent quasiment tous les hypnothérapeutes à notre époque, même lorsqu’ils continuent d’utiliser le terme “hypnose éricksonienne”.
Il est donc possible d’évoluer, mais il ne faut pas en cela entacher une pratique précédente et savoir la préserver, la transmettre telle qu’elle était.
C’est un devoir de mémoire.
LA FRATRIE ERICKSON…
Il faut savoir que Milton Erickson a eu 8 enfants : trois d’un premier mariage (jusqu’en 1933) et cinq autres d’un second mariage (à partir de 1936). Betty Alice Erickson étant le quatrième enfant d’Erickson, en faisant au plus rapide après le mariage avec Elizabeth Erickson, elle n’a pas pu naître avant 1937. Elle est donc plus jeune d’au moins 13 ans par rapport à sa grande soeur, Carol Erickson (née en 1924).
Milton Erickson a arrêté de travailler à l’hôpital en 1949, en raison de sa faible santé. Il reçoit en consultations libérales à partir de cette date, mais arrête aussi en 1951, suite à sa rechute de polio. Il se consacre ensuite (1953) à donner de temps en temps des petits séminaires en Hypnose, à travers le pays, sa pratique thérapeutique n’étant plus qu’occasionnelle, en raison de sa santé fragile.
C’est ainsi qu’Erickson se fait connaître et diffuse son savoir-faire, jusqu’à la rencontre avec Jay Haley (1955) qui écrira un livre de cas qui le rendra célèbre (1967) et avec Bandler et Grinder (1973) qui modélisent Erickson et donneront naissance à la PNL.
Betty Alice Erickson avait donc au maximum 14 ans quand son père a arrêté de pratiquer l’hypnose en consultations… Que voulez-vous qu’elle ait retenu du peu dont elle a pu être témoin ?… sachant que, bien sûr, son père ne recevait pas ses patients devant ses enfants !… Ajoutez à cela que, de la bouche de sa grande sœur Carol, leur père ne leur parlait jamais d’hypnose, et vous comprendrez aisément que Betty Alice n’est pas la mieux placée pour décrire ce que Milton Erickson pratiquait en thérapie.
D’ailleurs, Erickson parle parfois de ses enfants dans ses écrits (Robert, Roxie, Carol, le plus souvent) et parfois donc aussi de Betty Alice, mais il en parle comme de ses enfants, présents pour telle ou telle occasion ou qui ont eu telle ou telle réflexion d’enfant… Il n’en parle bien sûr pas comme de ses “assistants” ou “collaborateurs”, puisqu’ils étaient tous trop jeunes. Même si Betty Alice a pu assister aux formations que donnait son père dans ses dernières années de vie, elle en a appris autant que les autres participants (lire “Un séminaire avec Milton Erickson”, qui retranscrit intégralement une de ces formations).
Carol Erickson, l’ainée des enfants d’Erickson, auprès de qui je me suis formé dans les années 90, avait 27 ans quand son père s’est mis a donner des formations (et plus de 50 ans à sa mort), un âge plus adapté à comprendre une pratique thérapeutique comme l’hypnose.
TEL PERE, TEL FILLE ?…
Anecdote amusante, et qui montre que les enfants ne sont (heureusement) jamais comme leurs parents : dans ses séminaires, dont on a la trace enregistrée et écrite, Milton Erickson critiquait régulièrement la psychanalyse, la gestalt, l’analyse transactionnelle et, en général, toute pratique thérapeutique basée sur la psychologie. Il prônait une approche individualisée, “par personne”, selon des principes thérapeutiques mécanistes (agir sur le symptôme sans rechercher la cause)… Et Carol Erickson, qui dirigeait pourtant un “Institut Erickson” adore… l’analyse transactionnelle !!
En formation, elle aimait annoncer la fin des pauses ou des exercices en chantant des chansonnettes d’enfant. Elle s’asseyait sur le bord d’une table, les jambes battant la mesure. Et quand on l’interrogeait sur cette curieuse attitude, elle vous répondait : “je laisse mon Enfant Intérieur s’exprimer” ! Ce qui n’a absolument rien d’éricksonien, puisque le concept d’Enfant Intérieur vient de Jung, de ses élèves, puis a été repris par l’Analyse Transactionnelle. Toutes choses qu’Erickson détestait au plus haut point !…
On a donc une fille d’Erickson qui pratique l’hypnose mais aime une pratique que son père a dénigré toute sa vie ! 🙂
Carol porte le nom de “Erickson” mais n’est pas “éricksonienne” au sens technique. Elle le dit elle-même : “le seul éricksonien, c’était papa !” On peut donc imaginer une autre fille d’Erickson, fan de chamanisme… sans pour autant que l’on essaie de nous faire croire que son père l’était aussi !!
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RESUME & CONCLUSION
Aujourd’hui, l’observation de la pratique d’Erickson a servi à créer une forme d’hypnose améliorée et plus douce. Cette “nouvelle hypnothérapie” est une pratique rigoureuse, encadrée, sérieuse, d’ailleurs de plus en plus utilisée en médecine, en thérapie comme en entreprise…
Toutefois, par respect pour la mémoire de Milton Erickson, cette utilisation modernisée des techniques choisies d’Erickson a été rebaptisée “Nouvelle Hypnose” (Araoz, 1979), car Erickson lui-même n’a jamais pratiqué l’Hypnose comme on le fait actuellement. La Nouvelle Hypnose s’est ouverte à un plus grand nombre, même “non-professionnels”, qui découvrent en elle une clé de connaissance de soi…
En 1995, lorsque j’ai commencé à donner des formations en Hypnose Ericksonienne, les groupes comportaient 96% d’hommes… Aujourd’hui, grâce à la Nouvelle Hypnose, il y a 50/50 hommes et femmes dans les groupes, et même régulièrement davantage de femmes que d’hommes – ce qui témoigne de l’évolution de l’Hypnose thérapeutique, plus féminine, intuitive, douce, touchant les domaines de la psyché profonde et plus seulement de la thérapie (“réparer ce qui est cassé”)…
Milton Erickson avait perçu cette évolution de sa pratique – chose qu’il disait regretter mais “ne pas pouvoir empêcher” (Calof, 1978). Il parait donc normal de ne pas nommer “éricksonienne” une pratique qu’Erickson n’a jamais exercé, ni même connu de son vivant, pour la plus grande part.
La rigueur avec laquelle la Nouvelle Hypnose est enseignée et pratiquée n’empêche pas l’humanisme et l’intuition – preuve en est de l’enseignement diffusé à l’Institut Français d’Hypnose Humaniste et Ericksonienne (iFHE) où cohabitent avec bonheur Hypnose Ericksonienne, PNL, Nouvelle Hypnose, Hypnose Humaniste et même Hypnose Classique, Psychopathologie, Analyse jungienne, Symbologie, etc.
L’IFHE a d’ailleurs été la première école a ajouter le travail de l’intuition aux formations professionnelles en Hypnose Ericksonienne. C’est même la première chose que tout élève en Hypnose apprend dans nos cours, dès la première matinée de formation. Il s’agit, comme le préconisait Milton Erickson, de “faire confiance à son Inconscient”…
Mais comme le précisait à juste titre Richard Bandler, fondateur de la PNL qui a observé le travail d’Erickson durant ses dernières années de vie : “Faire confiance à son Inconscient, oui… mais un Inconscient qui a énormément travaillé !“, car Milton Erickson était un acharné du travail. Il passait des heures et des heures à étudier, pratiquer puis peaufiner, améliorer et simplifier, avec l’aide de son épouse, les séances d’Hypnose qu’il avait faites à ses patients…
Les formations en Hypnose IFHE sont donc très structurées. Leur continuum a été mainte et mainte fois étudié, retravaillé et amélioré. Il est en constante évolution. Comme dans tout domaine, on n’atteint pas un niveau technique correct sans travail – il ne faut pas se leurrer. Et il faut beaucoup de travail avant de pouvoir “lâcher les feuilles de cours” et “improviser intuitivement”, même sans prétendre atteindre le niveau du virtuosité de Milton Erickson.
Tenter d’égaler ce qu’un génie a mis toute sa vie à créer en “pratiquant intuitivement”, sans rigueur et travail, en négligeant l’apprentissage technique ?… C’est simplement n’importe quoi. Imaginez ce que cela donnerait en chirurgie, par exemple.
Souvenez-vous de cette phrase d’Edison : “le génie est fait d’1% d’inspiration et de 99% de transpiration” !
L’approche un peu “fleur bleue” que présente Betty Alice Erickson n’a donc rien à voir avec l’Hypnose Ericksonienne.
Carol Erickson, fille aînée de Milton Erickson, frôle aujourd’hui les 90 ans. Je me suis personnellement formé auprès d’elle et celle-ci parraine d’ailleurs l’IFHE depuis toujours. Elle peut en témoigner : contrairement à sa jeune soeur, Carol Erickson a réellement pu voir son père travailler et a une idée plus juste de sa pratique. Elle-même pourrait vous dire qu’elle ignore pour ainsi dire tout de ce que faisait son père – ce qui est honnête de sa part – même si, avec les années, elle est elle-même devenue une praticienne expérimentée de l’Hypnose thérapeutique (Nouvelle Hypnose).
Ainsi, très logiquement, il faut bien admettre : aucun des enfants de Milton Erickson, fusse l’aîné, ne peut réellement expliquer ce que leur père faisait en consultation. D’abord, parce qu’ils n’étaient pas dans le bureau avec leur père lorsqu’il travaillait. Ensuite, parce que leur père (c’était l’époque) ne leur parlait pas et ne leur expliquait certainement pas ce qu’il faisait professionnellement. Enfin, parce que, hormis Carol Erickson qui dirigeait l’Institut Erickson de Berkeley (Californie), aucun d’eux ne s’est intéressé à l’Hypnose avant que leur père ne devienne vraiment populaire, c’est-à-dire pour le grand public français dans les années 1990 !
Alors, quand vous voyez qu’un ou deux des plus jeunes enfants d’Erickson se sont découverts sur le tard des “connaissances en Hypnose Ericksonienne”, plus de quinze ans après la mort de leur père… et qu’en plus, dernièrement, Milton Erickson serait devenu “chaman-guérisseur”… 😀 …Il vaut mieux en sourire !…
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Si vous souhaitez apprendre ce que faisait Milton Erickson : lisez ses livres et articles :
– Les “Collected Papers of M.H.Erickson“,
– “Un séminaire avec Milton Erickson“,
– “Traité Pratique de l’Hypnose” qui sont des cours d’hypnose par Erickson,
– “L’Homme de Février“, le récit d’une thérapie…
Laissez Erickson vous expliquer lui-même son approche de l’Hypnose, plutôt que ce qu’en disent les autres, fussent-ils ses enfants qui, même certainement très bien intentionnés, n’ont forcément jamais su ce que leur père faisait.
imaginez que l’on demande au fils d’un chimiste célèbre de nous expliquer les idées et le savoir de son père ! Ce serait espérer que le fils a le même génie professionnel que son père… ce qui a peu de chances d’arriver.
Les enfants de Milton Erickson peuvent témoigner de l’homme et du père, pas du professionnel et de son savoir-faire.
En lisant les livres d’Erickson, vous découvrirez son vrai visage : un homme certes extrêmement intuitif, mais qui possédait avant tout une logique, un pragmatisme et un sens critique sans faille. L’alliance du cœur ET de la raison.
. Formations en Hypnose Ericksonienne, à l’IFHE