L’illusion de la main en caoutchouc

On en parle parfois en formation, voici quelques liens pour en apprendre plus sur cette curiosité : on masque une main de la personne et on place devant elle une simili-main (en caoutchouc ou autre matière, peu importe que ce soit réaliste ou non).
Ensuite, il suffit de stimuler la fausse main et la vraie main en même temps, devant la personne qui ne voit que la fausse main. Elle commencera alors à ressentir le toucher sur la seule main qu’elle voit : la fausse !

Tout se passe comme si la conscience de la personne se projetait dans la main visible, qu’elle soit sienne (votre main à vous) ou un artefact (une main en caoutchouc) !
C’est la « proprioception ».

Une impression visuelle de ce phénomène peut être vécu dans le noir absolu (en spéléologie, par exemple, les moniteurs font souvent vivre cela aux débutants) : il suffit de bouger son bras devant ses yeux, dans le noir donc, pour « voir » un brouillard grisâtre se déplacer devant nos yeux !

Un phénomène curieux est que le système immunitaire de la personne se désactive dans son « vrai bras », tant qu’elle se ressent plutôt dans le bras de caoutchouc ! Autrement dit, c’est votre conscience d’être « en vous » qui maintient vos systèmes de survie. Étonnant, non ?

Cela explique aussi pourquoi il ne faut pas faire d’anesthésie hypnotique à une personne amputée et qui va recevoir une prothèse : l’anesthésie couperait la perception du corps et il serait ensuite très difficile pour elle de s’approprier la prothèse… Donc, pas d’anesthésie du « membre fantôme » si cette partie du corps peut recevoir une prothèse, car avec la rééducation, la conscience se projettera dans la prothèse (comme dans la main en caoutchouc) et les douleurs cesseront.

Le chercheur Henrik Ehrsson va encore plus loin en reproduisant cette expérience avec tout le corps ! Il suffit de mettre des lunettes de réalité virtuelle à la personne (en mode caméra simple) afin qu’elle « voit » non pas de ses propres yeux, mais du point de vue d’un mannequin… Et en reproduisant le même protocole qu’avec la main toute seule, la personne commence à sentir… le mannequin ! Et plus son corps réel !!! Sa conscience s’est « projetée » dans le mannequin !

Lisez l’expérience d’une journaliste du journal « Libération ».

Bien sûr, il s’agit d’un effet psychologique : si la personne réelle mourrait, sa conscience ne resterait pas dans le mannequin, si c’est ce que vous aviez imaginé ! 😉
Mais c’est tout de même un phénomène incroyable, qui vous montre comment votre conscience s’approprie votre corps (ou autre chose qui lui serve d’habitacle !).

C’est cette conscience qui est « augmentée », au-delà de votre corps, durant l’induction hypnotique humaniste. Vous y apprenez à être sensible à « plus que vous », à votre environnement… Le Lieutenant-Colonel Albert de Rochas d’Aiglun, administrateur de l’Ecole Polytechnique à la fin du XIXème siècle et chercheur en divers domaines comme l’Hypnose, fut le premier à décrire cette « extériorisation de la sensibilité », comme il l’appelait. Sa méthode était malheureusement très longue et difficile (plusieurs heures d’induction hypnotique sur des sujets sensibles, en transe somnambulique).

L’Hypnose Humaniste permet à tout un chacun d’expérimenter ce phénomène, avec simplicité et rapidité, puis de s’en servir en thérapie ou en coaching.