La Nouvelle Hypnose : le livre ! (Episode 4/5)

Résumé : où l’on aborde les « techniques de transformation intérieure », au chapitre 3 du livre, divisées en techniques somatiques et techniques mentales… et où apparait la très nette différence entre la Nouvelle Hypnose historique, d’Araoz, et la Nouvelle Hypnose telle qu’on la pratique aujourd’hui en langue française.

(Voir la première page du chapitre) « Le but ultime de toute intervention hypnotique en thérapie est le changement. Mais puisque le changement, pour être efficace, doit venir de notre « soi intérieur », je préfère l’ancienne expression grecque de metanoia… »

Araoz commence par nous redire ce qui doit être, selon lui, la source du changement. Il utilise le terme grec de metanoia dans une acceptation « arrangée », car l’originale peut avoir une connotation de « repentir », très judéochrétienne.
La version d’Araoz est plus saine et, aussi, assez simple : « La metanoia signifie un changement drastique de la perception de soi-même et de son monde. C’est un changement dans son image du monde, l’élément constant à la racine de tous les problèmes émotionnels humains. »

Araoz, suivant Watzlawick (1978), propose donc : « La solution (…) est un changement dans notre image du monde qui, doucement, doit devenir plus en harmonie avec le monde extérieur, aussi longtemps que l’on assume que ce dernier ne peut pas être changé. » Ce qui est une idée très épicurienne du changement : parvenir à accepter ce que l’on a… (à l’opposé des humanistes, hédonistes, qui ont une philosophie du plaisir, mise en contexte dans un mécanisme d’évolution, donc de changement, du monde).

La Nouvelle Hypnose, selon Araoz, propose ainsi 12 techniques, qui peuvent être classées en 2 catégories, les techniques somatiques et les techniques mentales :

Extrait du livre « The New Hypnosis » (Araoz, 1985)

  • Techniques somatiques : Relaxation, Pont somatique, Biofeedback subjectif
  • Techniques mentales :
    • Dissociantes : Dissociation, Activation de parties de la  personnalité, Matérialisation
    • Modifications du temps : Transfert de ressources intérieures, Pont émotionnel, Revécu, Recherche mentale
    • Paradoxales : Paradoxes, Paraboles

Avant d’expliquer en quoi consistent ces techniques plus ou moins nouvelles, Araoz nous rappelle que, selon Kaplan (1976), il y a 3 niveaux d’intervention « pour toutes formes de psychothérapie orientée vers le changement » et que de « les omettre ne pourrait qu’entraîner confusion et perte de temps » :

  1. Le niveau du symptôme : et Araoz précise que la plupart des techniques de Nouvelle Hypnose seront efficaces à ce niveau et que « selon (son) expérience, plus de 80% de tous les cas de thérapie peuvent être résolus à ce niveau. » Et si ce niveau ne règle pas la situation, il faut « bouger vers le niveau suivant » :
  2. Le niveau de l’Insight I (prise de conscience de surface) : où le thérapeute aide la personne à faire les liens entre son symptôme et certains éléments évidents de sa vie, ce qui, toujours d’après Araoz, devrait régler 12-15% des problèmes qui auraient résisté au premier niveau de traitement. Et « seulement si ces deux premiers niveaux ne produisent aucun résultat, alors le thérapeute doit bouger vers le niveau suivant » :
  3. Le niveau de l’Insight II (prise de conscience profonde) : où le thérapeute aide la personne à faire les liens « entre sa psychodynamique et son histoire personnelle. »

Araoz prévient que le « biais de la psychanalyse est d’ignorer les deux premiers niveaux, ce qui prolongera souvent inutilement l’intervention thérapeutique. »
On reconnait là l’influence de la TCC et d’Erickson : « Pourquoi, on s’en fiche ; seul importe comment changer ! »
Araoz explique, comme le font les gens de la TCC et de la PNL, que les substitutions de symptôme (si on ne prend pas en compte la cause d’un problème) « primo, sont loin d’être universelles et, secundo, que si on ignore les deux premiers niveaux d’intervention, on exclut souvent la croissance personnelle chez le client. »

On reconnait bien l’école américaine, moins influencée que nous, en Europe, par la Psychanalyse et le goût de comprendre. Ces idées sont connues dans le domaine de la Thérapie brève, mais le fait d’ignorer la cause ne s’applique que dans le strict cadre de la « thérapie » : le traitement de problèmes simples, fonctionnels, sans cause psychologique profonde (émotionnelle), ni familiale, ni relationnelle… La personne retrouve le bien-être, mais sans changer elle-même.
Essayez de faire de la « psychothérapie » (aider une personne à aller mieux grâce à un changement en profondeur) sans quelle ne comprenne rien à sa vie (pas de prise de conscience, donc pas de changement personnel) et par une simple action mécanique sur l’Inconscient (type arrêt du tabac, pipi au lit, etc. avec des suggestions ou des métaphores)… Si vous trouvez le moyen de faire cela, je veux bien le récit détaillé du cas en question ! 😀 En l’état actuel, ce n’est pas possible.
Donc, l’affirmation d’Araoz est à modérer : oui, on peut travailler sans se soucier de la cause d’une situation, tant que l’on reste dans le cadre de la thérapie.

Ensuite, la seconde idée d’Araoz, sur le fait que comprendre (faire des liens profonds entre le symptôme et son histoire personnelle) irait contre la « croissance personnelle » du patient… ??… Cela aurait été intéressant qu’il développe sa logique, car cette seule affirmation n’a pas vraiment de sens. D’où provient cette curieuse idée ? On ne comprend pas trop car c’est justement la prise de conscience qui fait l’évolution de la personne. D’autant qu’Araoz dit juste avant dans son livre que le véritable changement doit se faire par une transformation profonde de la personne !

Bon. Quoi qu’il en soit, Araoz explique enfin ses « techniques » de Nouvelle Hypnose

TECHNIQUES SOMATIQUES

Il y en a donc trois :

  • La Relaxation
    Très classique depuis les années 1970 où l’Hypnose et la Sophrologie étaient présentées dans les mêmes livres (cf. ouvrages du Prof. Cherchève, en France). Araoz décrit une induction basée sur l’observation de sa respiration et sur des suggestions directes : « Alors que vous respirez, pensez à la relaxation… comme si vous étiez en train d’observer votre corps entier, votre corps entier se relaxe… se r-e-l-a-x-e réellement… Profitez de la relaxation… Laissez-la arriver. Maintenant (« right now »). » Donc, une approche très classique et très directe. Araoz rappelle les bénéfices de la relaxation, en expliquant que la majorité des personnes que l’on recevra en thérapie en aura besoin et en précisant que « le principal n’est pas tant la relaxation musculaire que la paix intérieure. »
    Pour les personnes particulièrement stressées, Araoz préconise l’induction classique par « contraction-relaxation » (enseignée en Praticien 1 à l’IFHE). Araoz explique comment le lien peut être fait entre relaxation musculaire et relaxation intérieure : « Alors que vous laissez votre respiration souffler au-dehors vos tensions – comme de petites particules de poussière quittant la tension de vos muscles – laissez votre respiration remplir votre esprit de bonnes pensées. Laissez votre respiration vous remplir de paix et de sécurité intérieure. »
  • Le Pont somatique
    Comme on pouvait s’en douter à l’intitulé, Araoz explique que sa technique dérive du « pont affectif » de Watkins (1971) mais qu’au lieu de s’en servir pour aller à la recherche d’un ancien événement de la vie de la personne, sa technique est « similaire au taitoku oriental ou au body-thinking. » Grosso modo : Araoz explique que le thérapeute va guider la personne à faire un lien entre ses sensations physiques (liées au symptôme ou à la plainte) et des causes émotionnelles supposées (alors que dans le « pont affectif » d’origine, on demande à l’Inconscient de faire ce travail de recherche, en explorant les événements passés, et de donner ensuite le résultat au conscient). Je n’ai pas pu trouver d’information pertinente sur le « body-thinking » et rien du tout sur le « taitoku »… Araoz explique que sa technique « est un moyen d’utiliser la conscience de son corps pour faciliter la conscientisation d’émotions refoulées. » Il explique aussi que « le Pont somatique est efficace avec les personnes qui sont trop cerveau gauche ou qui n’ont jamais développé de capacités intuitives, symboliques ou émotionnelles, cerveau droit. » A première vue, il parait curieux de demander à des personnes qui, justement, ne sont pas portées sur l’intuition… d’avoir de l’intuition (le « pont affectif » original ne demande aucun prérequis et fonctionne chez tous) ! Mais bon, voyons la suite.Voici l’exemple de phrasé que donne Araoz : « L’hypnothérapeute invite la personne à simplement s’asseoir et à porter attention à son corps : « Le but ici n’est pas de parler, mais d’expérimenter. De quelles parties de votre corps êtes-vous conscient, maintenant ?… Devenez simplement conscient d’une partie. Restez dans cette conscience. Ne parlez pas. Ne faites rien. Laissez la distraction aller et venir. Juste, entrez dans la conscience de votre corps plus pleinement. »
    – 
    Seulement lorsque le client est impliqué dans la conscience du corps, il peut décrire ce qu’il a expérimenté. Alors, l’hypnothérapeute peut continuer : « Maintenant, laissez la conscience de votre corps vous guider vers quelque chose qui est caché dans les recoins de votre esprit. Demandez-vous juste ce qui va arriver : des mémoires, des images, des joies, des peines. Tout ce qui survient est OK. Votre esprit intérieur va vous parler d’une nouvelle manière à travers votre corps. Prenez votre temps. Laissez ça arriver et vous apprendrez d’importantes choses à propos de vous. Vous serez agréablement surpris
    . »
    Araoz dit que : « Fréquemment, une foule de mémoires pleines de sens et de connexions psychologiques se précipitent à la conscience, donnant au client du matériel thérapeutique significatif avec lequel travailler. » Araoz parle ensuite du fait qu’à peine les gens ont eu la conscience de quelques symboles intérieurs, il veulent en connaître le sens, ce qu’il met sur le compte de « l’inconfort de simplement être et expérimenter. » Ce à quoi il répond : « Vous saurez bien assez tôt. Maintenant, restez simplement avec ça. Ce respect sensible pour tout matériel venant de l’esprit inconscient n’est pas une forme d’anti-intellectualisme mais plutôt une approche holistique d’être vivant. La compréhension vient après l’expérience. »
    Araoz conclut ensuite que le Pont somatique est à utiliser lors de cas… somatiques (!)… tels que « de la fatigue, une légère douleur, un mal de tête ou tout ce qui est similaire. » Il rappelle l’importance d’un diagnostic médical préliminaire et le fait de ne pas utiliser cette technique chez des personnes psychotiques. « L’hypnothérapeute expérimenté évaluera la force psychologique de ses clients avant de leur présenter cette technique somatique ou une autre. »
  • Le Biofeedback subjectif
    « Cette technique commence avec une image mentale ou une mémoire, provenant du client. L’attention est alors portée sur la manière dont le corps réagit à l’activité mentale. Finalement, du sens va émerger de cette connexion. »
    Araoz demande ensuite au lecteur d’en faire l’expérience : de penser à quelque chose de triste et d’observer comment son corps réagit. Puis de penser à une expérience joyeuse et de noter la différence. Et conclure ensuite que la séparation « corps-esprit » n’est que théorique, puis « à la fin, de vérifier si un quelconque sens émerge de cette connexion spontanée. Si non, répétez l’expérience jusqu’à ce que l’esprit conscient devienne conscient (« aware ») de ce lien et comprenne d’une manière subjective unique ce que cette connexion signifie pour vous. »
    Alors, cela ressemble beaucoup à la « suggestion ouverte » de l’Hypnose classique, où l’on demande à la personne, de façon non-spécifique, de noter une réaction physique ou psychologique, en suggérant discrètement que celle-ci va en entraîner d’autres, qui auront un sens profond pour elle (mais sans lui dire quoi, ni quel sens, bien sûr).
    – 
    A nouveau, Araoz nous rappelle que les Occidentaux ne sont pas familiers des expériences vécues et qu’ils préfèrent l’intellectualisation. Il cite Ignace de Loyola, lorsque celui-ci expliquait que : « Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme, mais de sentir et de goûter les choses intérieurement. » Araoz pense que cette technique permet à une personne trop dans le mental de renouer avec ses émotions, ce qui est évidemment toujours bénéfique. Pas sûr que sa technique suffise à réassocier une personne habituée à vivre dans le mental, mais bon, si elle pratique tous les jours et que faire attention à ses intuitions devient une habitude, ça ne peut que lui faire du bien.Araoz raconte ensuite le cas d’un jeune homme, reçu en sexothérapie (le métier d’Araoz) pour un blocage. Le jeune homme en hypnose fut conduit à penser qu’il y avait un lien entre son sexe, son cœur et sa tête : « Ils sont tous connectés (…) Expérimentez pleinement cette connexion (…) Dites-vous que votre esprit profond a trouvé une connexion entre votre tête, votre cœur et votre pénis. Faites confiance à votre esprit intérieur. Dans les prochains jours, vous en comprendrez plus sur cette connexion. Accueillez tout ce que votre esprit intérieur veut faire avec cette connexion. » Le tout, suivi de quantités de suggestions directes de renforcement du moi, stipulant que le jeune homme va bientôt pouvoir profiter de sa vie sexuelle.
    Alors, le mécanisme thérapeutique n’est pas évident, mais si le jeune homme accepte les suggestions d’améliorations, il est compréhensible que cela ait pu lui faire du bien et débloquer sa situation (après 8 séances, sur deux mois, quand même).
    Araoz pense que « le client a expérimenté un changement en croissance (« growthful change ») sans compréhension de la dynamique qui a permis cela. » Je ne suis pas certain que le jeune homme ait réellement « grandi », même s’il va mieux, surtout s’il n’a pas compris ce qui lui est arrivé. Araoz exagère un petit peu l’impact de sa technique (l’enthousiasme, sans doute !).

Araoz conclut cette première partie technique en disant que l’Hypnose classique aussi utilise ce genre de signaling (Cheek & LeCron) ou de réponse idéomotrice (depuis Bernheim), mais que son approche est « moins artificielle et plus naturelle et spontanée que la réponse traditionnelle avec les doigts (…) et que la Nouvelle Hypnose ne rejette pas ces techniques mais préfère une approche plus naturaliste. »

TECHNIQUES MENTALES

Araoz commence cette seconde partie en expliquant que « bien que toutes les 12 techniques se rapportent essentiellement au mental, c’est-à-dire qu’elles impliquent les capacités mentales, le prochain groupe ne se focalise pas autant sur l’expérience physique que les techniques somatiques. Les techniques mentales sont plus spécifiquement utilisées pour modifier notre perception de nos problèmes et pour faciliter la metanoia » (la transformation intérieure de la personne).

On commence avec…

# Les techniques dissociantes

  • La Dissociation
    Araoz explique cette « technique » par un exemple : il raconte le cas d’une femme que ses enfants avait « abandonné » (selon sa propre expression), suite à son divorce. Ils préféraient rester avec leur père et ne venaient plus la voir, ce qui la faisait souffrir. La « dissociation » consiste, selon Araoz, à apprendre à la personne à se détacher de ses émotions négatives en faisant de « petits voyages en esprit« , des « rêves éveillés plaisants ou amusants » (réalisés en hypnose, avec le thérapeute, puis en auto-hypnose, une fois qu’elle sait faire) « qui lui permettent de laisser derrière elle ses émotions douloureuses« . D’abord, explique Araoz, cela ne fonctionne qu’un temps, et puis avec la pratique, la personne finit par oublier ce qui lui faisait du mal… « Et en moins de deux mois » (explique Araoz) « elle avait décidé que ses enfants étaient émotionnellement toxiques pour elle et qu’elle ne les contacteraient plus. »
    J’imagine que, dans le cadre strict d’une thérapie (retirer une épine douloureuse sans changer la personne), on peut accepter ce genre de « technique »… Mais je comprends aussi qu’apprendre cela à un patient fasse bondir d’horreur les psys traditionnels (ou humanistes), car on vient d’aider la personne à refouler une émotion négative sans la traiter, ce qui est exactement le mécanisme pour créer une future somatisation (une maladie physique provoquée par un souci psychologique non-traité)… D’ailleurs, Araoz ne s’attarde pas trop et la « technique » est bouclée sans autre explication que son cas, en seulement une page.
    – 
  • L’Activation des parties de la personnalité
    « Cette technique, comme le « Pont somatique », est aussi un emprunt à Watkins (1978). Elle pourrait être appelée « la division saine de la personnalité ». Elle consiste à prendre pour habitude de ne pas considérer les émotions, pensées, humeurs ou action comme « émanant de moi » mais comme « venant d’une part de moi. »
    C’est un élargissement de la notion d’Inconscient, en somme. On pourrait expliquer à la personne que ses émotions sont fabriquées par son esprit profond, émotionnel, et que « elle » (consciente) ne fait que les subir ou ressentir – ce qui permet d’en atténuer un peu l’impact ou d’agir sur elle avec un peu plus de distance. « Mon Inconscient souffre, que puis-je faire pour l’aider ? »
    Ici, Araoz, suivant Watkins, mais de manière moins analytique, propose de scinder l’Inconscient en « parties de la personnalité » (ce qui a été repris aussi par la PNL avec le « Modèle des Parties ») et lorsque la personne souffre, elle peut se demander : « Quelle part de moi a quelque chose à dire ? »
    Araoz explique que : « Vérifiez les parties de vous » devient une injonction constante. » Il propose aussi de ne pas simplement parler à la partie de soi, responsable des émotions, mais de devenir elle (restant ainsi congruent avec ce qu’il professait dans la partie « Techniques somatiques »). Il dit que : « Cette technique a beaucoup de possibilités, limitées seulement par l’imagination de l’hypnothérapeute et du client, et la peur de paraître idiot. »
    Courte technique, donc, présentée en moins d’une page, mais dans laquelle on reconnait la future « Reconstruction Hypnotique » de la Nouvelle Hypnose francophone…
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  • La Matérialisation
    « Ceci est une autre forme de dissociation où l’on sépare le client de son problème. Toutefois, la différence est essentielle. Ici, le problème n’est pas laissé derrière mais visualisé et expérimenté différemment. »
    Araoz explique que le thérapeute va partir de l’émotion du client et « en utilisant la Nouvelle Hypnose, il va encourager quelque chose d’expérientiel (cerveau droit) en suggérant que le client imagine son émotion sous une forme matérielle ou comme un objet qui lui est familier. Est-ce que l’émotion devient une brume ou une obscurité profonde ou un son cacophonique ou comme l’expérience de tomber d’une grande hauteur ? Est-ce qu’il y a une image mentale pour cette émotion ? »  On reconnait le début d’un travail symbolique, mais réalisé avec une personne dissociée, avec des suggestions du thérapeute, et dans le but de séparer la personne de son problème, donc pas du tout comme on le ferait en Hypnose Humaniste (technique de « Thérapie Symbolique »).
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    « Habituellement, l’hypnothérapeute donne au client des options pour que ses représentations ou images mentales soient visuelles, kinesthésiques, auditives et même olfactives ou gustatives. Le client entre en contact avec quelque symbole de son état psychologique. Si non, des mémoires surviennent ou d’autres associations sont prêtes à être faites. » »Si le client est capable de produire une image mentale ou un symbole, le thérapeute lui demande de rester avec et de se concentrer sur l’impression et l’expérience intérieure afin de les faire complètement siennes. A ce point, une expansion de conscience (« expansion of consciousness or awareness ») a lieu. »
    C’est ce que l’on peut appeler : de l’optimisme ! 🙂 Les hypnothérapeutes formés à guider la personne dans un travail symbolique vont être effarés des imbroglios, mélanges et raccourcis du bon Araoz, mais il faut se souvenir que l’on est qu’en 1985 et que l’Hypnose qui existait jusque-là était soit la « Classique » (simple et souvent directe) ou l’Ericksonienne (plutôt des ruses de langage, voyez l’explication d’Erickson lui-même, ici)… Il y a donc déjà un grand bond en avant, même si cela reste confus et très superficiel.
    Araoz boucle l’explication de sa technique en une page et donne comme seule directive thérapeutique, ceci : « L’hypnothérapeute expert mélangera et combinera rapidement différentes techniques de manière à atteindre l’effet désiré lequel, pour me répéter, est un changement de sa propre perception ou de l’image du monde, de manière à être capable de réagir différemment aux situations ou soucis que produisent le problème ou les symptômes. »
    😀 😀 😀 Brillante démonstration de langage non-spécifique (creux)…

Voyons donc la catégorie de techniques suivantes :

# Les techniques de modification temporelle

Araoz explique que « ces techniques utilisent la distorsion du temps, d’une manière ou d’une autre. Trois d’entre elles se réfèrent au passé et un au futur. » On verra ci-après qu’il s’agit plutôt de régressions hypnotiques et d’un pont sur le futur (type PNL).

  • Le Transfert de ressources intérieures
    Cette technique « consiste à se focaliser sur des situations passées pendant lesquelles la personne a agit extraordinairement bien ou s’est senti inhabituellement bien. Cette situation est vécue sous hypnose, revécu avec beaucoup de détails, afin de provoquer le plus possible d’émotions positives, et de répéter l’expérience plusieurs fois si nécessaire. »
    La présupposition est que la personne va s’emplir de ressources qu’elle pourra appliquer dans sa vie future, mais cela reste non-dit. Le thérapeute doit seulement « demander à la personne de vérifier à nouveau si l’une des ressources intérieures utilisées dans cette situation positive pourrait avoir quelque valeur dans sa situation présente, qui la fait se sentir sans aide, découragée ou, en général, négative. » Disons que la formulation n’est pas idéale…
    – 
    Araoz précise aussi en quelques lignes « une autre manière d’utiliser cette technique de transfert est de partir de la situation négative et de l’émotion qu’elle provoque, et d’aller alors à la situation positive passée qui engendre toutes les bonnes émotions, et finalement revenir à la scène négative avec certaines des ressources qui, par le passé, avaient fait que la personne se sente bien et positive. » Vous aurez reconnu le « transfert de compétence » de la Nouvelle Hypnose (quasi similaire à celui de la PNL, l’état d’hypnose en plus) auquel il manque juste une vraie technique de régression et un bon ancrage pour être pleinement efficace.
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  • Le Pont émotionnel
    A nouveau, Araoz emprunte le « pont affectif » de Watkins (1971) mais explique qu’il l’a renommé afin de ne pas l’appeler « le pont affectif modifié de Watkins ». Au moins, il cite ses sources ! On retrouve donc le pont affectif (ou « passerelle affective », la traduction en français varie selon les auteurs) de Watkins, quasiment comme son auteur le pratique, mais d’une manière moins analytique quant aux explications. C’est donc la version que l’on utilise toujours actuellement en Nouvelle Hypnose, par exemple dans la RHV (une régression thérapeutique), à la différence qu’Araoz ne pose pas d’ancrage (il n’avait pas intégré la PNL à sa Nouvelle Hypnose, contrairement à ce que l’on fait aujourd’hui), donc l’évocation de la dernière fois où la personne a vécu son symptôme reste seulement verbale.
    Si vous ne connaissez pas cette technique, Watkins avait découvert qu’en « accrochant » les émotions provoquées par une origine profonde, inconsciente, on pouvait aider la personne à remonter en état d’hypnose jusqu’à ladite origine (donc à en reprendre conscience), afin de la traiter.
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    Araoz ne propose pas non plus de manière de traiter l’origine découverte. Il stipule seulement : « Permettez à votre esprit intérieur de connecter cette émotion avec d’autres émotions du passé. Prenez votre temps, relaxez-vous, et laissez juste l’émotion – ici et dans le passé – absorber tout votre être. »  (Ce qui peut paraître « un peu léger » dans les situations où l’on a à utiliser une telle régression !)
    Araoz explique que « La connexion avec une précédente expérience émotionnelle similaire conduit soit à séparer les deux » (la cause et l’effet dans le présent, j’imagine ?) « soit à apprendre comment gérer la situation présente en suivante la manière dont la précédente a été gérée. » Donc, Araoz espère que l’Inconscient connecte une ressource et l’applique à la situation qui provoque le symptôme.
    C’est en effet un exercice de base du Technicien en Hypnose, à l’IFHE, mais aussitôt que les élèves en ont le niveau, on apprendra à agir de manière plus sûrement efficace sur cette « situation profonde à l’origine du symptôme. »
    – 
  • Le Revécu
    Araoz parle ici de catharsis, une technique de régression largement utilisée autrefois, décrite par Weitzenhoffer (1957) et Wolberg (1964) qui consistait à faire revivre à la personne en transe l’expérience traumatique passée, en espérant que l’Inconscient se nettoie de ses mauvaises émotions, comme on vide un abcès.
    Cette technique n’est plus utilisée (ou alors par quelques rares thérapeutes), car elle est violente et on a aujourd’hui des manières bien plus douces d’aider la personne.
    Araoz explique qu’il a renommé la technique « Reliving » (« Revivre » ou « vivre à nouveau ») mais qu’il s’agit en tous points de la même… Aussi, son descriptif ne fait qu’une demi-page dans le livre.
  • La Recherche mentale
    Cette technique ressemble comme deux gouttes d’eau au « pont sur le futur » de la PNL (il faudrait trouver sa date d’arrivée en PNL, pour savoir qui en est le créateur, Araoz ou Bandler et Grinder). Araoz explique qu’il s’agit de « faire l’effort d’imagination pour expérimenter son soi-même du futur » ce qui est curieux en Hypnose, où justement on profite de l’état modifié de conscience pour faire agir l’Inconscient…
    Voici l’exemple de phrasé qu’il donne : « Maintenant, sautez en avant et expérimentez en imagination celui que vous êtes, sans les problèmes que vous avez. Le problème est parti, résolu, terminé. Vous êtes maintenant sans ce problème. Vous êtes OK maintenant. Comment vous sentez-vous ? Vérifiez la manière dont votre corps réagit à cette nouvelle manière de vivre. »
    La technique n’a donc rien à voir avec la « futurisation » en Hypnose : comme une régression, mais vers le futur. La personne explore ce que son cerveau lui pronostique pour l’avenir… Ici, il s’agit de programmer son Inconscient en lui faisant vivre ce que l’on attend de lui pour le futur, donc comme on le ferait avec un « pont sur le futur » en PNL. Comme Araoz ne cite que rarement la PNL, on ne sait pas s’il s’en est inspiré.
    De plus, les praticiens actuels de la Nouvelle Hypnose auront remarqué le phrasé d’Araoz plutôt négatif, avec des tournures et des mots que l’on éviterait aujourd’hui…

Bref, on arrive aux deux dernières techniques :

# Les techniques paradoxales

Araoz commence en expliquant que ces techniques cherchent à communiquer directement avec « le cerveau droit » de la personne (ce que l’on appellerait simplement « son Inconscient », aujourd’hui) et il renvoie vers les travaux de Watzlawick (Le langage du Changement, 1978) pour mieux découvrir ce « langage de notre esprit inconscient » (en passant, ce n’est pas vraiment un livre sur le langage de l’Inconscient, mais plutôt un petit livre sur le fonctionnement de notre cerveau).

  • Le paradoxe
    Araoz explique que le paradoxe a pour avantage d’être efficace là où une technique directe ne l’aurait pas été (à noter qu’il existe beaucoup d’autres formes de suggestions indirectes en Hypnose, depuis l’Hypnose Classique et avec l’apport d’Erickson, en plus du paradoxe). Puis, il explique que la Nouvelle Hypnose rend le paradoxe expérientiel (on sent qu’Araoz tient à insister sur ce qu’il espère être une particularité de la Nouvelle Hypnose !)… En gros, le paradoxe ne se contente pas d’être verbal, on cherche à le faire vivre à la personne.
    Pour nous faire comprendre cela, Araoz raconte quelques cas, comme celui d’une dame que sa sœur cherche à faire hospitaliser en psychiatrie. Elle dit à Araoz qu’elle se sent « tomber en morceaux, comme dans un vrai trou« . Araoz lui suggère alors de « se voir elle-même, à travers ses propres yeux, devenir folle, tomber en lambeaux. » Ce qu’elle fit pendant quelques minutes, avant de dire très fermement : « Je ne vais pas lui donner le plaisir de me voir folle. Je ne suis pas folle. Je suis très perturbée mais je peux gérer ça. » L’injonction d’Araoz était paradoxale dans le sens où un thérapeute ne devrait logiquement pas demander à sa patiente de s’imaginer folle… Et la patiente réagit comme attendu en activant ses capacités de résistance (positives). On retrouve souvent cette manœuvre chez Erickson et les thérapeutes stratégiques.
    – 
    Araoz cite un autre exemple : un homme qui voulait quitter sa femme pour sa maîtresse. Araoz lui demande d’imaginer en détails la rupture, les papiers de divorce, le déménagement, etc. Après quoi, le patient décida qu’il n’était « pas prêt à prendre la décision de quitter sa femme. »
    Araoz passe ensuite une page à tenter d’expliquer de manière plus ou moins claire le mécanisme psychologique à la base du fonctionnement d’une suggestion ou injonction paradoxale (ce que d’autres ont déjà fait mieux que lui, comme il le dit lui-même en début de chapitre).
    Il conclut en décrivant le mécanisme supposé (ou espéré par Araoz ?) : « en atteignant l’Inconscient, cette approche va souvent produire une nouvelle connexion entre l’esprit intérieur et le conscient, apportant cette dynamique inconnue à la conscience. Mais cette conscience survient généralement après l’expérience d’hypnose. La compréhension suit l’expérience. Grâce à cette nouvelle conscience, l’individu est capable de prendre de nouvelles décisions, ce qui produira un changement en croissance, tel que les deux exemples ci-dessus l’ont montré. »
    – 
    ? Voilà. Araoz ne semble pas comprendre le fonctionnement d’une suggestion, active justement au niveau inconscient, donc sans aucune prise de conscience (ce qu’il fallait éviter, de toute façon, selon Erickson). Araoz semble croire que les gens font exprès d’avoir leurs symptômes et peuvent donc arrêter de les avoir volontairement, ce qui n’est bien sûr absolument pas le cas : une suggestion paradoxale peut faire partir de l’eczéma (Arcas, 1997), ce que la personne ne peut pas faire consciemment (ni le faire venir, ni le faire partir).
    On retient que la Nouvelle Hypnose d’Araoz utilise les suggestions et injonctions paradoxales, mais qu’Araoz donne peut de détails sur la mise en pratique.
    – 
  • La parabole
    Cette partie technique s’achève sur une demi-page de présentation des paraboles. Araoz commence par dire que « certains auteurs appellent cela des métaphores (Gordon, 1978). » Le Pnliste David Gordon est en effet le père de l’isomorphisme, la technique encore utilisée actuellement pour créer des métaphores en Nouvelle Hypnose et en PNL.
    Araoz prévient à juste titre que « l’hypnothérapeute doit être très sensible aux besoins du client avant d’utiliser ce très délicat outil, puisque la parabole est toujours une forme subtile d’interprétation de ce que le client expérimente, de manière à lui présenter du matériel qui « connectera » avec cet état d’esprit. »
    En effet, les paraboles (on dit plutôt « métaphores », aujourd’hui) amènent à la personne une solution que le thérapeute pense être la bonne, mais camouflée dans une histoire de manière à ce que, si la solution est la bonne, les cordes sensibles de la personne seront touchées et la technique lui profitera… et si la solution proposée de manière déguisée n’est pas la bonne, les cordes sensibles de la personne ne vibreront pas, l’histoire « ne lui parlera pas », et le thérapeute n’aura pas fait de bêtise (pas de projection personnelle, ce qui est l’ennemi n°1 de la thérapie).
    – 
    Araoz cite plusieurs sortent de « paraboles » : les anecdotes d’Erickson (le thérapeute semble raconter sa vie), les contes poétiques (fantastiques, par exemple), plus ou moins long. Araoz donne l’exemple connu d’Erickson racontant à une patiente frigide (comme on le disait à l’époque) comment il « dégivrait » son réfrigérateur (ce qui ne passerait plus, aujourd’hui ! Puisqu’il faut que la personne ne comprenne pas le sens caché de l’histoire qui, là, vous parait certainement évident !).
    Bref, Araoz termine sa courte présentation des métaphores en disant que « Le plus cultivé sera l’hypnothérapeute, le plus riche sera son répertoire de paraboles possibles. Ces histoires qui ont survécu à travers les siècles portent des vérités éternelles qui peuvent être utilisées efficacement en thérapie plutôt que les histoires ineptes que certains thérapeutes créaient sur le moment en essayant de prononcer des vérités profondes. »
    – 
    Malheureusement pour Araoz, actuellement les praticiens de la Nouvelle Hypnose savent créer de véritables métaphores thérapeutiques efficaces, et pas forcément en s’appuyant sur des récits populaires ou mythologiques qu’il faudrait, de toute façon, modifier afin qu’ils soient hypnotiquement efficaces… Araoz trahit plutôt l’opinion de quelqu’un qui ne sait pas lui-même faire de bonnes métaphores et tente de faire passer l’exercice pour une pratique de haut-vol, réservée à l’élite 😉 (On apprend les métaphores en « Praticien 2 HE », à l’IFHE).
    – 
    Araoz confirme cela par sa conclusion : « J’ai trouvé aussi que les paraboles pouvaient être utilisées symboliquement. Par exemple, dans le cas d’un handicap, la lévitation du bras devient une analogie pleine de sens de la manière dont l’esprit intérieur peut influencer la conduite de son corps. » Point final. Il n’y a rien d’autre de précisé après. Alors 🙂 Araoz mélange « symbole », « métaphore » et « analogie ».
    Oui, la lévitation du bras montre à la personne comment notre esprit profond, inconscient et automatique, dirige notre corps. C’est une bonne démonstration pour elle, ou une analogie, si on veut, mais pas du tout une métaphore et encore moins un symbole.
    Une métaphore est une histoire, une expérience. Un symbole est un objet, une forme, etc. La lévitation du bras peut être la métaphore de la libération, de l’élévation, de la liberté… Le fait que le bras aille vers « le haut » est un symbole : d’élévation (au sens spirituel), de lumière, de pureté, etc. tout ce que l’Humanité associe au ciel, à ce qui est « en haut ».
    Notre bon Araoz a bien saisi quelques concepts, mais il les mélange et ne les maîtrise pas. Ce qui explique sa seule demi-page sur cette technique.

LES CARACTÉRISTIQUES

La « Partie II » du livre d’Araoz (chapitres 4 et 5) présente les deux caractéristiques de la Nouvelle Hypnose pour Araoz : « être centrée sur le client » et les idées personnelles d’Araoz sur les auto-suggestions négatives, ce qu’il nomme l’auto-hypnose négative, et l’interaction client-thérapeute. Je vous les présente rapidement avant de terminer ce long article…

Être centré sur la personne

En résumé, Araoz place le fait d’être orienté sur la personne comme une caractéristique essentielle de la Nouvelle Hypnose – on l’aura compris au titre du chapitre !
Il commence par le récit d’une thérapie, sensée nous montrer la structure de son intervention, qu’il schématise ainsi : OLDC… ce qui signifie Observe (observer), Lead (diriger), Discuss (discuter) et Check (vérifier). Bien sûr, Araoz cite Rogers et ses successeurs en référence…

  • Observe est le fait de « calibrer » la personne (selon le terme en PNL et Nouvelle Hypnose actuelle) : son style de langage, ses affirmations, son langage corporel, etc. Cette étape est similaire aux mirroring et pacing de la synchronisation.
  • Lead (diriger) consiste à guider la personne selon les modalités de la Nouvelle Hypnose (pas d’explication, ni interprétation, analyse ou insight intellectuel), le focus est mis sur l’activité « cerveau droit ». C’est la phase de leading de la synchronisation.
  • Discuss (discuter) correspond au debriefing actuel de la séance, donc une fois l’expérience d’hypnose terminée. Araoz parle de cette étape comme d’une véritable discussion avec la personne (alors qu’en Nouvelle Hypnose actuelle, on évite de remettre en conscience des choses qui seraient destinées à l’Inconscient, donc tout n’est pas forcément abordé avec la personne).
  • Check (vérifier) est une étape dirigée par le thérapeute, qui revient sur l’étape de Lead pour confirmer à la personne, par ses réactions physiques ou émotionnelles, qu’elle a bien intégré la séance. Cela ressemble à un dernier effet de suggestion, qui doit asseoir l’efficacité de la séance.

Cette partie reste de peu d’intérêt dans la pratique globale (moderne) de la Nouvelle Hypnose, qui ne va pas forcément suivre ce genre de protocole tout fait… (bien qu’on retrouve des similarités, bien sûr).

L’expérience personnelle

C’est ici qu’Araoz aborde ses apports personnels : ses idées sur l’Auto-Hypnose Négative (AHN), la pratique de l’Auto-Hypnose, et quelques mots sur l’interaction Client-Thérapeute…
Il commence par répéter ses caractéristiques clés pour sa Nouvelle Hypnose : le fait qu’elle soit « éminemment expérientielle, en prêtant attention aux sensations corporelles en tant que voie d’intégration des éléments conscients et inconscients de la personnalité. » On l’aura compris ! 😉 Même si cela reste plus théorique que pratique…

  • L’Auto-Hypnose Négative (AHN)
    Araoz explique que son concept est « intimement relié au concept de prophétie auto-réalisante« , ces idées que l’on tend à réaliser par le fait même que l’on y croit soi-même… Araoz explique la force de l’auto-suggestion et ses dégâts si elle est négative. Il dit qu’il faut alors « déshypnotiser » la personne de ses propres auto-suggestions, ce qu’il montrera dans un des cas qu’il citera en fin de livre. Il ne donne pas de technique toute faite pour agir sur cette AHN mais on comprend que le thérapeute remplacera les idées négatives de la personne par d’autres idées (suggestions) positives durant la séance.
  • L’Auto-Hypnose
    Ici, Araoz cite de nombreuses références pour preuve des bénéfices pour la personne de pratiquer l’Auto-Hypnose. Il en profite pour placer un peu de marketing : « En Nouvelle Hypnose, le client fait le travail, pas le thérapeute. » Ce qui est faux, si vous avez lu les techniques décrites ci-dessus dans cet article, mais cela sonne bien et fait toujours plaisir à lire ! (Mais cela deviendra vrai dans la pratique de l’Hypnose Humaniste, 20 ans plus tard…)
    En s’appuyant sur son affirmation, Araoz explique alors que la séance guidée par le thérapeute est aussi une forme d’auto-hypnose : il incite les hypnothérapeutes à présenter leur travail comme de l’auto-hypnose, afin de réduire la résistance de la personne, ce qui est effectivement une ruse efficace ! Mais il explique aussi que lui-même « n’introduit pas l’Hypnose aux clients de manière formelle. L’Hypnose est le modus operandi si on est ok pour l’accepter. Je dis aux clients que leur thérapie est basée sur le fait de s’expérimenter différemment, pas par la parole (Zilberg, 1983). » Ah, ce futé d’Araoz, qui attend la fin de son chapitre pour nous dévoiler cela ! 🙂
    Et il passe une pleine page à se justifier, en disant que la plupart des gens sont habitués à une thérapie plus traditionnelle, mais que si on ne pratique que cela avec eux, on aura toujours les mêmes vieux résultats (c’est-à-dire : rien, puisqu’ils sont toujours en recherche d’une solution !)… Et il parle aussi du fait que le mot « hypnose », à l’époque encore, faisait peur aux gens, ou que certains attendraient des miracles de manière passive, si on leur disait qu’on allait « faire de l’hypnose » avec eux… Donc, Araoz évite le mot « hypnose » ou bien parle d’auto-hypnose.
  • L’interaction Client-Thérapeute
    Araoz termine par un long texte sur l’importance de la relation humaine en hypnothérapie (il aurait pu élargir à toutes formes de thérapie !), en citant pour s’appuyer de nombreuses références de tous horizons. Donc, un chapitre théorique, qui catégorise les idées de grands noms sur la relation « client-thérapeute ». Beaucoup de remplissage, sur plusieurs pages, pour aucune application pratique réelle et la répétition du leitmotiv d’Araoz : la Nouvelle Hypnose est expérientielle ! « La Nouvelle Hypnose est un état d’être indescriptible. Elle peut seulement être expérimentée et, en tant que praticien de la Nouvelle Hypnose, nous devons l’expérimenter, à la fois en nous-mêmes et pour nous-mêmes, avant de guider et faciliter l’expérience de nos clients. » Ok ! 😉

EN CONCLUSION…

Avec les trois premiers articles de cette série, vous avez pu vous faire une bonne idée des fondations de la Nouvelle Hypnose, de ses influences historiques et philosophiques. Et avec ce quatrième article, vous avez la présentation pratique des techniques. Ce qui vous permet déjà de prendre la mesure de la différence immense entre les « anciennes hypnoses » (classique et éricksonienne) et ce que deviendront les nouvelles pratiques de l’Hypnose (nouvelle et humaniste).

La Nouvelle Hypnose d’Araoz a permis de faire le saut entre des pratiques où « le thérapeute agit sur la personne » vers des pratiques où « le thérapeute agit avec la personne. » Même si, après plus de 30 ans d’évolution de l’Hypnose, l’approche d’Araoz peut sembler incomplète, brouillonne et parfois confuse, elle était révolutionnaire à l’époque !

Suite et fin dans l’Episode 5/5

3 réflexions au sujet de « La Nouvelle Hypnose : le livre ! (Episode 4/5) »

  1. Des bases solides et indispensables pour le futur de l’hypnose ce qui crédibilise le connexion au niveau de la Conscience Universelle.
    Nous y sommes, maintenant. Merci à Olivier et Patricia pour votre travail pour l’Humanité.

  2. Impatiente de lire le 5/5 .Un pour tous et tous pour un dans la CONSCIENCE et Quel espace énergie et conscience mon corps et moi pouvons nous être pour vivre heureux et en paix et dans le monde .Quoi d’autre est possible ?
    Merci Olivier Lockert et Patricia d’Angéli Lockert .

  3. Je pense que nous avons un cerveau à la hauteur des ramifications de l’Univers !
    je veux dire que ce puzzle ne doit jamais être terminé …et que chaque spécialiste met bien sa partie!
    Bonne chance à tous
    Mes Salutations à Olivier Lockert et à tous

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