# LA COMMUNICATION ERICKSONIENNE
Ou “communication hypnotique”. C’est le nom que l’on donne à l’utilisation “hors transe” des outils et techniques propres à l’Hypnose Ericksonienne. On parle aussi de “langage d’influence”.
Il s’agit d’utiliser les suggestions hypnotiques et tout le panel du “Milton modèle” (techniques linguistiques) mais sans mettre la personne en état d’hypnose. C’est parfois utile dans une conversation thérapeutique, plus souvent en coaching, mais aussi en management ou durant un cours pour un professeur des écoles ou un formateur. On en trouve aussi bien sûr de nombreux exemples en publicité et en politique.
# L’HYPNOSE CONVERSATIONNELLE
C’est l’utilisation des techniques hypnotiques de manière subtile, durant une “simple conversation” (l’anamnèse, en thérapie), pour amener la personne en transe hypnotique. Il y a un véritable “état modifié de conscience”, donc on pourrait aussi appeler cela une “induction hypnotique conversationnelle”, puisque la personne entre en état d’hypnose.
L’hypnose conversationnelle est ainsi une induction hypnotique (la technique qui met la personne en transe) tout à fait ordinaire, mais discrète, ce qui évite les résistances de la personne, en thérapie, qui peut stresser à l’idée d’entrer en état modifié de conscience : “Eh si ça ne marche pas ?”, “Et si je n’y arrive pas ?”… On évite toutes ces choses en lissant le passage entre l’anamnèse et la séance proprement dite. La personne a déjà assez de souci avec ce qui l’amène en thérapie. Inutile d’ajouter du challenge avec une étape qui peut l’inquiéter…
Pas d’induction “formelle” (où l’on prévient la personne : “C’est bon ? On va maintenant commencer la séance d’hypnose”)… mais une intériorisation confortable, détendue, vers l’état de conscience qui permettra le travail thérapeutique à effectuer. C’est bien plus agréable pour tout le monde : patient et thérapeute !
L’induction conversationnelle ressemble à une simple conversation : on reste sur des sujets importants pour la personne, on est centré sur ses émotions, pas de changement de ton de voix chez le thérapeute, pas de mise en situation ou de “test” : tout est informel, discret.
Le but est bien de mettre la personne en état modifié de conscience car, sans état d’hypnose, il ne s’agirait évidemment pas d’hypnose conversationnelle… mais simplement de “communication éricksonienne”.
Généralement, un/e hypnothérapeute expérimenté/e va glisser naturellement vers l’Hypnose conversationnelle avec l’expérience. Le passage de l’anamnèse à la séance d’hypnose se faisant de plus en plus naturellement.
Techniquement, ce sont exactement les mêmes techniques d’hypnose, mais appliquées avec finesse et discrétion – la personne est alors bien consciente de faire un travail thérapeutique : on ne “l’oblige” pas à entrer en état d’hypnose, elle s’y laisse glisser car le sujet de la conversation l’y emmène et qu’elle a confiance en son/sa thérapeute.
La communication éricksonienne est donc une approche rhétorique, technique et stratégique, où il n’y a aucun état d’hypnose, même léger : le publicitaire veut que vous achetiez son produit, pas que vous en rêviez ! 🙂
L’hypnose conversationnelle correspond à la phase d’induction hypnotique, placée de manière discrète, ce qui évite les peurs, les anticipations négatives, les blocages et autres résistances. Le reste de la séance d’hypnose est identique à n’importe quelle séance d’hypnose – seule la manière d’y accéder aura été plus douce.
En résumé, on peut découper l’utilisation des techniques d’Hypnose en trois niveaux :
1. Hypnose (Ericksonienne ou Classique) : c’est créer et utiliser les états de transe (état d’hypnose / état modifié de conscience) de manière formelle (on l’annonce à la personne). C’est utile dans les domaines de la Thérapie, du Coaching et du Développement Personnel. Le fait d’annoncer : “On y va ? Vous êtes prêt ?” (à commencer la séance d’hypnose) peut toutefois amorcer des peurs ou des résistances inutiles “Vais-je y arriver ?”, “Que va-t-on me faire ?” etc.
2. Hypnose Conversationnelle : c’est utiliser les techniques de langage et de suggestion de l’Hypnose (Ericksonienne généralement, car elle est plus technique) de manière informelle, discrète, c’est-à-dire sans déclarer le moment de l’induction (entrée en transe). On dit aussi que l’on travaille de manière “naturaliste”.
L’approche éricksonienne est ainsi très “informelle” ou “naturaliste”. En Hypnose Conversationnelle, la personne va donc entrer en transe (état modifié de conscience) sans vraiment se rendre compte de comment ou de quand cela s’est produit – bien qu’elle soit évidemment consciente qu’elle entre en état d’hypnose : elle le sent (ce qu’elle peut qualifier de méditation, d’intériorisation, de détente, de réflexion, etc.) et le permet ou le laisse faire car elle fait confiance à son hypnothérapeute.
L’approche “naturaliste” de Milton Erickson est utilisée par les hypnothérapeutes expérimentés, ainsi qu’en coaching, surtout en entreprise et dans le sport. On pourrait plus précisément appeler cela une “induction hypnotique conversationnelle” puisque, dès lors que la personne est en état d’hypnose, la séance se poursuit exactement comme n’importe quelle séance d’Hypnose.
3. Communication Ericksonienne : c’est utiliser les techniques et suggestions indirectes de l’Hypnose (Ericksonienne, car plus riche en techniques subliminales ou d’influence) afin de parvenir avec discrétion à l’atteinte de l’objectif visé. L’état d’hypnose n’est ni recherché ni souhaité.
Ce “langage d’influence” est surtout utilisé en management, publicité, négociation, vente, pédagogie, politique, communication, accueil, etc. On appelle aussi cela de la “communication d’influence”… On y recherche ce que la psychologie sociale appelle la “soumission librement consentie”. La personne n’entre évidemment jamais en état modifié de conscience (il n’y a pas d’hypnose).
La Communication Ericksonienne, flexible et rusée (“artfully vague” est le terme qui désignait la pratique d’Erickson) est moins utilisée aujourd’hui en thérapie ou coaching, car l’esprit actuel est davantage à la confiance réciproque et à la collaboration (comme en “Nouvelle Hypnose”).
# Toutes ses formes d’hypnose et de communication sont étudiées durant la formation professionnelle en Hypnose Ericksonienne de l’IFHE.